• Saison 2013 Episode 12

    ___________________________________________________________

    Au sommaire cette semaine :

    Un remake inutile, un hobbit tueur psychopathe, un bordel référentiel et un tueur dans les bois.

     

     

     

     

     

     

     

     

     __________________________________________________________

     

    ______ Come out and play de Makinov – 2012 _________________________________________________________

       Come out and play est donc le remake de Quien puede matar a un nino ? ( Les révoltés de l'an 2000), le classique et film culte de Narciso Ibanez Serrador sorti en 1977. Le mystérieux Makinov qui est ici à la fois réalisateur, monteur, compositeur, scénariste,producteur et directeur de la photographie choisit l'option de l'hommage référent un peu à la manière de Gus Van Sant pour Psycho ou Jamie Blanks pour Long Weekend.

    Come out and play est donc un remake très fidèle au film original au point d'en être quasiment une photocopie plan pour plan; le film reprend donc sans surprises les grandes lignes narratives et les événements du film d'origine sans vraiment chercher à apporter quoi que ce soit de nouveau. Une option et un parti pris un peu étrange derrière lequel Makinov semble tranquillement se cacher pour ne pas surtout pas s'attirer les foudres et les critiques des amoureux du film original. Du coup l'exercice semble peut être encore plus vain que pour la grand majorité des remakes actuels, mais copier c'est peut être finalement ce que Makinov fait de mieux car les rares ajouts et retraits que le réalisateur opère vis à vis du film de Serrador ne sont pas des plus heureux et judicieux. Cette nouvelle version expurge déjà le tétanisant générique du film d'origine qui montrait explicitement les raisons de la révolte des enfants par leur souffrance éternelle direct ou indirect lors des conflits et bouleversements du monde; en passant sous silence tout cet aspect social et engagé Makinov balaye toute la force de la fable politique et militante du film de Narciso Ibanez Serrador. Cette nouvelle version est sans doute plus explicitement gore que son modèle mais sans doute bien moins inquiétante et perturbante que les suggestions du film de 1977, le plan montrant par exemple les gamins s'amusant à dénuder une femme morte dans une église est ici remplacée par des gosses jouant autour d'un cadavre éventré. Pas certains toutefois que les gosses qui se font des colliers avec des oreilles et des doigts et s'amusent en faisant rouler une tête tranchée comme un ballon soient beaucoup plus effrayants que les mômes tueurs du film de Serrador.

    Come out and play n'est certainement pas un mauvais film, sa photographie lumineuse et sa musique obsédante suffisent déjà à démarquer le film de Makinov du tout venant de l'horreur actuel mais entre l'hommage référent coincè du culte et les libertés douteuses prises avec l'œuvre original ce remake a bien du mal à trouver une vraie justification d'exister. Et c'est peut être bien là toutes les limites d'un film qui sans être mauvais s'avère bien inutile.

    ___________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 ________

     

    ________ Maniac de Franck Khalfoun – 2013 ___________________________________________________________

       La machine à remakes n'est pas encore totalement épuisé et c'est au tour du mythique Maniac de Wiliam Lustig de venir s'offrir une nouvelle version contemporaine. Difficile pourtant d'imaginer dans le contexte horrifique contemporain qu'une production puisse être aussi jusque boutiste, maladive et glauque que le film sorti en 1980; surtout que Maniac semble à jamais marqué au fer rouge par la sainte trilogie de ses géniteurs avec William Lustig à la mise en scène, l'impressionnant Joe Spinel à la fois acteur principal et scénariste et Tom Savini au service des effets spéciaux.

    Autant dire que la tâche semblait insurmontable pour l'équipe de frenchies à l'origine du projet avec Alexandre Aja et Gregory Levasseur au scénario, Thomas Langman à la production et le très lisse David Khalfoun à la mise en scène. Une crainte encore renforcée par l'annonce de la présence de Elijah Wood pour interpréter l'inoubliable rôle de Frank Zito, l'acteur semblant bien loin de l'immense carcasse inquiétante et de la tronche buriné de Joe Spinell. A l'arrivée ce Maniac 2013 est plutôt une bonne surprise même si le film de Franck Khalfoun est très loin de faire oublier celui de Lustig. Sans s'approcher de la poisseuse et maladive ambiance du film de 1980 le film de Franck Khalfoun reste toutefois dans un univers sale, âpre et violent pour une approche très réaliste, douloureuse et sèche de la violence. Autre motif de satisfaction avec la très belle performance de Elijah Wood qui incarne un psychopathe à l'allure trop ordinaire pour ne pas être inquiétante, même si le jeune comédien n'a pas le même charisme effrayant que Joe Spinell son apparente innocence et fragilité en font une figure de tueur se fondant parfaitement dans le quotidien. Si beaucoup de gens pouvaient changer de trottoirs en croisant Joe Spinell la nuit dans une rue sombre, beaucoup resteraient en croisant Elijah Wood et c'est sans doute pour cette raison que le parti pris de casting est une vraie réussite. Le dernier gros point positif du film reste la bande originale synthétique et electro composé par Rob et qui constitue un excellent pont sonore entre les deux films tout en contribuant magnifiquement à l'ambiance générale de cette nouvelle version.

    Après, je ne comprends pas cette idée de mise en scène consistant à filmer Maniac à la première personne et en vue subjective, d'autant plus que le procédé semble très vite aussi artificiel que parfaitement inutile. Wiliam Lustig n'avait pas besoin de nous mettre dans la tête du tueur pour nous faire partager de manière dérangeante son quotidien, son univers et surtout sa folie, il parvenait même collant constamment au personnage de Frank Zito a installer un malaise fait de voyeurisme et de fascination. Et puis quand on va chercher un acteur de la trempe d'Elijah Wood ce n'est pas pour ne pas le faire apparaître à l'écran, du coup le film multiplie les astuces, les trucs et les machins bancals pour montrer l'acteur. Reflet dans le miroir ou dans une vitre, sentiment de sortir de son corps pour se regarder, Frank Zito devient d'un coup le tueur le plus narcissique du monde... Dommage également que le sort final réservée à Anna interprétée par la française Nora Arnezeder (qui ne fera pas oublier Caroline Munro) prête bien plus à sourire qu'à s'émouvoir ou être choquer.

    Maniac version 2012 n'a finalement rien de vraiment déshonorant mais rien de vraiment formidable non plus, autant donc se revoir le film de William Lustig.

    ___________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ________

     

    ______ L'homme aux poings de fer (The man with the iron fists) de RZA – 2013 ____________________

      La rappeur RZA, célèbre membre du Wu-Tang clan, est fan de films de kung fu depuis qu'il est tout gamin et c'est avec l'aide et la caution branchouille de Quentin Tarantino et Eli Roth (avec qui il signe le semblant de scénario du film) que le bonhomme signe son premier film en forme d'hommage à la Shaw brothers et aux films de castagne de son enfance.

    L'homme aux poings de fer raconte l'histoire de toute une bande de combattants qui se castagnent quasiment non stop autour d'une cargaison d'or volé. Les intentions de RZA sont sans doute tout ce qu'il y-a de plus louables et cet hommage tarantinesque et maladroit aux films de karaté transpire d'une sincérité et d'une forme de générosité qui ferait presque oublier l'essentiel à savoir que The man with the iron fists est quand même un film qui se plante souvent dans les grandes largeurs. Je passerais assez vite sur le scénario qui n'est qu'un vague prétexte à accumuler les scènes d'actions sans laisser une seule seconde aux différents et nombreux personnages le temps d'exister. Dans la moulinette référentielle on retrouve un Russel Crowe semblant sortir d'un film de Sergio Leone mais dont le cabotinage forcerait presque la sympathie, Lucy Liu dans un rôle sur mesure de tenancière de bordel, l'ex catcheur Dave Bautista ou Pam Grier pour la caution Blacksploitation. Quand à RZA en tant qu'acteur il traverse tout le film avec une seule expression, celle du mec qui semble sortir de son lit après un coma de cinq jours.

    Pourtant RZA va vite se révéler quand même être bien meilleur acteur que réalisateur; car lorsque l'on souhaite rendre hommage aux grands films de kung fu et que l'on s'offre les services du génial chorégraphe et cascadeur Gordon Liu on a simplement pas le droit de torcher des scènes d'actions aussi mal foutues. C'est peu dire que RZA filme n'importe comment les combats de son film (soit 90% du long métrage) avec un sens du découpage et du montage qui tient souvent de l'ellipse expérimentale. Pire encore pour faire genre j'ai du style le réalisateur utilise des split screens n'importe comment, des effets numériques parfois immondes, des chorégraphies assez folles auxquels il ne rend jamais justice et truffe son film de séquences gores gratuites qui n'ont finalement aucun impact sur le spectateur. Même les séquences plus calmes ont parfois un arrière goût de foutage de gueule entre faux raccords et clichés surannés de mise en scène comme l'utilisation ridicule de certains ralentis.

    Certes on sent que RZA se fait plaisir et ne se prend pas très au sérieux en faisant carburer son film au second degré mais il investit le genre auquel il est censé rendre hommage avec un tel j'en foutisme que L'homme aux poings d'acier ressemble parfois à une bien mauvaise parodie en forme de gros clip aux influences mal digérées qui tente de se la jouer cool. Le film est donc une grosse déception qui ferait presque penser que RZA n'a pas tout à fait compris ce cinéma auquel il rend ici un bien piètre et vain hommage.

    __________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 _________

     

    ________ Punishment (Down the road) de Jason Christopher – 2011 ___________________________________

       Toute petite production horrifique au budget aussi limité que son intérêt, Punishment est un énième DTV tourné avec les pieds qui se vautre dans les pires clichés du slasher avec une petite dose de torture porn pour faire tendance.

    Le film de Jason Christopher raconte comment un père devenu fou depuis la mort de sa petite fille fauchée sur la route par un jeune conducteur ivre traque tous les jeunes qui s'aventurent en forêt pour boire une bière. Le tueur est donc une sorte d'émissaire sorti d'une campagne choc de la prévention routière contre l'alcool au volant qui enfonce à grands coups de masses dans la tronche qu'il ne faut pas boire avant de conduire. Il faut juste préciser que ce brave père de famille laissait tranquillement sa fille jouer à la marelle sur une route avant de s'étonner de la voir se manger une voiture en pleine tronche.

    On a donc droit au schéma classique des jeunes gens venus faire la fête et se changer les idées en faisant du camping avec la baignade dans le lac, les portables qui n'ont plus de réseaux, les histoires qui font peurs au coin du feu et les abrutis qui se précipitent dans la première maison sordide qu'ils trouvent au fond des bois. Le tueur de Punishment possède un sérieux déficit de charisme et la mise en scène peu inspiré de Jason Christopher peine vraiment à souligner l'impact d'une violence qui se voudrait sèche mais qui tombe totalement à plat à cause de ses effets spéciaux incroyablement datés et la mollesse de sa mise en image. Punishment nous réserve toutefois deux trois scènes digne d'un bon vieux navet faisandé comme lorsque pour justifier de se retrouver en débardeur comme tout personnage féminin de film d'horreur qui se respecte, la jeune héroïne jette son gilet au cas ou le tueur aurait un chien (??). Une idée assez brillante car si le tueur possédait vraiment un chien il aurait du coup un truc à renifler pour la retrouver, en même temps inutile de perdre son temps à traquer des blaireaux qui pour satisfaire un script bourré de lieux communs vont se précipiter chez le tueur comme des insectes attirés par la lumière.

    Bourré de clichés ridicules et très paresseusement mis en scène Punishment semble durer trois heure alors qu'il dépasse péniblement les 75 minutes, c'est dire à quel point le film est dispensable.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 __________

     

     

     

     

    « Saison 2013 Episode 11Juillet 2013 »

  • Commentaires

    1
    Mardi 25 Juin 2013 à 22:00

    Moi j'ai vraiment bien aimé le remake de Maniac. Enfin, "aimé" n'est peut-être pas le mot qui convient, mais j'ai trouvé qu'il remplissait parfaitement son office de shocker sans dénaturer l'oeuvre originale (enfin je dis ça, mais le film de Lustig ne m'avait laissé absolument aucune souvenir, mis à part son final. C'est un peu dommage pour un film choc...). La vue subjective ne m'a pas dérangé plus que ça, au contraire, j'ai trouvé le concept intéressant, même si c'est, il est vrai, un peu artificiel.

    Assez d'accord sur L'homme aux poings de fer aussi, même si je me suis bien amusé en le regardant, notamment à cause du cabotinage des acteurs. Mais ça reste beaucoup trop mal fichu pour vraiment marquer malheureusement...

    2
    FreddyK
    Jeudi 27 Juin 2013 à 06:31

    Dans l'ensemble j'ai moi aussi plutôt apprécié Maniac, mais le coté vue subjective pour rentrer dans la tête du tueur c'est tellement facile et artificielle surtout quand tu as pour le rôle principal un acteur de la trempe de E. Wood et que tu vas devoir obligatoirement lui assurer une belle présence à l'écran.

    En tout cas content d'te revoir ici

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :