-
Le manoir de la terreur de Andrea Bianchi
_______________________________________________________________
Le manoir de la terreur (La notti del terrore)
de Andrea Bianchi
Italie (1980) Horreur / Epouvante / Zombitaliens
____________________________________________________________________
Le manoir de la terreur est un pur film d'exploitation bien bis surfant sur la vague déjà déclinante des films de zombies à l'italienne. Le réalisateur Andre Bianchi (Le giallo Nue pour l'assassin) réunit pour quelques jours de tournage dans un décor unique une poignée de comédiens et quelques techniciens pour offrir aux spectateurs un généreux spectacle d'horreur.
L'histoire du film Le manoir de la terreur est on ne peut plus simpliste puisque elle se résume à trois couples venus passer un week-end tranquille dans une immense maison et qui vont se retrouver confronter à une horde de morts vivants libérées par un archéologue qui faisait des fouilles dans le coin (Ce n'est pas une contrepètrie).
Comme on peut le voir Le manoir de la terreur ne s'embarrasse pas de fioritures pour introduire l'action et livre illico des personnages interchangeables et sans la moindre épaisseur à l'assaut des zombies. A peine arrivés dans la maison les couples ne pensent qu'à fricoter afin d'assurer le quota de scènes érotiques juste avant de se retrouver confronter à la peur de se faire dévorer par les morts vivants. Le casting ne comporte que deux noms qui retiennent un peu l'attention avec tout d'abord la magnifique Mariangela Giordano (La secte / Killer barbys) et surtout Peter Bark qui à l'étrange particularité de jouer un enfant alors qu'il a 25 ans. Il faut dire que l'acteur, victime d'une maladie génétique, est une sorte de mini Dario Argento à perruque avec une figure et un physique particulièrement inquiétant constituant à lui seul l'aspect le plus effrayant du film. Il incarne ici un garçon très amoureux de sa mère au point de glisser vers les gestes incestueux, l'occasion aussi pour le réalisateur de contourner la législation de l'époque qui interdisait aux enfants de tourner dans ce genre de films carburant à la fesse et au sang.
Le reste du casting est constitué de parfaits inconnus qui pour la plupart le resteront pour le plus grand bien du cinéma. Difficile toutefois de jeter la pierre sur des comédiens et comédiennes qui n'ont finalement rien à jouer si ce n'est hurler Ayuda Meeeeeeeeee !! à longueur de scènes. Le film regorge tout de même de quelques dialogues et situations assez drôle comme lorsque devant un zombie totalement décrépi avec une gueule en forme de pizza brûlé un des acteurs demande avec le plus grand sérieux « Qui vous êtes ? Et que voulez vous ? ». Mais mon dialogue préféré reste le mec qui après avoir tenté de bloquer les issus comme dans tous films d'invasion de zombies qui se respectent et devant l'insistance de ses derniers à vouloir rentrer se demande circonspect « Peut être qu'ils cherchent un truc dans la maison, on devrait les laisser entrer ».
Le manoir de la terreur est donc un film qui n'existe que pour son action quasiment ininterrompu ( Les zombies attaquent dès les trois premières minutes) et son déluge d'effets gore. Malheureusement le budget ridicule du film, l'aspect bricolé des effets et leur surabondance finissent par considérablement en atténuer l'impact. Les zombies sont globalement bien chargés au niveau du maquillage et sont filmés trop souvent en gros plan et en pleine lumière donnant un aspect assez répétitif à leurs visages cadavériques recouverts de vers grouillant. Si de nombreux morts vivants sont largement tartinés de maquillages d'autres figurants doivent se contenter d'un peu de peinture verdâtre sur le visage. Il faut noter que les zombies de Andrea Bianchi sont déjà aussi intelligent que ceux de Romero, ils utilisent des outils à l'occasion comme une immense faux pour décapiter une malheureuse femme de ménage ou encore un tronc d'arbre comme bélier pour s'introduire dans la maison, ils sont capables de se déguiser en moines pour tendre un piège et lance des clous comme des poignards. Le film offre donc son lot d'abominations, de têtes explosées, de membres arrachés, de décapitations, de viscères dévorées bien chaude, d'impacts de balles faisant jaillir un jus vert dégueulasse, de sang plus rouge vif que de la peinture; c'est promotion constante sur la boucherie avec remise exceptionnel au rayon triperie. Dommage donc que les têtes qui explosent ressemblent à de triste figure de plâtre et que l'abondance d'effets répétitifs finissent par lasser un peu.
Andrea Bianchi assure toutefois un sacré tempo à son film qui se regarde sans le moindre temps morts. Au carrefour d'influences divers Le manoir de la terreur flirte vers le bis érotique, les films de Fulci, Romero et Amando Ossorio et aussi le Giallo avec quelques décors éclairés de lumières primaires bien vives. Le film comporte aussi un petit coté sulfureux avec la relation particulièrement trouble entre Evelyn et son fils Michael qui culminera par une séquence bien sauvage de tétée carnivore au sein. Pour le reste Le manoir de la terreur reste une série B fort sympathique qui se regarde , pour les amateurs, avec toujours autant de plaisir.
Ma note : 06,5/10
Tags : film, manoir, terreur, zombie, bien
-
Commentaires