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Saison 2014 Episode 01
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Au sommaire cette semaine :
Tu seras acteur mon fils, un found footage, une brigade de répression des choristes et un vampire moisi aux mythes.
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_______ After earth de M Night Shyamalan – 2013 _____________________________________________________
Sans vouloir hurler avec la meute et taper sur M. Night Shyamalan il faut bien reconnaître que le dernier grand film du réalisateur de Sixième sens remonte bien à dix ans avec The village. Cette fois ci, M. Night Shyamalan se frotte à la science fiction post-apocalyptique sur fond de terre abandonnée et redevenue sauvage suite à une série de catastrophes naturelles en mettant en images une histoire imaginée par Will Smith également acteur et co-producteur du film.
After earth raconte donc l'histoire d'un père et de son fils contraint d'atterrir en catastrophe sur une terre hostile et abandonnée depuis plus de mille ans. Grièvement blessé lors du crash ce père doit alors s'en remettre à son jeune fils afin de trouver une balise GPS leur permettant d'être retrouvés et surtout secourus. Le jeune garçon va devoir alors s'aventurer sur une terre rendue à l'état sauvage afin de sauver son père et lui même.
After earth possède donc une trame des plus rectiligne digne d'un jeu vidéo de plates formes avec un jeune padawan courant d'un point A à un point B en affrontant des ennemis de plus en plus coriaces. Pas vraiment désagréable à suivre les aventures du jeune Kitaï Raige (Jaden Smith) restent tout de même un poil soporifique, le tout manquant de panache, d'émotion et surtout de gros morceaux de bravoures. Mais le plus énervant dans After earth est sans doute son coté luxueux véhicule promotionnelle à la gloire de Smith Jr. Le film imaginé par Will Smith himself nous montre clairement un brave père de famille, respecté et reconnu pour la qualité de son travail, qui passe le relais à son fiston auquel bien sûr il ne fera aucun cadeaux. Papa Cypher (Papa Smith) va dans un premier temps suivre et guider son rejeton à travers des écrans de contrôle jusqu'au moment où le jeune garçon se débrouillera tout seul comme un grand et provoquera fatalement le respect déférent de son papounet et des autres.
Certes le film peut être vu comme un récit initiatique basique, mais le sous texte de Will Smith nous vendant son fils comme un grand acteur autonome qui n'a pas besoin de son père pour se débrouiller, le tout dans un blockbuster à sa gloire et à 130 millions de dollars est pour le moins paradoxale. Sans sombrer dans un cynisme forcené le film prête également souvent à sourire devant quelques scènes un peu ridicule et peu convaincante comme l'envol de Kitaï façon écureuil volant avant que ce dernier ne soit attrapé par une immense maman aigle qui finira par e mettre dans son nid avec des oisillons en CGI ou la recherche de réseau façon portable lors de la dernière scène du film lorsque ce même Kitaï tente d'envoyer un signal de détresse.
After earth n'a rien d'un spectacle désolant et honteux mais laisse le sentiment d'une grosse série B gonflé par un budget surdimensionné servant assez grossièrement de marche pied au vedettariat, le tout commandité par Will Smith pour son fils Jaden.
___________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 ________
______ Dracula 3D de Dario Argento – 2013 ____________________________________________________________
Dario Argento reviendra t-il un jour à son lustre d'antan ? En tout cas ce n'est certainement pas avec de Dracula 3D que le célèbre réalisateur transalpin retrouvera la ferveur de ses fans perdue depuis près de dix ans. Ce n'est effectivement même pas une surprise d'annoncer que ce Dracula version Argento est une déception de plus, le plus triste c'est que cette fois ci le film n'est même pas assez mauvais pour prêter à sourire comme pour Mother's of tears.
Cette nouvelle adaptation de Bram Stocker reprend donc l'histoire du comte Dracula souhaitant retrouver dans la jeunesse de Mina, dont les traits sont semblables à son épouse morte il y-a 400ans, la passion d'un amour perdu.
Que ce soit dans ses costumes, ses décors en carton, sa direction d'acteurs à peine digne d'un sitcom, sa mise en scène suranné et ses effets spéciaux ringards ce Dracula 3D sent la naphtaline un peu poussiéreuse et le kitsch à la naïveté ridicule. Dario Argento souhaitait rendre un hommage aux grands films de vampires de la Hammer mais son Dracula n'a pas le charme rétro et l'élégance gothique du célèbre studio britannique, juste l'esthétique d'un porno un peu friqué en costumes. Et puis cette nouvelle version de Dracula se révèle surtout être extrêmement bavarde avec de longs tunnels de dialogues très creux débités par des comédiens visiblement pas trop enthousiastes. Les derniers ratages de Dario Argento avaient au moins le mérite d'être amusant à regarder alors que ce Dracula 3D est plutôt soporifique, mal foutu et trop avare en moments de gros portnawak.
