-
AVATAR EDITION SPECIALE de James CAMERON
Après la première vision et découverte d'Avatar il y-a un peu plus de neuf mois déjà j'avais longtemps et beaucoup hésité à rédiger une critique du film. J'avais simplement du mal à exprimer autre chose que des « Wouahhh! Olalalala! Pfiouuu! Oh putain ! Ohnondédiou !! Yeepee, Ourchhh!!» ... Le concept de la critique tout en onomatopées était amusant mais semblait difficile à tenir sur la longueur, elle exprimait toutefois le ressenti d'un plaisir immense et difficilement descriptible prenant le pas sur les mots et l'analyse. A l'occasion de la sortie de Avatar édition spéciale un petit retour vers Pandora me semblait indispensable pour renouer avec le plaisir et tenter de manière plus posée de revenir sur ce monstrueux morceau de bravoure cinématographique.
Avatar reprend donc à son compte la trame assez classique et déjà mainte fois utilisé du soldat qui finit par prendre fait et cause pour ses prétendus ennemis. Ici c'est un marines dénommé Jake Sully qui par le biais d'un programme scientifique se voit offrir la possibilité d'infiltrer dans le corps d'un avatar le peuple d'une planète située à quelques années lumières de la terre. Sa mission est de prendre contact avec ce peuple afin de le convaincre par la diplomatie de laisser les hommes exploiter les formidables ressources énergétiques de leur univers. Jake rencontrera lors de sa mission Neytiri une jeune Na'vi qui lui ouvrira les yeux, l'âme, la conscience et le cœur.
Les critiques les plus fréquentes et les plus recevables concernant Avatar tournent toujours autour de trois axes qui sont la simplicité et le manque d'originalité de son histoire, l'aspect caricatural de ses personnages et la naïveté opportuniste de son message écolo new-age. Inutile de s'attarder sur les petits malins qui s'amusent à démonter le film au nom d'une prétendue supériorité intellectuelle de la masse en attaquant le film sur ses aspects les plus irréprochables que ce soit au niveau technique et visuelle. Concernant le manque d'originalité de la trame narrative du film qui me paraît l'argument de critique le plus incontestable, je voudrais simplement dire qu'au cinéma l'histoire compte souvent bien moins que la façon dont on va nous la raconter. Une même histoire racontée déjà mille fois entre les mains de deux réalisateurs différents donnera immanquablement des films à la fois totalement similaires et complètement opposés. Combien voit on par ailleurs et par an de films avec une histoire pouvant se vanter d'être totalement neuve et inédite? Alors bien évidemment on nous a déjà raconter ce genre d'histoire avec Le nouveau monde, Danse avec les loups qui lui même s'inspirait déjà de Little big man ou Soldat bleu mais personne ne l'avait encore fait avec la puissance et le niveau d'implication de James Cameron avec Avatar. Jamais ,du moins à ma connaissance, un réalisateur n'avait montrè la communion spirituelle d'un homme avec un peuple au point d'en abandonner son enveloppe charnelle. Et puis de par sa forme totalement immersive James Cameron nous plonge comme aucun autre film avant lui ne l'avait fait directement au sein de cette tribu jusqu'à en ressentir les moindres frémissements d'humanité.
Concernant les personnages il est encore difficile de nier d'un bloc les critiques mettant en exergue le manque de nuance, de finesse psychologique tout comme l'aspect le plus caricatural de leur représentation. Une plus grande profondeur des caractères et une approche moins manichéenne des comportements aurait de toute évidence donner une plus grande richesse aux différents personnage du film mais il faut sans doute replacer Avatar dans ses ambitions qui le place bien plus sur le versant de la fable humaniste et universelle que sur celui d'un quelconque élitisme intellectuel. De nombreux personnages du film ne sont de ce fait que des représentations symboliques de leur fonction, je dirais presque des avatars de l'idée qu'ils incarnent. Le colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) incarne une forme de force brut, d'impact purement physique dénué de notion de conscience ou de morale; le personnage existe d'ailleurs beaucoup de par le représentation de son corps et son besoin constant de confrontation. Une forme d'archétype du soldat tout autant que du conflit et d'une forme de point de non retour des relations humaines par la force et la destruction. Parker Selfridge (Giovanni Ribisi) incarne lui l'intérêt financier, le pragmatisme froid, une forme hypertrophiée d'un capitalisme aussi déshumanisé que totalement déconnecté de l'impact réel de décisions prise sur des enjeux purement économiques. Un personnage qui n'a finalement que les contours de la caricature, la réalité du fonctionnement de quelques groupes financiers et industrielles étant sans doute bien au delà du portrait dressé par James Cameron à travers le personnage qu'incarne Giovanni Ribisi. Un personnage qui découvrira d'ailleurs avec un regard nuancé les conséquences de ses décisions lors de l'embrasement et de la destruction de l'arbre village des Na'vi. Grace Augustine (Sigourney Weaver) incarne quand à elle une forme de conscience scientifique, de curiosité bienveillante, de savoir et d'intelligence à la fois philosophique et humaniste, une forme de raison que l'on écoute avec bonne conscience mais que l'on refuse de suivre. La force brut du besoin presque animal de confrontation, les intérêts financiers déconnectés de la moindre valeur morale et la raison à la fois scientifique et humaniste, mine de rien ce sont trois pôles sur lesquels se cristallisent de nombreux enjeux contemporains de notre monde. La caricature permet parfois d'atteindre l'essence même d'un caractère et la grosseur du trait d'ouvrir les yeux de ceux qui refusent encore de voir. On pourra toujours pester contre le manque de finesse du film mais il faut parfois être simple pour toucher le plus grand nombre, c'est le travail des humanistes de donner à réfléchir et des artistes de donner à rêver, James Cameron aura juste réussit à faire les deux parvenant à toucher plus de 200 millions de gens à travers le monde par le divertissement d'une fable futuriste aux portées universelles. Tout ce qui pourrait ressembler à une forme de paresse d'écriture n'est peu être finalement que la marque d'un fabuleux conteur capable de transcender le plus basique des éléments pour lui donner une portée mythologique.
Concernant maintenant ceux qui accusent James Cameron d'opportunisme écologique, ils oublient juste que le réalisateur porte le projet Avatar en gestation depuis plus de quinze ans et que déjà en 1989 avec Abyss il parlait d'écologie. A travers les cérémonials du peuple des Na'vi le réalisateur ne fait aucunement la propagande new-age d'une quelconque secte mais réhabilite la spiritualité de peuples et tribus parfois disparus qui communiaient avec la nature. Les Na'vi font fatalement penser aux amérindiens de part leur mode de vie et leur tradition, par leurs armes, par leurs peintures de guerre,par le respect des animaux qu'ils chassent et de part leurs connections respectueuses avec les éléments. Mais par extension et encore une fois de manière symbolique James Cameron se fait la voix et l'avocat par l'imaginaire des indiens d'Amazonie, des Jarawa des îles d'Andeman, des Dongaria Kondh, des Guarani, des Mapuches, des Penans, des Enawene Nawe, de toutes ses tribus menacés essentiellement par l'exploitation financière et sauvage de leur milieu nalturel et de leur habitat. Avatar porte en lui un message qui n'a rien de fantaisiste, il suffit pour le comprendre de jeter un petit œil sur ce très bon site : http://www.survivalfrance.org/. James Cameron utilise la science fiction et le divertissement comme un formidable outils de vulgarisation des enjeux de ce monde, il se fait alors la voix des exclus pour la porter aux oreilles et aux cœurs de millions de gens sur terre à travers un film qui reste avant toute chose un formidable plaisir de cinéma. On est loin des chiffres, graphiques et du tableau noir d'un film comme Une vérité qui dérange, loin du ton un peu trop professoral de Home, loin des élans moralisateurs de Le syndrome du Titanic et pourtant il est indéniable qu'à travers Avatar James Cameron parvient à éveiller les conscience presque en traître, par le simple plaisir des sens. James Cameron est proche de l'esprit d'un autre grand cinéaste, poète devant la nature et conteur qui est l'immense Hayao Miyazaki, d'ailleurs Avatar fait très souvent penser au chef d'œuvre du réalisateur japonais Princesses Mononoke avec l'immense arbre de vie, la charge des animaux ou encore ses petits êtres lumineux blancs évoquant les kodamas (esprit des arbres). A l'opposée cette nature luxuriante et colorée James Cameron nous montre une humanité froide, dépendante de technologie et de machines (y compris pour respirer) que paradoxalement ils n'arrivent plus à alimenter de manière énergétique.
Mais au delà de ce premier niveau de lecture James Cameron propose de nombreux sous texte passionnant à la fois sur les hommes, la technologie et même le cinéma, car dans Avatar le fond et la forme ne cesse de se répondre et se confondre. Un peu à la manière de l'avatar de Jake Sully le film de James Cameron est un hybride entre le cinéma traditionnel et celui plus synthétique de l'animation et du virtuel. Assez clairement jamais nous n'avions vu avant Avatar une telle cohabitation, interaction et symbiose entre des acteurs et leurs homologues de synthèse et surtout rarement depuis le Gollum de la trilogie Le seigneur des anneaux nous n'avions vu des êtres synthétique aussi criant de véracité et paradoxalement d'humanité. Car si James Cameron utilise des personnages humains parfois caricaturaux c'est aussi pour faire ressortir par contraste l'humanité profonde des Na'vi. Le réalisateur qui fût un précurseur dans le domaine de la révolution des effets spéciaux numériques avec Abyss et Terminator 2 semble ici pousser la technique dans ses derniers retranchements et se placer en tant que cinéaste et artiste devant des perspectives infinis, car comme un peintre devant une toile blanche, les seuls limites pourraient bien vite devenir celles de notre imaginaire (et de notre budget aussi). Au passage James Cameron s'affranchit des dernières limites trahissant parfois l'aspect synthétique des personnages numériques, l'exploit technique n'est pas tant que les Na'vi existent physiquement mais que aucuns petits détails ne viennent trahir l'illusion. Tout semble absolument parfait de la respiration en passant par la structure musculaire,les mouvements et la physique des cheveux et surtout les regards, miroir de l'âme, qui sont toujours chargées de significations et d'émotions. Impossible d'oublier les regards de Moat demandant de l'aide à Jake après la destruction de leur village, ceux de Neytiri à la mort de Eytukan, lors de la réponse de Eywa à la guerre « Eywa t'as entendu... Eywa t'as entendu » ou encore le regard mouillée de larmes lors de la mort de Tsu'Tey. Ce n'est sans doute pas un hasard si le film s'achève sur les yeux ouverts au propre comme au figuré de Jake Sully et si l'une des phrase qui revient souvent durant le film est le « Je te vois...... Je te vois » signifiant un regard allant au delà des apparences pour scruter les profondeurs de l'âme. Même si ce n'est que l'espace de trois heures dans une salle de cinéma les Na'vi existent sous nos yeux et dans nos cœurs et ce n'est pas un mince exploit de conteur que de donner à un spectateur la possibilité de tomber amoureux sans trop se poser de question d'une extra-terrestre bleue de trois mètres de haut, avec de ravissantes dreadlocks et des yeux immenses. Mais même si le film dépasse techniquement (du moins pour moi) d'autres productions tels que Boewulf, Le drôle de noël de Scrooge ou encore les films Final fantasy spirit within et Advent children dans le degré de crédibilité des personnages de synthèse, il faut évidemment noter que James Cameron évite de par la nature des Na'vi de se confronter au casse tête de la représentation humaine.
