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Saison 2013 Episode 14
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Au sommaire cette semaine
Un classique du giallo, un giallo trop classique, des sales gosses et des gentils manchots.
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_____ La maison de la terreur (La casa con la scala del buio) de Lamberto Bava – 1983 ________
Second film de Lamberto Bava (Fils de son père) après Macabro sorti trois ans plus tôt, La maison de la terreur est un thriller horrifique quasiment en huis clos et très influencé par le giallo, Brian De Palma et forcément par les films de Dario Argento.
Le film raconte les mésaventures d'un compositeur qui pour travailler sur une musique de film d'horreur s'isole dans une immense villa laquelle va vite devenir le théâtre d'événements inquiétants et de meurtres sanglants à l'arme blanche.
Bien loin de ses illustres modèles et références, Lamberto Bava signe avec La casa con la scala del buio un film assez mou et répétitif à l'image de la pourtant très bonne musique synthétique du film tournant quasiment en boucle. Les acteurs semblent un poil amorphes, les explorations de la maison se suivent et se ressemblent et à l'exception d'un meurtre violent et sauvage dans une salle de bain les différentes mises à mort ont du mal à vraiment sortir le spectateur d'une torpeur général. On s'amusera donc de la gratuité et la facilité avec laquelle Lamberto Bava introduit ses personnages féminins à l'image de la copine de la voisine qui débarque comme une fleur pour utiliser la piscine. Mais le plus drôle reste la voisine en question qui sort en trombe d'un placard histoire d'orchestrer l'un des jump scare les plus foireux et les plus gratuit de l'histoire du cinéma horrifique. On nous explique alors que la pauvre jeune fille s'est réfugiée dans le placard après avoir vu un cancrelat avant d'en resortir en hurlant après avoir vu une araignée; par contre c'est au spectateur d'imaginer ce que cette fille peut bien foutre comme une voleuse au beau milieu de la nuit chez son voisin (??). Concernant l'identité du tueur on hésitera entre circonspection, amusement et soupirs devant le manque de profondeur et de justification des meurtres et les motivations obscures de l'assassin.
Les plus cinéphages prendront tout de même un peu de plaisir à retrouver au casting le réalisateur Michele Soavi (Bloody bird / Dellamorte dellamore) car pour le reste La maison de la terreur est un thriller qui retient la sympathie plus pour ses cotés bis et Z que pour son terrifiant suspens.
_________________________________________________________________________________ Ma note 05,5/10 ________
_ L'étrange vice de Mme Wardh ( Lo strano vizio della signora Wardh) de Sergio Martino – 1971 _
Giallo pur et dur de l'époque charnière entre les années soixante et les seventies, L'étrange vice de Mmme Wardh de Sergio Martino est une sorte de pont thématique entre le giallo classique à la Umberto Lenzi et celui plus horrifique à la Dario Argento.
L'étrange vice de Mmme Wardh raconte l'histoire d'une jeune femme mariée qui lors d'un séjour à Vienne doit faire face au fantôme d'une relation passé emprunte de vice alors qu'un mystérieux tueur armé d'un rasoir sème la terreur dans la ville.
On retrouve dans le film de Sergio Martino tous les ingrédients propres à un bon giallo avec un milieu bourgeois, de l'érotisme trouble et parfois totalement gratuit ( « Tiens t'as une robe en papier fais voir si ça se déchire facilement»), un assassin ganté adepte de l'arme blanche et une intrigue bien tordue ménageant suspens et coups de théâtres autour d'une poignée de personnages. Basé sur un rythme assez lancinant, L'étrange vice de Mmme Wardh retient surtout l'attention par son climat trouble explorant les fameux vices sadomasochiste de Mme Wardh, la musique fascinante de Nora Orlandi et son intrigue solidement construite. On retrouve en tête d'affiche la très jolie Edwige Fenech, figure emblématique du giallo (Toutes les couleurs du vice, Torso) mais qui restera à titre personnel à jamais associé à mes premiers émois érotiques de pré-adolescent avec des films moins glamour comme les comédies italiennes tels que La toubib du régiment ou La flic chez les poulets.
Moins gore que les futurs classiques du genre et plus corsé que les gialli bourgeois des années soixante, L'étrange vice de Mme Wardh est un film charnière dans l'histoire du genre. Élégant, trouble, lent mais captivant Lo strano vizio della signora Wardh est certes un giallo très classique mais c'est avant tout un vrai classique du giallo.
_____________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 ______
______ La vraie vie des profs de Emmanuel Klotz et Albert Pereira Lazaro – 2013 __________________
Premier film live des deux compères responsables du très sympathique film d'animation Les lascars sorti en 2009, La vraie vie des profs est une petite comédie familiale qui explore les vices cachés des professeurs d'un collège de Marseille.
Le film raconte comment deux jeunes lascars de 5éme se retrouvent contraint par punition de participer au journal du collège; ils décident alors de transformer le dit journal en un site internet révélant à la manière d'un journal poeple l'intimité et la vie privée du personnel de l'éducation nationale.
La vraie vie des profs sans être une grande comédie possède quelques atouts dans sa manche à commencer par le naturel de son quintette de jeunes comédiens et le punch des dialogues qu'ils débitent avec un plaisir assez communicatif. Pour les reste il faudra se contenter de personnage caricaturaux, d'une bonne dose de clichés et d'un humour trop facile qui est loin de garantir le fou rire. Le plus énervant reste cette désinvolture avec laquelle le film nous montre des gosses faire des poubelles, traqués des adultes avec leurs portables pour révéler au nom du fun et de la rigolade la face cachée de leurs vies. Passe encore pour le prof de sport adepte du fair-play qui est en fait un supporter ultra belliqueux de Marseille ou le prof de musique mou du genoux qui est un ancien punk, mais le film glisse vers un terrain moralement plus douteux en révélant l'homosexualité d'un prof ou encore en concluant qu'une autre professeur est fatalement une grosse chaudasse sous prétexte qu'elle fait de la zumba en remuant son joli derrière.
Tout balancer sur le net pour la blague, rendre le privé public sans trop se soucier des conséquences voilà ce qui semble être le crédo d'un film qui ne sort pourtant pas de l'esprit tordu d'un rédacteur en chef de magazine poeple mais d'une idée du gentilllet Alexandre Jardin. Sans doute conscient du message ambigu de leur films les deux réalisateurs tentent tout de même de montrer timidement les répercutions des actes des cinq apprentis journalistes de chez Closer ou Voici tout en suggérant qu'il faut avant tout s'assumer pour ne rien avoir à cacher. Un léger sursaut de dignité morale tardif qui n'arrive toutefois pas à sauver un film qui laisse globalement un sentiment trop mitigé.
___________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ________
_______ Happy feet 2 (Happy feet two) de George Miller – 2011 _____________________________________
Six ans après un excellent et étonnant premier film d'animation George Miller retrouve ses manchots danseurs et chanteurs pour une seconde aventure riche en promesses. Le réalisateur australien possède en effet une faculté assez rare qui consiste à offrir des suites à ses films surpassant souvent les premiers opus comme le prouve les formidables Babe 2 un cochon dans la ville et Mad Max 2 Le défi. Malheureusement Happy feet 2 ne confirmera pas la règle et tout en restant un divertissement familiale de grande qualité le film de George Miller est une petite déception.
Pourtant ce second volet reprend tous les ingrédients du premier film avec ses nombreuses chorégraphies, son mélanges détonnant de références musicales, son humour et son message écologique; mais il manque la petite étincelle d'originalité, d'émotion et d'énergie qui faisait du premier film un spectacle unique. L'intrigue et l'histoire de ce Happy feet 2 traîne un peu à la ligne, le message écologique est moins pertinent et plus lourdement posé et la formidable vitalité musicale du premier film peine à trouver un second souffle. La multitude de personnages pas toujours très importants disperse également l'attention des spectateurs même si une nouvelle fois les doubleurs s'en donnent à cœur joie à l'image d'un Robin Williams toujours aussi fou et d'un duo Matt Damon / Brad Pitt absolument déchaîné en crevettes.
En revanche d'un point de vue visuel et technique ce Happy feet 2 est une pure merveille; les textures sont riches et criantes de véracité, les décors et lumière sont superbes, l'animation est fluide et naturel et George Miller nous offre une vraie expérience 3D relief avec des scènes sous marines absolument magnifiques. Dommage donc que ce second volet des aventures de Mumble et ses amis ne passe pas à la vitesse supérieur en terme d'histoire et d'action mais Happy feet 2 reste incontestablement un grand spectacle familiale.
_____________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 ______
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer, to be continued .....
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