Toute l'équipe de Bubblegeek, c'est à dire moi même tout seul, souhaite aux innombrables lecteurs de ce blog de joyeuses fêtes de fin d'année pleine d'excès et de cadeaux ... Be happy under the christmas tree.

Le nom et la tronche de Leslie Nielsen resteront à jamais associés à la comédie parodique pour le meilleur comme pour le pire. Il faut dire que l'acteur était devenu une sorte d'icône du genre, une figure imposée, presque un label de qualité avant de se fourvoyer dans un petit peu tout et n'importe quoi. Le monde du cinéma est parfois bien sectaire et peu imaginatif et Leslie Nielsen en fera les frais en se retrouvant « obligé » de tourner éternellement sur le registre d'un seul et unique personnage.

 Pourtant l'acteur savait sans doute faire autre chose que servir de caution à des parodies de plus en plus mécaniques et de moins en moins drôle. L'acteur restera aussi pour les fans de cinéma de genre le commandant John Adams de Planète interdite et un des personnages de Creepshow. Mais Y-a t-il un pilote dans l'avion?, Police squad, Hamburger film sandwich vont révéler sa puissance comique et surtout le personnage culte de Frank Drebin. Ensuite viendront la fameuse série des Y-a t-il un flic qui vont faire de Leslie Nielsen une star tout en enfermant l'acteur dans une image de guignol aux yeux du public lui interdisant de ce fait l'accès à des rôles plus sérieux. L'acteur retournera alors pour un temps vers le théâtre mais reviendra encore et toujours au cinéma par le biais de la comédie . Leslie Nielsen va donc enchaîner les comédies parodiques ou semi-parodiques pendant vingt ans comme Dracula mort et heureux de l'être, Agent zéro zéro, Mr Maggo, Le détonateur, Scary movie 3 et 4 ou Super héros movie. Pourtant Leslie Nielsen n'aura jamais été aussi drôle que sous la direction du fabuleux trio Zucker, Abrahams, Zucker et sous les traits de Frank Drebin.

Même si sa filmographie ne plaide pas toujours en sa faveur, une vie entière à s'emmerder à essayer de nous faire rire mérite le plus simple et le plus sincère des hommages. RIP mister Nielsen, il est temps d'aller voir au paradis si il y-a un foutu pilote dans ce drôle d'avion.

Gros coup de sang ce matin en regardant le nombres de salles offertes pour la sortie française de Laisse moi entrer, le remake américain de Morse. Pas moins de 108 copies alors que le film original de Tomas Alfredson à l'époque de sa sortie devait se contenter de six malheureuses copies et ceci malgré son Grand prix et Prix de la critique à Gerardmer. La beauté de l'œuvre original semble donc bien moins respectables pour les distributeurs que la redites d'une copie plan pour plan (Le réalisateur du remake avouant lui même que l'original est parfait). Et merde ! Encore une fois des centaines de gens vont se précipiter vers un film en oubliant totalement que la version originale existe et que comme souvent elle est absolument sublime. C'est triste mais dans une logique purement commerciale c'est sans doute toujours mieux quand c'est américain...

 __________________________________________________________

Comment ne pas être triste lorsque le réalisateur d'un de vos films culte disparaît ? Alain Corneau est décédé à l'age de 67 ans et c'est au passage l'un des meilleurs réalisateur de polar à la française qui nous quitte. Pour moi Corneau restera à jamais le réalisateur du fabuleux Série noire, un film qui repose presque entièrement sur les épaules de Patrick Dewaere et son extraordinaire interprétation de Franck Poupart; "poupée" pour les intimes. Série noire faisait fort logiquement partie de mon Top 20 de l'époque DVDrama. En hommage voici quelques mots sur ce film que j'adore et son metteur en scène aujourd'hui disparu....

Alain Corneau offrait avec Série noire le plus grand rôle possible à l'un des plus grands acteurs. Présent dans quasiment tout les plans du film Patrick Dewaere est juste hallucinant et livre peut être l'une des plus fabuleuse performance d'acteur du cinéma français voir du cinéma tout court. Tout respire la médiocrité chez Franck Poupart, son boulot, sa femme, ses petites combines, son appartement alors comme un funambule en perte d'équilibre le personnage se réinvente sa propre vie, pratique le mensonge jusqu'à perdre pied et flirte avec la folie ou la schizophrénie juste pour sortir la tête du trou. C'est forcement un rôle casse gueule car le personnage cabotine, joue comme un môme complètement perdu dans le refus de la médiocrité de sa propre vie. Dewaere parfaitement dirigé par Corneau réussit l'exploit de ne jamais être ridicule car plus son personnage est excessif plus on comprends à quel point c'est le reflet d'un immense et profond désespoir. Rien ne marche dans la vie de ce type et quand il élabore un plan presque romantique consistant à libérer la jeune fille qu'il aime ( mais l'aime t-il vraiment ?) de sa tante qui la prostitue en lui piquant au passage son pognon pour se tirer au soleil la réalité dans toute sa grise médiocrité finira encore par le rattraper. Patrick Dewaere est juste immense, sublime, pathétique et touchant, drôle et bouleversant sous le regard tendre de Corneau; il est incroyable et c'est presque douloureux de voir à quel point il est Poupart dans chaque gestes, chaque regards, chaque mimiques du visages. Il y a dans le film une scène ou le personnage fonce la tête la première contre la portière de sa voiture , c'était sans doute un peu ça Deweare, foncer tête baissée dans un rôle a s'en fracasser la tête. Même si Série noire est un film sombre et pesant il est aussi parfois très drôle, un humour qui est souvent selon la formule "la politesse du désespoir". J'adore toutes les scènes entre Bernard Blier et Dewaere, c'est un véritable régal, et lors de leur dernier face à face quand Blier après s'être mangé deux ou trois monumentale baffes déclare "Je resterais bien rester, mais j'ai les joues qui chauffent" je pense toujours à Buffet froid de Bertrand Blier. Alain Corneau a signé avec ce film l'un des plus beau film noir du cinéma, car même si pour moi Série noire c'est à 80% Patrick Dewaere, les 20% restant ont l'élégance et la grâce d'être absolument parfait et intelligent. Les décors , la photo de Pierre William Glenn , les costumes tout est au diapason grisâtre du personnage.

Série noire est donc définitivement une perle sombre, mais l'avantage du noir quand il est aussi brillant c'est qu'il renvoie magnifiquement la lumière ....Ici c'est incontestablement celle d'un chef d'œuvre du genre et celle d'un putain d'acteur décidément parti trop tôt. Patrick Dewaere, Marie Trintignant, Bernard Blier et maintenant Alain Corneau Série noire est un film qui n'aura jamais aussi bien portè son magnifique et sombre titre.

 _____________________________________________________________

 Le réalisateur Satoshi Kon est décédé ce lundi à l'age de 46 ans des suites d'un cancer. En l'espace de quatre films seulement Satoshi Kon s'était imposé comme un réalisateur majeur du cinéma d'animation. Si il ne laisse que 4 longs métrages derrière lui et surtout cette amer tristesse de la perte d'un talent immense Satoshi Kon nous laisse surtout 4 grands films magnifiques à voir et revoir pour l'éternité....