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Sx tape de Bernard Rose
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Sx tape
de Bernard Rose
USA – 2012 – Founf footage horrifique
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Autant le dire tout de suite j'en ai plus que ras la casquette de la mode du found footage et si j'ai posé mon regard curieux de cinéphage boulimique sur Sx tape ce n'est pas pour la promesse explicite du titre de voir de la fesse et des nénés mais pour le présence à la réalisation du très respectable revenant Bernard Rose ( Candyman – Paperhouse).
Sx tape raconte l'histoire d'un jeune couple d'artistes branchouilles qui décide d'explorer une ancienne clinique jadis spécialisée dans les avortements et désormais à l'abandon afin de trouver un lieu pour une future exposition d'art. Une fois dans les dédales de couloirs vides ils vont décidés de s'offrir une petite sextape avant que tout ne dérape...
Alors quoi de neuf du coté du found footage ?? Et bien strictement rien, et Bernard Rose visiblement en manque de liquidité financière et d'inspiration se fourvoie complètement dans cette formule détestable combinant 3% de frissons avec 97% de vide et de remplissage. Le fait que le personnage témoin et narrateur semble avoir une caméra greffé à l’œil trouve ici une pseudo justification dans une démarche artistique conceptuelle de filmer une artiste, mais jamais Bernard Rose ne dépasse l'idée d'un concept qui devient vite un prétexte à justifier le vide. Il y-avait pourtant matière à réflexion en décortiquant cette génération qui semble ne pouvoir vivre que par l'image y compris lors de ses moments les plus intimes, mais Sx tape n'est pas vraiment fait pour réfléchir ; juste pour ramasser du cash avec un produit aussi formatée que bassement mercantile.
Si dans un premier temps on pourra être séduit par le naturel de l'actrice Caker Folley, on déchantera assez vite lorsque la comédienne commencera à jouer sur les registres de la terreur, de l'inquiétude et de la possession en se retrouvant habitée par les sombres esprits des lieux. Il va donc une nouvelle fois se farcir des minutes interminables d'explorations de couloirs vides, d'ouvertures de portes vers des pièces inquiétantes, de pétages de plombs de personnages à bout de nerfs et d'incohérences facilitant l'avancement d'un script pour le moins rachitique. Bien que abandonnée depuis des années la clinique est toujours alimentée en électricité (ben oui on en avait besoin pour mettre en route les écrans de contrôle), la salle des archives est comme d'habitude toujours remplie de documents inquiétants ( la clinique spécialisée dans les avortement traiterait finalement des cas psychiatriques (??)) et on avance comme ça en claudiquant et en traînant la patte jusqu'aux 90 minutes réglementaires transformant un concept de court métrage en un film. Quand au plan final combinant enfin horreur et sexe explicite il tombe totalement à plat tant il ne trouve aucune autre justification que de terminer sur une séquence choc un peu provoc laissant les spectateurs dans l'expectative d'avoir assisté à un film trop intelligent pour notre compréhension ou trop con pour tenir tout à fait debout …
Il est donc bien loin le Bernard Rose qui explorait les peurs enfantines dans le très joli Paperhouse et les légendes urbaines dans le formidable Candyman, car strictement rien ne distingue vraiment Sx Tape d'un DTV opportuniste torché par n'importe quel tâcheron surfant sur la mode de la facilité intégral propre au found footage.
Ma note 02/10
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