• Saison 2010 Episode 31

     

     

    La princesses et la grenouille de Ron Clements et John Musker 07,5/10

    Séances aux cultes

     

    Avec La princesses et la grenouille le studio Disney revient vers la tradition et ses racines, d'une part avec la forme et le retour à l'animation 2D crayonné mais aussi sur le fond avec une adaptation de conte avec son lot de prince et princesse. C'est John Lasseter, aujourd'hui à la tête du studio, qui a décidé ce retour après que de nombreux exécutifs aient bien vite conclus que cette forme d'animation était totalement dépassée et responsable des échecs commerciaux de Disney. Avec La princesse et la grenouille Disney opère donc un retour aux sources qui s'avère gagnant car si le film de Clements et Musker est un Disney pur jus et sans surprises avec ses bon sentiments, ses chansons, son happy-end, ses animaux qui parlent et ses personnages secondaires rigolos il est aussi un retour vers ses petits plaisirs indémodables qui faisaient trop souvent défauts à d'autres productions récentes à savoir la magie, l'humour, l'émotion, l'émerveillement et la poésie. Très librement adapté du livre de E.D. Baker La princesses et la grenouille raconte l'histoire de Tiana une jeune afro-américaine de la Nouvelle Orléans qui rêve d'ouvrir son restaurant pour servir dignement l'héritage de son père. A la suite d'une série d'événements liés à la magie noire la jeune femme se retrouve transformé en grenouille en compagnie d'un prince aya nt subit le même sort. Pour les deux personnages commence alors une aventure au cœur du bayou à la recherche d'une formule qui leur permettra de redevenir humains. Techniquement le film est déjà un petit bonheur avec des personnages croqués avec finesse, des décors riches en détails et en couleurs et une animation sans faille et d'une formidable fluidité. La princesse et la grenouille propose aussi une formidable galerie de personnages touts plus drôle et sympathiques les uns que les autres. Les deux personnages principaux du film sont très attachants que ce soit la courageuse et charmante Tiana, première héroïne noire dans l'univers de Disney, ou encore le prince Naveen sorte de noble sans le sou et amoureux fou de musique. Mais c'est comme souvent du coté des caractères secondaires que l'on trouve les meilleurs personnages du film avec un alligator trompettiste et fan de jazz, une blondinette hystérique obsédée par le fantasme du prince charmant, une petite grande prêtresse de la magie vaudou centenaire et aveugle, trois braconniers dans l'esprit des trois Stooges et une luciole à l'accent cajun amoureux fou d'un étoile. Tout le film baigne dans l'ambiance musicale de l'esprit de la Nouvelle Orléans au point d'en faire un personnage à part entière du film, on chante donc beaucoup sur des mélodies de jazz, de swing et de musique cajun le tout orchestré de main de maître par Randy Newman qui d'ailleurs prête sa voix à la luciole du film. Seul le personnage du méchant est un poil en dessous des autres alors que par essence un bon méchant fait toujours un bien meilleur film, on notera juste la belle idée des ombres qui personnellement me fait beaucoup penser au jeu Heart of darkness datant de 1998. La princesses et la grenouille n'apporte objectivement rien de très nouveau sous le soleil de l'animation mais il offre 90 minutes d'enchantement souvent très drôle, particulièrement pêchue, et parfois assez émouvante. On espère maintenant que John Lasseter va poursuivre sur cette belle lancée mais que tout en gardant les ingrédients indémodables des bons vieux Disney il saura aussi insuffler un peu de modernité et de ce supplément d'âme qui fait la grandeur de Pixar.

     

    Babysitter wanted de Jonas Barnes et Michael Manasseri 03/20

    babysitter wanted

     

    Babysitter wanted est un film bien curieux qui s'offre pas moins 4 bonnes ruptures de ton pour faire cohabiter dans un seul et même film un thriller classique basculant vers le fantastique puis une bonne louche de torture porn pour finalement bifurquer vers le survival. Le film de Barnes et Manasseri commence un tout petit peu comme House of the devil de Ti West avec une jeune étudiante qui accepte un boulot de babysitting dans une maison totalement isolée au fin fond de nulle part afin de garder un garçon mutique et mystérieux et qui va vivre une nuit de cauchemar. Assez vite la jeune fille doit faire face à une présence mystérieuse qui rôde autour de la maison comme dans des thrillers plus classiques du type Terreur sur la ligne. Difficile de poursuivre alors le récit des événements sans tomber dans le spoiler mais la jeune fille va ensuite se retrouver captive avant de tenter de prendre la fuite. Sans être vraiment surprenantes ou originales les différentes ruptures de ton permettent au film de sans cesse rebondir mais sans parvenir pour autant à être vraiment passionnant. Car jamais Jonas Barnes et Michael Manasseri ne réussissent à créer une atmosphère prenante à leur histoire, le thriller est mou et aucunement effrayant, l'aspect fantastique est assez ridicule et particulièrement mal amené, le torture porn est bien trop soft et le survival manque franchement de sauvagerie. Du coup on a le sentiment bien désagréable que Babysitter wanted se plante sur absolument tous les registres qu'il tente d'aborder. En plus le film n'est pas vraiment aidé par son casting sans grande saveur avec Sarah Thompson en jeune bigote propulsé en plein cauchemar ou encore Bruce Thomas en bourreau beaucoup trop bavard surtout en regard de la vacuité des dialogues. Babysitter wanted est au final un petit direct to video des plus dispensable même si le mélange des genres était un pari plutôt sympathique.

