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Gatsby le magnifique (The great Gatsby)

de Baz Lhurmann

USA / Australie - 2013 - Comédie dramatique / Romance

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Cinq ans après Australia et son romantisme délicieusement kitsch, le réalisateur australien Baz Lhurmann revient sur les écrans avec une nouvelle adaptation du roman The great Gatsby de Francis Scott Fitzgerald paru en 1925. Film d'ouverture du dernier festival de Cannes, retrouvailles avec Leonardo DiCaprio 17 ans après Romeo+Juliette, premier film 3D pour Baz Luhrmann, retour à un univers baroque proche de Moulin Rouge .... Ce Gatsby le Magnifique était un film attendu et ceci à plus d'un titre, il reste à savoir si le résultat est à la hauteur des nombreux espoirs.

Gatsby le magnifique raconte l'histoire d'un jeune écrivain qui débarque dans le New-York flamboyant des années 20. Le jeune homme va très vite s'étourdir des fastes de cette époque auprès de sa cousine et son mari volage et milliardaire et d'un mystérieux mondain nommé Jay Gatsby réputé pour le faste hallucinant de ses soirées et de ses fêtes. Témoin privilégié de ce monde, le jeune Nick Carraway va commencer à écrire avec fascination et recul sur cet univers fait de fastes et d'illusions, de mensonges et d'amours impossibles.

Avec Gatsby le magnifique, Baz Luhrmann nous ressert le même cocktail euphorisant que celui de Moulin rouge son chef d'œuvre de 2001. Une nouvelle fois nous avons au centre de l'histoire un jeune homme plutôt littéraire qui débarque dans une ville en pleine folie, les deux films racontent une histoire d'amour impossible et les deux univers offrent à Lurhmann la possibilité de faire exploser à l'écran son univers baroque avec une débauche de couleurs, de costumes et de rythme. On retrouve aussi le goût du réalisateur pour l'utilisation à priori anachronique de la musique avec une bande originale qui, tout en étant contemporaine, souligne parfaitement l'effervescence de l'époque avec des artistes tels que Jay-Z, Beyoncé, The XX, Lana Del Rey, Sia, Florence and the Machine etc ..... Jusque dans sa construction narrative ce Gatsby évoque Moulin rouge avec un début de film assez pétaradant, flamboyant, surchargé et spectaculaire pour glisser doucement vers un récit plus posé et intimiste se recentrant sur ses personnages. Mais le secret de tout bon cocktail aussi réussi soit-il, c'est que c'est toujours plus savoureux bien frais que légèrement réchauffé. Et l'un des problème de ce Gatsby le Maginfique est donc de beaucoup trop ressembler à Moulin rouge, comme la tentative de reprendre et appliquer une formule gagnante de manière un peu trop mécanique. Certes Baz Lhurmann est un réalisateur qui possède un univers particulier et bien à lui mais les ressemblances, les ponts thématiques, les similitudes visuelles avec Moulin rouge donnent à ce nouveau film un air pas vraiment désagréable mais routinier de déjà vu.

Mais le plus gros problème de ce Gatsby le magnifique tient pour beaucoup de son manque d'implication émotionnelle. Quasiment rien, ou si peu de choses, m'ont permis de rentrer et me sentir un minimum concerner par les événements qui se déroulent sur l'écran. La description de la suffisance et de l'arrogance artificiel de cette bourgeoisie flamboyante manque de force, l'histoire d'amour au centre du récit manque de souffle pour vraiment nous emporter, le narrateur et cette voix off omniprésente finissent par agacer et hormis la personnalité trouble de Gatsby et la très belle performance de Leonardo DiCaprio les personnages sont assez lisses et limites transparents à l'image de la pourtant très jolie Carrey Mulligan. Il reste les échos de cette histoire sur notre époque avec cette description amère de la jet set, de ses fêtes immenses carburant à l'orgie de dépenses, de ces personnages en quête de reconnaissance et du vide des sentiments derrières les apparences mais une nouvelle fois la peinture ne trempe pas assez son pinceau dans le vitriol. Gatsby le magnifique prend alors doucement la forme d'un somptueux livre d'images flamboyantes mais dans lequel l'émotion peine à poindre le bout de son nez. Le spectacle est certes au rendez vous, la 3D relief est souvent utilisé avec pertinence et malice, le film est un divertissement de belle tenue et certaines scènes sont de vraies réussites (La viste de la demeure de Gatsby par Daisy) mais Gatbsy le magnifique est définitivement bien trop loin des tourbillons émotionnels qu'étaient Romeo+Juliette et Moulin rouge pour vraiment emporter le spectateur.

Gatsby le magnifique est donc après Australia une nouvelle déception de la part de Baz Lhurmann, le réalisateur australien semble ne plus retrouver la formule magique de ses premiers films qui faisaient fusionner son énergie visuelle flamboyante avec la profondeur d'une émotion qui balayait toutes les réticences sur son passage.

 Ma note 06,5/10