Mais que l'on se rassure, au milieu du marasme et de la morosité Argento nous glisse encore quelques moments bien bis histoire de maintenir la flamme vacillante du gros Z qui tâche. Le moment culte de ce Dracula 3D restera sans doute la transformation du comte Dracula en une immense mante religieuse verte en CGI tout pourri dont je cherche encore et toujours l'explication, car niveau discrétion c'est tout de même pas vraiment le top pour se déplacer incognito. Coté casting Thomas Kretschmann n'est pas loin des Dracula les moins charismatique de l'histoire du cinéma, ce pauvre Rutger Hauer est au service minimum et Asia Argento en fait vraiment des caisses une fois transformée en femme vampire.
Il ne reste plus rien du flamboyant réalisateur de Suspiria, plus grand chose de la poésie nanardesque et de l'humour involontaire de Mother's of tears, bientôt il n-y-aura plus la moindre petite raison de regarder le prochain film de Dario Argento.
__________________________________________________________________________________ Ma note 02/10 ________
_______ The bay de Barry Levinson – 2013 ______________________________________________________________
Même si Barry Levinson s'est déjà frotté au cinéma de genre avec Sphère et Le secret de la pyramide, cela reste une surprise de retrouver le réalisateur de Rain Man et Good morning Vietnam aux commandes d'un found footage horrifique à petit budget.
The bay raconte à travers divers images et supports retrouvés après les événements la contamination d'une ville entière par une bactérie parasite se trouvant dans l'eau et dévorant les organismes par l'intérieur.
Le premier mérite de The bay (pour ne pas dire le seul) c'est de proposer une histoire horrifique assez crédible à travers un récit faisant écho aux préoccupations écologiques à la mode tout en montrant une société gavée d'images sans que l'information ne circule librement pour autant. Le film de Barry Levinson multiplie donc les supports visuels et sonores avec caméra de surveillances, conversations sur Skype, visioconférence, film pris sur le vif par un portable où une camera numérique, vidéos postées sur Youtube, conversation téléphoniques, vidéos embarquées dans des voitures de police... Une multiplication d'images et de sources un peu trop nombreuses surtout que la jeune femme révélant les événements à travers son enquête nous précise que le gouvernement a fait soit disant main basse sur toutes les images afin d'étouffer l'affaire (Ils font vraiment super mal leur boulot donc). Le coté found footage fonctionne lui aussi assez moyennement, les personnages filmant toujours un peu en dépit du bon sens et le film jouant de plans de coupe et de champs contrechamps absolument impossible dans un tel contexte.
Quand à l'histoire on a surtout la sensation d'assister à un gros gloubiboulga entre Paranormal activity, les films d'infectés, Survival of the dead, REC (même journaliste) Piranhas où Les dents de la mer sans qu'une identité propre se dégage du film lui même. Pour ce qui est de son aspect visuel, The bay ressemble à un immense zapping d'informations (Wikepdia / Google / Youtube) et d'images vidéos auxquels on finit assez vite par de désintéresser complètement faute de tension et d'émotion. The bay, malgré la présence de Barry Levinson, n'est finalement qu'un found footage de plus.
___________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ________
______ La marque des anges – Miserere de Sylvain White – 2013 ___________________________________
Décidément le romancier Jean Christophe Grangé n'est pas vraiment verni avec les adaptations de ses thriller car à part Les rivières pourpres de Kassovitz on ne peut pas dire que L'empire des loups où Le concile de pierre est marqués durablement les spectateurs. Et ce n'est pas La marque des anges – Miserere qui va venir inverser la tendance tant une nouvelle fois le film de Sylvain White (The losers – Souviens toi l'été dernier 3) n'est pas très loin de la catastrophe intégrale.
Le film raconte l'histoire d'un commissaire de la BRI en retraite et d'un jeune flic borderline d'Interpol qui s'unissent pour d'une enquête tournant autour d'enlèvements d'enfants, de grand complot international, de chorale d'enfants et de criminels nazis.
On commence donc par avoir la sensation que Jean Christophe Grangé tourne un peu en rond ressassant toujours les mêmes ingrédients de complot, de gamins étranges, de vilains nazis et de deux flics antagonistes s'unissant le temps d'un enquête. Il y-avait pourtant un je ne sais quoi d'excitant dans le duo d'acteurs formé par Gerard Depardieu et JoeyStarr mais jamais le script, la direction d'acteurs ni les dialogues ne permettent aux deux comédiens de faire vibrer leurs personnages et leur association à l'écran se révèle donc assez plate. En même temps, Depardieu en vieux sage fatigué et JoeyStarr en jeune flic grande gueule et bouillonnant ça ne déborde pas vraiment d'imagination dès le départ. Quand au film en lui même il accumule bien trop de raccourcis, d'éléments éparses mélangés façon gloubiboulga, de clichés, de scènes invraisemblables comme lorsque Depardieu drogué se réveille au volant de sa voiture qui roule toute seule depuis des plombes juste avant que celle ci ne se crashe en contre bas d'un fossé et de moments de suspens apathiques pour vraiment emporter un minimum l'attention du spectateur.
On se passionne vingt minutes pour le film, puis on s'ennuie très vite avant de sourire devant les rouages grinçants d'une intrigue qui tire à la ligne. La marque des anges – Miserere rejoint donc malheureusement la liste déjà bien fournie des mauvais films associés au nom de Jean Christophe Grangé.
_______________________________________________________________________________ Ma note : 03/10 __________
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ...
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