• Saison 2011 Episode 15

     

    Au sommaire cette semaine :

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        Le village des ombres (2010) de Fouad Benhammou 03/10

    village des ombres

     

    Décidément 2010 restera comme une année bien paradoxale pour le cinéma de genre français avec d'un coté des œuvres aux intentions plus ambitieuse et portées vers le fantastique plus que vers l'horreur pour des résultats souvent bien décevant voir catastrophique. Pour son premier film Fouad Benhamou tente de flirter avec les univers du cinéma fantastique espagnol en proposant une histoire de village fantôme hanté par la tristesse du trauma qui habite entre ses murs. Pourtant le film commence comme un survival avec une dizaine de jeunes partis passer un super week-end à Ruiflec , un bled totalement perdu, c'est dire à quel point cette jeunesse s'emmerde et sait se distraire dans des endroits exotiques. A peine arriver sur place une bonne moitié du casting disparaît mystérieusement ce qui va permettre à l'autre moitié de les chercher pendant 90 minutes tout en perdant un à un certains camarades. Difficile de sauver le film de Fred Benhammou sur ses simples bonnes intentions et sa photographie plutôt réussi car Le village des ombres est surtout un monument d'ennuie et de non trouille qui multiplie fausse pistes, flashbacks et faux semblants pour masquer qu'il n'a finalement pas grand chose à raconter. On s'ennuie donc beaucoup (pour rester poli) devant cette poignée de jeunes tournant en rond dans un village abandonnée tout en tentant d'en comprendre le fonctionnement. Le casting est plutôt moyen et va du correct Christa Theret (Lol) au difficilement supportable avec Ornella Boulè la bien nommé et Jonathan Coen pas convaincant une seule seconde. Le village des ombres ne suscite pas le moindre frisson, ce qui est franchement emmerdant pour un film fantastique et Fouad Benhammou n'exploite jamais son décor et son univers à sa juste mesure préférant empiler les clichés les plus éculés sans jamais parvenir à être efficace. Le village des ombres est donc une nouvelle grosse déception en espérant que 2010 ne représente pas le chant du cygne pour le cinéma de genre en France. On peut toutefois rester optimiste car Proie de Antoine Blossier et surtout Livide de Bustillo et Maury devraient très vite venir rehausser le niveau.

     

    Hypnose 2 – Stir of echoes 2, The Homecoming (2007) de Ernie Barbarash 05/10

    hypnose 2

     

    En générale il est bien difficile d'espérer quoi que ce soit de bon d'une suite tournée plusieurs années après le film d'origine surtout si c'est directement pour le marché de la télévision et de la vidéo . Pourtant cet Hypnose 2 sans bien sûr pouvoir rivaliser avec le très bon film de David Koepp sorti en 1999 est bien loin d'être la purge que l'on pouvait craindre. Certes le film ne brille pas par son originalité mais il permet de passer un bon petit moment en installant son récit dans les traumas d'une Amérique post 11 septembre. Hypnose 2 raconte donc l'histoire d'un soldat de retour de la guerre en Irak et totalement hanté par une bavure faites sous son commandement et qui aura couté la vie à une famille innocente. Le capitaine Ted Cogan (Rob Lowe) commence alors à être sujet à des visions cauchemardesque de corps calcinés et des apparitions de spectres. La force du film de Ernie Barbarash tient pour beaucoup dans cette description d'une Amérique rongée par la haine et les traumatismes du onze septembre et par le poids pour de nombreux de la culpabilité et des horreurs vécus au front. Un contexte fort que Ernie Barbarash utilise parfaitement en décrivant sans trop appuyer le trait le désespoir de jeunes veuves de guerre, la haine d'enfants traumatisés par la perte de leurs pères, la difficulté de réinsertion des soldats et le climat ordinaire de la haine de l'autre. Du coté de la forme Hypnose 2 est bien moins clinquant entre une mise en scène sans inspiration, une utilisation très mécanique et sans surprises des effets spéciaux très inspiré par le cinéma de fantômes japonnais et une incapacité flagrante à mette en image une vraie bonne séquence de trouille préférant capitaliser et utiliser avec l'efficacité en moins les trucs du premier film. Le film de Ernie Barbarash demeure au bout du compte un spectacle pas vraiment désagréable avec un Rob Lowe plutôt convaincant, une histoire avec une vraie profondeur contextuelle même si il faut avouer que la clémence de cette petite critique est sans doute beaucoup du au fait que je craignais vraiment le pire de cette suite en forme de téléfilm.

     

    Terror trap (2010) de Dan Garcia 03/10

    hypnose 2

     

