•  

    ________________________________________________________

    Bubblegeek va continuer doucement à évoluer dans les prochains jours ou semaines (selon le courage). Tout d'abord un index des différents films et séries critiqués sur le blog est en cours de construction depuis plusieurs mois déjà. Il permettra de retrouver d'un clic une critique de film plus ancienne plutôt que de se farcir les nombreuses pages du blog à la recherche du saint graal même si je sais très bien que parcourir les pages de ce fabuleux blog reste un plaisir sans fin pour la majorité d'entre vous  .

    Les critiques plus anciennes devraient être remise doucement mais sûrement en page afin d'harmoniser le blog et de coller à son visuel actuel.

    Ensuite la rubrique semaine express va sans doute revenir dans une nouvelle formule allégée. Je vois et revois beaucoup plus de films que ceux qui se retrouvent finalement sous forme de critiques sur le blog.... On a tout simplement pas toujours le temps, le courage, ou simplement la matière pour rédiger une longue critique, ni même une moyenne. Les films de cette rubrique seront donc évoqués très brièvement avec la contrainte d'en faire le tour en quelques phrases. Les films de cette rubrique ne faisant pas vraiment l'objet d'une critique posée et construite ne se retrouveront pas par la suite dans l'index évoqué plus haut. Cette rubrique restera un simple tour d'horizon rapide des films vus dans la semaine.

    D'autres rubriques sont encore en gestation comme un retour sur mes bandes annonces préférées ou encore un coup d'œil sur les petites merveilles qui se cachent parfois dans les bonus d'un DVD. Enfin voilà, Bubblegeek va trouver doucement son rythme de croisière et continuer à évoluer. Ce petit message est aussi l'occasion pour moi de remercier les visiteurs de plus en plus nombreux de cet espace.

     

     


    votre commentaire
  •  _______________________________________________________________

    Bubblegek va avoir un petit frère avec un nouveau blog consacré à la musique. Cela faisait longtemps déjà que l'idée de partager mes souvenirs, mes découvertes et mes coups de cœur musicaux me trottait dans l'esprit comme une mélodie entêtante. Le blog BubbleZic va donc voir le jour et tout doucement se mettre en place pour trouver son rythme et son tempo. Bien évidemment Bubblegeek va continuer pour me permettre de partager encore et toujours ma passion. Je ne me prétendrais pas plus mélomane que je suis critique ici, mes gouts musicaux sont sans doute encore plus larges que mes gouts cinématographiques, mais ils sont dictés par une même ligne directrice qui est tout simplement le plaisir.

    _____________________________________________________________________

      


    2 commentaires
  •   ____________________________________________________________

    Et bien voilà les Oscars devraient servir de bouquet final à l'extraordinaire moisson de prix et distinctions récoltés par The artist à travers le monde. Le film de Michel Hazanavicius vient tout simplement de dépasser avec ces récents cinq Oscars ( Du jamais vu pour un film français) le total de cinquante récompenses internationales. Un marathon commencé il y-a presque un an avec le prix d'interprétation à Cannes et qui semble s'achever maintenant avec une consécration ultime et historique à Hollywood dans laquelle Michel Hazanavicius vole la vedette à Scorsese, Woody Allen et Terence Malick, Jean Dujardin relègue au second plan Brad Pitt, Gorges Clooney et Gary Oldman et Ludovic Bource passe devant John Williams et Howard Shore (Excusez du peu). Excessif diront sans doute les esprits chagrins mais tellement jouissif quelque part. Impossible de citer l'intégralité des récompenses et distinctions reçus par The artist qui à travers le monde (Merci l'universalité du cinéma muet) ou le film reçoit un même et unanime accueil. Cinq oscars, cinq Césars, un Goya, six Bafta, un prix à Cannes, 3 golden globes.... la moisson est juste fantastique et surtout méritée.

