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THE WALKING DEAD
Avant de commencer ce petit exercice critique sur The walking dead il convient sans doute de préciser deux choses. La première c'est que je n'ai jamais lu le comic book à l'origine de la série et que fatalement ma critique ne portera pas sur la fidélité d'adaptation ou les trahisons éventuelles faites au roman graphique de Robert Kirkman. La seconde est que j'ai toujours fantasmé sur une hypothétique série qui reprendrait sur plusieurs saisons l'univers de la première trilogie de Romero et ceci depuis une lointaine époque à laquelle la télévision y compris américaine n'était pas aussi ambitieuse et libérée des contraintes de censure comme elle peut l'être aujourd'hui. Pour résumer de façon plus concise The walking dead est la série que j'attends depuis des années et ce ne sont pas quelques éventuels défauts d'adaptations qui vont me faire bouder mon plaisir.
The walking dead raconte donc la survie de quelques humains après qu'un virus est transformé dans un terrible apocalypse la quasi totalité de l'humanité en morts vivants. C'est dans cet univers que se réveille l'officier Rick Grimes après une grave blessure qui l'avait plongé dans le coma. Pour ce jeune flic la première obsession sera de retrouver sa femme et son fils dans cet univers de fin du monde....
La première séquence de The walking dead est assez saisissante puisque on y voit un officier de police tirer froidement en pleine tête d'une petite fille, certes zombifiée, mais avec une violence renforcée par une belle perfection de mise en scène. Le ton de The walking dead est donné d'emblée et dans l'ensemble le show ne se départira jamais de cette violence sèche et de cette qualité graphique. La série va se poursuivre avec une rapide référence à 28 jours plus tard avant de se replonger dans un univers typiquement hérité des premiers films de Romero. Pour mon plus grand plaisir on retrouve donc des zombies lents et non des sprinters hystériques et surtout un regard presque mélancolique et émouvant sur ses morts errants qui sont montrés souvent comme des victimes bien plus que comme des monstres. L'épisode assez émouvant durant lequel un personnage attends avec un fusil à lunette de délivrer sa femme zombifiée de son triste sort est un exemple parmi tant d'autre d'une relation parfois troubles entre les morts et les survivants.
A tout saigneurs tout honneur je commencerais donc par parler des morts vivants et saluer l'extraordinaire qualité des maquillages et des effets spéciaux de la série. C'est un pur bonheur de voir à l'écran des morts vivants aussi beaux et d'une telle variété graphique. On sent que les acteurs incarnant des zombies ont été tous maquillés individuellement avec soin et perfection ce qui est un bonheur sans nom pour tout ceux qui comme moi se sont fader depuis 5 ou 6 ans des tonnes de figurants maquillés à l'arrache avec de la craie par paquets de douze dans une multitude de DTV moisis. Il faut donc saluer le formidable boulot de Gregory Nicotero et son équipe de KNB tant sur les maquillages que sur les effets gore particulièrement saisissants. Car si la télévision s'est affranchit depuis longtemps des tabous de la violence (Merci Chris Carter !) il est clair que The walking dead pousse la violence graphique assez loin. La série nous offre même des séquences comme de nombreux films n'osent plus en montrer aujourd'hui, car si L'armée des morts par exemple tournait le regard au moindre festin anthropophage The walking dead lui n'hésite jamais à rentrer dans le lard de son sujet. Impossible par exemple d'oublier la séquence hallucinante durant laquelle un zombie est littéralement réduit en bouillie à coups de hache afin que deux personnages puissent se recouvrir de ses entrailles. The walking dead est donc peut être au niveau de l'horreur graphique ce que j'ai vu de plus excitant concernant les morts vivants depuis le Day of the dead de Romero. Toutefois pour ne pas ternir le tableau des effets spéciaux je ne parlerais pas de la lamentable explosion numérique qui vient clore le sixième épisode.
Du coté des vivants le constat est tout aussi emballant, quoi que un peu plus réservé, car dans l'ensemble la série peut se vanter d'un casting solide et de personnages très attachants. L'un des curseurs les plus évident de l'affection porté aux personnages reste l'émotion qui se dégage le plus souvent lorsque la mort inattendue et brutale de l'un d'entre eux survient. La scène pourtant très cliché durant laquelle Andrea attends que sa jeune sœur mordue et décédée ressuscite pour l'achever d'une balle en pleine tête est à ce titre particulièrement touchante. On pourra juste regretter un peu que contrairement au univers mis en place par Romero dans lesquels les hommes étaient parfois pire que les morts vivants, on se retrouve pour l'instant devant une galerie de très gentils survivants. Fort heureusement en milieu de saison arrivent deux personnages un peu plus nuancé et forcément beaucoup plus fort avec deux frères rednecks violents et racistes interprétés avec force par Norman Reedus et l'excellent Michael Rooker. Des personnages a priori absent du comics original mais qui pour moi font figure d'une bonne bouffée d'air frais en venant un peu bousculer le coté United colors of surviving du casting avec un black, un asiatique, des vieux, des jeunes, des enfants, des hommes , des femmes, il manque juste le chien. Car ce n'est pas la présence d'un mari violent même si Shane trouvera en lui explosant la gueule un bon moyen d'exprimer toute sa frustration, ou les histoires d'adultère du trio formé par Rick (Andrew Lincoln) Shane (Jon Bernthal) et Lori ( Sarah Wayne Calis) qui donnent objectivement beaucoup de piment à l'histoire dès l'instant que les zombies ne sont plus une menace direct. La plus grosse faute de goût concernant les vivants étant incontestablement la digression du quatrième épisode avec le gang de chicanos très très méchants qui vont se révéler en fait être de gentils garçons offrant leur protection à des vieillards. Le tout dernier épisode dans lequel les zombies sont très en retrait de l'histoire va même mettre en exergue sur une heure un cruel manque d'enjeux dramatiques entre les différents personnages ce petit groupe de survivants...
D'une manière un peu caricaturale je serais presque tenté de dire que The walking dead est formidable dès l'instant que les morts vivants sont présents à l'écran ou tout proche des personnages et que l'intensité retombe énormément lorsque les relations strictement humaines prennent le relais. Et comme les zombies se font de plus en plus rare au fil des épisodes on a parfois la sensation qu'au lieu de monter en puissance et en intensité la série perd doucement mais sûrement de son intérêt. Le sixième et dernier épisode de cette première saison dans lequel les zombies sont quasiment absent est assez symptomatique de cette chute dans le rythme et la puissance de la série.
Sans être monstrueusement addictive The walking dead reste pourtant une formidable occasion de se replonger dans l'ambiance des meilleurs films de Romero, car films d'infectés et comédies mise à part cela faisait bien longtemps que les morts vivants n'avaient pas trouver un si bel écrin pour envahir les écrans. De quoi attendre avec impatience la seconde saison de The walking dead.
Ma note : 07,5/10
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Commentaires
2FreddyKVendredi 28 Janvier 2011 à 22:57Le coup du gang de chicanos a vraiment eu beaucooup de mal à passer pour moi. Ok, on tord le cou au clichés mais j'étais tellement en attente de personnages un peu troubles que le coté finalement ce sont de "gentils garde malades" m'a vraiment agacé.
Sinon pour la note c'est juste que ça mérite 7,5 . Tu me connais je suis toujours très mesuré .
C'est bien ce qu'il me semblait pour la note ;-)
Mais j'étais bien obligé de te renvoyer l'ascenseur !
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Bon, je ne vais pas relancer le débat, vu qu'on en a déjà suffisamment discuté sur mon blog, mais juste quelques petits points.
D'abord, merci pour le clin d'oeil à Chris Carter, en tant qu'immense fan de X Files (et de toutes ses autres séries), je ne peux qu'apprécier.
Ensuite, c'est marrant, mais perso j'ai bien aimé l'épisode du gang de chicanos. C'est un passage qui m'a agacé de prime abord (genre "ouais super, ils rajoutent un truc qui n'est pas dans la BD pour nous refourguer un gang super cliché") mais agréablement surpris, justement parce que les chicanos s'avèrent des braves types qui roulent des mécaniques mais essaient juste de survivre en apportant un peu de réconfort aux vieux. Et même si ça fait gnangnan, j'ai trouvé que c'était émouvant et que ça tordait le cou aux clichés (tout en montrant qu'il ne faut pas se fier aux apparences).
Enfin, dernier point: avoue, le 7.5/10, c'est comme mon 7/10 pour The Ward, il y a un point en plus pour le fan de zombies qui est content d'avoir trouvé une série sur le sujet qui tienne la route ! Parce qu'à la lecture de la critique, moi je vois bien plutôt un 6.5/10 ;-)