• Hugo Cabret de Martin Scorsese

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    Hugo Cabret

    de Martin Scorsese

    USA (2011) – Aventures / Comédie dramatique / Conte

    Hugo Cabret de Martin Scorsese

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    Bizarrement je n'étais pas spécialement attiré par ce nouveau film de Martin Scorsese et son histoire d'orphelin à la Dickens. La bande annonce laissait entrevoir la perspective d'un gros film familiale et peu mièvre dans lequel la patte du réalisateur de Taxi Driver, Les affranchis, Casino ou Gangs of New-York semblait totalement s'être diluée dans des contraintes grand public. Il restait juste la curiosité de voir ce que cet immense réalisateur allait faire avec la 3D relief et l'intérêt pour l'hommage à Georges Mélies.

    Hugo Cabret est un orphelin de douze ans qui vit dans les entrailles d'une gare dont il remonte régulièrement le mécanisme des horloges. Il ne lui reste de son père qu'un mystérieux automate qu'il tente vainement de faire fonctionner. Sa rencontre avec un vieux marchand de jouet et une jeune fille va alors bouleverser sa vie et lui permettre de trouver sa place dans la monde.

    Hugo Cabret de Martin Scorsese

    Hugo Cabret est bel et bien une petit merveille qui sans être dénué de défauts permet à Scorsese de rendre un superbe hommage à la magie du cinéma et plus particulièrement à ses pionniers et précurseurs comme les frères Lumière et bien évidemment Mélies. On regrettera juste un peu que le cœur du film et ce vibrant message d'amour de Scorsese à la magie du cinéma arrive un peu trop tard dans le récit après une première partie, certes brillante, mais un peu trop longue autour de l'automate. Les intrigues secondaires et petites histoires qui gravitent autour du film ne sont pas non plus vraiment passionnantes que ce soit l'histoire d'amour entre le policier de la gare et la fleuriste ou celle entre le gros monsieur et la dame avec son chien. Ce serait fortement exagérer de parler d'ennui mais le film laisse tout de même le sentiment de perdre beaucoup de temps à des choses bien moins captivante que ce qui fait pourtant son essence et sa raison d'être. On ressort juste de Hugo Cabret avec le regret que Sorsese n'est pas encore plus centré son attention et son récit sur les pionniers du cinéma puisque c'est de loin l'aspect le plus fascinant et brillant de son film.

    Hugo Cabret de Martin Scorsese

    Car Hugo Cabret est un film qui transpire de l'amour du cinéma et de tous ceux qui consacrent leurs vies à tenter de faire rêver le monde. Dés l'instant que Sorsese aborde les thématiques du cinéma, de ses créateurs, de l'imaginaire, Hugo Cabret devient absolument génial, intense et émouvant. Sur l'écran se télescope et se fondent des images que plus d'un siècle sépare avec pourtant une idée, une envie qui n'a pas changée depuis plus de cent ans, faire vibrer, rire, émouvoir et rêver les spectateurs. Il est toujours bon de voir et revoir sur l'immense toile blanche de l'écran d'un mulptiplex gavé de blockbusters bruyant et synthétiques les visages de Charlie Chaplin, Buster Keaton, Harold Lloyd, Louise Brooks et les images de Melies. Les plus beaux moments du film de Scorsese sont incontestablement ceux ou le réalisateur reprend les images de Melies avec la technologie actuelle, il y-a alors un je ne sais quoi de fascinant et émouvant à voir des instantanés des films de Georges Melies avec des couleurs étincelantes et en relief. La folie, la poésie et la créativité de Melies semblent alors totalement intemporelle et assez étrangement ces images vieilles de plus de cent ans sont plus fascinantes que celles de Scorsese lui même. L'image emblématique de l'œuvre de Melies avec ce visage de lune avec une fusée plantée dans l'œil demeure assez paradoxalement plus spectaculaire, inventive que le pourtant spectaculaire déraillement du train filmé par Scorsese. Comme si nous avions perdu en émerveillement et en magie tout ce que le cinéma nous a fait gagner en matière de réalisme avec les effets spéciaux numériques. Au détour d'une scène Martin Scorsese montre de manière symbolique la dématérialisation du cinéma lorsque Melies brûle ses décors, ses costumes et les autres éléments de ses film.... Pourtant les moments les plus émouvants du film prennent souvent corps par l'objet comme les feuilles de croquis qui s'envolent, le bruit du projecteur, les décors en carton, les livres.