     

    Tout ce qui brille de Geraldine Nakache et Hervé Mimran 05,5/10

    tout ce qui brille

     

    Que l'on ne me demande pas pourquoi mais j'ai une petite tendresse pour Geraldine Nakache qui possède pour moi un charisme naturel et tout à fait charmant pour la comédie. Du coup je me suis fait Tout ce qui brille, sa toute première réalisation en compagnie de Hervé Mimran, sans trop d'hésitation en dépit du coté ouvertement girly du film. Tout ce qui brille raconte l'histoire de deux copines de banlieue pas tout à fait sorties de l'adolescence et qui cherchent à se taper l'incruste dans la petite bourgeoisie parisienne afin de se faire leur place au soleil. Sans être un grand film Tout ce qui brille de Mimran et Nakache est une comédie des plus sympathique jouant avec tendresse et émotion sur cette amitié entre deux filles qui se connaissent depuis l'enfance. Le film est plutôt bien écrit et évite avec bonheur les pièges sociologiques comme la lutte des classes ou les clichés les plus lourds sur la banlieue. Même si objectivement le film dresse un portrait un poil plus humain coté banlieusards que bourgeois il n'oublie pas de très souvent renvoyer les personnages dos à dos dans leur quête de futilité au détriment des autres et de valeurs plus importantes. Le duo de copines formées par Geraldine Nakache et Leïla Bekhti fonctionne avec beaucoup d'efficacité et de naturel dans la comédie comme dans l'émotion et on s'amuse donc beaucoup à suivre ses deux filles complices qui veulent se fondre dans un milieu quitte à s'y perdre. Parmi les second rôles on pourra noter les présences de Daniel Coehn touchant dans son rôle du père, Audrey Lamy (La sœur d'Alexandra) très drôle en petite meuf et grande gueule de banlieue à la tchatche facile ou Nader Boussandel (Les barons) en voisin provocateur par timidité. Si le film reste sans grandes surprises au niveau de son histoire et du cheminement de ses personnages il permet toutefois de poser un regard plein de tendresse et de justesse sur une jeunesse dont les rêves sont souvent fait d'artifices et d'apparences. Souvent drôle, parfois touchante, toujours juste et naturel Tout ce qui brille est une petite comédie des plus séduisante malgré ses défauts et qui permet en tout cas de passer un agréable moment à condition de ne pas être trop réfractaire à son coté « film de filles ».

     

    Aberration de Tim Boxell 05/10

    aberration

     

    Aberration est un petit film qui navigue entre le bis et le Z qui titille la fibre nostalgique des films à vilaines bébêtes des années 80 comme Critters ou Gremlins. Objectivement le film de Tim Boxell est assez mauvais mais il a le mérite d'assumer et suffisamment amplifier sa connerie pour devenir amusant. Aberration raconte l'histoire d'une jeune femme venue s'isoler et se réfugier dans la maison de son enfance perdue en pleine forêt. Alors qu'elle se retrouve de plus en plus coupée du monde par une tempête de neige la jeune femme doit faire face en compagnie d'un étudiant scientifique à des hôtes des plus indésirables. Effectivement d'étranges reptiles mutants , particulièrement teigneux et intelligents rôdent autour et dans la maison. Aberration fait parti de ses petits films dont les défauts finissent par faire le charme de l'ensemble. Les comédiens ne semblent jamais dupes du coté totalement bis des situations et sur-jouent le plus souvent faisant glisser le film vers la comédie pas si involontaire que cela. On retrouve avec plaisir Pamela Gidley (La Theresa Banks du film Twin Peaks) en jeune femme apeurée puis combative citant ouvertement Sarah Connor ou encore Simon Bossel (vu dans personne ne sais quoi) en jeune étudiant aussi érudit que maladroit. La palme du cabotinage hilarant revient pourtant au personnage de Uri, ancien compagnon d'arnaque de la jeune femme, qui débarque avec son cigarillo, ses cheveux longs, son accent de l'est à couper au couteau,ses bottes et son manteau de cowboy pour un numéro hilarant de desperado à la gâchette facile dégommant du lézards dans des poses à la John Woo. Après un première partie un poil plus laborieuse le film prend tout doucement son rythme de croisière et on s'amuse beaucoup devant ce combat de l'homme contre les dérèglements de dame nature. Les lézards bénéficient d'effets spéciaux rudimentaires juste comme il faut entre marionnettes type Muppet show et créatures amorphes posées sur un élément du décor. Tim Boxell a aussi la très bonne idée de montrer des créatures s'adaptant génétiquement et de manière assez rapide aux attaques dont ils sont victimes obligeant leurs chasseurs à toujours trouver une nouvelle façon de s'en débarrasser, ceci permet des scènes assez amusante de lézard poisson, de lézard carapace et même de lézard avec extincteur intégré. Totalement bis et souvent foireux Aberration aligne les séquences amusantes au premier comme au second degré et quelques scènes gore assez réjouissante. C'est certes un petit plaisir coupable mais les petites plaisirs ne se refusent pas.

     

    Voilà une semaine se termine et une autre va encore recommencer. To be continued....

     

     

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