• Sinister de Scott Derrickson

     _____________________________________________________________

    Sinister

    de Scott Derrickson

    USA / Gde Bretagne – 2012 – Fantastique / Thriller / Horreur

    Sinister de Scott Derrickson

     _____________________________________________________________

     Un peu comme tous les ans on a droit à notre petit film d'horreur estampillé « retour de la vraie peur qui fout vraiment la trouille au cinéma ». Pour cette année c'est donc le Sinister de Scott Derrickson qui se voit affublé de ce sceau strictement publicitaire et finalement bien lourd à porter, l'affiche du film annonce même fièrement « par les producteurs de Paranormal activity et Insidious » deux films soit disant référentiels de la peur au cinéma de ses dernières années. Et sans grande surprise, Sinister est une nouvelle déception, le film comptant au final bien plus de défauts que de qualités.

    Sinister c'est donc l'histoire de Ellison un jeune auteur de livres basés sur des enquêtes criminelles réelles dans lesquelles il replonge afin de trouver de nouvelles pistes. Histoire de bien s'imprégner de sa nouvelle enquête et donc de son potentiel futur bouquin, il s'installe avec sa petite famille dans une maison qui n'est autre que le triste théâtre d'un crime passé. Ellison découvre alors dans le grenier de la maison une boite contenant des bobines super 8 sur lesquels sont filmés des meurtres de familles entières et ceci sur plusieurs décennies.

    Sinister de Scott Derrickson

    Le meilleur de Sinister tient en deux choses avec d'une part les petits films super 8 en eux même et de l'autre le sound design et la formidable bande originale signée Christopher Young. Scott Derrickson a donc réussi à surfer sur la mode du found footage tout en l'intégrant cette fois ci à une forme classique de récit. Les quelques petits films que regarde Ellison (Ethan Hawke) constituent incontestablement les moments les plus étranges et flippant du film et le réalisateur sans doute conscient de ce fait à la bonne idée de les disséminer tout au long du récit quitte à perdre un peu en crédibilité. Effectivement, on a un peu de mal à comprendre pourquoi cet auteur avide de sensations fortes et croyant trouver une mine d'or pour son futur bouquin ne regarde pas tous les films à la suite. Angoissant, bizarres et fatalement étrangement crédibles ces petits films super 8 sont au cœur du film et nous interrogeant notre propre voyeurisme et amour pour les images interdites. Pour le reste Sinister prend une forme assez classique de film de maison hantée et d'images aux pouvoirs maléfiques renvoyant vers Ring, Insidious ou même Paranormal activity. Le film parvient toutefois à générer un climat anxiogène grâce essentiellement à sa bande son assez monstrueuse et la musique obsédante et diaboliquement efficace de Christopher Young.

    Sinister de Scott Derrickson

    Pour le reste Sinister souffre malheureusement de nombreux défauts à commencer par la caractère ultra-répétitif des événements qui fait que l'on a parfois la sensation d'assister trois fois à la même scène comme par exemple le rituel de projection des films super 8. Difficile aussi de vraiment se passionner pour le coté très statique de l'enquête, le personnage interprété par Ethan Hawke passant son temps à faire des recherches sur Gooogle ou au téléphone. Et puis surtout Sinister n'est jamais très effrayant, les apparitions des gamins aux maquillages sommaires sont tout au plus étranges et les longue scène d'angoisses liées à l'exploration nocturne de la maison sont aussi récurrentes que balisés des pires clichés du genre. Quand aux quelques apparitions du boogeyman en premier plan, genre coucou fais moi peur histoire de faire sursauter son monde, pour moi c'est le genre de truc artificiel et limite pas possible..... Même les films super 8 perdent un peu de leur puissance à mesure que Scott Derrickson joue sur la surenchère comme avec le coup de la tondeuse à gazon. Le film s'avère donc sans grandes surprises et c'est assez facilement que les adeptes de fantastiques comprendront au bout d'une petite demi-heure toute la trame et le final de cette histoire. Au registre des déceptions on pourra également ajouter les personnages secondaires tous plus inutiles et sous développés les uns que les autres comme le gamin et ses terreurs nocturnes prétexte à deux jumps sacres, l'adjoint du flic simple moteur pour révéler le pseudo-twist final.

    Sinister de Scott Derrickson

    Sinister n'est donc guère plus qu'une bonne petite série B d'épouvante boosté toutefois par sa bande son diabolique et quelques moments d'angoisse tous liés à la projection des films super 8. Pour le reste Sinister possède également une morale assez ambigüe qui semble nous dire: prenez garde aux images violentes et à votre fascination pour le macabre car cela pourrait bien contaminer vos enfants, alors occupez vous plutôt de votre famille .

     

    Ma note 06/10

     

     

    « The theatre bizarreDecembre 2012 »

  • Commentaires

    1
    Lundi 26 Novembre 2012 à 12:27

    Personnellement, Sinister m'a fait un effet assez paradoxal. Je suis d'accord avec tous les defauts que tu soulignes, mais etrangement, le film a reussi a me mettre fichtrement mal a l'aise. Je n'ai pas vraiment eu peur devant, mais le fait que l'intrigue soit cousue de fil blanc lui donne au final une certaine sensation de fatalite. Le heros a beau faire tout ce qu'il peut pour sauver sa famille (enfin, surtout vers la fin), on sait que de toute facon c'est fichu d'avance. Du coup, c'est assez fascinant et derangeant de le voir se debattre comme une mouche dans une toile d'araignee. Et puis j'ai apprecie le fait que ce soit un personnage au final assez antipathique: il est limite alcoolo, il est obsede par sa carriere quitte a mentir et a mettre en danger sa famille, et meme lorsqu'il sait que le danger est reel, il persiste.


    Donc en clair, je suis plutot d'accord avec ta critique, mais le film a tout de meme bien marche sur moi (peut-etre parce que je suis maintenant pere de famille?). Par contre, je ne suis pas d'accord avec ta derniere remarque. Je me trompe peut-etre, mais il ne me semble pas que la gamine regarde les films super 8 a quelque moment que ce soit du film. Je crois que la contamination se fait purement par le fait que son pere les visionne.

    2
    FreddyK
    Lundi 26 Novembre 2012 à 17:52

    Comme tu le souligne le personnage ne fait finalement qu'un truc pour tenter de sauver sa famille à savoir brûler les films et se tirer de la maison et ceci après plus d'une heure de film. Donc le coté fatalité n'a pas vraiment fonctionner pour moi.

    (Attention spoilers) Pour ma dernière remarque, il me semble que le type specialiste de l'occulte raconte à propos du démon (dont la mythologie est à peine esquissée) que c'est une entité dont il existe peu de représentations justement parce que c'est par son image qu'elle prend possession des personnes et surtout des enfants. Pour moi, mais c'est peut être juste une interprétation de ma part, la gamine a vu un des films lors des nombreuses fois ou le projecteur se met en route la nuit. C'est pour cette raison qu'elle voit ensuite la gamine et commence à dessiner des trucs sur les murs. Après vers la fin c'est en regardant le film que le boogeyman vient définitivement la prendre pour l'emmener dans son monde. Il faudra que je revois le film mais je l'ai ressenti comme ça....

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :