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Django unchained de Quentin Tarantino
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Django unchained
de Quentin Tarantino
USA - 2013 - Western / Action
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Après le polar, les romans pulp, la blacksploitation, les films de la Shaw brothers, le cinéma de quartier tendance grindhouse et les films de guerre, Quentin Tarantino s'attaque avec Django Unchainded aux westerns tendance spaghettis ketchup sauce blacksploitation. Un peu comme dans Inglorious basterds, le réalisateur cinéphage revisite au passage la grande histoire par la fiction en situant l'action de son film dans le sud des USA, deux ans avant les débuts de la guerre de Sécession en plein cœur de l'esclavage. Quentin Tarantino signe surtout avec Django unchained un très grand moment de cinéma jubilatoire et peut être (je manque sans doute encore un peu de recul) son tout meilleur film.
Django unchained raconte l'histoire d'une drôle d'association entre un chasseur de primes d'origine allemande et un esclave affranchi. En échange de la tête de trois criminels dont il est le seul à connaître les visages Django négocie l'aide de son associé afin de retrouver sa femme Broomhilda vendue à un cruel propriétaire terrien du nom de Calvin Candie.
Jubilatoire, c'est donc le mot qui me vient le plus instantanément à l'esprit pour définir le nouveau film de Tarantino. Une jubilation de tous les instants, un plaisir de pur cinéma qui célèbre à la fois le fond et la forme et permet par le biais de la fiction d'exorciser les maux du monde et de son histoire. Car Django Unchained n'est pas un film sérieux, premier degré et documenté sur l'histoire et l'esclavage mais une fiction ludique et divertissante par laquelle un artiste dynamite et revisite l'histoire comme une fable grotesque. En filigrane d'un récit à priori basique de cinéma d'exploitation Quentin Tarantino nous parle de révolte et de soumission, d'entraide et de lâcheté, de colère et de vengeance et de crimes institutionnalisés par les convenances d'une époque. On a parfois la sensation que Quentin Tarantino prend le contexte et la réalité de cette époque trouble afin d'y insérer un personnage charismatique de fiction pour lui donner l'occasion (via le cinéma) de faire de manière fantasmé un travail,salutaire de grand ménage. Pour être un peu plus clair, j'ai la sensation que Tarantino balance un héros de pur blacksploitation à la la gâchette facile en plein cœur de sud esclavagiste des USA comme j'aimerais balancer Jason dans une télé-réalité peuplée d'adolescents crétins, Brüno dans une manifestation contre le mariage gay ou Leatherface dans un meeting du front national (inutile d'envoyer des morts vivants se nourrissant de cerveaux).
Alors tant pis si certains s'offusquent déjà d'une vision caricaturale de l'histoire, brandissent l'argument tordu d'un film raciste anti-blancs, moi j'avoue sans peine et sans honte avoir pris un pied monstrueux à voir (dans le cadre d'une fiction bien sûr) des racistes tordus, des négriers et des esclavagistes se faire déglinguer dans d'immenses gerbes de sang par un gringo black. Parce que c'est aussi ça le cinéma, l'occasion de défouler nos pulsions les plus sauvages, la fiction possédant un pouvoir cathartique que Tarantino utilise ici de manière assez salutaire. La fiction parasitant la réalité, le cinéma réécrivant de manière fantasmé l'histoire étaient déjà des thématiques présentes dans Inglorious basterds et c'est avec plaisir que l'on retrouve ce joli télescopage dans Django unchained. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas un hasard si au cœur même de la fiction les personnages se retrouvent contraint de jouer eux même des rôles comme Django et Schultz endossant des habits inconfortables de négriers sans scrupules afin d'approcher leur but. Tarantino ne s'amuse pas de la réalité historique des choses, il joue avec pour la remodeler sous le fantasme du cinéma qui est par définition la vison imaginaire et intime du monde par un artiste.
