• _________________________________________________________________

    Cars 2

    De Brad Lewis et John Lasseter

    USA - 2011 - Animation / comédie en trombe

    Cars 2 de Brad Lewis et John Lasseter

     ________________________________________________________________

    Cinq ans après leurs premières aventures Flash McQueen et ses potes de Radiator spring sont donc de retour pour Cars 2. Un périple d'espionnage aux quatre coins du monde qui propulse la dépanneuse Martin en héros malgré lui pour un Pixar cuvée 2011 de très belle tenue. Mais si Cars 2 est objectivement un formidable blockbuster familiale d'une belle perfection technique, le film reste toutefois un poil décevant pour un film estampillé Pixar surtout après trois chef d'œuvres instantanés consécutif comme Wall-E, Toy story 3 et surtout Là haut.

    Cars 2 propulse donc nos héros à travers un voyage qui les transportera à travers le monde  du Japon à l'Angleterre en passant par la France et l'Italie. Alors que Flash concoure au titre de voiture la plus rapide du circuit mondial son ami Martin est embarqué bien malgré lui dans une histoire d'espionnage industriel autour d'un nouveau carburant bio. Une aventure qui va mettre à rude épreuve l'amitié entre le petit bolide rouge et la dépanneuse gaffeuse...

    Cars 2 de Brad Lewis et John Lesseter

     Cars 2 est un formidable divertissement qui rend un chaleureux hommage aux films d'espionnages des sixties et seventies avec bien évidemment en premier lieu les James Bond avec Sean Connery. Brad Lewis et John Lasseter conduisent à tombeau ouvert un pur blockbuster familiale bourré d'actions, de courses poursuites frénétiques et d'humour. Impossible de s'ennuyer et Cars 2 s'amuse avec délice des codes du film d'espionnage pour livrer une sorte de course poursuite discontinue de 105 minutes qui ravira encore une fois les plus petits tout en captivant les plus grands et les cinéphiles. On retrouve le doux parfum des cascades à la Rémy Julienne, les bagnoles sur-équipées de gadgets leur permettant de voler ou d'aller sous l'eau, les déguisements et les méchants avec monocle et accent allemand à couper au couteau. Plus étonnant Cars 2 propose tout de même dans un film d'animation estampillé Disney une scène de torture provocant la mort d'un personnage, certes ce ne sont que des voitures mais il faut une nouvelle fois saluer l'audace des studios Pixar à sans cesse bousculer les limites. Cars 2 en met donc plein la vue niveau action que ce soit à travers les courses de Flash ou à travers les pérégrinations explosives de Martin promu donc pour le plus grand plaisir des plus petits véritable héros et personnage principal du film. Le coté gaffeur, maladroit et lunaire de Martin assure l'essentiel de l'humour du film comme lors de la très amusante séquence des toilettes japonaise.

    Cars 2 de Brad Lewis et John Lesseter

     Niveau technique Pixar semble encore une fois se surpasser et encore je n'ai pas vu le film en 3D (A priori superbe) puisque j'accompagnais mon petit neveu de trois ans. Cars 2 nous fait donc voyager à travers le monde dans des décors absolument sublime et bourré de petits détails visuels comme la customisation des monuments avec des éléments de bagnole, le haut de la tour Eiffel devient une bougie de voiture, certaines vitres rondes ressemblent à des roues etc.... Un sens du détail qui fait encore une fois honneur à un boulot technique que l'on imagine monstrueux mais qui explose la rétine sans jamais s'étaler de manière gratuite. La technique restant comme toujours pour le studio à la lampe non pas une fin en soit mais un moyen de raconter des histoires et de rendre crédible des univers. On reste donc émerveiller comme un môme devant un japon aux multiples néons multicolores, une Italie chaleureuse et ensoleillée, un Paris de pur carte postal (Une constante des films ricains) et un Londres très classe and so british. Lumières, reflets, jeux d'ombres c'est un pur bonheur de voir des milliers de voitures différentes évoluer sous nos yeux avec un tel soucis de modélisation individuel. Et puis une nouvelle fois Pixar titille notre fibre nostalgique et nos plaisirs d'enfance en orchestrant avec de petites voitures la plus extraordinaire des grandes aventures.

    Cars 2 de Brad Lewis et John Lesseter

     La seule chose qui place ce Cars 2 un poil en dessous des derniers films du studio c'est incontestablement le manque d'émotion et l'aspect un poil désincarné d'une aventures qui gagne en spectacle et explosion tout ce qu'elle perd en profondeur. Certes le film comporte un très joli message sur l'amitié ( Ne touchez pas mes bosses !) mais on es bien loin de la nostalgie bouleversante de Toy Story 3, de la tendresse absolu de Là-haut ou de la poésie lunaire de  . Pas vraiment une sortie de route mais le sentiment d'un film peut être plus mécanique et humainement moins fort que les autres films du studio. Pas de quoi toutefois hurler déjà à la fin de Pixar comme le font certaines critiques qui confondent une bien légère déception et une trahison pure et simple. Cars 2 montre de toute manière qu'un Pixar « moyen » reste très au dessus de la majorité des films d'animation produit depuis ses dernières années.

    Cars 2 de Brad Lewis et John Lesseter

     Cars 2 reste donc un formidable divertissement à la fois spectaculaire, drôle et intelligent. Le dernier né des studios Pixar peut être considéré comme une très légère déception mais après plusieurs véritables merveille ce n'est finalement qu'un très très bon film, preuve que le studio à la lampe nous a tellement habitué à l'excellence qu'il nous a rendu trop exigeant.

     

    Ma note : 7,5/10

      

      


    votre commentaire
  •  

     

    La saison trois de la très bonne série Hero corp pourrait ne jamais voir le jour. Voilà un bien triste constat qui en dit long sur l'immobilisme, la rigidité et le manque d'audace de nos chaînes de télés française en matière de création. Hero corp n'est rien de moins que l'une des séries les plus drôles, les mieux écrites et les plus originale du paysage cathodique français depuis des lustres et pourtant elle pourrait tout simplement disparaître définitivement de nos écrans. 7 saisons de Plus belle la vie, 19 saisons de Navarro et Julie Lescault, 4 saisons de Cœur Océan alors bordel de merde pourquoi pas une troisième petite saison de Hero Corp ??

    J'invite donc tous les visiteurs de ce blog à aller signer la pétition qui se trouve ici: http://www.easy-petition.com/herocorp-saison3/. Faites tourner ce lien, poster le sur vos blogs respectifs, donnez à ce mouvement de soutien toute l'ampleur qu'il mérite. Il ne s'agit pas simplement de soutenir Hero Corp et Simon Astier mais de défendre la création et la perspective d'une contre culture pas seulement basé sur le diktat de la part de marché. Alors mes amis geeks, fans de super héros et amateurs d'humour absurde un seul mot d'ordre:  

    PINAAAAAAAAAAAAGE !!!!!!

    Sauvons nos super Héros

      

      

     


    2 commentaires
  •  

     

    Balada Triste   Balada triste est le dernier film en date du génial Alex de la Iglesia, réalisateur aux univers aussi multiples que complémentaires dont j'ai à ce jour aimé absolument tous les films(Simplement pas encore vu Meurtres à Oxford). A la fois film somme de ses œuvres précédente et projet le plus intime et personnel, Balada triste est incontestablement le plus beau, le plus intense , le plus fou et le plus triste des films de Alex de la Iglesia. A travers cette fable mettant aux prises deux clowns amoureux fou d'une même femme le réalisateur espagnol atomise les contradiction politiques de l'Espagne de Franco et livre un film sur la nostalgie brisée de ceux que l'on aura privé d'enfance.