L'univers de Pandora est lui aussi d'une richesse graphique et d'une véracité assez rarement atteinte au cinéma. L'utilisation de la 3D permet de renforcer la profondeur de champ des espaces fantastique que James Cameron nous permet de découvrir avec fascination. L'univers de Pandora est magnifique avec ses imposantes chutes d'eaux, ses montagnes flottantes dans les airs, sa végétation luxuriante à perte de vue, sa faune étrange et sa flore colorée. Avatar nous transporte simplement dans un autre monde de la manière la plus immersive qui soit. On pourrait regretter les aspects les outrageusement colorés de Pandora mais James Cameron oppose une fois encore l'univers des humains froid et technologique avec la chaleur vive des couleurs du monde des Na'vi eux même bleus. De plus Cameron sait sans doute parfaitement que l'utilisation des lunettes permettant de voir le film en relief atténue souvent le contraste et les couleurs expliquant sans doute pour beaucoup leur accentuation. L'importance du moindre détails, la qualité des textures des éléments, la richesse graphique des univers tout concorde à faire de Pandora un univers à la fois totalement imaginaire et presque palpable.
Le cinéma virtuel, le relief et la performance capture sont les trois innovations majeures du cinéma de ses dernières années. De nouvelles technologie parfois utilisée de manière strictement marketing comme une plus value commerciale mais que James Cameron replace avec Avatar dans un processus de création purement artistique. La complexité logistique, la virtualité des éléments, les effets spéciaux, l'utilisation du relief doivent servir l'imaginaire, ouvrir de nouveaux horizons, permettre d'emmener le cinéma ailleurs, de rendre crédible l'incroyable mais avant toute chose de continuer à raconter des histoires aux enjeux éternels. Si j'ai un peu de mal à adhérer totalement à la petite colère d'ego de James Cameron vis à vis de Alexandre Aja et son Piranha 3D, je comprends en revanche sa déception à voir ce nouvelle horizon de création utilisé pour filmer trois popotins qui se trémoussent en gros plan. Après le cinéma parlant n'a pas été inventé uniquement pour des films aux dialogues flamboyants, la couleur pour des œuvres esthétiquement grandioses et les effets spéciaux pour des films spectaculaires, mais je m'égare.... Toujours est il que comme Jake Sully, James Cameron semble avoir retrouver ses jambes dans les perspectives infinies que lui offre cette nouvelle manière de travailler et surtout il remet le plaisir du cinéma exactement à l'endroit d'où il s'échappe trop souvent à savoir les salles obscures.
J'ai parfois dans l'exercice critique l'enthousiasme juvénile, l'adverbe facile et le qualificatif flamboyant, pourtant j'essaye de ne jamais donner un avis ferme et définitif sur les choses. Pourtant concernant Avatar il est une vérité qui me semble absolue et incontestable c'est que quiconque n'aura pas vu Avatar au cinéma en 3D n'aura pas vraiment vu Avatar. Il m'arrive parfois de défendre le film face à des amis ou internautes vindicatifs ou simplement déçus par le film de Cameron et la première question que je leur pose systématiquement concerne la façon dont ils ont regardé le film. On me dis parfois que c'est juste une façon de botter en touche pour détourner le débat mais comment expliquer à une personne qui a vu Avatar au cinéma dans sa version 2D les aspects les plus immersifs et spectaculaires du film ??. Comment expliquer la vertigineuse profondeur de champ de certains plans à une personne qui aura vu le film en 2D sur son téléviseur extra plat ?? Comment expliquer que Cameron réhabilite en un seul film le plaisir du cinéma en salle si l'on a pas fait l'effort de quitter son canapé ?? Quand aux impudents qui viendraient me bassiner sur Avatar alors qu'ils ont vu le film sous forme de screener avec un divx pourri sur leur écran d'ordinateur portable (Et ça existe !) je ne discute même plus, j'atomise à la tronçonneuse rouillée. Avatar n'est pas simplement un film, c'est une forme de quintessence du cinéma, un monstrueux morceau de bravoure qui redonne ses lettres de noblesse à la magie et au grand spectacle. Je n'ai absolument rien contre des formes plus intimes et moins spectaculaire de cinéma, mais des films comme Avatar redonne au cinéma toute la dimension unique et exceptionnelle d'une projection en salle. Car finalement pourquoi on continue encore et toujours à aller au cinéma si ce n'est pour que le films puissent battre plus fort et plus grand à nos yeux