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    prodigiesDepuis toujours je suis un fervent partisan de la défense de tous les films français qui tentent de sortir la production hexagonale de son carcan afin de bousculer un peu les choses et permettre à des films différents de pouvoir simplement exister. Un film imparfait comme Frontières sera toujours à mes yeux bien plus respectable qu'un film de Catherine Breillat, l'audace toujours plus défendable que le conformisme. Ce petit préambule étant fait je vais pouvoir commencer ma critique de The prodigies, un film certes bourré de défauts mais également rempli de qualités et qui doit ,ne serait ce que pour son originalité, être vu et défendu.

     

    prodigies

     

    The prodigies est l'adaptation du roman de Bernard Lentéric (La nuit des enfants) rois et raconte l'histoire de cinq gamins à peine adolescents dotés d'une intelligence hors du commun et de pouvoirs psychiques leur permettant de manipuler les esprits. Ces cinq jeunes sont réunis à New York par un homme possédant les mêmes pouvoirs qu'eux sous couvert d'un jeu de télévision visant à trouver les génies de demain. Mais un soir les cinq jeunes sont agressés avec une violence inouï dans central Park, ils décident alors d'utiliser leurs pouvoirs afin d'assouvir leur vengeance. Rongès par la haine, par le sentiment d'être incompris et rejetés les cinq jeunes adolescents décident alors de se venger de l'humanité toute entière...

    prodigies

     

    The prodigies est un film d'animation avec un parti pris graphique très fort mais c'est avant toutes choses un très bon film de science fiction combinant un scénario assez sombre et une mise en scène très inspirée de Antoine Charreyron. The prodigies nous plonge dans les méandres un récit plutôt violent impliquant des gamins qui se découvre (pour une fois) le pouvoir de rendre coup pour coups à ceux qui les démolissent physiquement et mentalement. Le film, interdit au moins de douze ans, n'hésite pas à montrer un gosse battu à coups de ceinture, un autre quasiment passé à tabac et le viol sordide d'une gamine de treize ans filmé par un complice avec son portable. Des faits pas plus gratuit que totalement anodins puisqu'ils vont conditionner la haine viscérale envers les adultes et des hommes pour les cinq personnages du film. La violence est ici décuplée par une très belle idée de mise en scène transformant alors les agresseur en des monstres bestiaux dans des scènes graphiquement très épurées et soudainement presque en noir et blanc. Paradoxalement la violence est à la fois atténué par l'aspect synthétique de l'animation et décuplée par la puissance de la mise en scène de Antoine Charreyron. A ce titre la scène du viol est particulièrement éprouvante car sans rien montrer Antoine Charreyron parvient à faire passer toute la violence de l'acte notamment lorsque les autres gamins sont secouer par mimétisme des mêmes soubresauts que la victime.

    prodigies

     

    The prodigies est assurément un bon film de science fiction mais c'est surtout un film qui imprime assez durablement l'esprit de formidables séquences et d'images tantôt spectaculaires et parfois inquiétante (Le gosse caressant un fusil à pompe). Antoine Charreyron s'offre des plans séquences improbables, des plongées et contre plongées vertigineuse et surtout offre aux spectateurs de formidables séquences comme ces cinq gamins en haut d'un building imaginant le monde en train de s'écrouler ou l'évasion de prison de Jimbo. Le meilleur moment restant sans aucun doute l'impressionant combat final durant lequel les prodigies utilisent des cadavres qu'ils manipulent comme de vulgaires pantins pour se foutre sur la gueule. On est donc très vite happé dans cette univers, par le caractère ambivalent des différents personnages, par qualité et le fluidité de la mise en scène en motion capture et par les enjeux dramatiques de cette histoire, le tout étant renforcée par une 3D qui une fois n'est pas coutume est assez immersive. Il faut aussi noter la très bonne bande originale de Klaus Badlet (A bout portant, Chasseurs de dragon) qui colle à la perfection à l'ambiance du film et porte à l'emphase toutes les scènes d'action du film.

    prodigies

     