    Dan Garcia est un type qui ne s'embarrasse pas vraiment avec l'originalité et pour son film dont il est à la fois scénariste, producteur et réalisateur, le brave homme pompe sans vergogne des éléments de Hostel, Motel avec une pincée de Massacre à la tronçonneuse version Nispel. Terror trap raconte donc l'histoire d'un shérif qui ramasse sur le bord de la route tout ce qu'il trouve d'âmes égarés, d'automobilistes en panne et de jolie poupée en effraction afin de les conduire vers un curieux motel pour qu'ils puissent y passer la nuit. Dans cet établissement bourré de caméras de surveillance s'organise des snuff movies sauvages que quelques clients privilégiés peuvent venir suivre en direct sur des moniteurs vidéos. Terror trap répand donc de douces effluves de torture porn saupoudrées de quelques grammes de suirvival, mais le résultat s'avère lui d'un ennuie et d'une vacuité totale. Dan Garcia se perd en digression futiles et multiplie les personnages sans le moindre intérêt comme ce groupe de femmes de l'est acheté comme du bétail et dont on se demande bien ce qu'il vient foutre dans le film. Car Terror trap n'utilise même pas la moitié de ses trois pauvres idées et se concentre essentiellement sur un couple qui va passer une bonne partie du film à tenter de s'enfuir avant de se réfugier dans une autre chambre dans un schéma aussi vite lassant que répétitif. Totalement pauvre, pour ne pas dire complètement avare en séquence gore le film ne semble même pas avoir les couilles d'aller au bout de son concept prétexte à un film d'horreur primaire et bestial. Déjà pas original pour un sous, emmerdant et pas gore Terror trap tape même dans le ridicule en montrant les réactions outrancières des types venus assister au spectacle avec leurs popcorn et réagissant comme si ils étaient devant un blockbuster ou un match de foot, par pur provocation Dan Garcia se croit même obliger de nous monter un type qui se pogne devant ce bien triste spectacle. Histoire de donner un semblant de fond à cette histoire Dan Garcia rapproche notre besoin de spectacle déviant et de sang aux jeux du cirques et aux gladiateurs à travers un dialogue mis dans la bouche d'un Michael Madsen de plus en plus monolithique et tristement amorphe. Fort heureusement le film permet de retrouver un Jeff Fahey en roue libre totale dans le rôle d'un shérif redneck abusant de son autorité et mais c'est bien le seul et maigre petit motif de satisfaction à retirer de ce très dispensable Terror trap.

     

    My soul to take (2010) de Wes Craven 04/10

    my soul to take

     

    Après 2005 avec le bide fortement mérité du lamentable Cursed et le très moyen Red eye Wes Craven semblait s'être un peu retiré de la mise en scène préférant produire, écrire et suivre de plus ou moins loin les remakes de se œuvres maîtresse comme La colline à des yeux, Last house on the left ou Les griffes de la nuit. My soul to take ressemble donc fortement à un galop d'essais avant de reprendre les commandes d'un Scream 4 (Le film sort le jour même ou j'écris cette critique) fatalement très attendu au tournant. My soul to take marque donc le retour de papy Craven à la mise en scène d'un film dont il est également le scénariste, une chose qui ne s'était plus produite depuis Freddy sort de la nuit en 1995. Si My soul to take se situe bien au dessus des derniers films de Craven, notamment Cursed, le film est pourtant loin d'offrir un grand retour aux affaires pour le papa de Freddy et pose même quelques sérieuses inquiétudes sur le prochain Scream. My soul to take raconte l'histoire de sept adolescents tous nés une même nuit quinze ans auparavant alors qu'un serial killer aux multiples personnalités se faisait tuer par la police locale après une nuit d'horreur. Depuis une légende raconte que le tueur reviendrait à la date anniversaire de sa mort afin de collecter les sept morceaux de son âme repartis dans les nouveaux nés de cette fameuse nuit. My soul to take s'inscrit dans dans une mécanique de slasher dont Wes Craven connaît parfaitement le moindre rouage. On retrouve donc dans le film de nombreux éléments de l'univers et de la filmographie de Wes Craven avec une trame finalement assez proche de Scream, des séquences oniriques à la Nightmare on Elm street, des éléments de culture vaudou et surtout ce portrait d'une jeunesse américaine victime du poids des silences et des actes du passé. Le film s'ouvre sur une séquence horrifique bien sèche comme dans Scream pour se poursuivre vers un slasher classique à l'arme blanche dans laquelle il faudra deviner l'identité du tueur. On a donc la sensation en voyant My soul to take que Wes Craven avait presque besoin de se rassurer en s'appuyant sur des acquis pour livrer un film finalement carrè mais sans la moindre surprise. Le plaisir que procure My soul to take tient pour beaucoup dans sa forme et sa mise en scène qui tranche avec les canons imposés par des années de torture porn aux montages hystériques, le film de Craven est posé et offre des meurtres qui ne cèdent jamais à la surenchère. Le revers de la médaille c'est que My soul to take semble parfois bien trop sage et peu mou du genou et la sensation d'assister à un sous Scream fait assez vite son apparition d'autant plus que le film n'est pas dénué de quelques défauts fort dommageables. Tout d'abord la figure du tueur sorte de Predator clocdo à rastas est bien peu charismatique et surtout on a la sensation que les trois quart du casting ne sert strictement à rien. Wes Craven nous balance des caricatures d'adolescents qui n'ont jamais l'occasion d'exister à l'écran du sportif bas du front à la bigote rousse en passant par l'asiatique et la pétasse blonde difficile de s'accrocher au moindre personnage le pire étant le black aveugle qu'on retrouve mort dans un placard(??). Le film offre également quelques séquences au comique plus ou moins volontaire pour le moins gênante comme lorsque deux adolescents se comporte en face l'un de l'autre comme si ils étaient devant un miroir et des jumps scares aux effets bien plus que faisandés. Des défauts assez rédhibitoires d'autant plus que My soul to take comporte ni frisson, ni suspens et finalement bien peu d'émotions fortes. Difficile par conséquent de savoir si Wes Craven brasse ses obsessions ou commence à sérieusement radoter ses univers et son cinéma. En tout cas My soul to take laisse franchement sceptique et inquiet sur le futur Scream 4, la réponse sera bientôt en salles le film sortant au moment ou j'écris ces quelques lignes. Le grand retour de Wes Craven n'est donc pas My soul to take, il reste à croiser les doigts pour que ce soit avec Scream 4.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     

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