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Saison 2013 Episode 02
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A l'affiche cette semaine :
Un soap médical pour rire, trois copines à baffer, une jeune fille en perdition et les démons de l'avoir .
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______ Lovely Molly de Eduardo sanchez – 2011 ____________________________________________________
13 ans après Le projet Blair witch, le réalisateur Eduardo sanchez reprend enfin un peu du poil de la bête avec Lovely Molly, un film qui sans être parfait parvient largement à faire oublier les précédentes bouses du réalisateur comme l'imbuvable Septième lune.
Lovely Molly raconte l'histoire d'un jeune couple fraîchement marié qui décide de s'installer dans l'immense maison familiale de madame après le décès des parents de cette dernière (un thème très à la mode). Assez vite la maison fait ressurgir d'effrayants souvenirs pour Molly qui sombre doucement dans la folie en étant persuadée que son père mort rôde toujours dans la maison. Le film s'ouvre sur un plan clin d'œil à Blair witch project et laisse craindre un temps un nouveau found footage shooté au caméscope mais Lovely Molly va toutefois assez vite prendre ses distances avec le cinéma en vue subjective pour reprendre par la suite une forme bien plus classique. Certes Eduardo Sanchez va insérer dans son film de nombreuses séquences assez artificielles durant lesquelles l'héroïne filme elle même les événements mais dans l'ensemble Lovely Molly est un film classique et presque minimaliste dans son approche de l'horreur.
La force du film de Sanchez c'est de proposer de vrais moments de tension et de malaise soutenus par une bande son assez diabolique et une mise en scène tendue et particulièrement sèche. Le film s'offre aussi un joli casting qui permet aux spectateurs de vibrer pour les personnages en s'attachant par exemple aux traumatismes, à la douleur et aux malaise de Molly (Gretchen Lodges) ou d'être ému par Hanah, la sœur de Molly interprétée par Alexandra Holden ( Dead End).
Et même si Lovely molly est globalement bien plombé par ses scènes à la sauce Blair Witch et une intrigue secondaire un peu foireuse, cette plongée dans les méandres tourmentées d'une jeune femme sombrant dans la folie sous le poids du passé mérite vraiment un petit coup d'œil
__________________________________________________________________________________ Ma note 05,5/10 ______
______ Arrête de pleurer Penelope De Corinne Puget et Juliette Arnaud – 2012 __________________
Fausse adaptation mais vraie suite aux pièces de théâtre éponymes, Arrête de pleurer Pénélope s'articule autour de la réunion de trois copines héritant ensemble d'une immense maison dans laquelle elles passaient jadis leurs vacances d'été.
Une nouvelle fois ce film est un constat accablant de tristesse pour la comédie française puisque le film de Corinne Puget et Juliette Arnaud ne possède vraiment aucune personnalité et aligne pendant 90 minutes les gags qui tombent à plat et les répliques convenues qui font pssst. Pire encore, les trois filles sont de véritables têtes à claques artificielles ne suscitant jamais la moindre sympathie et l'on reste forcément bien plus consterné que vraiment amusé devant leurs problèmes de temps qui passe, de mecs et de constipation. Certes la complicité entre les trois comédiennes est assez évidente à l'écran mais c'est bien peu pour sauver une comédie aussi poussive et balisée de bons sentiments. Encore une fois cette comédie française n'a jamais plus d'ambition qu'un petit divertissement calibré pour un prime time de télévision.
Pour un soir sur TF1, cerné et découpé de publicités pour des crimes anti-rides, des lessives, des tampons, des produits de beautés, des dragées contre la constipation et des produits de régime le film trouvera logiquement la place qui lui revient.
___________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 ________
_______ Possessions de Eric Guirado – 2012 _________________________________________________________
Il n'est pas question ici d'esprits démoniaques, d'exorcismes et de maisons hantées mais de possession au sens consumériste du mot. Ce thriller inspiré d'un fait divers réel et teinté de drame social de Eric Guirado lorgne du coté du cinéma de Claude Chabrol et de ses portraits souvent acides de la petite bourgeoisie de province. Dans Possessions on suit un couple modeste du nord de la France venu s'installer en location dans un petit chalet de montagne. Malheureusement pour eux, leur chalet est encore en travaux au moment de leur arrivée, du coup les riches propriétaires décident de les héberger ailleurs tout en tentant d'être attentifs à leurs moindres souhaits.
La force de Possessions est de montrer comment la haine peut naître de la simple frustration et de la jalousie entre ceux qui n'ont rien et ceux qui semblent tout posséder. Eric Guirado a la très bonne idée de ne pas forcer le trait en ne montrant pas des petits bourgeois hautains et méprisant mais simplement un couple aisé tentant de faire preuve d'une gentillesses qui finira par s'apparenter à de la pitié. Pas de gentils pauvres et de salauds de riches dans ce film qui démonte simplement la mécanique d'une société créant des monstres de frustration sur le culte du consumérisme et du matérialisme. Dommage que le film force parfois un peu le trait sur le coté beauf , tunning et bas du front de ce petit couple du nord car pour le reste Eric Guirado réussit quasiment un sans faute orchestrant une inquiétante et inéluctable montée de tension débouchant sur un drame glacial. Les acteurs sont tous très bons avec d'un coté Jérémie Renier et une Julie Depardieu formidable en véritable pousse aux crimes, rongée de jalousie ne cessant de fustiger la prétendu lâcheté et faiblesse de son mari et de l'autre coté (versant bourgeois) Lucien Jean Baptiste et Alexandra Lamy dans des rôles inattendus.
Possessions est donc une très bonne surprise, un thriller, froid, clinique, dense et noir utilisant son revers social comme une véritable et pertinent argument de narration.
________________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 _________
________ La clinique de l'amour ! de Artus de Penguern – 2012 ____________________________________
Onze ans après son premier film Gregoire Moulin contre l'humanité, le comédien Artus de Penguern revient à la mise en scène pour cette parodie des soaps hospitaliers intitulée La clinique de l'amour !
Sans être une très grande comédie, La clinique de l'amour ! est toutefois un bien sympathique divertissement par la simple personnalité lunaire et burlesque de son acteur , réalisateur et auteur Artus de Penguern. Un peu à part du tout venant des comédies française, le film propose un univers entre parodie et humour burlesque rendant hommage à Chaplin et Keaton. Volontairement maniérés et en constant décalage, les comédiens s'amusent visiblement beaucoup à interpréter ce petit microcosme de chirurgiens et infirmières aux grands sentiments toujours exacerbés. Le film n'hésite jamais à verser dans la fantaisie la plus complète sans soucis de crédibilité avec des ours trop câlins et des intrigues totalement improbables de gangsters, d'anciens du Vietnam et de starlette. Une petite bulle de fraîcheur, un soupçon de fantaisie, un peu de poésie burlesque voilà en substance ce que que propose La clinique de l'amour!, et c'est bien agréable au sein d'une production « comique » française de moins en moins inventive et originale.
Le film de Artus de Penguern n'a certes aucune autre ambition que de faire sourire mais il rempli parfaitement ses obligations et c'est pour moi une jolie petite réussite.
___________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ________
Voilà, une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued...
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Commentaires
2FreddyKDimanche 17 Février 2013 à 17:29La clinique de l'amour! est un peu moins bon que Gregoire Moulin mais on retrouve l'univers un peu lunaire et particulier du personnage que personnelement je trouve très attachant.
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J'avais beaucoup aimé Grégoire Moulin, donc je me laisserai peut-être tenter un de ces jours par La Clinique de l'Amour. Je ne savais même pas qu'il avait fait un second film !