• PLAGUE TOWN de David GREGORY

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    Plague town

    de David Gregory

    Grande Bretagne - 2008 - Fantastique

    PLAGUE TOWN de David GREGORY

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    Dernier DVD Mad en date Plague town de David Gregory est un film que jamais je n'aurai pensé coller dans cette rubrique qui sent bon (ou mauvais c'est selon) le navet. Car clairement le décor de l'Irlande, terre éternelle de légende, le sujet du film et les superbes photos gothiques et poétiques du film publiées par Mad Movies lors d'une récente preview pouvait laisser vraiment présager du meilleur. La déception est donc vraiment immense que clairement Plague town est un film que j'attendais avec confiance et beaucoup de impatience et que j'espérais vraiment pouvoir défendre et surtout aimer.

    Plague town raconte l'histoire d'une petite famille recomposée américaine qui passe ses vacances en Irlande et qui s'offre une petite ballade au cœur de la campagne verdoyante du pays. Malheureusement pour eux en ratant le tout dernier bus pour le retour ils vont se retrouver coincé dans un endroit totalement coupé du monde et sur lequel plane une vieille malédiction touchant mystérieusement les enfants du village. Pour les cinq membres de la famille passer la nuit n'est plus alors qu'une question de survie.

    plague town

     Dès son prologue montrant un prêtre attendant la naissance d'un enfant pour l'assassiner froidement à peine sorti du ventre de sa mère Plague town laisse vraiment perplexe de par sa mise en scène bancale et son montage poussif qui donne à cette première séquence pourtant forte un aspect totalement lisse. Une première impression qui malheureusement ne fera que se confirmer et même s'accentuer à mesure que le film avance et que David Gregory plante royalement son premier long métrage dans le n'importe quoi le plus complet, un naufrage d'autant plus triste que clairement Plague town possédait au départ de solides arguments pour s'imposer comme une très bonne petite pelloche horrifique. Premier constat , les cinq personnages principaux du film sont des caractères d'une pauvreté totale. Le père de famille médecin est totalement transparent et sans aucune personnalité, sa copine a visiblement autant de mal à trouver sa place dans cette nouvelle famille que dans le récit et les deux frangines sont des archétypes antinomiques avec la brune introvertie limite gothique et psychotique et la blonde totalement peste, insupportable et grande gueule. Au beau milieu il reste le personnage de Robin, le petit ami de la blonde, interprété sans grande conviction par James Warke mais qui sera impliqué dans les séquences les plus involontairement drôle du film. Des cinq quidam seule la jeune Josslyn DeCrosta dans le rôle de Molly va parvenir à surnager un peu au dessus de la ligne de flottaison de la médiocrité.

    plague town 

     Mais plus encore que par ses personnages sans relief et son récit pas spécialement des plus profond ni compréhensible c'est surtout par sa mise en image et les choix narratifs de David Gregory que Plague town gagne doucement mais assurément ses galons de mauvais film voir de navet. Le film souffre d'emblée de nombreux défauts d'écriture, avec notamment un scénario prétexte qui ne développe jamais le cœur de son sujet à savoir cette malédiction qui frappe les enfants de ce village dont on ne saura finalement jamais rien. Le déroulement narratif est lui aussi des plus classique et balisé avançant sans surprise entre les pire clichés du genre comme la rencontre avec le vieil homme mystérieux qui met les étrangers en garde ou encore les personnages qui partent les uns après les autres dans la nuit pour chercher de l'aide ou retrouver celui qui est parti chercher de l'aide juste dix minutes auparavant. Le film enchaîne alors les dialogues comme les situations grotesques condamnant irrémédiablement le spectateur à sourire finalement de ce bien triste spectacle alors qu'il aurait de loin préférer trembler.

    plague town

     Mais plus encore que tout le reste c'est la mise en image paresseuse, le découpage et le montage totalement à la ramasse qui plombe le plus Plague Town. Clairement David Gregory ne parvient quasiment jamais à installer un climat de tension et de malaise et saborde comme un véritable sagouin de nombreuses scènes importantes de son film. On pourra citer par exemple la séquence de l'attaque de la voiture pendant laquelle des dizaines d'enfants prennent d'assaut un véhicule dans lequel se sont réfugiés deux jeunes femmes. David Gregory choisit de hacher son montage sur une succession de gros plans de visage parfois sans le moindre intérêt rendant la scène à la fois bordélique et illisible, de ce fait la séquence mais est totalement inoffensive au niveau de l'horreur puisque jamais on ne comprends ni ne voit ce qui se passe exactement à l'écran. Dans une autre scène plus tard on voit l'une des deux sœurs attachée contre un arbre alors que deux gamins s'amusent à lui lancer inlassablement une sorte de faucille en tentant de la planter dans la malheureuse. Là encore David Gregory fait preuve d'une paresse et d'une mollesse hallucinante dans sa mise en scène alternant encore une fois gros plan du visage des enfants, gros plan de la victime et plan moyen des deux gosses lançant éternellement leur arme à coté de la fille. Le pire étant encore à venir lorsque brusquement la plus jeune des sœur survient au secours de l'autre en la détachant in extremis juste au moment ou les deux gamins finissaient enfin par atteindre leur objectif pour un effet foireux des plus comique. David Gregory tente alors enfin de faire de la mise scène en proposant un montage au rythme de la musique qui montre les deux frangines luttant pour tenter de se débarrasser des deux sales gosses, là encore le choix des plans et l'inefficacité du montage font que jamais la séquence ne fonctionne.

     plague town

    Pire encore le film se paye le luxe de nombreux faux raccords assez honteux pour un film digne de ce nom comme le visage d'une des actrices qui selon les plan d'une même et unique scène est parfois couvert de sang et de blessures ou bien très propre sur lui démontrant de la part du réalisateur un j'en foutisme franchement désagréable. D'une manière générale Plague town ne comporte véritablement que deux ou trois séquences vraiment réussies comme le meurtre du père de famille. Pour le reste on trouve toujours un truc qui cloche et qui vient dénaturer les séquences du film David Gregory ayant l'art du détail propre à ridiculiser la scène. On peux citer par exemple certains bruitages vraiment too much comme un « schbooong » de pur cartoon quand un des gamins assomme une victime à coup d'enjoliveur ou un bruit de ballon qui se dégonfle totalement surréaliste lorsque un type fait une piqure dans le ventre d'une femme enceinte. Les situations ne sont pas plus crédible comme ce type qui après avoir pris un coup de fusil dans la tronche à bout portant se relèvera plus tard dans le film pour passer ensuite une bonne partie du temps à toucher du bout des doigts sa joue explosée avec une grimace et un rictus de parfait ahuri du genre « ah putain ça fait vachement mal quand même ». Ce même personnage s'enfuira ensuite en prenant soin de piquer au passage la gamelle sur laquelle une vieille dame tape avec entrain de manière monocorde afin de rameuter la troupe de gamins vers elle. Plague town parvient aussi à foirer ses scènes les plus dérangeantes et les plus réussies par des attitudes ridicules comme dans cette séquence choc ou un type se retrouve pendu à un arbre avec un lierre qui lui traverse le crâne de part en part par les orbites, on se demande vraiment pourquoi David Gregory se croit ensuite obliger de nous montrer les gamins jetant de manière ridicule des pommes de pin sur le corps qui se balance.

    plague town

     Plague town ne fera donc guère illusion et c'est bien dommage car le film possède pourtant un vrai potentiel et quelques moments très rare de tension à la fois étrange et particulièrement poétique. Le personnage de Rosemary est à ce titre de très loin le plus réussi du film,sorte de mariée fantomatique au teint de porcelaine et aux allures de poupée adulte aux yeux exorbités, cette présence étrange et gothique assure enfin au film quelques scènes corrects et attachantes. Pour le reste les enfants mutants sont souvent trop exposé et de manière bien trop mal habile pour susciter vraiment l'effroi et seule deux ou trois apparitions de gamins aux allures particulièrement étrange feront illusion sans être trop regardant.

     plague town

    Plague town est donc une immense et cruel déception dont la place n'est objectivement pas tout à fait parmi les navets mais dont certaines séquences sont tellement ridicules qu'elles dépassent le cadre du simple mauvais film. En tout cas le niveau des DVDMad continue d'être des plus fluctuant et l'obstination du magazine à défendre certain de leur produit sans objectivité un poil suspect.

     

    Ma note : 02/10

    Ma note cuisine navet : Tellement décevant que je n'ai pas envie d'être méchant 

     

     

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