•  

     

    Dog pound ( 2010) de Kim Chapiron 07/10

    dog pound

     

    Après Sheitan, une bordélique mais amusante relecture du grand méchant loup version banlieue, Kim Shapiron signe avec Dog Pound son second long métrage. Comme pas mal de jeunes réalisateurs issus de la vague de films de genre made in France c'est aux USA que Kim Chapiron trouve l'opportunité d'un second projet sous l'impulsion de Georges Berman producteur avisé des films de Michel Gondry. Le jeune réalisateur issus du collectif Kourtrajmé abandonne cette fois ci l'univers fantastique et horrifique pour planter sa caméra dans l'univers réaliste et dramatique d'une maison de redressement pour délinquants juvéniles. Dog pound suit donc le quotidien de trois ados incarcérés dans la prison d'Enola Vale, une micro société censée remettre les gamins dans le droit chemin mais qui va vite se révéler être une cocotte minute de tensions et de violence toujours à la limite de l'implosion. Avec Dog Pound, Kim Chapiron livre un second diamétralement opposé à l'univers limite hystérique de son premier long métrage. Dog Pound est un film froid et réaliste à la mise en scène radicalement sèche et sans fioritures. Une sorte de plongée en apnée dans l'univers carcérale d'autant plus crédible à l'écran que le film est porté par un très bon casting composé de jeunes comédiens peu connus mais tous formidables de justesse et de nombreux figurants issus directement de gangs ou ayant connus réellement la prison. Un regard froid et distancé, presque documentaire qui permet à Kim Chapiron de s'éloigner de pas mal des clichés du genre en montrant notamment des matons attentifs et presque paternalistes et une population carcérale essentiellement constitué de blancs sans gangs de chicanos et lutte raciale. Dog pound n'est pas un film à thèses, pas un manifeste moralisateur mais un instantané réaliste ( Chapiron a enquêter plus d'un an dans l'univers carcérale américain) du quotidien d'un univers par définition totalement hermétique. Le film montre alors comment de jeunes adolescents qui sont dans une phase de construction de leur personnalité et une approche de valeurs morales se retrouvent confrontés à un univers dans lequel règne désespoir, violence, lutte de pouvoir, humiliation et privation de liberté. Un univers fonctionnant en vase clos sur des valeurs souvent négatives ne pouvant fatalement qu'exploser à la moindre étincelle pour finir par ne proposer qu'un bien illusoire espoir de rédemption et de liberté. Dog pound est une belle réussite, un film qui capte l'attention pour ne plus la relâcher jusqu'au générique de fin, un film qui confirme en tout cas que Kim Chapiron , un peu vite catalogué réalisateur branchouille exaspérant, est au contraire un vrai cinéaste à suivre.

     

    Thr3E (2007) de Robby Henson. 04/10

    thr3e

     

    Thr3e est un petit thriller dans lequel un mystérieux tueur met au défit un jeune étudiant à coup de devinettes sur le registre « soit tu réponds, soit toi ou un de tes proches va exploser ». Ce jeune étudiant va trouver de l'aide auprès d'une profileuse dont le frère à été victime du tueur et d'une amie d'enfance. Afin d'échapper aux pièges machiavéliques du tueur le jeune homme devra avant toute chose replonger vers son passé et les traumatisme de son enfance. Thr3e ressemble à une grosse compilation d'influences pas toujours bien digérées pour finalement ressembler à un énième thriller découlant des vagues successives de films à la Seven et à la Saw(ce) psychopathe joueur. Sans être totalement honteux le film sombre tout de même assez vite dans l'ennuie et la routine d'une mécanique super répétitive avec une bombe, une question et un sauvetage de dernière minute. L'enquête est finalement bien peu passionnante et l'intensité dramatique reste au point mort surtout lorsque le film verse dans le comique involontaire avec le magnifique « Confesses tes péchés ou je tue le chien ». Plutôt correctement emballé par Robby Henson et servi par trois comédiens convaincant, Marc Blucas, Justine Wadell et Laura Jordan, le film peine juste à décoller au dessus du format d'un honnête téléfilm policier du dimanche soir. Le film se termine par un gros twist ending aussi prévisible que mal venu et il est bien difficile alors de penser qu'une seconde vision du film en connaissance des faits ne laisserait pas apparaître de nombreuses et flagrantes incohérences. Une chose est certaine ce n'est pas moi poussera le vice au point de revoir le film pour vérifier. Pas vraiment bon ni totalement mauvais Thr3E est un petit film qui s'oublie presque aussi vite qu'il se regarde.