Mais avant toutes choses Django unchained est un pur plaisir de cinéma avec tout ce que cela implique de mise en scène inspirée, de qualités formelles, d'acteurs magnifiques et de dialogues ciselés comme des bijoux. Je commencerais donc ce petit tour d'horizon par le casting remarquable et impeccable du film avec Christoph Waltz formidable en tueur à gages machiavélique et beau parleur, garant d'une certaine morale et d'un sens de l'honneur lui empêchant de franchir les limites de l'ignominie. Jamie Foxx tout en cool attitude et charisme naturel incarne un formidable Django tiraillé par un tel désir de vengeance et d'amour qu'il va parfois se retrouver contraint d'adopter le point de vue de ses pires ennemis afin de sauver celle qu'il aime. Les séquences durant lesquelles Django joue le rôle d'un négrier plus sadique que les blancs sont toutes formidables comme dans l'extraordinaire scène montrant un esclave mis en pièces par des chiens sous son regard difficilement impassible. Quentin Tarantino semble d'ailleurs beaucoup s'amuser du charisme naturel de Jamie Foxx lui donnant l'occasion d'être furieusement iconique et crédible même avec un affreux costume bleu ciel à froufrous. Leonardo DiCaprio incarne quand à lui un beau salaud avec ce personnage de propriétaire terrien dandy et sadique capable d'excès spectaculaire de rage et de violence. Un rôle à contre emploi et sur mesure pour DiCaprio qui s'amuse visiblement comme un fou et bouffe l'écran à chaque scène et nous offre des moments de tensions assez inoubliables. Le plus surprenant est peut être le rôle offert par Tarantino à Samuel L. Jackson qui bien loin de sa cool attitude légendaire et positive incarne ici un serviteur noir tellement soumis et asservi à son maître qu'il en devient un pathétique valet du mal tout aussi dangereux et pourri que son maître. Django unchained nous permet encore une fois d'assister à de formidables numéros d'acteurs souvent portés par le sens toujours aussi aiguisé du dialogue de Tarantino. Les longues négociations, les joutes verbales et les affrontements tendus entre le quatuor Waltz, DiCaprio, Foxx et Samuel L.Jackson sont un pur bonheur pour tout amateur de cinéma. Cerise sur la gâteaux et plaisir ludique de cinéphage, Tarantino invite de nombreuses guests parfois assez inattendu ou plus familière de son univers comme Zoe Bell, Tom Savini, Don Johnson, Walton Goggins (The shield) Tarantino himself et bien sûr Franco Nero dans un petit rôle clin d'œil en guise d'hommage.
Une nouvelle fois Tarantino fait preuve d'une belle aisance dans sa mise en scène réussissant peut être avec Django Unchained son film le plus équilibré entre longues scènes de dialogues et action à la violence purement graphique. C'est bien simple sur 165 minutes de film, pas une seule seconde d'ennui générique compris, Tarantino captive, amuse, séduit et passionne de la première à la toute dernière image de son film. L'humour pince sans rire de Tarantino fait toujours des merveilles lors de situations limites surréalistes comme ici avec les cavaliers avec leurs cagoules blanches ou Christoph Waltz demandant qu'on laisse Beethoven tranquille. La tension est elle aussi présente et palpable et elle nourrit très lentement le déchainement de violence des derniers actes du film. Difficile de ne pas avoir la gorge nouer devant Jamie Foxx regardant sa femme se faire humilier, maltraiter et battre sans pouvoir venir à son secour ni révéler sa véritable nature. Peut être moins enclin à l'émotion qu'à l'explosion de violence, Tarantino nous offre pourtant des jolis moments pudiques et particulièrement touchants dans leur sobriété comme le « Auf Wiedersehen » de Django à Schultz. Quand à la violence du film, elle est sans doute excessive car purement graphique mais elle symbolise toute la rage libératrice de la vengeance d'un homme brisant ses chaînes. Comme toujours avec Tarantino la bande son est une petite tuerie comprenant des morceaux de Luis Bacalov dont le Django original, Ennio Moriconne, Jerry Goldmith et des chansons comme le Freedom de Anthony Hamilton.
2013 commence donc très fort grâce à Django Unchained qui synthétise absolument toutes les raisons pour lesquelles j'adore le cinéma. Quentin Tarantino signe une sorte de chef d'œuvre en forme de manifeste aux plaisirs multiples du cinéma du plus primaire au plus intellectualisé.
Ma note 09,5/10
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Commentaires
2FreddyKMardi 29 Janvier 2013 à 06:17Pour la musique du film Tarantino a toujours mélangé les différents styles sur ses bandes originales, même si ce n'est pas l'instru rap qui retient le plus mon attention, elle ne me semble pas déplacé pour autant....
Perso, je n'ai rien trouver de creux ou trop long dans ce film, les négociations (comme tu dis) sont l'occasion de sacrés numéros d'acteurs, de très très gros moments de tensions et donc de bon gros morceaux de cinéma. Pour les trucs à la Tarantino, ce sont aussi des trucs empruntès à des films auxquels il rend hommage donc là aussi c'est totalement cohérent.
Pour la femme qui se prend une balle c'est effectivement éxagéré, pas réaliste du tout (surtout vu l'angle de tir) mais c'est du cinéma et donc pour le plaisir de ce que la fiction te permet d'exprimer tu peux te dire "tiens cette connasse je vais lui foutre une balle qui va l'envoyer au fond du décor ". C'est bien pour ça que j'adore ce film il célèbre ce que la fiction permet d'infliger au réel .
Personnellement, meme si j'ai plutot bien aime, je suis un peu moins enthousiaste que toi.
SPOILERS
Tout d'abord, je te trouve un peu gentil avec Jamie Foxx, qui a certes un certain charisme, mais se fait totalement voler la vedette par Christophe Waltz et par di Caprio. Je sais que c'est le personnage qui veut ca, mais j'ai trouve que le film perdait quasiment tout son interet dans le dernier acte, une fois Waltz et diCaprio elimines. On peine aussi a s'interesser a l'histoire d'amour du heros, et on se fiche un peu de savoir s'il va recuperer sa femme, la faute principalement a une actrice assez transparente.
Le final m'a aussi laisse un peu mal a l'aise, avec la destruction de la villa et surtout l'assassinat de la soeur de diCaprio, purement gratuit et assez derangeant (le personnage etait un des rares personnages blancs moderes) qui fait que l'on perd presque l'attachement au heros (en gros, il devient aussi mauvais que ses adversaires).
Mais mis a part ces quelques reserves qui font que je suis reste un peu sur ma faim, j'ai passe un bon moment. J'ai bien ri devant certaines scenes (la scene des cagoules avec le cameo de Jonah Hill, juste geniale), frissonne devant d'autres (le discours obscene de diCaprio sur la soumission des noirs), et meme pleure un peu (l'etripage de l'esclave par les chiens). J'ai apprecie que malgre la demesure de certaines scenes, Tarantino ait l'intelligence de se retenir dans d'autres (celle de l'etripage justement). Pas un de ses meilleurs films (je garde ca pour Kill Bill et Jackie Brown), mais bien meilleur que les chiantissime Inglorious Basterds et Boulevard de la Mort.
4FreddyKMardi 29 Janvier 2013 à 13:00Je suis peut être un poil excessif (Tu vas finir par t'habituer (lol)) mais dois dire que je n'avais pas du tout envie de tempérer mon enthousiasme face à l'immense plaisir que j'ai pris devant le film.
Concernant Jamie Foxx comme tu le dis c'est plus son rôle qui le place en retrait de Waltz et Di Caprio que son aura d'acteur. Il est par définition en retrait et discret dès l'instant que Leonardo Di Caprio se pointe... Pour l'actrice le fait de ne pas en parler dans ma critique te donnes presque raison sur le fait qu'elle ne marque pas trop les esprits, mais là encore le rôle impose un peu le manque d'épaisseur du personnage. Personnellement j'aime beaucoup le dernier acte à part peut être le passage un peu mou avec Tarantino que se révèle au passage bien meilleur réalisateur que acteur .
Le final ne me dérange aucunement dans l'optique globale du film, un western avec un fond de vengeance autour d'une histoire d'amour, c'était difficile de terminer autrement. Je suis d'accord que la mort de la soeur de DiCaprio est assez gratuite mais c'est pour ça que je la trouve assez jubilatoire car contrairement à toi je ne trouve pas le personnage soit modéré mais juste imbécile. C'est la fameuse phrase "celui qui ne sait pas est un imbécile, celui qui sait et ne dit rien est un assassin", elle cautionne tout de même tout ce qui se passe et ne prends partie pour la femme de Jamie Foxx que pour préserver le confort son petit repas. Et que Django prenne d'un coup une dimension trouble, tant mieux je déteste les personnages tout blanc ou tout noir (sans mauvais jeu de mots). En tout cas moi j'aurai été déçu que dans un excès de bonté il la laisse finalement en vie ......
Ah le cameo de Jonah Hill !! Il est tellement énorme et jubilatoire que je n'en ai pas parlé dans ma critique pour laissé la surprise aux autres, toute cette scène des cagoules est formidable
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ce film est tres bien mais je te trouve kan mm trop gentil sur ta critik car il n'a pas tout de bon nn plus. les instrus rap nn rien a faire dans ce film, son milieu est kan mm bien creux ac pour moi de trop longues negociations, des sous titres grossiers ki en devienn des gros titres (c'est moche) et a la fin la meuf ki vole a toute vitess a on ne sais cb de metre juste pck'elle s'est pris une balle (dur kan mm lol). bref je ne suis pas fan de ces petits trucs a la tarantino tout craché ki sont tjr exageré. malgré tout ces defauts il y a aussi plein de truc genial mais tu les a deja dit...