-
Saison 2014 Episode 05
_____________________________________________________________
A l'affiche cette semaine :
Des idées qui marchent, une tueuse sexy, le pire des sens et un sous-Matrix
____________________________________________________________________
------- Blast de Benny Chan - 2010 -----------------------------------------------------------------------------------------------------------
Blast est un film d'action et de science fiction asiatique dans la lignée de Matrix, des X-men et des 4 fantastiques ; c'est en tout cas ce que nous promet la jaquette du film. Et effectivement l'argument publicitaire n'est même pas totalement mensonger puisque l'on trouve des super pouvoirs à la X-men, des effets spéciaux et des scènes plagiant sans vergogne Matrix et globalement le film est aussi mauvais que Les 4 fantastiques.
Blast raconte l'histoire d'une bande d'artistes issus d'un cirque itinérant qui découvrent un ancien laboratoire de l'armée japonaise et qui par mégarde vont actionner une arme biochimique qui va alors les doter d'une force surhumaine et d'un statut de quasi-immortel. La plupart des contaminés vont se servir de ses nouveaux pouvoirs pour faire le mal et voler le plus d'argent possible et le bien gentil Sunny sera alors le seul à pouvoir s'opposer à eux pour sauver Hong kong du chaos.
Blast est une production assez indigeste dans laquelle rien ne fonctionne donnant la sensation d'un gros magma informe rempli d'influences à peine digérées et d'une naïveté qui n'est jamais très très loin de la crétinerie pur et simple. Les personnages sont d'emblée très caricaturaux et assez exaspérant et une fois dotés de pouvoirs exacerbant leurs personnalité ils deviennent fatalement super caricaturaux et donc super énervants. Le héros Sunny manque cruellement de charisme en grande partie à cause du comédien Aaron Kwok qui en fait systématiquement des tonnes dans tous les registres de comédie au point de devenir hautement antipathique. Le scénario se limite à une banale confrontation entre gentils et méchant qui se foutent sur la gueule à intervalle régulier et l'aspect plus romanesque du film se limite à une histoire d'amour d'une confondante et affligeante banalité.
Niveau mis en scène, Benny Chan ne nous épargnera rien entre des combats ringard à vouloir singer les effets de Matrix sans en avoir la maîtrise et des scènes d'émotion avec violons, noir et blanc et ralentis bien guimauves... On arrive à un point ou la réalisation de Blast semble parfois carrément parodique. Les effets spéciaux sont en adéquation avec le reste à savoir gentiment ringards à l'image de ses poignards en image de synthèse très moche que Benny Chan utilise une bonne dizaine de fois dans son film en les faisant voler vers le spectateur (effet relief 3D ringard sans 3D relief).
Blast n'a donc pas grand chose à offrir pour retenir l'attention et l'affection du spectateur le film n'étant qu'une série B ratée gonflant le magma des DTV sans intérêt qui sortent chaque année.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Ma note 03,5/10 ---------
---------- Bounty Killer de Henry Saine – 2013 ------------------------------------------------------------------------------------
On trouve vraiment de tout dans le marché du DTV ; du chef d’œuvre injustement non distribués en salles aux films injustement distribués tout court. Il faut donc souvent s'armer de patience et parfois d'une sacrée dose d'abnégation pour trouver parmi la multitude de titres qui sortent chaque année ce qui devrait pourtant être le lot quotidien du marché à savoir de bonnes petites séries B. Bounty Killer de Henry Saine appartient à coup sûr à cette catégorie en proposant un petit film bourré d'énergie, de références cinématographiques et d'idées amusantes.
Le film se situe dans un futur proche dans lequel des chasseurs de primes traquent des délinquants en col blanc, des financiers, des capitaines d'industries et de lobbys responsables d'une guerre économique ayant réduit la plupart des hommes à vivre dans la précarité et la misère.
Le concept même et l'idée de départ est assez amusante puisque Bounty Killer propose une sorte de revanche des plus faibles sur les crimes d'un capitalisme acharné et aveugle ayant conduit à une sorte d'apocalypse mondial. Malheureusement la critique sociale restera assez superficielle, le film n'utilisant cet aspect que comme contexte très global à une comédie d'action brassant de nombreuses références bis bien assumées. On pouvait au départ craindre le pire avec un énième DTV mal branlé cachant sa vacuité sous le label grindhouse mais Bounty Killer est globalement amusant à regarder. Le film brasse de nombreuses influences du western à la science fiction en passant par une grosse dose de post apocalypse à la Mad Max tendance bis rital le tout saupoudré de gros gore qui tâche, d'humour, d'action et d'érotisme bon enfant.
Difficile donc de s'ennuyer devant ce Bounty Killer généreux en matière de bis qui propose entre autres réjouissances des gitans cannibales, une tueuse sexy, une caravane tirée par des motos façon diligence et quelques caméos sympathiques comme ceux de Gary Busey et Kristinna Loken (Terminator 3). Fatalement le film n'est pas exempt de défauts comme son concept de départ pourtant assez malin mais tout juste survolé par manque d'ambition narrative, un scenario qui tire un peu à la ligne et surtout un flagrant manque de moyen pour finaliser des effets spéciaux numériques parfois très laids.
Rien de vraiment dramatique dans l'optique d'une bonne série B fauchée et Bounty killer demeure au bout du compte un bien sympathique DTV.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ma note 05,5/10 ------------
------------ La marche de Nabil Ben Yadir – 2013 -------------------------------------------------------------------------------------
Le réalisateur belge du sympathique film Les barons sorti en 2010 s'attaque pour son second film à un sujet difficile avec La marche qui raconte l'histoire de la marche des beurs pour l'égalité et contre le racisme en 1983. Un sujet délicat tant il est facile dès l'instant que l'on s'attaque à un sujet politique et sociétal de tomber dans une forme de facilité moralisatrice, didactique et manichéenne. Des pièges que Nabil Ben Yadir évite le plus souvent en livrant un film généreux, ouvert sans occulter d'aborder quelques aspects plus polémiques.
L'action se situe donc en 1983 alors qu'une vague d'agressions et de crimes racistes secouent la France. Un jeune issus de l'immigration tout juste sorti de l'hôpital suite à une bavure policière décide d'entreprendre une grande marche pacifique contre le racisme et pour l'égalité avec quelques autres jeunes adolescents et un curé des Minguettes.
Généreux et engagé comme pouvaient l'être les films de Boisset, La marche est un film qui aura le mérite de ne pas laisser indiffèrent même si les avis les plus négatifs glanés sur Allociné par exemple montre que le film de Nabil Ben Yadir est bien plus souvent attaqué idéologiquement (parfois même de manière plus que douteuse par des esprits un peu à droite de la droite) que sur ses qualités purement cinématographiques.
Globalement La marche permet de passer un bon moment tout d'abord grâce à son très bon casting qui est un savant mélange de jeunes comédiens ( Tewfik Jallab – Vincent Rottiers – Lubna Azabal) et d'acteurs plus confirmés comme les toujours très bons Olivier gourmet et l'excellent Philippe Nahon. Quand à Jamel Debouse il faut reconnaître que si ça présence (bénévole) est un atout commerciale pour le film et sa promotion, en revanche son rôle taillé sur mesure reste assez anecdotique. Le film sait être militant sans être moralisateur et aborde ses thématiques avec beaucoup de lucidité n'hésitant pas à pointer du doigt les racismes intracommunautaires, les risques de replis culturel et identitaire et la récupération politique d'un mouvement de citoyens tout en dénonçant avec force et conviction les dérives racistes et xénophobes d'un pays.
Même si le film possède quelques longueurs et des maladresses d'écritures comme la tentative de viol d'une militante lesbienne (Charlotte Le Bon), dans l'ensemble La marche est un film généreux qui ouvre à la réflexion et au débat sans pour autant ennuyer le spectateur.
La marche de Nabil Ben Yadir est un film qui a du cœur, du sens, de la rage, de l'envie, de l'humour et de l'émotion ce qui est déjà et globalement un très bon bilan.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ma note 07/10 ---------
--------- Chilling visions - Five sens of fear de Eric England, Nick everhart … - 2013 -------------------------
Chilling visions est une anthologie horrifique sous forme de film à sketchs dans laquelle on découvre cinq petit récit tournant autour des cinq sens humain. Pas de grands noms à la réalisation de cette anthologie mais une poignée de jeunes réalisateurs et réalisatrices la plupart issus de la télévision et habitués au format DTV.
Rien de bien transcendant à attendre donc de ce Chilling visions qui oscille entre le sympathique, le médiocre et le franchement mauvais au grès des cinq courts récits que propose le film. Les sketchs autour de la vue et le toucher sont de loin les plus mauvais du film avec d'un coté un récit autour d'un ophtalmologiste qui s'empare des visions de ses clients totalement desservi par des acteurs catastrophiques et de l'autre une histoire très conne, pleine de trous et d'incohérence avec gamin aveugle confronté à un psychopathe en forêt.
Le segment autour de l'ouïe qui nous ressort un concept usé de found footage avec deux journalistes enquêtant sur une mystérieuse mélodie capable de rendre fous ceux qui l'entendent est très moyen même si il propose une ambiance étrange assez réussi. Les deux segments les plus regardables sont donc ceux qui tournent autour de l'odorat et du goût. Dans un petit récit très Twilight zone le premier sketch nous raconte l'histoire d'un gentil looser qui se voit offrir par une mystérieuse vendeuse un parfum de réussite qui lui permet d'un coup d'accéder au succès professionnel, aux femmes et à l'argent. Fatalement en contre parti le mystérieux parfum provoque des lésions et des dégâts sur le moindre centimètre de peau sur lequel il est appliqué... Ce segment à le mérite de proposer malgré son format très court un vrai récit avec un début, un milieu et une chute le tout englobant une vraie réflexion sur la soif de pouvoir. Quand au dernier segment sur le goût il propose lui aussi un récit carré avec un peu de sens autour d'un jeune homme très indépendant d'esprit qui se rend à un entretien d'embauche pour une grande et mystérieuse multinationale qui souhaite littéralement le dévorer.
Chilling visions – Five senses of fear est donc un petit DTV sympathique mais largement plombé par ses segments les plus faiblards. On notera toutefois le désir des réalisateurs d'apporter une cohérence à l'ensemble et un coté ludique en glissant dans les différents sketchs des traits d'unions avec les précédents (Objets – Personnages). Le film en tout cas est très loin d'être une pièce indispensable aux amateurs d'anthologie horrifique.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ma note 04,5/10 -----------
Voilà une semaine se termine une autre a déjà recommencer - To be continued ...
-
Commentaires