     

    A l'origine (2009) de Xavier Giannoli 07/10

    a l'origine

     

    A l'origine du film du film de Giannoli on trouves un fait divers assez extraordinaire qui a lui seul tient lieu d'improbable scénario à la fois romanesque et dramatique. Le film s'inspire effectivement de la vie de Philippe Berre, un escroc qui en 1997 se fait passer pour un chef de chantier afin de construire un morceau d'autoroute en plein milieu d'un champ. Le film de Xavier Giannoli exploite à merveille cette incroyable histoire en plongeant un petit escroc opportuniste dans une région sinistré par la crise et dans laquelle l'homme voit une miraculeuse possibilité faire fortune en relançant la construction d'une autoroute abandonnée. A l'origine est un film dense aux multiples niveaux de lecture et surtout le portrait fascinant d'un homme complexe dont les intérêts privés finissent par laisser la place à un besoin viscérale d'exister aux yeux des autres quitte à se perdre en tentant de faire exister un rêve auquel plus personne ne croit. C'est François Cluzet qui incarne ce personnage d'escroc et il livre une magnifique performance d'acteur faisant de cet homme une figure inoubliable de la tragédie humaine. Loin de l'image caricaturale de l'escroc sur de lui, charmeur et volubile l'acteur incarne un homme fragile , hésitant qui ne prendra finalement de l'assurance qu'à mesure que l'improbabilité de son entreprise se fera de plus en plus tangible. La simple envie de croire et d'espérer, le simple besoin de travail va permettre à cet escroc de fédérer sur son projet des dizaines d'entrepreneurs, des banques, des hommes et des femmes plongés dans le marasme d'une région sinistrée par les délocalisations. Une entreprise complètement folle qui va doucement et lentement dépassée cet homme qui d'escroc va très vite devenir un héros illusoire trouvant sa place dans la société par la respectabilité de son travail. Philippe Miller (François Cluzet) va alors se perdre dans l'obsession magnifique de faire exister un rêve jusqu'au bout comme un combat perdu d'avance contre une vérité inéluctable. Un mensonge tellement porteur d'espoir, de reconnaissance, d'amour pour lui même et pour les autres que l'homme finira par y dilapider son argent afin de retarder le plus longtemps possible le moment de la chute. A l'origine est un film vraiment touchant par cette trajectoire humaine allant de l'individualisme au besoin d'exister pour finir par le retour vers une irrémédiable solitude. Xavier Giannoli livre avec A l'origine son meilleur film, une histoire d'une belle densité dramatique avec des acteurs superbement dirigés comme François Cluzet absolument énorme, Emmanuelle Devos touchante, Gerard Depardieu sobre comme on ne l'avait pas vu depuis longtemps et la jeune et très juste Stéphanie Sokolinski. Xavier Giannoli parvient à insuffler un souffle romanesque à cette histoire en proposant une mise en images ample et poétique comme dans la manière dont il traite symboliquement l'image du chantier. Tout d'abord abandonné et vide ce morceau de route va vite devenir le symbole de reconstruction de ce personnage, sa reconnaissance passera par une fête communautaire sur le chantier éclairé de lumières fantastique pour finir par un bourbier sans fin dans lequel le personnage s'enlise avant de finir totalement seul sur cette autoroute construite comme un rêve achevé sur laquelle ironie du sort les policiers viendront l'arrêter. Même si objectivement le rythme assez lent du film fait que l'on voit passé les deux heures, A l'origine reste un très beau film traitant de la banalité d'un personnage hors normes à la recherche de reconnaissance par le rêve.

     

    Zack et Miri font un porno - Zack & Miri make a porno – 2008 de Kevin Smith 07,5/10

    zack et miri font un porno

     

    Drôle de choix de la part des distributeurs d'avoir offert le grand écran au plus mauvais film de Kevin Smith avec le lamentable Top cops pour balancer ensuite ce très agréable Zack et Miri font un porno directement en DVD. Car le meilleur de Kevin Smith se trouve incontestablement bien plus dans cette comédie romantique gentiment trash et fort amusante que dans cet ersatz de buddy movie de triste mémoire. Zack et Miri sont deux amis qui s'aiment depuis toujours d'un amour aussi sincère que platonique. Compagnons de galère ils partagent le même appartement et tentent de faire front ensemble aux nombreuses factures et dépenses qu'ils ont de plus en plus de mal à gérer. Alors qu'ils se retrouvent sans eau, ni électricité en plein hiver ils décident de tourner avec quelques amis un porno amateur afin de se faire assez d'argent pour retrouver un minimum de confort. Les deux amis s'engagent alors dans un tournage pornographique dans lequel ils devront coucher ensemble pour la première fois mettant leur relation sur le fil du rasoir entre amitié et amour. On retrouve avec Zack et Miri font un porno le Kevin Smith que l'on aime; celui des dialogues interminables ponctués de grossièretés suffisamment drôles pour ne pas être gratuitement vulgaire, celui des personnages d'éternels adolescents, celui des répliques qui fusent, celui des citations cinématographiques bien senties, celui des gags trash les plus osés et surtout celui qui aiment tout autant ses personnages que ses acteurs. On retrouve donc dans le film Jason Mewes et Jeff Anderson, deux complices habituels de Kevin Smith; mais aussi deux anciennes gloire du porno avec Tracy Lords dans le rôle de Bubble et Katie Morgan dont on se souviendra longtemps de son remède radicale contre la constipation. On pourrais ajouter également la participation de Justin Long absolument hilarant en acteur de films pornos gays et l'apparition de Tom Savini en propriétaire limite escroc. Du coté des personnages principaux on retrouve avec plaisir l'excellent Seth Rogen du team Apatow qui incarne Zack et c'est peu dire que l'acteur se fond sans le moindre soucis dans l'univers de Kevin Smith, quand à Miri elle est interprétée tout en finesse par la délicieuse Elizabeth Banks ( Horribilis, 40 ans toujours puceau) qui donne à son personnage tout le charme nécessaire à une comédie romantique. Car Zack et Miri font un porno est bel et bien une comédie romantique des plus classique avec sa mécanique et ses figures imposées mais Kevin Smith a la très bonne idée de faire naître cet amour dans le cadre lui aussi très codifié mais totalement opposé du cinéma pornographique. La fameuse scène de cul entre Zack et Miri commence d'ailleurs comme une parodie de boulard de seconde zone avec ses aspects les plus artificielles et grotesque comme ses dialogues insipides déclamés ans convictions, ses situations grotesques, ses costumes fonctionnels pour soudain basculer vers la sincérité d'une étreinte plus charnelle, délicate et foutrement émouvante. On s'amuse donc énormément devant l'évidente bonne humeur communicative avec laquelle cette bande de comédiens jouent à faire du porno tout en restant ému par cette prévisible mais touchante histoire sentimentale. Zack et miri font un porno s'inscrit donc directement dans la veine du formidable Clerks II et donc du meilleur de Kevin Smith.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued....

     

     


    2 commentaires
  •  

    paranormal activity 2 

    Énorme succès oblige le premier Paranormal activity sur-vendu par une campagne publicitaire aussi savamment orchestré que honteusement mensongère ne pouvait que donner envie aux producteurs de pondre dans l'urgence une suite afin de profiter au maximum du buzz monstrueux d'un film destiné à sombrer dans un oubli bien mérité. Voici donc que débarque sur nos écrans Paranormal activity 2 qui est en fait de suite est plutôt une prequel du film de Olen Peri avec cette fois la sœur de Katie. Pour le reste le film est dans la droite lignée du premier à savoir une grosse arnaque commercial qui brasse du vide sans avoir cette fois ci l'excuse de l'originalité.

     

    paranormal activity 2

     

    Le film de Tod Williams met donc en scène la sœur de Katie qui vit avec son mari et ses deux enfants dans une immense maison. Après ce qu'ils pensent être un cambriolage le couple décide de truffer leur maison de caméras de surveillance afin de se protéger. Très vite des bruits et des choses étranges commencent à se dérouler dans la maison laissant entrevoir une présence démoniaque qui tente de s'en prendre plus particulièrement au jeune bébé de la famille.

     

    paranormal activity 2

     

    Ce second volet se voulait de toute évidence plus grand et plus fort, du coup Tod Williams multiplie les personnages et les caméras en oubliant juste que c'était dans le propos et l'angoisse qu'il était pertinent de mettre cette fois ci les bouchées doubles. On retrouve donc le père de famille qui rationalise à outrance, la mère de famille rattrapée par son passé, une adolescente qui doit s'être fait greffer un caméscope à la naissance puisqu'elle filme tout et n'importe quoi tout le temps et un bébé parce que c'est toujours plus angoissant d'avoir un p'tit bébé innocent en proie aux démons. Pour lier les deux histoire d'une manière assez artificielle on retrouve donc également Katie et Micah le couple du premier opus. Des personnages classiques et sans la moindre surprise qui ne feront que répéter les schémas du premier avec les errances nocturnes, les recherches sur internet et la tentative de séance de spiritisme.

     

    paranormal activity 2

     

    Clairement ce second volet ne fait que radoter en permanence les effets déjà lourdement exploiter lors du premier film. On retrouve donc cette longue succession de plans fixes dans lesquels on attends assez désespérément qu'il se passe enfin quelque chose. On passe donc une nouvelle plus d'une heure à regarder du vide avec un esprit tellement diabolique qu'il s'amuse à faire tomber des casseroles, taper dans les murs, sortir un robot d'une piscine (??),fermer des portes quand ils ne s'éclate pas à en ouvrir d'autres. Quand on repense à ce que pouvait subir Linda Blair dans L'exorciste ou Barbara Hershey dans L'emprise on se dit que les esprits de Paranormal activity sont bien plus farceur que vraiment frappeur. Jamais Paranormal activity 2 ne parvient à distiller un semblant de début d'angoisse puisque le concept bien vide était déjà exploiter dans le premier film. On est donc ici en terrain tristement connu et il est du coup vraiment facile de prévoir le moindre effet avec dix minutes d'avance sur le déroulement des évènements. Pour résumer avec un esprit de synthèse un peu plus radicale on pourrait dire qu'on s'emmerde toujours autant et qu'en plus c'est la deuxième fois qu'on se fait avoir.

     

    paranormal activity 2

     

    Il faut donc une nouvelle fois attendre les dix petites dernière minutes pour sortir de la torpeur avec un final honteusement inspiré, pour ne pas dire plus, par Rec et Le projet Blair Witch. Dés l'instant ou au milieu du film le père vient faire le cake en filmant son adolescente de fille avec sa caméra infrarouge on sait immédiatement que le final va se faire en vue subjective avec cette vision nocturne et un truc qui va surgir face caméra. Car Oren Peli qui se contente ici du poste de scénariste avance toujours avec d'aussi gros sabots et réussit l'exploit assez peu commun de ne rien raconter et de le faire toujours aussi mal. Encore une fois le film ne tourne qu'autour de son concept de pseudo cinéma vérité à coup plans fixes de caméra de surveillance pour donner l'illusion d'un horreur quotidienne. La seule fausse bonne idée est de rajouter le caméscope de l'adolescente pour donner un peu de mouvement à défaut de point de vue. Inutile de dire que l'on ne croit pas une seule seconde au besoin frénétique de l'adolescente de tout filmer en permanence. On en vient presque à regretter le premier film qui avait au moins le mérite de son concept et de sa malice à se vendre.

