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Frozen de Adam Green
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Frozen
De Adam Green
USA (2010) Thriller / Frissons glacés
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Après le type coincé dans un cercueil et le type coincé dans une crevasse le réalisateur Adam Green (le très bon Butcher et le très moins bon Butcher II) nous propose cette fois ci trois types dont une fille coincés sur un télésiège. Et là forcément une petite voix dans votre tête doit commencer à chanter : "Quand tu reverrais jeeeeeeeeeeeeee- Pays merveilleeeeeeux-Ou ceux qui s'aimeuuuuuuuu - Vivent à deux.... Mais Adam Green va assez vite nous passer l'envie de chanter et de rigoler pour nous faire vivre 90 minutes d'un cauchemar glacial dont le premier mérite est de rester le plus souvent parfaitement réaliste.
Frozen s'articule donc plus sur un concept que sur une histoire et le film raconte comment après avoir pris le dernier télésiège pour une ultime descente trois poissards se retrouvent coincés en altitude dans un froid glacial avec aucune perspective d'aide avant une bonne semaine.
Comme je le disais un peu plus haut la première force de Frozen est d'être un film d'horreur parfaitement tangible et réaliste. Les trois personnages ne doivent pas lutter contre l'abominable homme des neiges ou des zombies skieurs en moon boots mais contre le froid, la solitude, la peur, le vertige et leurs propres limites. Le froid attaque les corps avec une lente minutie sadique (Ouille la main collé sur la barre gelée), la peur trouble les esprits et pousse à l'acte désespéré alors que la solitude invite les personnages à s'ouvrir humainement. Du coup on regrette presque que Adam Green introduisent des loups pour corser le récit et lui donner une dimension plus horrifique et spectaculaire alors que pour moi les seuls ingrédients mis en place au départ suffisaient amplement au film. Le seul petit défaut du film est sans doute là, dans cette envie de toujours offrir des rebondissements qui finissent par ressembler à une succession de catastrophes transformant les trois personnages en véritables poissards de l'extrême. Mais pour l'essentiel Frozen reste un formidable thriller claustrophobie en pleine nature et on se prend assez vite d'affection et de compassion pour les trois personnages dont les actes imbéciles et désespérés restent toutefois parfaitement logique et crédibles dans le peu de perspective de survie dont ils disposent. Tout reste parfaitement logique et réaliste et on se dit juste qu'avec un poil de réflexion les trois personnages auraient pu s'unir pour lier leurs écharpes et vestes ensemble afin de créer une sorte de corde permettant ,à défaut de descendre, de sauter de moins haut du télésiège sans se péter les deux jambes, mais passons sur ce léger détail.
L'autre force de Frozen c'est de proposer trois personnages assez attachants qui vont rapidement s'ouvrir et se révéler à mesure que les conditions extrêmes vont les pousser à la confidence. Le film de Adam Green compte de nombreux très jolis moments de tension et d'émotions uniquement recentrés sur le jeu et les visages de ses interprètes comme lorsque deux personnages se disputent avec une grande violence psychologique la responsabilité de la mort du troisième. Le trio Emma Bell (The walking dead), Shawn Ashmore (Les ruines, X-men) et Kevin Zegers (Wrong turn) fonctionne parfaitement, les trois comédiens proposant des personnages pas trop têtes à claques auxquels il est facile de s'identifier.
Frozen est donc le meilleur film de Adam Green, un thriller en altitude, glaciale et sous tension permanente dans lequel le réalisateur pourtant adepte du gros gore qui tâche reste d'une sobriété et d'une tenue exemplaire. Les effets horrifiques sont rares et distillés avec parcimonie, ils en ressortent donc renforcés dans leur puissance et leur douloureuse efficacité. Adam Green parvient surtout à rendre totalement captivante, humaine et parfois même étouffante cette histoire au concept figé dans le temps et l'espace. Contrairement au gros portnawak que constitue The butcher II, Adam Green nous fait frissonner aussi et surtout par l'empathie envers ses personnages. On s'amusera toutefois de retrouver Kane Hodder en conducteur de chasse neige et de débusquer le petit smiley déjà présent dans les deux Butcher et qui semble être la signature visuelle de Adam Green.
Frozen est donc un excellent petit film qui va au bout de son concept et permet de vivre 90 minutes glaciales de tension et de vertige tout en conservant une vraie dimension dramatique et humaine.
Ma note : 07/10
Tags : green, adam, personnages, trois, frozen
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Commentaires
2FreddyKMercredi 23 Novembre 2011 à 19:14Tu vois que l'on arrive à être d'accord parfois
Le seul petit reproche que je ferais au film c'est l'accumulation de fautes à pas de chance avec le chasse neige qui fait demi tour au dernier moment, la tempête de neige, les loups.... Je me disais il ne manquerait plus qu'il pleuve.
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Pour une fois, rien a redire ;-)
Je suis entierement d'accord avec ta critique sur ce formidable petit film. Je me souviens que lors de mon visionnage, je me disais "mais pourquoi ils ne tentent pas tel ou tel truc" et qu'a chaque fois, Adam Green contrait cette idee en la mettant en scene et en la montrant rater. Et puis c'est agreable de voir un film dans lequel les personnages sont bien esquisses. Au moins on n'a pas envie qu'ils se fassent demolir en deux minutes, et leur mort est douloureuse...
Le seul reproche que je ferais, c'est que j'ai trouve la fin un peu expediee, notamment le sort du mec qui etait descendu par le cable, et la facon un peu "magique" dont la fille s'en sort. Mais sinon, c'est du tout bon...