    Hugo Cabret de Martin Scorsese

    A travers le regard de ce gamin orphelin fasciné par le septième art et qui va finir par trouver sa place dans les rouages du monde il est évident que Martin Scorsese parle de sa propre enfance et de sa passion encyclopédique pour le cinéma. C'est le jeune Asa Butterfield qui incarne Hugo Cabret et le comédien en herbe s'en sort plutôt bien tenant la distance face à un sacré casting réunissant Ben Kingsley, Chloe Grace Moretz (Hit girl forever), Sacha Baron « Borat » Coen, Jude Law, Ray Winstone, Helen McCrory et dans un rôle bien trops secondaire l'immense et légendaire Christopher Lee. Hugo Cabret est un très joli conte de noël qui devrait plaire aux plus jeunes pour ses aspects de film d'aventures et son humour, séduire les plus grands par sa richesse et sa beauté et fasciné les plus cinéphiles pour les nombreuses thématiques passionnantes qu'il aborde à travers ses références. Martin Scorsese multiplie les clin d'œil littéraires et cinématographiques à Dickens, Jules Verne, Stevenson mais aussi Chaplin ou Keaton qui vont trouver directement écho dans le récit du film. On pourra par exemple s'amuser à trouver les nombreuses correspondances entres les extraits de vieux films que Sorsese utilise et les images de Hugo Cabret de la figure de l'orphelin reprise par un extrait de The kid à la scène de l'horloge faisant référence à Harrold Lloyd en passant par le chef de gare accroché au train comme Buster Keaton dans Le mécano de la général ou encore le déraillement du train tentant de faire autant d'effet que la simple arrivée d'un autre train en gare de la Ciotat plus de 110 ans plus tôt.

    Hugo Cabret de Martin Scorsese

    Et pour terminer comment ne pas saluer la manière à la fois inventive, poétique, immersive et drôle avec laquelle Martin Scorsese utilise la 3D. Même si cela semble une vérité de La Palice Hugo Cabret confirme que le relief devient un formidable élément narratif dès l'instant qu'il se retrouve au service d'un grand réalisateur et non d'un producteur l'utilisant comme un plus marketing. Dès la première scène et son formidable traveling avant nous plongeant au cœur de la gare Scorsese utilise la 3D avec plus d'efficacité et d'intelligence que bon nombres de films avant lui. Les séquences dans les rouages des machineries des horloges sont extraordinaire, tout comme les visions de Paris sous la neige ou encore les images directement issus de l'imaginaire de Melies trouvant ici une toute nouvelle dimension. Scorses utilise même la 3D comme un pur élément de comédie lorsque la trogne de Sacha Baron Coen semble sortir de l'écran et envahir la salle à mesure qu'il s'approche pour réprimander Hugo Cabret. C'est bien simple Hugo Cabret se place illico comme l'une des plus belles expériences 3d avec Avatar, Tintin et Le drôle de noël de Scroodge

    Hugo Cabret est donc un formidable conte de noël, un grand divertissement familiale, intelligent et graphiquemnt magnifique. Le film est aussi ,et peut être même surtout, le formidable hommage d'un immense cinéaste à la passion des artisans su septième art et des des faiseurs de rêves.

     

    Ma note : 09/10

      

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 15 Janvier 2012 à 20:39

    Ah ben voilà !

    Cela m'aurait peiné que tu passes à côté de ce très beau film. Je n'ai pas encore eu le temps de poster ma critique, un peu en retard d'un mois, mais le film a failli faire partie de mon top 10 de l'année (il était dans le top 15 par contre).

    2
    Lundi 23 Juillet 2012 à 13:14

    Juste un court message pour te dire que je l'ai revu ce weekend en blu ray 3D, et j'avoue l'avoir encore plus apprecie qu'a la premiere vision. Visuellement, c'est juste extraordinaire, et j'avoue avoir de nouveau verse ma petite larme dans plusieurs scenes. Et la 3D est juste extraordinaire !

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