     

    paranormal activity 2

     

    Paranormal activity 2 réussit donc à être encore plus mauvais que le premier, ce qui objectivement n'est pas un mince exploit. La machine à brasser du vide devrait à coups sûrs revenir avec un Paranormal activity 3 dont je veux bien écrire le script sur le registre plus de caméras et plus de monde. On pourrait donc retrouver l'adolescente de ce second volet qui attend un bébé mais qui depuis les évènements est enfermée dans un asile avec plein de caméras de surveillance et pleins d'autres jeunes qui croient aux fantômes comme elle et fatalement on retrouve également un nouvel esprit monstrueusement terrifiant qui fait tomber des pots à crayons, froisse les chemises et qui renverse du gel douche. On est peut être parti pour une franchise à la Saw mais désormais une chose est certaine, ce sera sans moi, et dire que pendant ce temps là le très bon Lake Mungo est toujours indédit en France.........

     

    Ma note : 02/10  


    3 commentaires
  •  

     

    Trésor (2009) de Claude Berri et François Dupeyron 04/10

    tresor

     

    Trésor restera donc le tout dernier film du grand Claude Berri , le réalisateur de Tchao Pantin, Sex shop, Le cinéma de papa, Jean de Florette, Manon des sources ou encore Le vieil homme et l'enfant tire donc se révérence sur un mode mineur avec cette petite comédie sans doute bien trop sage et classique. C'est François Dupeyron qui viendra donc terminer le film après le décès du célèbre réalisateur et producteur le 12 janvier 2009. Trésor est un récit partiellement autobiographique qui raconte comment le petit quotidien d'un couple se trouve profondément bouleverser par l'arrivée d'un chien. C'est pour fêter leur quatre ans de vie commune que Jean Pierre décide d'offrir à Nathalie sa compagne un bulldog anglais de trois mois très vite baptisé trésor. Entre l'amour excessif, fusionnel et possessif de Nathalie envers ce nouvel arrivant et le refus de Jean Pierre de voir son quotidien totalement bouleverser par un clébard le couple ne tarde pas à enchainer les petites et grosses disputes. Le moins que l'on puisse dire c'est que Trésor manque de mordant alors que le sujet se prêtait parfaitement à dénoncer avec bien plus de férocité les comportement infantilisant et stupides de nombreux possesseur de chiens qui les traitent mieux que leurs propres enfants. Si Claude Berri esquisse parfois cette stupidité de comportements à travers le regard cynique et dépassé de Jean Pierre interprété par Alain Chabat, il ne semble jamais aller plus loin que le simple constat amusé. Le chien du film bouffe des entrecôtes et du saumon fumé, passe son temps au toilettage et au psy, prend doucement la place du mari dans le lit et le quotidien de sa compagne, se voit offrir des lunettes de soleil et un manteau sans pour autant ressentir un quelconque point de vue critique de la part de Claude Berri. Le pire c'est que le film tend même à dire que l'arrivée d'un nouvel élément dans la vie d'un couple nécessite fatalement des compromis en rapprochant maladroitement l'arrivée d'un chien avec celle d'un enfant chez un couple d'amis de Jean Pierre. Du coup le personnage interprété par Alain Chabat ,qui me semble être le plus juste dans son attitude, finira par courber l'échine et devoir accepter des comportements qu'il réprouve pourtant au plus haut point. Trésor passe donc un peu à travers de son sujet et reste une gentille comédie bien classique avec les ressorts comiques éculés du gentil toutou qui ronfle et qui pète, qui mange les chaussures de monsieur et fait caca dans l'appartement. Le film aux allures de téléfilm passe partout est heureusement plutôt avantageusement servi par Mathilde Seigner et surtout Alain Chabat parfait comme d'hab qui le temps d'une courte séquence rejoue le chien pour le plus grand plaisir des fans de Didier. Dommage donc pour Claude Berri de partir sur l'un de ses plus mauvais film... En attendant de voir Animal love de Ulrich Seidl ce n'est pas Trésor qui va me réconcilier avec les films de toutous.

     

    La maison de l'étrange ( Inhabited 2003) de Kelly Sandefur 01/10

    inhabited

     

    Tout petit DTV en forme de téléfilm tout public, La maison de l'étrange est un film fantastique assez lamentable sur lequel je vais avoir du mal à m'étendre bien longtemps. Le film de Kelly Sanderfur reprend ici la trame des plus classique de la famille qui s'installe dans une maison au passé trouble et lourd. Dans la cour de cette maison se trouve une maisonnette assez étrange dans laquelle la petit fille blonde de la famille va vite trouver refuge en compagnie d'amis imaginaires à moins que les lutins dont elle ne cesse de parler ne soient  finalement vrais. La maison de l'étrange est un film fantastique qui ne devrait effrayer que les plus jeunes et sensibles des spectateurs tant le film semble être particulièrement destiné aux dix,douze ans. Le film accumule durant 90 minutes les pires clichés du genre entre les amis imaginaires, le refus des parents de croire l'imagination débordante de leur fille,le mystérieux ouvrier qui en sait bien plus qu'il ne veux le dire, le vieil homme qui connait le trouble passé de la maison, les fenêtres qui s'ouvrent toute seule et le chat qui disparaît. La maison de l'étrange ne fait pas vraiment dans l'originalité et utilise aussi une belle profusion de jump scare inefficaces déjà vu dix milles fois, des effets spéciaux assez lamentables et des trucs de mise en scène grotesque comme de rapides zooms avant totalement gratuit. On s'ennuie donc plus que fermement devant cette grotesque et banal histoire de lutins maléfiques presque aussi traumatisante qu'un épisode moisi de la série Fais moi peur. Il reste juste le plaisir de retrouver Megan Gallagher l'inoubliable interprète de la femme de Frank Black dans la série Millenium et Malcom McDowell dont on se demande vraiment ce qu'il viennent foutre dans cette triste galère. La maison de l'étrange fait parti de ses très mauvais films qui ne le sont toutefois pas assez pour devenir drôle, il est donc bien difficile d'atteindre le générique de fin sans sombrer dans un coma léthargique.

     

    (500) Jours ensemble (500) days of summer ( 2010) de Marc Webb 07,5/10

    500 jours ensemble

     

    Pour son premier film Marc Webb parvient a apporter un petit peu de souffle nouveau à la comédie romantique qui est pourtant un genre totalement codifié et terriblement prévisible. 500 jours ensemble raconte tout simplement les 500 jours d'une relation amoureuse entre Tom un jeune homme qui croit au grand amour qui transforme à jamais l'existence et Summer une jeune fille qui elle refuse assez systématiquement l'engagement amoureux. Marc Webb propose avec (500) Jours ensemble un film à la construction assez singulière puisque le réalisateur va puiser au fil de ses 500 jours pour construire son récit d'une manière bien plus émotionnelle que chronologique. On commence donc presque par la rupture avant la rencontre puis on passe au premiers émois, à l'approche, à la première engueulade puis au premier câlin avant de retourner illico vers la déprime d'une séparation. Une construction très originale qui permet de bousculer le schéma traditionnel de ce type de film et de faire cohabiter en une fraction de seconde des séquences légères et d'autres plus grave donnant cette sensation grisante de voir une histoire d'amour comme on en connait tous avec des moments d'euphories juvéniles et de profondes interrogations. Le film évoque parfois par son mélange de souvenirs contrastés se heurtant les uns aux autres l'excellent Eternal sunshine of the spotless mind de Michel Gondry. Marc Webb livre un film avec mise en scène ludique et bourré d'effets de mise en images aussi malin que pertinent comme lorsque qu'avec un simple split-screen il montre la différence entre la réalité des faits et la manière dont le sentiment amoureux nous fait imaginer et fantasmer un simple rendez vous. (500) Jours ensemble permet aussi à Marc Webb de proposer une inversion du schéma habituel avec une femme vivant l'instant présent sans croire à l'amour et un homme voulant quand à lui encore croire aux princesses et à l'amour éternel. On retrouve avec plaisir le très bon Joseph Gordon-Levitt ( Inception, Mysterious skin) dans le rôle touchant de Tom et le délicieuse Zooey Deschanel qui trouve peut être ici son plus beau rôle et qui incarne une parfaite héroïne de comédie romantique puisque il est bien difficile de ne pas tomber fou amoureux de son personnage. On pourra aussi noter le présence de Chloe Moretz, la petite actrice qui monte (Innoubliable Hit gril de Kick Ass) dans le rôle de la petite sœur et confidente un peu blasée de Tom. (500) Jours ensemble est finalement une délicieuse et surprenante petite comédie romantique bourré de charme, de poésie, de tendresse, de malice, d'intelligence et de scènes très amusante comme lorsque Tom et Summer s'amusent à hurler « Penis » dans un jardin public en se disant atteins du syndrome de Tourette. Marc Webb signe donc un premier film aussi attachant qu'une délicieuse love song à la mélodie pop qui vous trotte dans la tête avec nostalgie.

     

    La machine à démonter le temps Hot tube time machine (2010) de Steve Pink 04,5/10

    la machine à démonter le temps

     

    La machine à démonter le temps fait parti de ses films au concept bien barré qui suscite fatalement la curiosité. Le film de Steve Pink raconte l'histoire de 4 amis quadragénaire qui après la tentative de suicide de l'un d'eux partent se ressourcer dans la station de ski de leur adolescence. Un bain de jouvence qui va aller au delà de leurs espoirs lorsque ils se retrouvent projeter dans le temps grâce à un jacuzzi qui les renvoient directement en 1986. Les amis se retrouvent alors plus ou moins contraint de revivre leur passé exactement comme dans leurs souvenirs pour éviter de changer le futur. Le film de Steve Pink pose alors un regard amusé sur les années 80 en montrant avec ironie comment tout ce qui pouvait être branché devient irrémédiablement ringard (le walkman à cassettes,le téléphone portable géant) le réalisateur s'amuse aussi de cet éternel question de nos rêves d'adolescent laissés au bord de la route et de cette possibilité de leur donner une seconde chance. Mais voilà un concept amusant ne se suffit pas à lui même et le film tourne trop souvent à la comédie adolescente potache lorgnant bien plus du coté d' American Pie que de John Hugues. Si le film comporte des éléments assez amusants prêtant à sourire comme le jeune fan de L'aube rouge obsédé par la menace communiste ou encore les relations teigneuses et conflictuelles entre Lou et le jeune Jacob, dans la grande majorité l'humour se vautre dans la sainte trilogie de la vulgarité bien grasse et potache avec le prout, le vomi et la blague de cul assez systématique. Les personnages du films sont assez peu attachants et super caricaturaux entre le jeune nerdz à lunettes limite autiste (Clark Duke), la grande gueule totalement obsédé (Rob Corddry à la limite du supportable), le gentil black fatalement chanteur de rap (Craig Robinson) et le gentil héros avec sa belle histoire d'amour (John Cusack). Il reste le plaisir de retrouver Chavy Chase dans un rôle de réparateur de jacuzzi sortant directement d'un épisode de La quatrième dimension mais qui méritait assurément mieux que d'apparaitre pour un gag scatologique et Crispin Glover pour un running gag assez amusant. Finalement La machine à démonter le temps ne parvient qu'à faire refleurir la nostalgie des délicates comédies adolescente de John Hugues qui n'avaient jamais besoin de montrer un simulacre de pipe entre potes et un écureuil couvert de vomi pour parvenir à être drôle. Finalement ce n'était pas si mal les années 80....

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued....

     

     

     


    votre commentaire