     Blada triste raconte donc l'histoire de deux clowns travaillant dans un même cirque dans l'Espagne franquiste de 1973. D'un coté on trouve Sergio, un clown dévoué et populaire mais qui est aussi un homme violent, bouffi de haine, alcoolique et terriblement autoritaire. De l'autre on trouve Javier le clown triste, un homme timide, réservé qui porte la blessure d'un passé difficile puisque il est le fils d'un ancien clown victime de la guerre civil après avoir été enrôlé de force dans l'armée républicaine. Les deux hommes que tout oppose vont finalement se déchirer jusqu'à la folie pour l'amour de Natalia une jeune et magnifique acrobate...

    Balada Triste

     Balada triste est un film totalement fou et imprévisible, à tel point qu'il est bien difficile de clairement classifier le film et de le ranger dans une case. A la fois comédie, pamphlet politique, drame historique, conte philosophique, romance, film d'horreur, thriller et fable surréaliste le film de Alex de la Iglesia est un mélange de saveurs et de sensation décrivant de manière aussi bouillonnante que brouillonnante les contradictions d'une Espagne malade de son passé et du poids laissé par la dictature de Franco. C'est en tout cas grisant et très agréable de se retrouver devant un film qui vous embarque à ce point dans une ballade aussi imprévisible et dans laquelle il est absolument impossible de savoir ce que nous réserve la scène suivante. Il n'est pas rare au cours d'une même séquence de passer par des sensations multiples et contradictoires comme lorsque Sergio retrouve Javier et Natalia à la fête foraine; on est alors à la fois ému du dévouement de Javier, choqué par la violence de Sergio, amusé par l'humour noir de la séquence et crispé par la tension de l'instant. Balada triste est une sorte de manège complètement fou qui file à vive allure à travers des attractions disparates. Un univers chaotique mais totalement cohérent dans lequel Alex de la Iglesia semble rendre hommage à Jodorowski (La tentive de meurtre à grand coup de trompette), Browning (la parade du cirque avançant sous la pluie pour sauver Sergio), Hitchcock (Le final), James Whales (Sergio recousu tel Frankenstein) et Luis Bunuel (L'utilisation surréaliste de Javier comme chien de chasse).

    Balada Triste de Alex de la Iglesia

     Balada triste est surtout le portrait acide d'un pays rongé par son passé et hésitant encore (à l'image de Natalia) entre le conservatisme rigide, machiste et autoritaire hérité du Franquisme et la liberté d'une résistance qui finit par devenir un monstre de violence rongé par le passéisme d'un désir de vengeance. Les deux clowns du film incarne bien évidemment deux fortes tendances, deux courants de pensée se disputant de manière aveugle et symbolique les faveurs du pays. La grande force de Alex de la Iglesia est de ne jamais prendre parti et de refuser tout manichéisme en proposant des personnages complexes qu'il est impossible d'admirer ou détester d'un bloc. Si dans un premier temps le clown triste Javier est clairement montré comme le gentil alors que Sergio est le monstre, les tendances s'inverseront et le temps de quelques scènes on finira par se prendre d'affection pour la figure du monstre pathétique de Sergio alors que Javier provoquera l'aversion dans sa folie destructrice. Les deux clowns de ce pathétique cirque finiront physiquement par se transformer en monstres effrayants pour les enfants et rongé dans une quête obsessionnelle de prendre le pouvoir et de séduire Natalia au point de la mettre en danger. Rarement un cinéaste n'aura porter un regard aussi brut, métaphorique et dérisoire sur les tourments politique de son pays à l'image de cet instant ou Javier demande aux terroristes de l'ETA qui viennent d'opérer l'attentat sur Carrero Blanco (Un fait historique exact) dans quelle cirque ils travaillent. Alex de la Iglesia rêve sans doute de manière utopique à l'unité d'un pays apaisé dont les fantômes des guerres et des disputes passées ne sont plus que des clowns monstrueux, grotesques et pathétiques.

    Balada Triste de Alex de la Iglesia

     Balada triste est un très grand film malade servi par un formidable trio d'acteurs avec Carlos Aceres, Antonio De La Torre et la magnifique Carolina Bang. Le film bénéficie également de la présence de quelques complices et habitués du cinéma de Alex de la Iglesia avec Santiago Segura dans le rôle du père de Javier, Roque Banos qui signe une nouvelle fois une magnifique partition et Kiko de la Rica à la photographie qui travaille pour la troisième fois avec le réalisateur après Mes chers voisins et Crimes à Oxford et qui livre lui aussi un travail magnifique lors de scènes quasiment en noir et blanc. Balada triste est un film dont on ressort à la fois euphorique et lessivé, triste et amusé, mélancolique et galvanisé. Durant un peu moins de deux heures Alex de la Iglesia nous transporte ,générique compris, dans un tourbillon rempli de moments d'horreur graphique ou gothique, de folie furieuse et poétique , d'humour burlesque et grotesque, de tragédie et de larmes jusqu'à un final absolument bouleversant. Impossible d'oublier la puissance métaphorique de certains moments du film comme lorsque les deux clowns s'affrontent au milieu des crânes désespérément semblables des soldats de Franco et des soldats républicains. Difficile également de ne pas être touché par la beauté de certaines séquences comme celle du cinéma ou la danse entre Javier et Natalia dans la grotte avec en arrière plan un clown qui chante le titre éponyme du film.

    Balada Triste de Alex de la Iglesia

     Cette ballade est un magnifique voyage dans la mélancolie des blessures d'un pays ne réussissant pas à s'affranchir de son passé. Un voyage mené à la vitesse d'un bolide par un cinéaste décidément aussi génial et imprévisible que furieux. Balada triste est tout simplement à ce jour le plus grand film d'un des plus grand réalisateur de notre époque.

     

    Ma note : 09/10

      

      


    votre commentaire
  •  

    Au sommaire cette semaine :

    Saison 2011 Episode 27Saison 2011 Episode 27Saison 2011 Episode 27Saison 2011 Episode 27

     

    Blood on the highway (2008) de Barak Epstein et Blair Rowan 04/10

    blood on the highway

     

    Il suffit de jeter un rapide coup d'œil au making of du film présent sur le DVD pour comprendre que ce Blood on the highway respire la bonne humeur du petit film bricolé entre potes, d'ailleurs on retrouvera la plupart des techniciens comme figurants ou acteurs dans le film au détour de certaines scènes. Le film de Barak Epstein et Blair Rowan est objectivement d'une connerie assez affligeante, d'un amateurisme flagrant et d'une lourdeur aussi écrasante qu'un après midi de canicule en veste polaire, pourtant la bonne humeur finit par devenir communicative et parmi la multitude de gags gras comme une tartine de saindoux trempée dans un bol d'huile certains sont tellement crétins qu'ils finissent par être presque drôle. Blood on the highway raconte l'histoire de trois amis partis pour un festival de rock et qui se paument après que l'un d'eux ait lamentablement gerber sur la carte routière. Paumés et conseillés par un redneck douteux les trois amis se dirigent alors vers Fate, une ville abritant une communauté de vampires assoiffés de sang bien frais. Blood on the highway ressemble à une grosse pantalonnade qui carbure à l'humour gras du bide à base de pets, de gags qui visent le slip et d'effets gore rigolos. Le plus souvent on reste absolument consterner par la vulgarité bien crasse de gags qui tombent à plat et le crétinisme de situations à coté desquelles un Max Pécas passerait pour du Lubitsch. Mais voilà la folie est contagieuse et une fois installer dans le délire régressif on se surprend à sourire et parfois se bidonner devant une femme qui expulse des pieux en bois de son vagin, une femme nue demandant de l'aide avec une voix de travelo, un chasseur de vampires qui se fait arracher la moustache, un obsédé à micro pénis qui se ballade en slip, un type qui lechouille amoureusement le canon de son fusil ou un reneck justicier sur une tondeuse à gazon.... Pas de quoi toutefois faire un bon film mais juste un bon gros délire totalement bis qui colle aux doigts et qui titille le mauvais goût entre deux grosses gerbes de sang. C'est le genre de navet dont j'ai le mauvais gout de me délecter de l'avoir parmi mes DVD.

