-
Game of thrones Saison 1
__________________________________________________________________
Game of thrones Saison 1
Créée par David Benioff et D.B. Weiss
USA 2011
_______________________________________________________________
ll est bien loin le temps ou la fiction formatée pour la télévision ne pouvait prétendre à la même dimension que les œuvres cinématographiques. Aujourd'hui je serais presque tenté de dire que c'est peut être même la télévision qui semble la plus capable de produire des œuvres ambitieuse tant en matière de narration (privilège de la durée) que dans la noirceur des sujets qu'elle exploite (il suffit de regarder Breaking Bad). Produite pour HBO , d'après les romans de George R R Martin, Game of thrones est sans aucun doute l'une des séries les plus couteuse et les ambitieuse du moment mais c'est aussi et surtout au final ce que l'on a vu de plus bandant sur un écran de télévision depuis fort longtemps.
Impossible de résumer en quelques lignes comme je le fais souvent l'intrigue de Games of thrones tant les axes narratifs, les intrigues et les personnages sont complexes et nombreux. Pour la faire courte je dirais juste que l'on es plongé ici dans le monde médiéval imaginaire de Westerios dans lequel les luttes de pouvoirs pour s'octroyer le titre de roi font rage avec une violence incroyable.
L'une des grandes force de Game of thrones est tout simplement le respect du spectateur car jamais la série de ne va sacrifier l'intelligence de ceux qui le regarde sur l'autel du didactisme et de la facilité, jamais la série ne va ménager ses spectateurs sur l'autel du confort et jamais la série ne va sacrifier ses audaces sous couvert de censure et de bonnes manières. Game of thrones propose un récit complexe avec des dizaines de personnages, divers lieux, plusieurs intrigues, des axes de narrations parallèles qui se croisent et s'éloignent et le tout sans jamais sur-expliquer les choses. On se retrouve donc plonger au beau milieu d'un univers qui fait la part belle aux intrigues politiques avec leurs lots de trahisons, de coups tordus, de conspirations, d'honneur bafoué et de machinations. Un récit captivant digne d'un univers maffieux qui dissèque avec le tranchant d'un scalpel toute l'horreur de l'humanité face à l'avidité du pouvoir. Et Game of thrones ne fait pas dans la dentelle , la série cogne et frappe très fort dans la noirceur abyssale des comportements laissant souvent le spectateur la rage au ventre devant l'horreur absolue des tragédies engendrées par les ambitions de ses personnages. Car dans l'honneur comme dans l'horreur les différents protagonistes ne connaissent que peu de faiblesses et même si la série évite le manichéisme grâce à la complexité des différents caractères il est certains que les spectateurs ressentiront une rage profonde envers certains personnages de salauds absolument magnifiques et une grande compassion envers d'autres à la trajectoire purement tragique.
Il est donc profondément agréable (et presque rassurant) de voir une œuvre dont les seuls limites semblent être de servir la puissance et la crédibilité de son récit. Car Game of thrones dans son carcan de série télé ose sans doute aller plus loin que bon nombre de films sortant sur les écrans ne le font et pour imposer son univers médiéval abrupt, violent et froid la série va au bout de ses idées les plus sombres et les plus tordues. Certes la série dispose de toute la liberté de la chaine payante du câble HBO, mais elle ose s'aventurer sur des sujets délicats en montrant à l'écran des scènes d'inceste, des meurtres d'enfants, un vieux seigneur aux penchants pédophiles, des scènes de viols et de meurtres, un univers sombre et sans concessions dans lequel un frère se déclare prêt à livrer son innocente jeune sœur au viol collectif de 40 000 soldats et leurs chevaux pour pouvoir accéder un jour au trône. Sans être porté sur l'action et le spectaculaire la série n'est pas non plus avare en séquences gore parfois extrême (Ahh !! Khal Drogo arrachant une langue depuis la gorge de son adversaire),en érotisme trouble et en nudité frontale qu'elle soit masculine ou féminine. Mais plus encore que l'effet pour l'effet, Game of thrones impose tout simlement le sentiment que rien de ce qui doit être vu pour la crédibilité de l'univers mis en place ne sera caché aux spectateurs.
Game of thrones s'offre aussi le luxe d'un casting cinq étoiles qui permet à tous les rôles même les plus secondaires d'exister à l'écran. Ma seule petite réserve concerne Nikolaj Coster-Waldeau dans le rôle du cruel bellâtre Jamie Lannister, un personnage qui manque un peu de nuances et qui ressemble trait pour trait à Charmant le prince de Shrek ce qui entame pour beaucoup son charisme. Je n'étais pas trop déçu non plus de voir disparaître assez vite Viserys Targaryen interprété par Harry Lloyd tant encore une fois son caractère excessif semblait uniformément mauvais. Des broutilles puisque le reste du casting est tout simplement parfais à commencer par Sean Bean monstrueux en homme droit dans ses bottes tentant de maintenir aux prix de terribles sacrifices un peu d'honneur dans l'exercice du royaume. Lena Heady est parfaite en reine à la fois froidement cruelle et fragile, Aidan Gillen est taillé sur mesure pour incarner les fourbes stratégies manipulatrices de Lord Peytir Baelish, Jack Gleeson incarne une parfaite tête à claques en gamin insolent de cruauté et de soif de pouvoirs et Jason Momoa est charismatique en diable en seigneur de guerre taciturne. On pourrait continuer à énumérer le casting et saluer les performances de Michelle Fairley, Richard Madden, Alfie Allen ou Kit Harrington en bâtard du roi contraint à servir la garde noire. La force de Game of Thrones est peut être là , dans le fait que les personnages les plus secondaires et parfois insignifiants peuvent soudainement prendre une sacrée dimension comme Sansa Starck (Sophie Turner), petite adolescente suffisante rêvant d'être princesse et reine devenant une héroïne de tragédie bouleversante sur les derniers épisodes. Sans jamais être uniformément bon ou mauvais les très nombreux personnages possèdent suffisamment de caractère, d'épaisseur ou de mystère pour que l'on prenne toujours plaisir à les retrouver et les suivre comme le gros et débonnaire John Bradley, le fidèle protecteur de Daenerys interprété par Iain Glen ou encore la jeune sauvage devenant compagnon du jeune Bran Starck ( Isaac Hempstead Wright ) et tellement d'autres encore car encore une fois il faudrait saluer absolument tout le casting.
Mes personnages préférés restent toutefois « le lutin » Tyrion Bannister interprété par le génial Peter Dinklage et Daenerys Targaryen interprétée par la fragile Emilia Clarke. Lord Tyrion Bannister est sans doute le caractère le plus charismatique et attachant de la série, ni foncièrement bon ni vraiment mauvais le personnage trimballe une sorte de nonchalance et de regard décalé et cynique sur les choses qui en font un protagoniste à la fois drôle et terriblement humain. Car loin d'être un pur personnage de comédie (même si il est objectivement très drôle) Peter Dinklage insuffle à son rôle une belle dose d'humanité et même d'émotion comme lors du récit cruel et grotesque de son premier amour. Concernant Daenerys Targaryen, je trouve que le personnage possède tout simplement toute la force de l'inconnu. Dans un premier temps innocente et fragile jeune femme livrée en pâture pour satisfaire les désirs de son frère (La scène de sa première nuit avec Kahl Drogo est aussi bouleversante que cruelle) le personnage prend doucement de l'assurance et du volume pour devenir carrément une figure de divinité guerrière avec une dimension toujours très humaine lors du dernier épisode. Autant dire que je brule d'impatience de savoir quelle orientation prendra le personnage au fil des saisons tout comme j'attends beaucoup du personnage de Arya Starck ( Maisie Williams) qui n'est encore qu'une gamine mais nul doute que son goût pour le combat, son indépendance d'esprit, sa force et la soif de revanche pourrait en faire un protagoniste capitale et important lors des prochaines saisons.
Game of thrones ne manque donc pas de qualités ni d'atouts à commencer par sa très belle tenue visuelle, la photographie est magnifiques, les décors sont nombreux, variés et superbes avec une petite préférence pour la rudesse hivernale du mur protecteur et les costumes sont eux aussi riches en détails et en diversité. La série outre ses intrigues captivantes n'est pas non plus dénuée d'humour comme le prouve les joutes verbales entre Lord Peytir Braelish et l'ennuque ou encore les répliques de Lord Tyrion Bannister. Dans le registre de l'émotion les spectateurs trouveront également leur compte à l'image du regard d'Arya perdu dans le ciel lors de la mise à mort de son père. Il ne manque presque rien à Game of thrones si ce n'est le souffle épique de grande batailles, car il est objectivement assez frustrant par exemple de ne rien voir de l'assaut en forme de sacrifice des 2000 hommes de Rob Starck afin de capturer Jaime Lannister. Autant dire qu'avec les dragons qui pointent le bout de leur nez, la guerre qui se prépare j'espère que la série nous offrira autre chose que des plans de champs de batailles après les affrontements.
Game of thrones est donc une formidable série, addictive en diable et formidablement réussie. Les dix premiers épisodes se terminent sur de belles promesses pour la suite entre Tyrion Bannister devenant main du roi, la guerre qui se prépare, Daenerys et ses dragons, les destinés de Sansa et Arya, la garde partant explorer au delà du mur; les aventures de Westerios devraient réserver encore de nombreux grands moments. Nul doute donc que lorsque cette critique arrivera sur le blog , j'aurai déjà entamé la seconde saison ....
Ma note 09/10
Tags : serie, personnage, thrones, game, sans
-
Commentaires
2FreddyKJeudi 27 Septembre 2012 à 19:12Oui je viens juste de commencer la seconde saison (Un épisode au compteur pour l'instant) mais je devrais les enchainer assez rapidement .
Ajouter un commentaire
Bon alors, tu l'as commencee la saison 2? ;-)
Rien a redire sur cette critique, je suis totalement en accord avec toi. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ete aussi accro a une serie, et ca fait du bien de voir des personnages forts et des intrigues complexes traites avec autant de respect.
Et pour ce qui est de ton regret de ne pas voir de batailles dans cette saison 1, ton souhait va etre exauce dans l'avant-dernier episode de la saison 2, Blackwater, realise par nul autre que Neil Marshall.
Et vivement la saison 3, vu le final de la 2, encore plus prometteur que celui de la 1 !