et à nos cœurs. Avatar exalte les plaisirs d'un cinéma « bigger than life » de cette sensation de se poser pour deux ou trois heures dans un autre monde, de se déconnecter du réel pour rejoindre un autre univers, de se laisser emporter par un conteur qui vous transporte jusqu'à vous faire croire à l'incroyable. Les grands espaces, les grandes aventures épiques, les grands sentiments, les grandes batailles homériques, les grandes histoires d'amour c'est aussi à ses choses qu'aspire le cinéma; à ce besoin de vivre par l'imaginaire des histoire plus grande que la vie. De par sa forme volontairement immersive Avatar ressemble à une sorte de manifeste de l'évasion par l'imaginaire.
Les nouvelles technologie sont souvent perçus au premier abord comme de simples gadgets qui permettent de donner à un film un plus commercial. Le relief fait parti de cette nouvelle mode qui donne au cinéma une perspective d'attirer de nouveau les spectateurs vers les salles obscures en leur offrant un spectacle qu'ils ne pourront pas retrouver dans leur salon (en attendant la démocratisation des téléviseurs 3D). Pourtant bien trop souvent encore le relief est un cache misère qui donne de l'épaisseur à la forme pour masquer la platitude du fond et la 3D est alors exploité non pas comme un argument narratif mais comme un truc un peu tape à l'œil. Entre les films booster en relief en post-production comme Le choc des titans et l'utilisation paresseuse du procédé dans des films assez lamentables (Destination finale 4), on pouvait vraiment s'interroger sur la légitimité du procédé surtout si c'est pour se fader à longueur de films des gens filmés à travers un grillage au premier plan ou un blaireau qui nous tend un truc vers l'écran. Les perspectives d'un Resident evil 3D et d'un Saw 3D tentent à prouver que la technologie n'est pas vraiment au service de l'innovation. Mais comme souvent il suffit qu'un véritable cinéaste et artiste s'empare de la technologie pour en faire un élément essentiel de son processus narratif et que le gadget devienne enfin légitime en ouvrant de nouvelles perspectives graphiques, visuelles et sensorielles. Le relief de Avatar n'a rien de gratuit et il est totalement au service d'une notion majeure du film qui est son aspect totalement immersif. Plutôt que de jeter des choses à la figure des spectateurs en les faisant reculer plus encore de leur siège James Cameron a choisit de donner de la profondeur à l'écran comme pour happer les spectateurs et les faire entrer dans le film. James Cameron a conçu, pensé, imaginé et tourné Avatar par et pour la 3D, du coup il compose toujours ses plans sur les trois dimension afin de donner encore plus de relief au relief. Les seconds, troisièmes et même les arrières plans d'Avatar fourmillent souvent de détails et de vie obligeant le spectateurs à toujours regarder plus loin, à presque perdre leur regard en le laissant vagabonder dans l'image renforçant une fois encore l'aspect immersif du film. On se surprend donc parfois à regarder un vaisseau qui passe au loin derrière une vitre plutôt que des personnages qui s'expriment aux au premier plan ou lors de la scène du briefing du colonel à observer les visages des marines assis au second comme au dernier rang. James Cameron semble avoir simplement compris qu'en s'affranchissant du cadre il fallait donner aux spectateurs le loisir de promener le regard et que pour cela il fallait que la profondeur de champ ne soit pas occupé par le vide. Avatar ne fait pas sortir le cinéma de l'écran, il aspire le spectateur au cœur du récit pour qu'il ne fasse qu'un avec l'histoire, d'une manière symbolique James Cameron n'invite pas uniquement les spectateurs à retourner dans une salle de cinéma mais carrément à venir s'installer dans le film. Marcher à la découverte d'une planète inconnue, se retrouver accroché à une paroi rocheuse avec un vide vertigineux sous nos yeux, être au cœur d'une bataille titanesque entre des robots géants et des extra terrestres, s'installer à bord d'un vaisseau spatial, vister un laboratoire high-tech ,voler sur le dos d'une créature inconnue; voici quelques unes des choses auxquelles James Cameron nous convie avec Avatar. Et parfois au détour d'une séquence c'est l'émotion qui traverse l'écran pour venir vous saisir par la simple beauté des images, impossible pour moi d'oublier l'exode des Na'vi après la destruction de l'arbre village ou encore Jake Sully marchant dans un décor calciné avec cette cendre qui s'envole doucvement à chacun de ses pas.