    Chapeau l'Artist

     Mais si je voulais revenir sur le triomphe de The artist ce n'est absolument pas par un excès soudain de chauvinisme triomphant mais bien plus pour célébrer la reconnaissance de l'audace, du talent, de l'originalité. Si seulement ce succès pouvait donner aux producteurs la certitude que l'audace est bien plus payante que le conformisme et la paresse alors peut être le cinéma français cesserait de nous débiter aux kilomètres des comédies insipides tournées comme des téléfilms et des drames psychologiques pour bobos dépressifs qui n'attire que douze spectateurs en salles. Peut être que The artist va ouvrir un chemin royal à des projets ambitieux et originaux, à des films pour lesquels les ambitions artistiques ne seront plus un luxe, à des projets laissant enfin pleinement s'exprimer la folie de nos réalisateurs les plus brillants. C'est pour toutes ces raisons que je voulais une nouvelle fois saluer The artist car finalement elle est plutôt belle la vie d'Artist.

    Chapeau l'Artist

    ______________________________________________________________

      


    votre commentaire
  •  

     ___________________________________________________________________________

    Après ce fut pour moi les années lycée et les longues soirées vidéos entre potes. Les vidéos clubs esquissaient déjà une très lente mutation; Nata vidéo avait désormais sa boutique et ses vitrines, les films à cinq francs n'existaient plus remplacés par deux catégories de prix avec toujours les nouveautés à 25 francs et les autres films à 20. Déjà on ne pouvait plus repartir chez soit avec le boitier et la jaquette, simplement avec le film dans une boite anonyme et toute moche; les rayonnages étaient alors remplis de boitiers vides pour éviter la fauche et de numéros sur des petites cartes qu'il fallait prendre pour aller chercher son film au comptoir comme à la sécu. Je discutais encore assez souvent avec le gérant du club qui me disait déjà un poil désabusé que les gens ne venaient plus louer des films mais pour prendre et voir avant tout le monde uniquement ce qui était nouveau. Du coup avec un brin de malice il collait souvent une étiquette nouveauté sur des films plus anciens qu'il aimait bien pour inciter les gens à les louer.

     Le bon plan avec les potes c'était surtout qu'on pouvait réunir notre thune pour louer deux ou trois films et se faire des soirées qui se déroulaient quasiment toujours de manière immuable autour de pizzas. On commençait toujours par un gros film qui nécessitait concentration, attention et réflexion puis on poursuivait avec un film d'horreur pour terminer devant des films bien plus légers qui étaient souvent des comédies que l'on regardait les paupières lourdes et un filet de bave au coin des lèvres. On terminait parfois à deux ou trois heures du matin la tête dans le rectum en étant incapable de donner un quelconque avis sur le dernier film avalé par le magnétoscope. C'était aussi et déjà le plaisir de faire découvrir des films aux potes (Evil dead's Virus), les avis divergents, les débats enflammés, les prises de tronches tout en gardant en point de mire l'essentiel, à savoir bouffer toujours et encore plus de bandes magnétiques entre amis. On était pas du genre à sortir en boîte pour écouter de la techno de merde sous des lumières stroboscopiques, on voulait juste nourrir nos yeux et nos oreilles d'émotions plus fortes. Ce fut aussi l'époque ou en se croyant soudainement réalisateurs on tentait de faire des petits court métrage avec le caméscope familiale... On tournait la nuit dans les rues désertes, on piquait les caddy de supermarché pour faire des travellings, on inventait des histoires improbables de tueurs sortant d'une télévision, de voyante meurtrière, de types qui s'entretuaient pour disposer d'un magnétoscope et tout ça pour le plus souvent n'aboutir à rien. Je crois que l'on a jamais terminé un seul film, on avait simplement pas suffisamment de moyens technique pour faire du montage, mixer de la musique.... Mais putain c'était des nuits de pure folie, on rêvait de cinéma des heures entières, on passait des nuits blanches à inventer des plans et à érire des histoires, à comprendre la mécanique d'un tournage, on faisait juste avec l'énergie avec les moyens du bord. Le plus beau film qu'on a finalement jamais réalisé ce sont les images des souvenirs qu'ils nous reste encore, à moi et mes amis, de cette bien belle époque.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

     Bizarrement je n'avais jamais trouver utile cette possibilité qu'offrait les magnétoscopes d'enregistrer, conserver et collectionner les films qui passaient à la télévision. Pour moi c'était absolument clair il fallait surtout regarder un maximum de films sans trop perdre de temps à toujours revoir les mêmes. Mais d'un autre coté je trouvais ça bien sympathique lorsque des potes pouvaient me prêter des films enregistrés sur Canal + surtout que je n'avais pas encore du tout accès à cette chaîne. Le virus de l'enregistrement commencera bien plus tard lorsque la chaîne cryptée arrivera finalement dans la maison. Et puis on commençait surtout à parler de piratage et de copies avec la chute des prix des magnétoscopes et là ce fût le déclic car la simple idée d'avoir les films du vidéo club à la maison me faisait sacrément envie. Encore fallait il avoir deux scopes, des cassettes vierges, le budget pour louer les films et passer sur cette sorte de légende urbaine qui disait qu'en branchant deux magnétoscopes ensembles on risquait via un système de sécurité de bloquer les deux machines avec les cassettes dedans. Je me souviens parfaitement de ma première opération copies, j'avais réussi à emprunter pour une semaine le magnétoscope d'un ami de mon frère le temps qu'il était en vacances et même sa télévision. Il faut dire que la seule façon de copier avec ce dont je disposais à l'époque était de mettre un magnétoscope en lecture alors que l'autre enregistrait directement les images qui passaient sur la télévision. Du coup il fallait laisser la télé allumée le temps de la copie pour un résultat finalement assez moyen. On devait être en 1987 ou 88, j'avais réservé 37°2 le matin et Les griffes de la nuit puis j'avais copié deux ou trois autres films dont Evil dead fatalement, car même après douze locations je n'avais pas gagner le droit de garder le film. La cinq et la six avaient débarquées sur nos télévision et je commençais alors à enregistrer Les accords du diable avec Sangria, Les nuls, quelques films et beaucoup de bandes annonces. J'achetais le magazine Télé vidéo jaquette, des jolis boitiers et tout doucement je devenais un collectionneur de plus en plus maniaque et passionné.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

     Les années 80 se terminaient alors laissant la place à l'ultime décennie du siècle. Mon bac en poche j'allais pointer au chômage (classique) pour finir par bosser à la mise en rayon d'une grande surface. Après direction l'usine mais peu importe ,je gagnais enfin de l'argent, je m'étais construit un univers de référents cinématographiques, j'avais une certaine idée de ce que serait ma culture et mon approche du cinéma, je savais surtout que j'avais maintenant ce besoin presque viscéral d'images, de sensation et d'évasion. Le cinéma et les films avaient bouffé mon adolescence les yeux rivés à un écran, ils m'avaient aussi construit en tant que personne, je ne regardais pas simplement des films je les vivait, je les absorbait et ils étaient comme autant d'expériences vécus. C'était désormais une évidence, il me fallait m'entourer de films, il fallait conserver comme autant de souvenirs tous les films que j'aimais tellement, comme des objets rassurants, comme autant de possibilités d'évasion à portée de main, comme autant d'émotions toujours à disposition. Il fallait construire une bulle hors du temps, hors du monde, une alternative à la réalité dans laquelle je pourrais pour l'éternité me laisser bercer par les rêves, les illusions et la magie du cinéma, pas simplement un monde pour vivre par procuration mais un univers pour vivre tout simplement. J'ai alors commencer à enregistrer et copier frénétiquement des dizaines, des centaines de films que je notais sur un répertoire..... Il fallait juste garder la légèreté et l'élasticité de la bulle pour ne pas se retrouver enfermé dans une passion trop dévorante qui deviendrait une prison. Fort heureusement même dans les quelques moments un peu plus dur de la vie comme la perte de proches et les déceptions amoureuses durant lesquels la tentation fut grande de totalement se perdre dans une alternative fantasmé du réel, j'avais mes plus fidèles amis et ma famille qui me faisaient toujours garder les pieds sur terre et comprendre que l'on pouvait vivre des choses magnifiques à chaque seconde de notre vie et qu'il était important de savoir en profiter aussi.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

     Pendant plus de dix ans j'ai alors enregistrer et acheter de manière compulsive des tonnes de films. J'étais maladivement exigeant, dangereusement maniaque et il m'arrivait de réenregister des dizaines de fois un même film pour toujours avoir une meilleur qualité de son ou d'image. Je ne supportais pas d'avoir un truc devant le film qui devait commencer au tout début de la cassette, il était impossible d'imaginer un logo sur l'image, une coupure de pub ou un générique de fin amputé. Je jouais de la touche pause pour les épisodes de Twin peaks ou X-files en espérant qu'elle tienne tout le temps de cette foutue publicité de merde, je vérifiais le moindre petit enregistrement . Pour combler le vide je complétais le temps restant derrière les films en enregistrant et en copiant des bandes annonces et des making of, j'inventais le concept des bonus sans le savoir. c'était pour moi une hérésie totale de mettre deux films sur une même cassette VHS, chacun devait avoir droit à son boitier et sa propre jaquette. Une autre passion dévorante et addictive était alors entrer dans ma vie avec les jeux vidéos et les soirées entre amis et amies sur Mario, Tetris, Megaman, Zelda et compagnie, Nintendo et Sega étaient devenu des alternatives aux soirées cinoche...... On pouvait même jouer à Dirty Harry en flinguant des canards avec un magnifique pistolet orange vif très viril. Comme le dit un intervenant du très bon documentaire Suck my geek « Je ne sais pas si ça coûte cher d'être un geek mais ça nous coûte tout ce que l'on a « .

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

    Après cette période j'ai la sensation que tout s'est emballé très vite à mesure que la technologie ne cessait de rendre obsolète ce que nous pensions être pourtant une petite révolution technique. Les consoles de jeux se succédaient à un rythme soutenu de la Nes à la Playstation en passant par la Megadrive et la super Nintendo. La plupart des petits vidéo clubs avaient totalement disparus, les gros boitiers ronds étaient devenus des petits carrés, les grandes enseignes de location avaient bouffer les petits indépendants, Canal + et les paraboles avaient rendus obsolète la richesse des vidéo clubs qui ne tournaient plus que sur la sortie des dernières nouveautés. On ne me demandait plus jamais si j'avais aimé le film lorsque je le retournais au guichet du magasin, car les vidéos clubs étaient devenus des boutiques comme tant d'autres, des enseignes commerciales dans lesquelles les gens derrière le comptoir étaient aussi passionnés par ce qu'ils vendait que les caissières d'hypermarchés par les boites de choucroute. Les chaines de télévision étaient de plus en plus nombreuse, les bouquets satellites arrivaient, le prix des films à la vente devenait raisonnable et surtout le DVD pointait déjà le bout de son nez annonçant doucement mais certainement la mort de la bande magnétique. La VHS était déjà H.S mais dans le coeur des nostalgiques de cette époque c'est certain qu'à jamais elle bande (magnétique) encore.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

     Et bien voilà, nous sommes au moment ou j'écris ces quelques lignes en novembre 2011, un soir d'automne assez propre à la mélancolie. Je regarde autour de moi, il me reste encore des centaines de cassettes vidéo mais doucement les DVD grignotent leur espace sur me étagères. J'ai des cartons plein de films enregistrés dont plus personne ne veux, j'ai encore des milliers d'heures d'émission, de séries, de bande annonces, de concert enfermées dans des boites. Par faute d'espace j'ai du me séparer de la plupart des VHS de films après les avoir racheter en DVD, je ne garde que celles qui ont une forte valeur sentimentale et qui sont porteurs de souvenirs allant bien au delà du film lui même. J'ai peut être autour de moi bien plus d'heures d'images que je ne pourrais jamais en revoir mais peu importe certains objets ont un pouvoir magique, une aura qui fait que le fait de simplement les regarder nous rend déjà heureux. Je regrettes souvent d'avoir bazardé mes vieilles consoles à cartouches et les nombreux navets magnifiques que j'avais acheté en VHS dans des solderies.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnètique Part 3, Fin de bande

     

     Si je regarde bien plus loin que ma bulle je vois des cinémas qui sont devenus des hangars froids comme des supermarché, les photos d'exploitations ont disparus et les films n'existent que le temps de leur couverture médiatique. Toute une nouvelle génération de consommateurs de cinéma gavent jusqu'à l'overdose des disques durs entiers de films qu'ils ne regarderont jamais, les chaines de télévision sont souvent des robinets discontinus à films, les vidéos clubs sont devenu des guichets automatiques à peine plus chaleureux que des distributeurs de billets... Nata vidéo a fermé ses portes depuis bien trop longtemps déjà, la VHS est morte et j'ai soudainement la sensation d'être déjà devenu un vieux con nostalgique. J'ai juste parfois envie de fermer les yeux et de me laisser bercer par le ronronnement d'une bonne vieille VHS tournant dans un magnétoscope, écouter le son si particulier de la cassette qui arrive en fin de bande et qui se rembobine de plus en plus vite pour revenir au tout début. J'aimerais alors pouvoir ouvrir les yeux et avoir fait comme cette foutue bande magnétique un retour vers le moment ou tout commence, appuyer sur la touche lecture et pouvoir refaire éternellement le chemin afin de retrouver l'époque ou les grands boitiers faisaient « clop » comme par magie quand on les ouvraient. Ce soir ma bulle est bien nostalgeek ....

    A mes amis, à ma mère, à mes frères et soeurs et à Nata video

     


    9 commentaires
  •  

    _______________________________________________________________________ 

    Un petit coup d'avance rapide et nous voilà vers 1984, j'avais alors droit à dix francs d'argent de poche par semaine (Et oui 1,50 euro !) plus quelques extras en cas de bons et loyaux services dans l'aide ménagère (Saloperie de vaisselle). En gros toutes les deux semaines j'avais les vingt cinq francs nécessaire pour louer un film et donc bénéficier des deux autres titres gratuit. Les trois premiers films que j'ai loués avec mon propre argent étaient Rencontres du troisième type de Spielberg comme film payant, Accroche toi j'arrive (une comédie policière avec Elliott Gould) et Bruce contre attaque avec un clone assez mal dégrossi de Bruce Lee. Comme mes frères continuaient de louer eux aussi des films de leur coté il n'était par rare de se retrouver avec six cassettes à regarder dans le week-end à la maison. Du coup on rendait bien trop souvent des films sans même les avoir vus. Mes choix ne se portaient pas particulièrement encore vers le fantastique et l'horreur mais plutôt vers les comédies, les films policiers, les films d'action et d'aventures et surtout j'apprenais doucement à aller vers des films un peu plus complexes que La toubib du régiment ou Comment se faire réformer. Je commençais à lire un peu les magazines de mes frangins comme vidéo7, ciné revue et première et peu à peu j'avais envie de voir des films plus dramatiques et plus adultes. Je découvrais alors des films comme La fureur du danger, Le convoi, Le ruffian, L'équipée du Cannonball, les films avec Belmondo mais aussi les comédies du Splendid, les films avec Jerry Lewis et quelques gros chocs dont je ne cernais pourtant peut être pas encore toute la portè comme Vol au dessus d'un nid de coucou, Coup de tête, Rocky ou Voyage au bout de l'enfer. En novembre 1984 arrivait Canal+ , une nouvelle chaine de télévision payante qui se singularisait par la diffusion de films que l'on pensait alors totalement réservés aux vidéos clubs y compris pornographiques. Le cout de l'abonnement, la nécessite d'utiliser un canal spécifique, le besoin d'une prise péritélévision cantonnait toutefois la chaîne à péage à quelques privilégiés sans entamer d'un pouce la suprématie écrasante de la location. Je me souviens juste que dans mon collège il y-avait un type qui a certainement du finir banquier, escroc ou trader qui proposait d'acheter à des prix exorbitant les films enregistrés sur Canal +. Il faut dire qu'avec un magnétoscope et Canal + tu pouvais assez vite devenir le roi du pétrole....

     

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour 

     

    Victime de son succès grandissant et d'un nombre de films de plus en plus important Nata vidéo déménage alors pour s'installer dans un appartement bien plus grand et spacieux, toujours sans vitrines ni publicité. La formule un film loué et deux gratuits disparaît laissant la place à un système de locations à différents tarifs allant de 25 francs pour les nouveautés à cinq pour les films les plus anciens. Mine de rien avec 25 francs on pouvait donc repartir avec cinq films plutôt que trois et là ce fut l'orgie totale de locations pendant plusieurs mois. Je n'avais plus de restriction parentale sauf sur les boulards et comme les films à cinq francs étaient souvent des films d'horreurs je louais simplement tout et absolument n'importe quoi. Il fallait juste négocier la disponibilité de la télé avec mes frères et sœurs pour avoir le temps de regarder les films que je louais. Par chance même si Nata vidéo ouvrait maintenant les samedis on pouvait garder les films à cinq francs plusieurs jours sans la moindre pénalité de retard. Tout en continuant à regarder plein d'autres films, à forger ma curiosité et mon sens critique j'ai commencer à louer et regarder quasiment l'intégralité du rayon fantastique et horreur du vidéo club. Impossible de citer ou même me souvenir de l'intégralité des films que j'ai dévoré à cette époque et même mon petit guide bleu ne réveille que de vagues souvenirs de films tels que Une si gentille petite fille, Les cloches du diable, Pyromaniac, La tour du diable, Panic, Murder clinic, Le pouvoir des plantes, Les cartes ne mentent jamais ou Cannibal man. C'était l'époque des belle jaquettes aux visuelles clinquants signé Melki et des nombreux éditeurs tels que Hollywood vidéo, Scherzo vidéo, Proserpine, Sunset vidéo, Super vidéo production, Embassy, South pacific vidéo, Delta vidéo, Thorn Emi, Polygram, RCV, Vista vidéo, Coktail vidéo et des dizaines d'autres distributeurs qui disparaitront presque tous au fil du temps. Je découvrais alors en regardant Vendradi 13, Carnage, Carrie, La nuit des masques, La colline a des yeux ou Le monstre est vivant, que j'adorais me faire peur et que j'aimais le coté fascination répulsion que procurait la violence et l'horreur.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour

     

     Les plus grands chocs de cette époque je les doit déjà à René château Vidéo et sa célèbre et mythique collection « des films que vous ne verrez jamais à la télévision ». Les cinq titres phares de cette collection étaient tout de même Maniac de William Lustig, Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, Zombies de Romero, Chair pour Frankenstein de Morrisey et Le fameux Crocodile de la mort de Hooper. Pourtant je crois qui si je ne devais retenir qu'un seul et unique monstrueux souvenir de cette époque de la VHS ce serait ma toute première vision de Massacre à la tronçonneuse. J'avais déjà vu de nombreux films d'horreur et du coup sur le registre « Même pô peur.. » j'ai commencer à regarder le film de Tobe Hopper seul un soir après 22heures et là il m'est presque impossible de décrire le choc tétanisant du film. La VHS était usé jusqu'à la corde renforçant l'aspect crasseux et maladif de l'image, les couleurs bavaient de manières bien dégueulasse, l'image était piqué, la bande vidéo sautait, le son avait parfois le hoquet mais putain je n'ai jamais vu le film de Tobe Hooper dans des conditions aussi immersives, intenses et absolument inoubliables. J'étais scotché dans mon fauteuil, presque incapable de bouger, j'en aurai presque fait dans mon froc, mais au fond de moi je savais que j'avais devant les yeux le cinéma qui me ferait pour toujours le plus triper. J'adorais cette magnifique sensation d'un film si fort qu'il avait un impact sur notre corps et notre physique. Avoir ce nœud dans le ventre, cette peur dans le bide, cette sensation d'inconfort, ce léger tremblement, cette fascination qui vous absorbe corps et âme vers l'écran c'était juste aussi terrifiant que jouissif. J'adorais alors reprendre cette phrase de Renaud un poil détournée pour en faire une sorte de profession de foi qui me convient encore totalement aujourd'hui  "Je veux que les films soient des caresses ou des coup de poing dans la gueule, peu importe a qui ils s'adressent faut que ça me remue dans mon fauteuil 

     

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour

     

    D'autres soirées d'inconfort et de terreur viendront ensuite avec L'exorciste, Montclare rendez vous de l'horreur (qui me ferait peut être bien rire si je le revoyais aujourd'hui), Maniac ou La nuit des morts vivants, mais rien de vraiment comparable avec l'autre choc horrifique de l'époque qui était le Suspiria de Dario Argento. J'avais loué le film une première fois mais la bande était vraiment trop pourri et le film ne cessait de passer de la couleur au noir et blanc. Contrairement à Massacre à la tronçonneuse les défauts techniques, cette fois ci, plombaient vraiment le film, du coup j'ai du rendre la VHS sans l'avoir vu. Plus tard je l'ai finalement reloué dans un autre vidéo club et là ce fut un nouveau choc monstrueux, bien moins viscéral que pour le film de Tobe Hooper mais j'ai tout de même commencer le film dans le noir pour terminer toutes lumières allumées. Le plus horrible c'était sans doute la musique des Goblins qui ne cessait de trotter dans ma tête des jours et des jours après avoir vu le film. Je me souviens aussi du distributeur Hollywood vidéo, pas spécialement pour les films mais surtout pour la ribambelle de bandes annonces de films d'horreur que l'on pouvait voir après dont celles de Sœurs de sang, La colline a des yeux, Rayon Laser, Contamination, Les tueurs de l'éclipse, Le couloir de la mort, Le venin de la peur, Terreur extra terrestre, Frissons et surtout celle totalement culte de La dernière maison sur la gauche avec cette voix caverneuse calée dans les burnes qui répète sans cesse que « Ce n'est que du cinéma...du cinéma.... du cinéma ». Je ne sais plus exactement c'était après quelle film, mais une bande annonce m'avait totalement alors totalement bluffé et effrayé, c'était un petit film à l'image étrange qui s'appelait Evil dead . Ce n'est finalement pas un film que j'ai découvert avec Evil dead mais un virus qu'il me fallait absolument transmettre à tout le monde, du coup le film de Sam Raimi  reste incontestablement le film que j'ai le plus louer durant cette période car il fallait que tous mes amis le voit. A cette magnifique époque je découvrais aussi les Mad Max, Soldat bleu, Les valseuses, Série noire, Midnight express, les monty python avec Sacré graal, Blade runner et Pink Floyd The wall qui est encore et toujours l'un de mes films culte.

     

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour

    Be kind remind : Souvenirs magnétiques Part 2 le retour

     

     Rien, pas même l'offre actuel en matière de DVD ne remplacera jamais ces premières années des vidéo clubs avec cette masse impressionnantes de titres disponibles d'un seul bloc, avec en plus une telle diversité de genre et de qualité soudainement mise sur un même plan. On imagine assez difficilement aujourd'hui ce que pouvait représenter cette véritable révolution magnétique qui fait que je pense encore aujourd'hui que les vidéos clubs restent les derniers temples officielles de la contre culture en France. D'un seul coup et quasiment du jour au lendemain on passait de la programmation pépère de trois chaînes de télévision pas vraiment adepte de l'audace à des milliers de films qui allaient des grands classiques de Chaplin aux western spaghettis en passant par les films de Kung fu, les films de monstres japonais, les films d'horreur, les comédies trash de John Waters, les giallo, les films de cannibales italiens.... Tout était disponible comme ça d'un seul coup et d'un seul bloc comme trois tonnes de cassettes et de sensation qui nous tombait soudainement sur le coin de la gueule. Et même si les les qualités techniques étaient souvent limites, que les films étaient souvent recadrés à la tronçonneuse, que les doublages des versions françaises étaient absolument honteux (C'était l'horreur sur les films asiatiques), on pouvait enfin découvrir tout un pan de cinéma dont bien peu de monde parlait à cette époque à part deux nouvelles revues qui sortaient en librairie et qui s'appelaient Starfix et Mad movies . Toute une génération de futurs geeks passaient alors souvent leurs nuits les yeux rivés sur un écran de télévision dans lequel il se passait enfin quelque chose. Des milliers de gens pour qui le simple « clop » de l'ouverture d'un boitier vidéo était une porte ouverte vers un autre monde.

     A suivre (...)

     


    2 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique