-
Saison 2013 Episode 03
__________________________________________________________
A l'affiche cette semaine :
Une Blanche Neige bien pâle, un Alexandre Astier peu inspiré, une maison pleine de clichés et un petit post-apo bien tendu.
____________________________________________________________
______ Blanche Neige (Mirror mirror) de Tarsem Singh - 2012 ______________________________________
C'est avec une certaine curiosité mélangée avec pas mal d'appréhension qui j'ai abordé cette nouvelle adaptation du célèbre conte des frères Grimm. Curiosité par rapport au réalisateur Tarsem Singh dont j'ai toujours admiré les audaces et les fulgurances picturales (The Cell, The fall) et appréhension à la vision d'une bande annonce laissant entrevoir une version très naïve, douçâtre, infantile et excessivement colorée du conte de fées immortalisé en 1937 par Walt Disney.
Si Tarsem Singh nous livre une nouvelle fois un film graphiquement très soigné c'est cette fois ci au service d'images et d'un univers totalement kitsch et rose bonbon donnant aux spectateurs la sensation de voyager dans un univers pastel de confiseries et de guimauve. Très loin de la noirceur des contes des frères Grimm, ce Blanche Neige est finalement encore plus naïf et enfantin que la version de Disney et le film ne devrait finalement séduire qu'un très jeune public et plus particulièrement de petites filles. Car même dans l'optique d'un film pour enfants il est difficile de ne pas soupirer devant l'humour bien lourd du film, le cabotinage des acteurs, les choix esthétiques douteux et la gentillesse un peu collante de l'ensemble.
On gardera juste la performance de Julia Roberts en méchante reine narcissique refusant le temps qui passe et cherchant un petit jeune pour se marier car pour le reste ce Blanche Neige aux limites de la parodie maladroite manque singulièrement de force et de panache.
___________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ________
________ David et madame Hansen de Alexandre Astier - 2012 ____________________________________
Pour son premier film en tant que réalisateur l'excellent Alexandre Astier s'offre une belle tête d'affiche en la personne de la très rare Isabelle Adjani.
David et madame Hansen raconte l'histoire d'un jeune ergothérapeute chargé de conduire une drôle de patiente le temps d'une course en ville; ce simple exercice va tourner à l'aventure lorsque cette femme partiellement amnésique échappe au contrôle de son surveillant.
Écrite, dialoguée et réalisée par Alexandre Astier cette histoire se situe donc très loin de l'univers et de l'esprit de la série culte Kaamelott. Alexandre Astier joue donc le contre emploi et la la surprise avec cette histoire douce amère, entre rires et larmes et proche du road movie initiatique. On ne retrouvera finalement la patte d'auteur de Astier qu'au détour de quelques dialogues vachards bien sentis car pour le reste il est bien difficile de retrouver dans ce film le sens du dialogue et du rythme du bonhomme. Il faut malheureusement reconnaître que David et madame Hansen manque de singularité et ne se démarque finalement pas vraiment du tout venant de la production hexagonale entre sa mise en scène sans relief et son histoire bien trop lisse et prévisible. Même si ce récit initiatique autour de la mémoire permet de jolis moments de comédies et propose un joli duo de comédiens avec Isabelle Adjani et Alexandre Astier, on reste vraiment sur sa faim devant le manque d'audace formel du film et la relative paresse d'écriture de l'ensemble.
C'est un peu comme si toute la singularité d'écriture de Astier et son ambition s'était soudainement diluer en passant au grand écran, car si le bonhomme a passablement dynamiter la télévision française avec Kaamelott ce n'est pas David et madame Hansen qui va beaucoup bousculer le conformisme du cinéma français.
____________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 ______
______ La maison au bout de la rue (House at the end of the street) de Marc Tonderai - 2012 ___
House at the end of the street est un film de petits malins dans lequel Marc Tonderai et son scénariste Jonathan Mostow s'amusent visiblement beaucoup à piéger les spectateurs de fausses pistes en coups de théâtre en passant par l'inévitable twist final.
On est donc souvent baladé, étonné et même surpris par la tournure des événements, surtout lors du premier quart d'heure qui bifurque du film de maison hanté vers le thriller plus terre à terre, mais une fois cette première surprise passée c'est surtout l'ennui qui s'installe durablement laissant tout le temps aux spectateurs les plus malins (ou vicieux) de démonter toute la mécanique un peu vaine du film. Car il en faudra du courage pour aller au bout d'un film qui glisse vers la romance adolescente la plus convenue entre la jeune fille et le rebelle du coin, le tout larvé de conflits du genre« ouaissssss ben c'est trô injuste » avec une mère célibataire et courageuse. Après dix premières minutes assez sympathiques il faudra donc attendre plus d'une heure de vide avant de retrouver un peu d'action à condition toutefois de ne pas être trop regardant sur l'incroyable enfilade de clichés que nous sort Marc Tonderai pour son final.
C'est bien malin de tromper les spectateurs, de jouer avec leurs attentes mais si c'est pour resservir tiède au bout de 80 minutes les clichés les plus éculés et les plus prévisibles du genre je ne vois plus trop l'intérêt. Si on ajoute à tout ceci une morale bien rétrograde, une horreur tellement soft qu'elle ne ferait pas trembler un gosse de dix ans, un bon gros happy end des familles aussi convenu que déplacé et un twist à la con pour recoller les morceaux du scénario, on arrive à une somme de défauts bien plus grande que la maigre addition des quelques qualités du film.
_______________________________________________________________________________ Ma note 03,5/10 __________
_______ The day de Douglas Aarniokoski - 2012 ______________________________________________________
La masse de DTV sortant chaque année sur le marché réserve encore quelques belles surprises comme ce The day réalisé par Douglas Aarniokoski pourtant responsable par le passé du pitoyable Highlander endgame.
The day est un film post apocalypse assez classique dans lequel une poignée de survivants doivent lutter contre les menaces environnantes. Si il ne brille pas par l'originalité de son concept le film de Aarniokoski propose une solide série B avec une mise en scène aux partis pris graphiques très fort à l'image de cette jolie photographie proche du noir et blanc. The day a aussi la bonne idée de ne jamais expliciter les origines de l'apocalypse et de laisser assez longtemps en suspens la nature du mal et de la menace pesant sur les survivants. Le film s'appuie également sur des personnages assez fort et troubles dont on a du mal à cerner les contours et dont les actions semblent parfois contradictoires. On passe parfois en cinq minutes de l'affection au rejet vis à vis de personnages révélant au fil des événements leurs véritables natures. L'une des forces de The day tient d'ailleurs dans son très bon casting dans lequel on retrouve Dominic Monaghan (Lost – la trilogie du seigneur des anneaux), Shannyn Sossamon, Ashley Bell (Le dernier exorcisme) et Shawn Ashmore ( Frozen – Xmen – Les ruines). Après une mise en place parfaitement calibrée, The day nous propose une longue séquence de siège violente et tendue dans laquelle les survivants doivent tenir dans une immense maison face à une attaque de cannibales; une scène qui n'est pas sans rappeler le film culte de Romero La nuit des morts vivants.
Tout juste un peu plombé par des effets numériques en adéquation avec son budget The day reste une très bonne série B, tendue, bien construite et assez dense pour offrir 90 minutes de bon divertissement.
_________________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 ________
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer , to be continued
-
Commentaires