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Saison 2011 Episode 33
______ Moi Michel G, Milliardaire, maître du monde (2011) de Stéphane Kazandjian _________________
La comédie française nous réserve une nouvelle fois une agréable surprise avec ce Moi Michel G,Milliardaire, maître du monde. Une surprise d'autant plus inattendu que son réalisateur Stéphane Kazandjian n'avait jusqu'ici à son palmarès que deux comédies bien médiocres dont Sexy boys, sorte d'ersatz vulgaire et sans intérêt de American Pie. Pour son troisième long métrage le réalisateur fait donc preuve de bien plus d'audace et d'efficacité en réalisant une sorte de making of documenteur d'un journaliste qui suit comme son ombre un jeune capitaliste et financier aux dents longues alors que ce dernier s'apprête à réaliser le coup financier de sa vie. Moi Michel G(...) est donc le portrait acide et la satire à froid de ses jeunes cadres dynamiques, de ses requins du capitalisme moderne à la fois charmeur, cynique et monstrueusement pragmatique. S'il n'est pas toujours d'une grande finesse ni d'une grande mesure dans sa démonstration, le propos du film de Kazandjian a au moins le mérite de rire des puissants qui ont fait de l'argent et du profit le seul leitmotiv de leur vie. C'est François Xavier Demaison qui incarne avec beaucoup d'humour et de justesse ce milliardaire sans scrupules sorte de croisement terrifiant entre, Madof, Messier, Bernard Tapie et Sarkozy. Le film montre avec une certaine férocité les rouages de pensées de ses personnes dont les actions financières sont totalement déconnectés des réalités qu'elles engendrent sur le terrain. Un film à charge sur le capitalisme sans le moindre doute mais qui a surtout le mérite de poser de vraies questions et de s'attaquer par le biais de l'humour à un sujet pas si souvent que cela évoquer au cinéma. Pas totalement unilatérale dans sa démonstration le film épingle également les méthodes du journaliste interprété par Laurent Laffite, sorte de polémiste français à la Michael Moore, qui n'hésite à utiliser des coups bas pour désarçonner sa victime jusqu'à mettre en danger sa vie privée en frappant l'homme plus que sa fonction. Inspiré et dynamique dans sa mise en scène Moi Michel G (...) enchaine sur un rythme soutenu les bons dialogues, les rebondissements et les situations amusantes. On pourra juste regretter parfois un ton un poil trop moralisateur et le sentiment d'un film finalement pas aussi féroce, méchant et virulent qu'il aurait du l'être. Si Moi Michel G (...) n'exploite pas totalement la noirceur de son sujet le film a au moins le mérite d'avoir le courage de le poser avec humour.
________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ___________
_______ Tucker and Dale fightent le mal (Tucker and Dale Vs Evil) de Eli Craig - 2010 _________
De toute évidence Tucker and Dale vs evil doit beaucoup à la comédie horrifique Shaun of the dead. On retrouve effectivement ici la même mécanique consistant à plonger deux amis dans une histoire digne d'un film d'horreur. Pourtant le film de Eli Craig est loin d'être une simple décalque opportuniste du film de Edgar Wright et offre une approche à la fois maligne et amusante du genre. Tucker and Dale VS Evil raconte l'histoire de deux braves rednecks qui partent passer quelques jours de vacances dans une vielle maison au fond des bois. A la suite de nombreuses méprises et de quelques quiproquos une bande d'étudiants bien caricaturaux vont croire que nos deux gentils amis sont en fait des psychopathe directement échappés de Massacre à la tronçonneuse ou Délivrance. Tucker and Dale VS Evil s'amuse donc des clichés des survivals mais aussi et surtout des préjugés et propose une petite comédie particulièrement ludique et astucieuse sans sombrer dans la parodie facile à la Scary movie. Le plus amusant est sans doute de voir cette confrontation de comportements entre ses jeunes étudiants et les deux amis comme si les personnages réunis parfois au cœur d'une même scène ne jouaient pas tout à fait dans le même film. La maladresse de ses étudiants stupides et bornés qui se tuent par accident victimes de leur propre imbécillité est particulièrement jouissive d'autant plus que Eli Craig et son scénariste Morgan Jurgenson s'amusent avec les scènes les plus clichés du genre comme lorsque le shérif providentielle reconduit les jeunes vers la maison des pseudos tueurs. Les deux acteurs Tyler Labine et Alan Tudyk (Dodgeball) semblent beaucoup s'amuser et le spectateur se prend assez vite d'affection pour ses deux compères bien plus maladroit que méchants. Tucker and Dale VS Evil multiplie alors les clins d'œil plus ou moins appuyés à Vendredi 13, Massacre à la tronçonneuse ou encore Le projet Blair Witch. Le seul gros bémol qui vient entacher cette agréable comédie reste sa dernière demi-heure durant laquelle le film commence à vraiment perdre de son souffle en quittant un peu son concept de base pour faire cette fois ci de Tucker et Dale les victimes d'un nouveau et véritable psychopathe. On aurait également aimé que le film se lâche un peu plus dans ses débordements gores pour appuyer l'aspect délirant de cette histoire. Rien de bien méchant et le film de Eli Craig reste au bout du compte un très agréable divertissement référentiel, malicieux, intelligent dans sa dénonciation des préjugés sociaux et souvent très drôle.
_________________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 ________
_______ Trapped ashes de Joe Dante, Sean S Cunningam, Ken Russel - 2006 ______________________
Trapped ashes avait sur le papier tout pour plaire et particulièrement son générique réunissant quelques gloires du cinéma de genre autour d'un film à sketchs plongeant sept personnes dans le décor d'une maison hantée de cinéma. Trapped ashes réunit tout de même Joe Dante (Gremlins, Piranhas, Hurlements), Sean S Cunningam (Vendredi 13), Monte Hellman (La bête de la caverne hantée), Ken Russel (Les diables, Au delà du réel, Les jours et les nuits de China Blue), John Gaeta (Directeur des effets spéciaux des Matrix) et Kenji Kawai à la musique (Avalon, Ghost in the shell) pour aboutir finalement à une purge assez lamentable. Trapped ashes ressemble à un très mauvais téléfilm des années 90 avec une mise en scène assez uniformément lamentable et ceci quelque soit le sketch. La photo est absolument dégueulasse, le film baignant dans des éclairages fluos absolument ridicules et les effets spéciaux tout à fait médiocre. La version française quand à elle absolument catastrophique et immonde comme dans le plus mauvais de sitcoms des pires heures de TF1. Le doublage ne sert sans doute pas de manière très positive le film mais les dialogues sont totalement affligeant tout comme la direction d'acteurs. Quand aux différentes histoires on nage dans le portnawak complet entre une histoire de nichons suceurs de sang implantés par des médecins travelos, une histoire de fantôme japonnais adultère baigné de culture manga mal digérée, une histoire de succube flirtant avec Kubrick ou un vers parasitant une grossesse le tout autour d'une histoire sans intérêt de maison hantée. Les idées délirantes tombent totalement à plat, les aspects les plus subversifs comme cette histoire flirtant avec la nécrophilie font lamentablement flop et il ne reste au bout du compte que le sentiment d'un immense foutage de gueule mal branlé. Chiant comme la mort, mal foutu, même pas assez nul pour être drôle Trapped ashes est donc un naufrage totale et une grosse tâche bien crasse sur la filmographie de ses illustres réalisateurs.
_________________________________________________________________________________ Ma note 00/10 __________
________ Ouvert 24/7 de Thierry Paya - 2009 _________________________________________________________
Ouvert 24/7 est un tout petit film d'horreur indépendant français tourné avec beaucoup plus de foie que de moyen par une petite bande d'amateurs et de bénévoles renforcés par deux ou trois noms un poil plus connu comme David Scherer pour les effets spéciaux. Ouvert 24/7 est un film à sketchs se déroulant autour d'un comptoir de restaurant routier dans lequel entre deux gorgées de bières et une bouchée de choucroute trois personnages se racontent des histoires horribles. Trois segments assez différents pour un film qui évidemment sent l'amateurisme à plein nez et souffre parfois de gros problème de ton entre humour de comptoir et provocation un peu facile. Le premier segment met en scène deux lesbiennes anthropophages aux prises avec un flic auquel ils ont arraché la bite. Deux dévoreuses d'hommes pour un mâle en manque de virilité pour un sketch qui marque surtout pour ses débordements bien gore dont une impressionnante mise en pièce de cadavre. Dommage que le segment ne connaisse pas de fin et se termine un peu en eau de boudin. Le second sketch intitulé Réglements de contes plonge une ogresse dévoreuse d'enfants dans les contradictions du monde moderne. Un segment totalement délirant qui part souvent totalement en vrille en conjuguant les univers de Tex Avery avec ceux des contes pour enfants, des dessin animés abrutissant et de l'horreur. Un fourre tout un peu fatiguant dans ses effets cartoon, ses bruitages, ses jeux de mots digne de mauvaises blagues Carambar et ses personnages grotesque. Pourtant le sketch regorge de bonnes idées et d'une vraie folie notamment lorsque l'ogresse se lamente du régime et du niveau intellectuel des gosses qu'elle mange regrettant après avoir bouffer un môme fan de tektonik d'avoir chier fluo pendant une semaine. L'aspect totalement autre et délirant fatiguera sans doute plus d'un spectateur mais ce second segment s'avèrera au bout du compte être le plus fou et le plus original. Le dernier segment raconte comment deux jeunes sœurs se libèrent d'un père bouseux, zoophile et incestueux afin d'aller chercher à la ville le rêve qu'ils pensent avoir entrevu à la télévision. Un ton un poil plus sombre et sérieux pour cette ultime volet etpour ses deux jeunes femme qui en quête d'un peu de rêve trouveront violence et prostitution avec des hommes d'église. Cerise sur le gâteaux on retrouve vers la fin de film le grand Lloyd Kaufman interprétant le patron du rade à choucroute et rêvant de cinéma en griffonnant sur un cahier de brouillon les titres de ses futurs films comme Choucroute et Juliette... Totalement second degré, forcément proche de l'amateurisme le plus complet Ouvert 24/7 permet toutefois de passer un bon moment de cinéma bis et approximatif.
___________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ________
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued....
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