     

     

    Propriété interdite (2011) de Hélène Angel 04/10

    propriete interdite

     

    (Spoilers inside) Propriété interdite est un petit film que j'aurai vraiment voulu aimé tant la perspective d'un film fantastique d'ambiance basé sur les troubles mentaux de son héroïne me faisait méchamment envie. Raison supplémentaire d'y croire avec le soutien assez unanime de la presse y compris spécialisé laissant espérer le meilleur de la réalisatrice de Rencontre avec le dragon. Le film raconte l'histoire d'un couple, Claire et Benoît, qui vient s'installer pour un temps dans l'immense maison familiale de madame afin de la vendre après le suicide de son frère. Assez rapidement Claire ressent une présence très forte dans la maison alors que Benoît souhaite au plus vite se débarrasser de ce bien et en tirer un maximum de profit. Propriété interdite commence plutôt bien et Hélène Angel installe un climat fantastique, certes peu effrayant mais relativement tendu avec l'arsenal habituel d'effets de bruits et d'ombres inquiétants. C'est Valérie Bonneton qui incarne ce personnage de Claire avec beaucoup de justesse, l'actrice que l'on avait surtout l'habitude de voir dans des comédies est parfaite en femme fragile, névrosé, boulimique et en déséquilibre affectif. A ses cotés Charles Berling est plus en retrait et semble offrir une performance au minimum syndical. Propriété interdite part un peu en sucette lorsque le film choisit de bifurquer vers la fable social réduisant à néant tout le climat fantastique mis en place lors de la première partie. La présence dans la maison est assez vite clairement identifiée en la personne d'un sans papiers venant régulièrement chaparder dans la maison ce qui niveau fantastique n'est pas des plus excitant. A partir de cet instant le film devient une sorte de fable sociale à la Chabrol avec une jeune femme souhaitant aider et accueillir symboliquement l'étranger comme un frère et son mari refusant l'intrusion de l'autre chez lui. Pas totalement dénué d'intérêts cette seconde partie est surtout terriblement décevante au regard des promesses non tenues par l'univers du film. Propriété interdite est donc aucunement un film fantastique et il est sans doute préférable de le savoir pour tenter de l'apprécier à sa juste valeur afin de ne point être comme moi très franchement déçu.

     

    Halal police d'état (2011) de Rachid Dhibou 06/10

    halal police d'etat

     

    Avec Halal police d'état les deux zigotos Eric et Ramzy renouent avec l'esprit burlesque et débile de ce qui reste à ce jour leur meilleur film avec le Steack de Quentin Dupieu à savoir La tour Montparnasse infernale. Le film de Rachid Dhibou est une comédie policière racontant l'enquête de deux flics algériens envoyés en France afin d'aider la police locale sur une série de meurtres d'épiciers arabes du coté de Barbes. A la fois écrite et interprétée par les deux comiques Halal Police d'état est un film totalement vampirisé par le duo qui s'offre ici l'occasion d'étaler sur un peu plus d'une heure et demi leur humour si particulier. Autant dire que si vous êtes allergiques aux pitreries de Eric et Ramzy il est totalement inutile de regarder le film. Halal Police d'état est un festival presque ininterrompu de jeux de mots pourris, de blagues Carambar, de situations burlesques , de gags grotesques, de vannes foireuses et de folie mal contrôlée. Ce serait mentir de dire que tous les gags font mouche mais l'avalanche permanente de vannes et l'aspect tellement débile des personnages finissent par emporter le morceau et une fois bien calé dans le délire surréaliste de cette enquête on passe incontestablement un très bon moment. On pourra juste regretter que Eric et Ramzy fassent toujours un peu la même chose et que leur duo tourne finalement en rond en ne laissant ici aucune place aux personnages secondaires et très peu à l'intrigue. Quasiment présent à l'écran de la première à la dernière minute le duo a le mérite d'aller jusqu'au bout de son délire et de foncer tête baissée dans l'absurde le plus complet quitte à ne rien laisser exister autour d'eux. Halal police d'état sous sa bêtise clairement assumé s'amuse aussi des pires clichés raciste tout en parodiant les films policiers ricains de manière assez subtil, le film est aussi un hommage parodique à L'inspecteur Tahar une série télé algérienne totalement inconnu chez nous. C'est clairement très con, mais c'est aussi très drôle même si c'est effectivement très con...

     

    The clinic (2010) de James Rabbits 04/10

    the clinic

     

    The clinic, premier film de James Rabbits est un petit thriller horrifique qui nous vient directement d'Australie. Le film raconte le calvaire d'un couple parti passer les fêtes de fin d'année en famille mais dont l'arrêt dans un petit motel va totalement bouleverser leurs vies. En effet une nuit, alors que son mari est parti chercher à manger, la femme qui est enceinte disparaît pour se réveiller dans un immense bâtiment avec une étrange cicatrice sur le ventre. La jeune femme comprends alors que l'on vient de lui voler son enfant et avec 4 autres jeunes femmes dans la même situation elle entreprend alors de retrouver sa fille avant de s'enfuir de cet enfer. Dans un premier temps The clinic s'oriente vers le survival ultra basique mais fort heureusement le film bifurque ensuite vers le thriller médicale et surnaturel. Car si The clinic est bourré de défauts et d'incohérences qui plombent grandement sa crédibilité, le récit maintient en revanche l'attention avec une envie constante de savoir jusqu'où nous entraine cette histoire de vol de bébés quitte à être comme c'est le cas ici un poil déçu par les révélations finales et la résolution de l'intrigue. The clinic est donc un thriller plaisant à suivre même si l'on tique souvent devant ses femmes qui courent comme des lapins et se battent comme des brutes quelques heures seulement après une césarienne sauvage, ses enfants arrachés du ventre de leur mère dormant tranquille dans des berceaux sans assistance médicale ou devant les comportement parfois abscons de ces mêmes jeunes femmes prête à tout pour récupérer leurs enfants. L'intrigue parallèle avec le mari cherchant à retrouver sa femme n'est pas non plus vraiment passionnante donnant souvent au film le coté bancal d'une intrigue ne tenant pas totalement la route et bouffant un peu à tout les râteliers du slasher au survival. Il ne reste guère que le désir de comprendre la finalité de ces voleurs d'enfants pour maintenir l'attention du spectateur jusqu'à la fin du film, c'est peu mais bizarrement cela suffirait presque à faire de The clinic un sympathique et bon petit thriller.

     

     

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued .....

     


    votre commentaire
  •  

    derriere les mursJe ne sais pas si c'est pour soutenir la moindre petite tentative de cinéma de genre en France ou la simple perspective de voir Laeticia Casta en relief mais je me faisait un devoir d'aller au cinéma pour voir Derrière les murs, premier film français en 3D réalisé par Pascal Sid et Julien Lacombe et ceci en dépit de nombreuses critiques assez sévère y compris dans la presse spécialisée comme dans le dernier Mad Movies.

     Derrière les murs raconte l'histoire d'une jeune femme écrivain qui vient se réfugier dans une immense maison de campagne afin de retrouver l'inspiration après la mort de sa fille. Peu à peu la jeune femme est victime de terribles visions qui lui servent toutefois d'inspiration pour écrire. C'est alors qu'une jeune fille du village disparaît mystérieusement....

    derriere les murs

     

    Si Derrière les murs n'est objectivement pas une totale réussite ce n'est pas non plus la purge à laquelle de nombreuses critiques aimeraient nous faire croire comme malheureusement trop souvent dans le registre du cinéma de genre français Derrière les murs est juste un film moyen manquant franchement d'audace à totalement investir le genre. Car commençons par ce qui plombe le plus le film c'est à dire sa fin assez ridicule qui vient totalement désamorcer l'univers fantastique et surnaturel mis en place durant tout le film. Un peu comme pour Propriété interdite (Dont la critique viendra bientôt), Pascal Sid et Julien Lacombe semblent aborder le genre du bout des doigts pour finalement livrer un film fantastique qui se chercherait une pseudo respectabilité à ne pas l'être. On se demande parfois si les deux réalisateurs ne se sentent pas plus concernés par la reconstitution pittoresque de la campagne française d'après guerre que par l'univers purement fantastique du film. Du coup le film se perd souvent en digressions et sous intrigues sans le moindre intérêt oubliant visiblement le cœur même du sujet et les choses pour lesquels certains spectateurs comme moi auront payer leur place. Il est fort respectable après la vague de films horreur français bien gore et teigneuse de revenir vers un fantastique plus classique hérité de la Hammer et très inspiré par le cinéma de genre espagnol, encore faut il aller au bout des choses et totalement investir le genre.

    derriere les murs

     

     On pourra également regretter le manque flagrant d'audace d'une mise en scène que l'on hésitera à qualifier de classique ou paresseuse et qui utilise le relief et la 3d de la manière la plus anecdotique qui soit. Aucuns effets sortant, très peu de profondeur de champs et quelques contre plongée c'est vraiment très peu pour un film basant une bonne partie de son argumentaire publicitaire sur le fait que Derrière les murs soit le premier film français tourné en relief. On peut encore une fois se réjouir de voir un film posé n'utilisant pas la shackycam hystérique et le sur-découpage tout en soupirant devant l'impersonnalité d'une mise en scène digne d'un téléfilm. Niveau direction des acteurs Sid et Lacombe s'en sorte plutôt bien offrant à une Laeticia Casta des plus convaincante un très joli rôle, en revanche Jacques Bonnafé est lui franchement limite caricaturale dans son jeu et son accent du "Bondiou" de bon campagnard.

    derriere les murs

     

    Mais Derrière les murs possédé aussi deux ou trois jolies petites choses à défendre à commencer par une volonté d'ancrer le fantastique dans une culture et un « folklore » typiquement français tout en revenant vers l'univers d'un cinéma de genre basé sur les ambiances et les traumatismes des personnages plus que sur l'effet choc. Derrière les murs lorgne donc plus vers des films comme Les autres ou L'orphelinat, vers une ambiance d'horreur gothique plus que vers la surenchère d'effets à la Saw et Hostel, ce qui est déjà une qualité en soit. Et puis Pascal Sid et Julien Lacombe parviennent le temps de quelques scènes à créer un vrai climat de frisson et de peur à travers des moments, certes très classique dans leur mécanique, mais aussi très efficace dans la tension. La scène de la baignoire ou encore le moment ou Suzanne (Laeticia Casta) se réfugie sous les draps après avoir aperçu deux silhouettes de jeunes filles au pied de son lit sont de vrais jolis petits moments de fantastique. Laeticia Casta est aussi une jolie surprise offrant beaucoup d'épaisseur et de fragilité à ce personnage de femme traumatisée par la mort de sa fille.

    derriere les murs

     

    Derrière les murs est donc une demi satisfaction et une nouvelle fois le cinéma de genre français accouche d'un film bien loin des espoirs que l'on pouvait fonder sur le projet. Le film de Pascal Sid et Julien Lacombe n'a rien de déshonorant et rien de formidable; comme un énième coup dans le vide. On pourra donc une nouvelle fois descendre une tentative ratée de cinéma de genre ou se dire qu'un seul Derrière les murs est toujours plus respectable que cent comédies insipides et cinquante films d'auteurs exaspérant de nombrilisme.

     

    Ma note : 05/10

     

     


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires