• Saison 2010 Episode 06

     

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    A l'affiche cette semaine : 

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    __________ Cineman de Yann Moix - 2009 _____________________________________________________________

    Saison 2010 Episode 06   Après Podium un premier film plutôt réussit et assez drôle sur le monde des sosies, Yann Moix revient au cinéma avec un second long métrage intitulé Cineman. Un film qui se base sur un concept aussi amusant que totalement original avec cette histoire d'un petit professeur de mathématique qui se retrouve projeté de films en films afin de sauver une actrice en danger laquelle est trimballée à travers divers univers cinématographique par un super méchant.

    Cinéman était donc un véritable objet de curiosité car il faut bien avouer que le cinéma français propose rarement des idées aussi folle et novatrice que celle ci. Il restait à transformer cette belle idée en un bon film et c'est là que Cinéman part franchement en sucette. Le premier gros problème du film tient pour beaucoup de son acteur principal Franck Dubosc qui semble traverser tout le film en faisant encore et toujours du Franck Dubosc, mais sait il faire autre chose ?? C'est d'autant plus dommage que la nature même du film lui permettait d'explorer des dizaines de facettes différentes d'un même personnage et de jouer sur plusieurs registres de comédie. On a donc assez vite le sentiment d'une longue succession de saynètes dans lesquels le comédien se déguise comme un gamin en cowboy ,Zorro, Robin des bois pour faire son show dans différents sketches tournant autour du cinéma. Le concept finit donc assez vite par tourner un peu à vide tant on a la sensation que Yann Moix n'a finalement pas grand chose à raconter et qu'il se raccroche uniquement à la force de son concept pour se faire plaisir en rendant hommage au cinéma qu'il aime plutôt que de réellement nous raconter une histoire. L'histoire d'amour entre ce petit prof de maths et l'actrice censé pourtant être le ciment de l'histoire n'est par exemple pas crédible une seule seconde à l'écran. Le film comporte aussi des tonnes de choix très discutables comme l'amplification systématique des sons et une prolifération de bruitages très cartoon, des dialogues qui le plus souvent tombent complètement à plat, de nombreux gags pas drôles du tout et certaines scènes particulièrement laides graphiquement. On pourra par exemple s'interroger sur le choix de traiter l'univers réel du personnage d'une façon aussi caricaturale et cinématographique alors que Yann Moix pouvait jouer graphiquement sur l'opposition entre l'univers cinématographique et une réalité bien plus terre à terre.

    Il reste alors le plaisir de se trimballer même si c'est de façon aussi vaine dans divers univers cinématographique du peplum à Taxi driver en passant par Duellistes, Barry Lyndon,le western à la Sergio Leone, Orange mécanique ou Tarzan, des films très différents dont certains sont graphiquement plutôt bien rendus à l'écran. Il reste surtout cette sensation d'un sujet en or massif transformé en plomb par Yann Moix même si au détour de quelques scènes le réalisateur livre des moments ludiques et amusant comme lorsque Marisa Berenson dérangée par Dubosc en plein milieu de Barry Lyndon demande qu'on le renvoi au camping, une façon amusante de dénoncer le mépris du cinéma populaire par une forme d'élite intellectuelle qui hiérarchise systématiquement les films comme si il était impossible d'aimer différentes sorte et niveau de cinéma. On retiendras aussi la très belle présence de Pierre Richard et son regard lumineux lorsqu'il regarde l'écran de cinéma. Cinéman finirait presque par remporter le morceau lorsque le film prend enfin une vraie dimension symbolique qui donne au pouvoir de l'imaginaire et de l'illusion des vertus magnifiques qui peuvent transcender la morosité du réel, une belle déclaration d'amour au cinéma et à ses fans mais qui arrive un peu trop tard. Yann Moix semble avoir trouver le vrai sujet de son film alors que celui ci se termine.

    Cineman est donc une déception et un film qui aurait sans doute mérité une plus grande maitrise et un plus grand sérieux car un sujet en or ne se traite pas d'une façon aussi désinvolte je m'en foutiste. Une chose reste certaine le film de Yannn Moix mérite un petit peu mieux que d'être traité comme une sombre navet sans le moindre intérêt comme il le fut lors de sa sortie en salle.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 _________

     

    __________ Man with the screaming brain de Bruce Cambell - 2005 ________________________________

    Saison 2010 Episode 06    Acteur culte et vénéré par toute une horde de geeks fans de la trilogie Evil Dead réalisé par Sam Raimi, Bruce Campbell passe donc derrière la caméra afin de réaliser son tout premier film au titre très sixties Man with the screaming brain. Pour son premier film Bruce Campbell choisit donc le registre de la comédie fantastique et totalement loufoque avec cette histoire de savant fou réussissant à faire cohabiter dans une même boîte crânienne deux moitié de cerveaux différents.

    Tourné en Bulgarie avec de tout petit moyen le film de Bruce Campbell pouvait sans doute prétendre au statut de gentil bis sans prétention mais Man with the screalming brain atteint à peine le statut de film regardable. Il est même assez affligeant de voir Campbell se compromettre dans une telle pantalonnade réalisé avec les pieds et jouant sur un registre d'humour tellement bas du front que je le pensais réservé aux pires Z français des années 80 du style Plus moche que Frankenstein tu meurs avec Aldo Maccione. C'est presque embarrassant à dire mais il n'est strictement rien à sauver de ce triste navet qui manque autant de rythme que d'humour et qui traine lamentablement la patte sur 90 minutes avec un humour poussif qui fait vraiment peine à voir. Bruce Campbell tente bien de jouer deux trois fois sur l'humour cartoon en se donnant des coups et des gifles comme son personnage culte de Evil dead mais la mise en scène ne possède ni le talent ni la folie d'un Sam Raimi pour rendre l'action un petit peu amusante. La direction d'acteurs est quasi inexistante et les comédiens tels que Ted Raimi et Stacy Keach se contente le plus souvent de grimacer comme des malades pour tenter d'arracher un sourire à des spectateurs médusés devant tant de niaiseries. La mise en scène anonyme digne d'un téléfilm de M6 est terriblement molle y compris dans les scènes d'action et souffre d'un flagrant manque de personnalité et d'envergure.

    Même au 546éme degré ce Man with the screaming brain ressemble à une véritable purge d'autant plus énervante qu'elle ternit fâcheusement la réputation d'un acteur par ailleurs formidable.Niveau relecture délirante du mythe de Frankenstein je préfère mille fois le Frankenhooker de Franck Henenlotter

    _________________________________________________________________________________ Ma note 01/10 _________

     

    __________ Special de Hal Haberman et Jeremy Passmore - 2008 ____________________________________

    Saison 2010 Episode 06  Special est un film bien étrange qui traite à hauteur d'homme la mythologie des super héros à travers le parcours d'un homme des plus ordinaire qui se croit soudain doté de pouvoirs extraordinaire à la suite d'une expérience médicale.

    Le film de Haberman et Passmore est volontairement totalement ancré dans l'ordinaire et le quotidien de leur héros au point de refuser une trop grande qualité esthétique de l'image jusqu'à livrer une œuvre assez brut de décoffrage ressemblant parfois à un film sortant du Dogme initié par Lars Von Trier. Le film est entièrement concentré sur le personnage de Les Franken superbement interprété par Michael Rappaport et sur l'ambiguïté concernant la réalité ou l'illusion de ses étranges nouveaux pouvoirs. Special montre alors avec beaucoup de justesse et de tendresse un homme trop ordinaire pour ne pas se raccrocher désespérément au rêve de devenir exceptionnel en s'inventant super héros. Le film de Haberman et Passmore oscille alors constamment entre humour absurde montrant Les Franken se fracasser contre les murs en pensant les traverser, un fantastique discret et une véritable tragédie humaine sur la solitude des êtres trop ordinaires qui n'existent qu'à travers leurs rêves. Michael Rappaport est formidable de présence et d'humanité réussissant à donner une belle épaisseur psychologique à ce personnage improbable se prenant soudain pour un super héros de comics prêt à défendre la veuve et l'orphelin.

    Spécial est donc une sorte d'Ovni cinématographique qui traite de l'obsession, de la solitude mais aussi d'une forme ancestrale de lutte des classes entre les anonymes et les puissants. Surprenant, amusant, émouvant, original et formidablement bien écrit Special se range dans la catégories des belles surprises et des grands petits films.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 __________

     

    __________ La vida Loca de Christian Poveda - 2009 _________________________________________________

     Saison 2010 Episode 06   La vida Loca est un film documentaire qui plonge le spectateur en plein cœur d'un des Maras, les gangs les plus dangereux de San Salvador. Christian Poveda a passé une année entière à suivre au plus près et au quotidien les membres et les familles de cette armée anonyme dont la violence gangrène la société de San Salvador au prix du sacrifice constant de sa jeunesse. On compte pas moins 15000 membres répartis sur deux différents gangs lesquels se livrent une lutte éternelle sanglante et sans merci sans même en connaître les origines.

    Christian Poveda a choisit de suivre le gang des 18, sans explications de texte et sans commentaires le réalisateur pose un regard aussi distant et neutre que possible sur le quotidien de personnages qui sont avant toute chose des hommes et des femmes tentant de survivre dans cet univers. Le film montre tout le cotè tribal des gangs avec les codes, les rites et les signes de reconnaissance dont ses tatouages immense que femmes et hommes arborent fièrement comme un signe d'appartenance au clan. Mais le film de Poveda montre surtout à quel point les gangs représentent une famille pour les laisser pour compte d'un système qui retrouvent dans ces organisations fraternité,famille et solidarité. Plutôt que de rechercher les images chocs et les aspects les plus violents de l'univers des gangs Christian Poveda préfère montrer les efforts de personnages qui se débattent pour survivre dans un monde rythmé par la mort qui revient toujours frappée de manière métronomique et inéluctable.

    On assiste alors, bien content d'être un spectateur distant, au quotidien de ses gens qui se débattent ente effort d'insertion par le travail, prison, répression policière, travail des juges, problème familiaux et recherche de petit bonheurs. Sans pouvoir vraiment parler de mise en scène La vida loca applique une sorte de mécanique implacable dans sa construction avec une forme d'éternel retour vers la mort le film étant régulièrement marqué par des scènes de funérailles comme une spirale infernale qui replonge toujours les gangs vers une violence se nourrissant de la violence et de désirs de vengeance. On finirait presque par s'habituer à cette triste mécanique morbide lorsque cette mort vient alors frapper l'un des personnages que Christian Poveda avait décidé de suivre plus particulièrement pour son film. La mort de cette jeune femme attachante remet alors en perspective notre regard sur le décès des anonymes qui sont avant toute chose des hommes et des femmes, souvent des gamins avec des vies, des rêves, des amis, des familles et des aspirations au bonheur. La vida loca laisse alors en bouche un goût amer d'une jeunesse sacrifiée mutilant ses propres rêves sur le front d'un conflit sans fin. Christian Poveda finira lui même par devenir une victime de cette violence aveugle puisque le 02 septembre 2009 il est retrouvé mort tué par balles à Salvador alors qu'il préparait un nouveau film sur les gangs et cette violence qui ravage son pays. Le cinéaste avait incontestablement des couilles aussi grosse que le cœur pour venir poser un regard aussi lucide et généreux sur un univers aussi dangereux, La vida Loca en est un extraordinaire témoignage.

    _______________________________________________________________________________ Ma note 07,5/10 __________

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà commencer; To be continued ....

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Lundi 22 Mars 2010 à 17:58
    Pas vu Cineman, comme tu peux t'en douter, mais d'apres les critiques que j'ai lu, ce qui est principalement reproche au film c'est d'une part de ne pas etre drole, mais aussi de citer des films n'importe comment sans les connaitre ni les respecter.

    Bien tente par Special, par contre...
    2
    freddyk
    Mardi 23 Mars 2010 à 06:42
    Cineman est vraiment un film étrange qui donne souvent le bâton pour se faire battre et qui passe à mon avis un peu à coté de son sujet pourtant magnifique.
    Effectivement le film n'est pas vraiment drôle mais j'avoue avoir dès le départ une sorte d'allergie vis à vis de Dubosc. Je pense que les citations de films n'ont d'autres cohérence que l'univers personnel de Moix en tant que spectateurs et il revendique à travers son film le droit d'aimer des univers et des cinéastes très différents sans pour autant hierarchiser ses plaisirs.
    Après cette histoire de respect ??? Effectivement c'est bizarre de citer Taxi Driver au milieu d'une comèdie aussi bancal , mais ça ne me choque pas car c'est finalement assez cohérent avec l'univers du film.
    cinéman est très loin d'être un grand film mais il pose un univers que je trouve assez amusant même si il est partiellement desservi par les choix de Yann Moix.
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