Un petit mot tout de même sur cette édition spécial qui n'apporte objectivement pas grand chose de nouveau en matière de contenu. On comprends juste de manière plus posé pourquoi certains Na'vi parlent anglais avec un passage dans l'école que dirigeait le personnage de Sigourney Weaver, on remarque juste le temps d'un plan que l'école fût mitraillée montrant que les hommes n'étaient pas très enclin à un début de communication. On assiste aussi à une séquence assez spectaculaire de chasse qui devrait ravir les détracteurs du films qui le compare déjà à Danse avec les loups. Et surtout une très belle scène sur les derniers instants de Tsu'Tey souhaitant mourir dignement comme un grand guerrier. Pas de quoi révolutionner l'ensemble du film mais une dizaine de minutes de bonheur de plus, pourquoi bouder son plaisir.
Avatar est un grand film populaire au sens le plus noble du mot, un film qui donne à voir, à rêver et à réfléchir avec un évident respect du public. Un film qui prouve que le pur divertissement peut encore servir à porter des messages universelles de tolérance, de rapprochement des peuples, d'amour et de respect de la nature. Alors bien évidemment notre époque cynique au possible qualifiera toujours ce genre de message de naïveté facile ou de démagogique mais peu importe James Cameron est un humaniste, un grand rêveur, un immense réalisateur et Avatar en est la preuve flamboyante.
Le paradoxe reste que même si je suis capable de pondre sans discontinue 5 page d'éloges dithyrambiques, exaltées et totalement sincère vis à vis de Avatar je ne classe pourtant pas le film parmi mes préférés y compris de l'année, je préfère juste globalement et par goût des films qui me remue le cœur et les tripes de manière plus viscérale et intime. Il n'empêche que sur le registre du divertissement je placerais volontiers Avatar sans contestations et pour longtemps au plus haut sommet de la pyramide. Avatar n'est pas qu'un film, c'est peut être tout simplement toute la magie du cinéma concentrée en un seul.....
Me note 9,5/10
-
Commentaires
2freddykMardi 28 Septembre 2010 à 17:31Merci du compliment !
Comme je le dis en fin de ritique le film ne me remue pas assez pour que je le classe sur les plus haute marches des différents Top que je pourrais faire (sensibilité toute personnelle). Mais je comprends à 200% que l'on puisse être totalement conquis par le film qui est de toute manière un chef d'oeuvre.
Ajouter un commentaire
Une bien belle critique, mon cher FreddyK, je suis presque jaloux de n'avoir pas ete aussi eloquent que toi de mon cote !
Par contre, contrairement a toi, je le classe aisement en haut de mes films de l'an dernier, et meme de la decennie (ca me fait penser que je devrais poster mon top decennie sur mon blog, maintenant que les blogs dvdrama ont definitivement disparu...). Ce film a provoque en moi des emotions que je n'avais encore jamais ressenties au cinema...