• Saison 2010 Episode 32

     

     

    Ninja assassin de James McTeigue 05/10

    ninja assassin

     

    Ninja assassin commence vraiment bien avec une séquence de massacre à l'arme blanche extrêmement graphique et super gore dans laquelle une menace invisible décime une bande de yakuzas totalement dépassés par les événements. Ensuite le titre du film s'inscrit en lettres de sang et puis plus rien... Le film de James McTeigue va assez vite sombrer et une triste évidence s'impose alors, le prologue de Ninja assassin est de loin le meilleur moment du film. On comprends déjà au bout de quelques minutes que Ninja assassin n'a rien à raconter si ce n'est un vague prétexte d'enquête internationale et de vengeance permettant d'introduire des personnages sans intérêts et d'enchainer à l'écran un maximum de combats. D'ailleurs le film fonctionne un peu comme dans un Beat them all de console de jeu avec ses niveaux avec de plus en plus d'ennemis, ses boss intermédiaires et ses longues cinématiques bien creuses que l'on zapperait volontiers une manette à la main. Entre une grosse louche de flashbacks à la Kung-fu sur l'apprentissage du héros et une pseudo intrigue policière servant à mettre en place une histoire d'amour des plus balourde on ne peut pas vraiment dire que Ninja assassin brille par la qualité ou la complexité de son écriture. En bon gros bourrin amateur de gerbes d'hémoglobine écarlate et de grands coups de tatane en pleine gueule je pardonnerais volontiers la vacuité du scénario si le film assurait vraiment au niveau de l'action et des combats. Mais là encore la déception s'installe assez rapidement et hormis deux ou trois scènes assez jouissive comme le combat bien méchant dans les chiottes publics, le combat sur une route pleine de circulation et celle dans une pièce en flammes la plupart du temps les scènes d'action sont plutôt bordéliques, plombés d'effets spéciaux tape à l'œil et assez répétitives. James McTeigue nous montre même une scène de combat éclairé à la lampe de poche et souvent on a la triste sensation de voir des ombres qui bougent dans tous les sens avec de grandes gerbes de sang bien rouge au milieu. Car même la violence graphique du film, très inspiré du Zatoïchi de Kitano, finit par fatiguer et devenir totalement inoffensive par lassitude et par sa gratuité comme avec cette scène sans le moindre rapport avec l'histoire ou jeune fille découpée et mise dans le tambour d'une machine à laver. Dommage car le film ne rend jamais justice aux performances et à la présence physique de Jung Ji-Hoon qui incarne Razio dans le film laissant trop de place à l'esbroufe et à des personnages secondaires totalement plats. Au final c'est toujours un petit peu mieux que Les tortues ninjas.

     

    Five across the eyes de Greg Swinson et Ryan Thiessen 00/10

    five across the eyes

     

    Five across the eyes (Claque sanglante pour le titre français) est un film concept assez barré puisqu'il propose de suivre cinq jeunes filles en bagnole pour un survival en temps réel filmé entièrement depuis l'habitacle de leur voiture. Un projet un peu fou et complètement casse gueule à moins de savoir parfaitement gérer l'espace, de disposer de très bonnes comédiennes et de resserrer au maximum l'intrigue sur un suspens étouffant et des enjeux dramatiques... En gros absolument rien de ce dont Greg Swinson et Ryan Thiessen sont capable. Five accross the eyes est une sorte d'aberration cinématographique filmé n'importe comment avec une image DV absolument dégueulasse et entièrement éclairé au plafonnier de voiture. Les cinq actrices du film sont incroyablement mauvaises et vont assez vite devenir des pintades absolument hystériques débitant à la chaîne des dialogues monstrueusement crétin et souvent involontairement hilarant à condition de se faire avec un délice coupable la lamentable version française orchestré par l'éditeur champion du monde toute catégorie de la distribution de navets Emilya. Une de mes réplique préféré restant «  Elle va nous tuer et après on sera morte, alors finit les batailles de polochons » mais le film recèle de dizaines d'autres perles de ce genre comme cette poignante confession «  Je regrettes le jour ou j'ai dis que j'avais des devoirs à faire alors que c'était pour sortir avec ton copain » ou dans des registres plus poétiques « Pisse sur tes vêtement ou je te fourre le fusil dans le cul jusqu'à ce que tes organes te sortent par la bouche » ou « Je vais vous transformer en poupées sexuelles pour nécrophiles pervers ». Objectivement pour être passer de la VF à la VOST plusieurs fois en cours de film il faut reconnaître que la version française doit bien plomber l'ensemble . Mais bon les situations ne sont pas en reste entre la fille qui coule un bronze au milieu de la bagnole pour pouvoir balancer sa merde sur la vitre de voiture de leur agresseur ou encore la conductrice qui passe une bonne partie du film aveuglée par un jet de sang dans les yeux sans jamais penser à s'essuyer. Finalement Five across the eyes pourrait presque devenir un morceau de choix de mes gratins de navets si le film n'était pas aussi désagréablement provocateur, lamentablement mauvais et monstrueusement long. Car Greg Swinson et Ryan Thiessen veulent de toute évidence jouer la carte du survival hardcore et bien craspec avec viols, humiliations, tortures mais le tout est tellement noyé dans une bêtise crasse et une vulgarité sans nom que jamais le calvaire des cinq filles ne parvient à émouvoir ou choquer. On reste juste circonspect devant tant de connerie et on se lasse donc assez rapidement des têtes d'ahuris des actrices, de leur hystérie qui fait mal à la tête, de leur répliques débiles d'une caméra qui bouge dans tous les sens pour filmer du vide et des comportements pour le moins absurde des protagonistes. Et comme si 94 minutes ce n'était pas encore assez, Emilya nous offre en bonus quatre scènes coupées que j'ai refusé de garder, mon masochisme à me fader des bouses ayant déjà atteint ses dernières limites.

     

    Mon nom est Tsotsi de Gavin Hood 06/10

    mon nom est tsotsi

     

    Mon nom Tsotsi avait tout de la bête de festival, du petit film indépendant porté aux nues par ses récompenses dont l'Oscar du meilleur film étranger en 2006. Le film de Gavin Hood marque aussi la renaissance d'un cinéma Sud Africain post-apartheid avec acteurs locaux et des sujets miroir des problèmes de sa propre société. Mon nom est Tsotsi raconte l'histoire d'un petit délinquant du ghetto de Johannesbourg qui vit de larcins et d'actes criminels bien plus grave avec sa petite bande. Un soir alors qu'il tente de voler une voiture il tire de sang froid sur la femme propriétaire du véhicule qui tente de l'en empêcher. Ce n'est que plus tard que Tsotsi se rend compte que sur la banquette arrière du véhicule se trouve un petit bébé, le jeune homme décide d'emmener l'enfant avec lui... Mon nom est Tsotsi raconte la reconstruction et la rédemption d'un jeune gamin des rues qui va devoir par la présence de l'enfant se responsabiliser, s'interroger et regarder son propre parcours. Le film de Gavin Hood propose un joli portrait des jeunes perdus des ghettos se prenant pour des gangsters américains et de leurs carences affectives. Même si le film manque parfois d'ampleur dramatique et que la rédemption se fait un peu trop rapidement Mon nom est Tsostsi dresse le portrait de personnages souvent attachants en dépit de leurs défauts et leur irresponsabilité. Presley Chweneyagae incarne Tsotsi avec une belle intensité et parvient à rendre émouvant un personnage qui au départ n'a pas vraiment grand chose pour l'être, le jeune acteur réussit une belle performance faisant preuve d'une sorte de force de façade froide et déterminée qui tout doucement se fissure à mesure que son humanité reprend le dessus et que ses émotions reviennent. Dépassé par les événements Tsotsi trouvera de l'aide auprès d'une jeune femme interprétée par la touchante Terry Pheto qui jouera pour lui un rôle de mère, de femme et de grande sœur le responsabilisant sur ses actes présents en le faisant réfléchir à son parcours et son passé. Mon nom est Tsotsi est un joli film parfois dur mais souvent touchant par les blessures d'une jeunesse perdue que Gavin Hood met en lumière. La rédemption manque parfois de nuance et surtout de temps pour sembler totalement crédible et les flashbacks lourdement explicatifs plombent un peu le rythme mais dans l'ensemble les comédiens parviennent à faire passer les petits raccourcis de l'histoire. Mon nom est Tsotsi est également servi par une formidable bande son de musique contemporaine entre rap et tradition africaine et une mise en scène soignée quoique parfois un peu trop gratuitement esthétisante. Si le film n'est pas totalement réussit en revanche le personnage de Tsotsi marque les esprits par sa rédemption émotionnelle.

     

    Zombies de JS Cardone 05/10

    zombies

     

    Contrairement à ce que son titre prétend Zombies n'est pas vraiment un film de morts vivants, la nuance est assez minime mais il s'agit plutôt ici d'un film de gamins revenants et anthropophages presque d'un film de fantômes. Zombies raconte donc l'histoire d'une bande d'enfants qui hantent une forêt dans laquelle des années auparavant ils sont morts alors qu'ils étaient exploités dans une mine. C'est précisément dans cette immense forêt que viennent s'installer une femme et ses deux filles après avoir hérité de son défunt mari d'une immense maison perdue sur la montagne. Zombies est un film très classique d'abord au meilleur sens du mot car JS Cardone privilégie de toute évidence la mise en place d'une atmosphère horrifique à la surenchère d'effets chocs. Zombies est un film qui prend le temps d'installer ses personnages et son récit avec application, le film est aussi graphiquement et techniquement plutôt soigné avec une mise en scène posée, une belle photographie tirant souvent le meilleur des paysage nocturnes et brumeux de la forêt et une direction d'acteurs assez convaincante. Le classicisme respectable de la forme s'ajoute malheureusement au classicisme du fond faisant assez vite sombrer Zombies dans une forme diffuse mais tenace d'ennuie. Le film de JS Cardone empile les poncifs et clichés du genre avec une application presque scolaire finissant par faire de Zombies un film sans surprises et sans fulgurances. Le film ne distille jamais une vraie tension horrifique en avançant sur une autoroute de déjà vu et se suit finalement sans enthousiasme ni positif , ni négatif. Zombies est une sorte de consensus tout mou de l'horreur; ni détestable, ni admirable, sans gros défauts ni grandes qualités, le film de JS Cardone semble juste un peu trop mécanique pour ne pas fatalement sombrer dans l'ennuie. JS Cardone semble avoir tout du bon élève connaissant ses classiques sur le bout des doigts il reste juste à espérer que l'élève dépasse les maîtres pour livrer par la suite des films un peu plus personnels et surtout beaucoup plus percutants.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ...

     

     

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