    Malheureusement The prodigies n'est pas dénués de défauts, la plupart étant purement technique et liés à l'aspect graphique du film. On peut comprendre et totalement adhérer aux partis pris graphiques radicaux du film qui l'oriente vers la bande dessiné avec parfois un rendu 2d, vers le jeu vidéo avec un aspect de cinématique et de cel shading et même comprendre une envie d'inscrire le film vers l'animation pur et dur sans chercher à avoir un rendu photo réaliste. Toutefois le film n'est pas dans une radicalité aussi prononcé qu'un film comme Renaissance pour totalement faire oublier que The prodigies semble parfois avoir techniquement dix ans de retard. Le parti-pris graphique, les problèmes de post production, le manque de confort du budget n'excuse pas tout comme la pixelisation assez honteuse de nombreux éléments du décor, le manque de nuance des textures, l'absence de détails et de naturel de certains visages et l'aspect graphique foireux de certains éléments comme les mains. Même si dans l'ensemble rien n'est totalement rédhibitoire ses aspects pour le moins gênant empêche souvent une plus grande implication émotionnelle surtout pour les expressions faciales des personnages. Si The prodigies offre de magnifiques images il ressemble également parfois à une cinématique de consoles ancienne génération et franchement à l'heure de Pixar et des films en performance captures de Zemeckis ça la fout un peu mal. Sur un aspect plus concret concernant le film on pourra juste regretter le manque de développement de certains personnages parmi les cinq gamins comme le gros rouquin au regard de tueur et la jeune fille asiatique. Ce qui reste objectivement et indépendamment de l'aspect visuel le seul gros défaut du film.

    prodigies

     

    The prodigies est au bout du compte un très bon film qui mérite largement que l'on passe outre ses défauts visuels et ses aspects techniques semblant parfois d'un autre temps. En attendant le blu-ray qui semble t'il corrigera quelques défauts techniques le film de Antoine Charreyron mérite amplement d'être vu et surtout défendu.

     

    Ma note: 07/10

     

     


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      Zombie lover – Make out with violence (2009) des Deagol brothers 02/10

    zombie lover

     

    Si l'on se fie à sa jaquette on pourrait penser que Zombie lover est une comédie horrifique adolescente et si l'on se fie à sujet on pourrait croire qu'il s'agît d'un drame poignant flirtant avec les tabous de la nécrophilie. A l'arrivée le film des Deagol brothers n'est rien de tout cela, juste une grosse boursouflure auteurisante, assez prétentieuse et surtout particulièrement chiante. Zombie lover raconte l'histoire de quelques adolescents dont l'été est bouleversé par la disparition d'une de leurs amies, cette jeune femme à la fois morte et encore vivante est retrouvée par hasard par trois frères qui décident de la cacher dans une maison vide. Autant le dire tout de suite les amateurs de zombies seront forcément déçu puisque la morte vivante en question n'occupe qu'une infime partie de l'histoire et que son état est bien plus proche du cadavre pur et simple que d'une créature assoiffée de chair fraiche. Pire encore on a la sensation que ce pseudo zombie ne sert strictement à rien et que le film aurait pu être sensiblement le même si le personnage était bel et bien mort ou totalement disparue. Car les Deagol brothers semblent bien plus concernés par les relations amicales et amoureuses entre les vivants tentant de se rapprocher à travers l'épreuve du deuil que par cette trouble histoire d'amour au delà de la mort. Du coup on assiste à du sous Sofia Coppola tendance Virgin Suicide avec voix off omniprésente, musique pop indépendante qui dégouline, images lumineuses et filtres oranges et états d'âme de jeunes qui trouvent que décidément c'est vraiment tès dur de tomber amoureux et que la vie est trop cruel quand on es mort. Le film est parfois d'une telle prétention à se regarder qu'il en devient juste insupportable d'autant plus qu'il ne parvient jamais à rendre un seul personnage un minimum touchant. Du coup on s'emmerde beaucoup, on soupire souvent, on sourit parfois au dépends du film et on se souvient du superbe Zombie honneymoon de David Gebroe qui lui avait le mérite d'aller au bout de son sujet bouleversant.

     

    Nous sommes la nuit – Wir sin die Nacht (2010) de Dennis Gansel 05/10

    nous sommes la nuit

     

    Les vampires sont des créatures très tendances depuis Twilight et même les allemands s'y mettent avec cette fois ci une version féministe des créatures de la nuit. Nous sommes la nuit raconte comment une jeune marginale paumée et voleuse devient vampire après qu'elle soit mordue par une femme pensant avoir trouvée en elle l'amour de son éternité. Car le film de Dennis Gansel , réalisateur de La vague, propose une vision assez novatrice des vampires dans laquelle les femmes auraient pris définitivement le pouvoir en se débarrassant de tous les mâles vampires du monde. Le problème c'est que lorsque l'on regarde la première très grosse moitié du film on est assez loin d'avoir envie d'adhérer à cet idéal féminisé du mythe qui consiste essentiellement à faire les boutiques la nuit, danser comme des dingues sur de la techno pourri, picoler et manger sans grossir, faire les dingues en marchant au plafond et conduire des grosses voitures très vite en rigolant très fort comme des folles. Si le film est le reflet à peine déformé des désirs superficielles d'une jeunesse en quête d'éternité on a également la sensation d'assister à un mélange étrange entre Twilight, Sex and the city et Charlie's angels. Les quatre femmes vampires sont très typées et super caricaturale avec la blonde pulpeuse autoritaire, la brune mystérieuse et intello puisque elle passe son temps à lire et une petite rousse totalement hystérique et insupportable. La dernière étant la jeune femme qui va devenir vampire et qui commence comme un clone de Lisbeth Salander dans Millenium avant d'affirmer sa féminité en prenant un coup de croc dans la jugulaire. De toutes les femmes vampires c'est de loin ce dernier personnage qui est le plus intéressant grâce sans doute à la belle performance et au charisme de l'actrice Karoline Herfurth. Il faudra donc attendre la dernière partie du film pour qu'enfin la superficialité de l'ensemble laisse place à des relations plus troubles entre les personnages et pour que Dennis Gansel abandonne la légèreté pour l'action et le drame. Si Nous sommes la nuit se perd encore dans quelques digression bien ridicule comme la visite à l'hospice d'une des vampires à sa fille le film trouve un rythme plus soutenu et réserve quelques très bonne séquence comme l'évasion de l'hôtel (même si on sent une grosse inspiration de Near dark) ou encore le duel final défiant les lois de l'apesanteur. Nous sommes la nuit est donc un film assez bancal, parfois insupportable dans son coté girly superficielle et plutôt bon dans l'action et les sentiments. Après les vampires pétasses c'est pas la panacée du genre mais c'est toujours mieux que les vampires végétariens qui jouent au base ball.

     

    Le fils à Jo de Philippe Guillard (2011) 05,5/10

    fils à jo

     

    Pour son premier film en tant que réalisateur Philippe Guillard, le journaliste, ancien rugbyman mais aussi scénariste (Camping 1 et 2, Disco, 3 zéro que du lourd) choisit de traiter sur le ton de la comédie nostalgique de sa passion pour le rugby et ses valeurs humaines. Le fils à Jo c'est donc l'histoire d'un gamin qui porte sur ses épaules le poids du glorieux passé d'une famille dont tous les hommes furent des gloires du rugby, un fardeau difficile à porter surtout quand on est pas très bon dans ce sport au grand désespoir d'un père pourtant prêt à tout assurer la continuité de la passion familiale. Aussi lorsque son fils n'est pas pris dans la sélection régionale et que le terrain familiale est vendu pour devenir une erre de stockage de l'usine local, Jo Canavaro (Gerard Lanvin) décide de tout reconstruire avec un nouveau terrain champêtre et une nouvelle équipe de rugby construite autour de son fils. Le fils à Jo est un film qui fleure bon le régionalisme, les valeurs virils de l'ovalie et un certain passéisme nostalgique de la tradition. Le film de Philippe Guillard est aussi plaisant que désagréable et cumule tout de même de nombreuses casseroles qui l'empêche d'avancer avec une vraie légèreté. Le scénario des plus prévisible est bourrè de clichés, de lieux communs et de facilités d'écriture bien naïve tant dans l'histoire racontée que dans les caractères pour le moins caricaturale des différents personnages. La mise en scène n'est guère plus inspirée et Philippe Guillard semble ressentir le besoin de surligner le moindre sentiment par l'utilisation d'une musique sirupeuse et se perd parfois dans des effets de style que visiblement il ne maitrise pas totalement. Fort heureusement Le fils à Jo n'est pas non plus une purge totale et l'on passe un bon moment notamment grâce aux dialogues souvent drôle et tout en verve de Guillard et aux acteurs avec en tête le formidable trio Gerard Lanvin, Olivier Marchal et Lionnel Astier. Je serais bien plus réservé sur la performance de Vincent Moscato qui en fait des caisses dans le registre du gentil benêt pot de colle et sur les personnages féminins totalement en retrait (En même temps c'est un film sur le rugby merde !). Le fils à Jo impose finalement sa note un poil au dessus de la moyenne pour l'évidente tendresse et la sincérité absolu de Guillard vis à vis de son histoire, de son film et surtout de ses personnages. Le fils à Jo reste un premier film certes bien maladroit et parfois agaçant de facilité mais dont la simplicité, la candeur, la droiture et la bonne foi finissent par emporter le morceau.

     

    Necromentia (2009) de Pearry Reginald Teo 03/10

    necromentia

     

    Sous une forte influence de Clive Barker le jeune réalisateur Pearry Reginald Teo, originaire de Singapour, livre un film film d'horreur à la fois glauque et esthétique dans lequel trois personnages en quête d'amour et de vengeance se perdent aux portes de l'enfer. Objectivement Necromentia n'a visiblement pas énormément de choses à raconter et perd donc son récit sous l'écran de fumée d'une construction éclatée pour tenter de masquer l'absence de véritables enjeux dramatiques. Pearry Reginald Teo se concentre alors sur une volonté évidente de créer une ambiance à la fois morbide, dérangeante et maladive ce qu'il parvient très occasionnellement à faire. On pense donc parfois à Silent hill pour ses personnages étranges et blafards, à Clive Barker pour ses créatures semblant sortir de Hellraiser ou des Tortured souls, à House of 1000 corpses pour certains aspects délirants comme cette figure de cochon obèse et rigolard ou encore à Saw pour la photographie verdâtre et le plaisir de la torture. Necromentia propose à l'écran quelques idées et séquences bien déviante comme un karaoké débile chanté par un démon avec un masque de cochon à un gamin handicapé sur une chansonnette ventant les mérites du suicide, une séance de torture assez dégueulasse dont on découvre finalement que c'est la victime qui paye pour être mutiler et une scène durant laquelle un homme joue à des jeux équivoques avec sa femme morte.... Seulement voilà il ne suffit pas de quelques séquences chocs pour sauver un film de l'ennuie lorsque celui ci n'a rien de vraiment solide à raconter. On se désintéresse donc très vite du destin des personnages et l'ennuie s'installe durablement comme un sentiment de coquille vide. L'enfer qui ressemble ici à un tunnel sans fin dans un sous sol d'usine poussiéreux semble alors bien triste, bien long et bien vide tout comme le film.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ...

     

     


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    Au sommaire cette semaine :

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      Dream home – Wai dor lei ah yut ho (2010) de Ho-cheung Pang 07,5/10

    dream home

     

    La crise immobilière ne touche pas que Paris et ses beaux quartiers et à Hong Kong également le prix du moindre petit mètre carré exige d'énormes sacrifices financiers. En partant de ce constat le réalisateur Ho-cheung Pang raconte l'histoire d'une jeune femme ambitieuse et prête à tout pour obtenir l'appartement dont elle rêve depuis qu'elle est toute gamine. Dream home sous ses aspects de film d'horreur versant allègrement dans un gore parfois outrancier mais toujours teinté d'humour noir propose une charge furieusement jouissive sur une société ultra-capitaliste, individualiste et matérialiste. Objectivement le concept de la jeune femme qui bute à tour de bras tout l'étage d'un immeuble pour faire baisser le prix du mètre carré n'est pas des plus réaliste mais symboliquement ce fait s'inscrit à merveille dans toute une mécanique suivant le cheminement intellectuelle de cette jeune femme depuis son enfance. Ho-cheung Pang livre d'ailleurs de très jolies flashbacks à la fois poétique et émouvant montrant comment un simple projet, un simple rêve d'enfance peut devenir une obsession dangereuse. Le désir de posséder, le besoin de reconnaissance par le matérialisme va pousser cette jeune femme à liquider sans le moindre remord celles et ceux qui peuvent représenter un obstacle à son objectif d'avoir. La grande force de Dream home est donc de dépeindre un monde en perdition dans lequel le désir d'avoir est plus grand que le besoin d'être, une déshumanisation dans laquelle l'objet de convoitise justifie la mise à mort symbolique ou réelle de l'autre. Intelligent dans le fond Dream home est également brillant dans sa forme Ho-cheung Pang livrant un très joli film magnifiquement servi par une photographie chaleureuse lors des flashbacks montrant les aspects les plus humains de cette jeune femme et plus froide et sèche lorsque la violence du personnage se déchaîne mettant en avant le monstre qu'elle est devenue. Dream home est aussi un film d'horreur généreux dans les nombreuses mise à mort qu'il propose et dans ses débordements tout en hémoglobine, le film offre de beaux moment de gore inspirés du giallo sans avoir trop recours aux effets numériques et de violence parfois froide et dérangeante. On notera toutefois avec satisfaction que Ho-cheung Pang garde constamment un léger recul humoristique sur les choses faisant de son film une fable noire bien plus jouissive que vraiment étouffante même si le film comporte des moments éprouvant comme le meurtre d'une femme enceinte. Dream home est donc une excellente surprise, Ho-cheung Pang signe un film jusque boutiste dans son optique de montrer comment notre société fabrique des monstres et totalement jouissif pour les amateurs de cinéma horrifique.

     

    Ni pour ni contre (Bien au contraire) (2003) de Cedric Klapish 04/10

    ni pour ni contre

     

    De son propre aveu Cedric Klapish souhaitait avec Ni pour ni contre casser son image de réalisateur sympa pour livre un film de gangsters dans la tradition des films noirs de Melville ou Corneau. Le résultat sans être catastrophique ne brisera pas l'image Klapish et ironie du sort finira par conforter le cliché puisque Ni pour ni contre est un petit film sympa et sans doute bien trop gentil. Le film raconte l'histoire de 4 amis et braqueurs qui décident d'un dernier gros coup afin de se mettre définitivement à l'abri du besoin. Pour ce dernier braquage les 4 décident d'utiliser comme complice une jeune femme qui les avait déjà suivi et filmé lors d'un coup précédent et qui depuis a pris goût à l'argent facile. Le concept des petits braqueurs qui tentent un dernier coup un poil trop grand pour eux n'est pas de toute première fraicheur et Cedric Klapish n'y apporte rien de vraiment nouveau et le seul concept un peu novateur avec cette fille filmant en direct les casses est abandonné en cours de route et ne sert finalement que de prétexte à la première rencontre entre ses quatre braqueurs et la jeune fille. Mais le plus gros soucis de Ni pour ni contre (Bien au contraire) est de proposer des personnages auxquels il est bien difficile de croire et donc d'adhérer totalement. Même si le personnage de Caty est très justement interprétée par Marie Gillain on a du mal à totalement comprendre les motivations de la jeune femme à devenir du jour au lendemain une braqueuse de bijouterie et une adepte du grand banditisme. Klapish caractérise le personnage en trois minutes chrono montrant simplement une jeune femme sans courrier, sans messages sur son téléphone, mal considérée à son boulot et qui gratte en désespoir de cause des tickets de loterie.... Ce qui reste un peu faible pour justifier son désir soudain de devenir Mesrine. Concernant les quatre amis et braqueurs le constat est un peu le même et l'on sent que Klapish aimerait jouer sur le registre des Affranchis tout en montrant des personnages finalement sympathiques et plutôt positifs. Du coup le film reste le cul entre deux chaises et ses personnages ne sont pas assez charismatiques pour être fascinants, pas assez violent pour être inquiétants et pas assez loosers pour être touchants. A force de ne pas vouloir prendre un parti pris plus radicale concernant ses personnages le film finit par empiler les scènes improbables et parfois à la limite du ridicule comme lorsque un mec qui demande l'heure dans la rue se fait tabasser par les 4 amis pour ben montrer leur violence, que le personnage interprété par Zinedine Soualem commence à danser genre Kamel Ouali pour montrer sa sensibilité artistique ou que la petite bande s'offre une virée pour s'amuser sur la côte afin de montrer combien dans le fond ils sont sympathiques. Dommage donc que l'histoire et les personnages soient tellement entre deux eaux (un peu à l'image du titre) car le film est plutôt d'une belle tenue graphique, le casting est très bon de Marie Gillain en passant par Zinedine Soualem, Vincent Elbaz et Simon Abkarian et le casse final est dans l'ensemble assez réussi. Dans un genre assez similaire il est préférable de redécouvrir le très touchant A la petite semaine de Sam Karman.

     

    Légion, L'armée des anges – Legion (2010) de Scott Charles Stewart 06/10

    ni pour ni contre

     

    On passe parfois à coté de certains films pour de des aprioris étranges, pour moi Legion ne sentait guère plus frais que la bouillie numérique d'action et d'effets spéciaux sur fond de morale prédigérée pour culs bénis. Finalement Légion, l'armée des anges est une bonne petite série B fantastique offrant suffisamment de bons moments pour passer une bonne soirée. Car faute d'un budget plus conséquent Scott Charles Stewart choisit de traiter de l'apocalypse à travers un petit groupe de résistants malgré eux paumés dans un fast food au milieu de nulle part et dont l'une des jeunes femmes porte l'enfant susceptible de sauver l'humanité. La très bonne nouvelle vient du fait que Légion installe un véritable climat fantastique et horrifique en filmant le siège de ce dernier refuge par des démons empruntant à la fois aux films de zombies et au western. On pense d'ailleurs parfois à Carpenter dans ce croisement entre le fantastique et une sorte d'imagerie héritée du mythique ouest américain. Mais plus encore que lors des attaques massive c'est dans quelques séquences d'attaques individuelles que Scott Charles Stewart offre de très bons moments de cinoche avec par exemple une petite vielle bien vénère qui court au plafond, un gamin blond teigneux et un marchand de glace interprété par l'immense Doug Jones se transformant soudain en araignée humaine. On retrouve aussi avec plaisir un casting solide avec Dennis Quaid, Charles S.Dutton (Alien 3), Paul Bettany (Da Vinci code) et Tyrese Gibson incarnant des personnages certes plutôt caricaturaux mais aussi assez attachants. Carré et agréable le film perd beaucoup pour moi lors dans son dénouement qui se recentre sur l'affrontement plus classique entre les deux anges façon super héros et laisse pour seuls survivants les personnages les plus fadasses du film. On pourra aussi regretter la symbolique très lourde du film entre le nom du rade « Paradise lost », les extraits de La vie est belle de Capra à la télévision, la femme enceinte sans père à ses cotés..... Légion est donc loin d'être parfait mais offre au cœur de son récit une bonne heure de fantastique pur jus tellement réjouissante qu'on pardonne toute les petites imperfections qui l'entoure.

     

    End of the line – Le terminus de l'horreur (2006) de Maurice Devereaux 06/10

    end of the line

     

    Après Slashers un premier film sympathique mais totalement bordélique et beaucoup trop amateur, le réalisateur canadien Maurice Devereaux revient avec un second film bien plus posé en matière de mise en scène et plus professionnel dans son traitement. Après avoir critiquer avec rage et humour la télé réalité Maurice Devereaux s'attaque cette fois ci au fanatisme religieux et à l'endoctrinement de masse avec cette histoire de fin du monde servant de prétexte à quelques illuminés pour trucider à l'arme blanche quelques âmes égarées dans les couloirs du métro. End of the line est un formidable petite film sans le moindre temps mort dans laquelle Maurice Devereaux trouve une belle respectabilité d'honnête et sincère réalisateur de série B. End of the line installe une belle ambiance anxiogène et offre de bons moments de tension et d'angoisse avec quelques jumps scare diaboliquement efficaces. Mais bien plus que dans l'effet choc c'est avec des figures et des images presque rassurantes que Devereaux installe les plus belles angoisses comme cet homme de dos sur un quai de métro, une vielle dame rassurante, des sourires forcés et des enfants perdus, le tout baignant dans une ambiance de fin du monde parfaitement rendu malgré l'économie de moyen. Et comme Maurice Devereaux aime aussi le bon gros gore qui tâche il nous livre quelque moments horrifiques très réussi avec décapitation, coup de hache en pleine tête, gosse assommé à coup de pied de biche et fœtus sanguinolent arraché du ventre de sa mère. Des effets spéciaux très réussi même si le début du film pouvait faire craindre le pire avec des effets numériques parfois bien foireux comme lors du suicide d'une jeune femme se jetant sous le métro. End of the line est une bonne grosse série B et l'on passera outre son esthétique parfois bancale et le jeu souvent approximatif des comédiens pour ne garder que le plaisir. Malin Maurice Devereaux termine son film sur une scène laissant place à de nombreuses interprétations avec l'apparition de démons laissant penser dans un premier temps que l'apocalypse a bel et bien lieue « justifiant » les exactions de la secte d'illuminés religieux. On pourra aussi noter que les démons sortent littéralement des corps sans vie des religieux libérant de ce fait leur véritable nature et démontrant que au nom d'une religion ou d'un endoctrinement quelconque les hommes de bonne foi se muent parfois en ce qu'ils sont censé combattre. Les hommes de bien sont parfois des démons sous des dehors avenant....

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued...

     

     


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