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Saison 2013 Episode 11
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Au sommaire cette semaine :
La maladie pour rire, des zentils p'tits vieux, un vrai faux biopic et la mort pour finir
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_______ Métastases de Dieudonné M'Bala M'Bala – 2013 ______________________________________________
Après un imbuvable premier film intitulé L'antisémite, Dieudonné revient à la réalisation avec Metastases un second film qui traite sur le mode humoristique de la maladie et plus précisément du cancer.
Dans ce film Dieudonné M'Bala oppose les destins de deux hommes, tous les deux malades du cancer, qui vont se tourner vers des traitements différents, l'un va se ranger à la médecine occidentale alors que l'autre va partir faire un tour du coté des guérisseurs africains. La première bonne nouvelle c'est que Dieudonné nous offre un film sans une seule allusion aux juifs, l'humoriste semblant (peut être?) avoir tiré un trait sur son dangereux fond de commerce provocateur de ses dernières années. Cela ne fait pas pour autant et automatiquement de Métastases un bon film mais c'est déjà un peu reposant. Le gros problème de Métastases tient déjà dans son incommensurable pauvreté cinématographique, certes le film semble avoir été tourné avec un budget totalement ridicule mais ça n'excuse en rien cette laideur artistique qui transpire dans le moindre plan. Encore plus laid qu'un téléfilm pour France3 Creuse on a souvent la sensation en regardant Métastases de se retrouver devant un vieux sketch parodique sortant du fin fond des années 80 type Colaro-show avec ses décors surannés, ses costumes ringards et ses maquillages excessifs. Inutile d'y aller par quatre chemins, Métastases est graphiquement et cinématographiquement proprement immonde.
Le film parvient toutefois par intermittence à être drôle grâce à l'humour noir de Dieudonné et quelques répliques bien senties d'autant plus que ,contrairement à L'antisémite, le film possède un casting qui tient plutôt bien la route avec en tête d'affiche Olivier Sauton, un acteur inconnu mais plutôt bon. On pourra toujours tiquer sur le message du film laissant entendre qu'un guérisseur aura toujours plus de chance de vous sortir du cancer que la médecine occidentale mais dans l'ensemble Métastases s'avère un poil plus fréquentable que le triste et pas drôle du tout L'antisémite.
_________________________________________________________________________________ Ma note 03/10 __________
___________ Hitchcock de Sacha Gervasi – 2013 _______________________________________________________
Faux biopic et sorte de making-of romancé, Hitchcock ne raconte aucunement la vie du célébrissime réalisateur à la silhouette reconnaissable entre mille, mais simplement l'histoire du tournage de l'un de ses films les plus célèbre et culte, le terrifiant Psychose.
Le problème avec ce film c'est que une grande partie des cinéphiles resteront sur leur faim d'autant plus que beaucoup ont déjà lus et vus de nombreuses choses et anecdotes sur Psychose comme avec les bonus de la très belle édition Blu-ray du film et son making-of de 95 minutes.Hitchcock ne nous apprend finalement pas grand chose sur le réalisateur comme sur Psychose d'ailleurs et concentre toute son attention sur une approche psychanalytique un peu veine du personnage avec ses relations ambigües avec les femmes entre jalousie et fascination pour les actrices, le tout étant saupoudré d'une sorte d'obsession morbide pour la figure de Ed Gein. Hitchcock multiplie donc les séquences un poil embarrassante comme les visions du réalisateurs communiquant avec le célèbre tueur en série, sa femme Alma Reville qui dirige une partie du tournage de Psychose ou encore la fameuse scène de la douche semblant avoir été tournée sur un simple accès de colère du réalisateur.
Sous le latex d'un double menton semblant peser plusieurs tonnes Anthony Hopkins paraît bien enfermer dans le costume trop large du célèbre réalisateur et son interprétation n'est pas toujours des plus convaincante en se limitant à une imitation physique bien plus qu'à une véritable incarnation. Les seconds rôles sont bien plus réussis avec Jessica Biel en Vera Miles, Scarlett Johansson en Janet Leigh, James D'Arcy parfait en Anthony Hopkins (bien que le personnage sous totalement sous exploité) et Michael Wincott impressionnant en Ed Gein. Il reste le personnage de Alma Reville la fidèle compagne et collaboratrice de l'ombre du réalisateur que Sacha Gerbasi remet en lumière sous les traits avantageux d'une formidable Helen Mirren (La vraie Alma Reville était physiquement bien plus « ordinaire »).
Et l'intérêt principal de ce faux biopic trop fade et bourré de raccourcis et d'inexactitudes tient sans doute dans la réhabilitation de cette femme qui durant de nombreuses années aura partagée la vie du réalisateur tout en l'accompagnant de manière active dans ses choix professionnelles.
____________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 _______
______ Mes héros de Eric Besnard – 2012 ________________________________________________________________
Mes héros est un film bin' d'chez nous, qui sent bon la campagne, l'authenticité, la bonne morale , les valeurs familiales, la simplicité et le bon goût des chose simples. Mes héros c'est l'histoire d'un gentil couple de vieux vivant à la campagne et qui vont cacher pour quelques jours le gamin d'une femme sans papiers qui s'est faites arrêter par la police et accueillir leur propre fils en pleine crise familiale et professionnel.
Mes héros ressemble donc un peu à un film de Jean Becker avec cette vision un peu passéiste et carte postale d'une France rurale dans laquelle tout semble un peu trop simple et trop beau. Difficile toutefois, à moins de faire preuve d'un cynisme forcené, de tirer à boulets rouges sur un film mettant en scène des gens ordinaires et prônant des valeurs de simplicité, d'entraide, de solidarité et de jouissance de l'instant dans un monde qui célèbre plutôt l'individualisme, la possession et la réussite express. Mes héros est donc gentiment désuet et malheureusement sa mécanique bien pensante et citoyenne est sans aucunes nuances à l'image du dialogue moralisateur et assez ridicule entre Clovis Cornillac et les deux gendarmes. Les valeurs du couple éternel devant passer outre les problèmes pour éviter le divorce et finir ses jours ensembles est aussi un peu suranné et pourra prêter à sourire mais il colle finalement assez bien aux valeurs du couple présent à l'écran. Mes héros fonctionne finalement surtout grâce à son casting dans lequel on retrouve Balasko, Jugnot et surtout l'immense Pierre Richard et cette sensation de passer 90 petites minutes dans une bulle hors du quotidien.
Regarder Mes héros c'est un peu comme rendre une petite visite chez un vieil oncle à la campagne avec sa femme en blouse nylon, les haricots du jardin qui cuisent sur le feu, les vieux bibelots sur le buffet ciré et le repas durant lequel on écoute en souriant leurs discours un peu dépassé et moralisateur sur le monde et la vie.
__________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 _________
______ Destination finale 5 (Final destination 5) de Steven Quale – 2011 _________________________
Les Destination finale se suivent et se ressemblent en reprenant depuis plus de dix ans et quatre suites le concept immuable mis en place par Glenn Morgan et James Wong avec le premier film sorti en 2000. Ce cinquième volet ne déroge donc pas vraiment à la règle et nous offre une grosse séquence spectaculaire en ouverture , une poignée de survivants et une grande faucheuse qui tente de récupérer celles et ceux qui ont échappés à la lame de sa faux.
Après un quatrième opus absolument catastrophique ce Destination finale 5 redresse largement la barre et le niveau d'une saga horrifique, certes sympathique, mais totalement embourbé dans un concept qui tournait en rond depuis deux épisodes (le troisième étant déjà très moyen). Si le concept reste le même et que le film aligne une nouvelle fois des personnages fonctionnels et sans épaisseur, le réalisateur Steven Quale (Assistant de Cameron sur Abyss, Terminator 2, Titanic et superviseur des effets visuels sur Avatar) et son scénariste Eric Heiserer ( les remakes de Freddy et The thing) parviennent à réinjecter quelques épices à un plat préparé qui manquait de plus en plus de saveurs. On retrouve dans Destination finale 5 une bonne dose d'humour noir et un peu de méchanceté dans la description de l'univers de l'entreprise qui sert vaguement de toile de fond au film comme lorsque le patron tellement indifférent à ses employés cite un de ses collaborateurs comme mort à la cérémonie funéraire alors qu'il est toujours vivant ou qu'un employé fait les bureaux de ses collègues décédés pour récupérer leur monnaie. Les mise à morts sont également moins alambiqué et plus brutales que dans les deux derniers films donnant la sensation que cette satané faucheuse n'est plus l'enfant illégitime de Will Coyotte et MacGyver. Le film apporte même un peu de sang frais au concept avec un moyen d'échapper à la mort en lui offrant une personne à la place de son âme. Une idée sympathique mais qui arrive bien trop tardivement dans le film l'empêchant d'être exploité à sa juste valeur. Dommage car le concept initial, plus cette idée nouvelle, le tout rapporté au monde de plus en plus concurrentiel et impitoyable de l'entreprise pouvait donner une petite bombe d'humour féroce et noir dans laquelle tout le monde aurait été capable du pire pour conserver sa place.
Le film se termine sur un pseudo twist amusant mais sans grand intérêt laissant globalement la sensation d'une bonne petite série B horrifique maligne à défaut d'être vraiment novatrice.
__________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 _________
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