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Saison 2011 Episode 08
Au sommaire cette semaine :
La ferme des albinos- Albino Farm (2009) de Joe Anderson et SeanMcEwen 02/10
Rien de bien nouveau sous les glauques horizons du survival comme le prouve de nouveau ce petit DTV shooté comme il se doit à la DV et qui enfile comme les perles les pires clichés du genre. On assiste donc à la traditionnelle virée d'une bande de jeunes dans un coin paumé des États Unis, à la crevaison de leur bagnole sur une route déserte, à l'épisode dans la station service crasseuse, au vieux type énigmatique qui met en garde les jeunes gens sur les légendes locales, à la bande de freaks dégénérés et au portable qui n'a plus de réseau. Bref un catalogue complet de choses déjà vu dix mille fois avec l'application du bon élève tentant de remplir systématiquement toutes les figures imposées du genre. Après à défaut d'être originale on peut toujours être efficace comme pouvaient l'être des films tels que Détour mortel ou Rovdyr, mais ce n'est malheureusement pas le cas avec Albino Farm. Le film bien trop prévisible et classique est également poussif dans sa mise en scène, plutôt avare en effets gore et jamais viscéral ou même inquiétant. On pourra juste sauver quelques rares moments de tension et une ou deux idées tordues, comme les deux jeunes qui se retrouvent cousus l'un à l'autre à même la chair comme des siamois ou une vielle dame donnant le sein à un bébé difforme. Presque rien à sauver donc sur les 90 minutes que dure cet étalage bien mou et trop appliqué du petit survival pour les nuls. Dommage car l'idée du village de rednecks difformes et handicapés était un point de départ plutôt amusant pour un film inquiétant et malsain.
Sous le signe du démon - C.C.A (2008) de Vadim Shmelev 02/10
Sous le signe du démon est un slasher russe dans lequel une bande de jeunes candidats d'une émission de télé réalité se retrouvent les victimes d'un tueur psychopathe dans un ancien camp de pionniers. Encore une fois pas grand chose à retenir de ce petit film qui préfère copier les codes des films américains plutôt que d'ancrer son histoire dans une culture plus locale. Les personnages sont donc les archétypes habituelles avec le timide à lunette, l'allumeuse, le gros dur, le mec gothique, la fille discrète.... Ensuite le film brasse à tour de bras des influences souvent mal digérés à Saw, Urban Legend, Kolobos, Detour mortel 2 ou Halloween résurrection avec une grosse voix donnant des ordres aux candidats en citant des contes à faire peur et des légendes urbaines. On assiste donc entre deux bâillements à la mort successive des différents personnages jusqu'au moment ou le film commence à multiplier les fausses pistes, les twists et les digressions au point d'en devenir absolument imbitable. Bien malin donc celui qui pourra expliquer la toute fin du film, et pour avoir un peu fouillé sur le net à la recherche d'explications, je peux affirmer que je suis loin d'être le seul à reste circonspect et dubitatif devant le film. Même le sous texte et le discours sur la télé réalité et ses règles basé sur l'élimination des autres est particulièrement mal exploité et ressemble du coup à un alibi intellectuelle facile pour adoucir la monstrueuse connerie de l'ensemble du film.
Le hérisson (2009) de Mona Achache 04,5/10
Le hérisson est le tout premier film de Mona Achache et l'adaptation d'un best seller inattendu de librairie intitulé La noblesse du hérisson. Cette fable philosophique et humaine raconte l'amitié improbable entre une petite fille de onze ans suicidaire par dépit de son entourage, un vieux japonais philosophe et élégant et une concierge d'apparence bourrue et solitaire mais amoureuse en secret de littérature et du cinéma d'Ozu. On retrouve dans le film un petit coté Le goût des autres avec cette même volonté de montrer la richesse des gens ordinaires et la pauvreté d'esprit de certaines personnes à priori plus respectables. On est donc dans un premier temps touché par ses personnages multiples comme cette gamine dont l'innocente candeur cache une intelligence redoutable et un regard d'adulte totalement désabusé sur la vie... Et puis tout doucement la lenteur bien sage et posé de la mise en scène, l'aspect littéraire et verbeux des dialogues, la glorification d'une culture respectable et limite élitiste, les décors froid à la limite de la théâtralité tout finit par se retourner contre la soit disant simplicité du récit et des sentiments. Les personnages pourtant interprété par de très bons comédiens avec Josiane Balasko, Togo Igawa et la très jeune Garance le Guillermic sont de moins en moins émouvant à mesure que la froideur du film prends le pas sur les rapports entre ses trois amis inattendus. Le film qui se voulait une sorte de fable contre les préjugés ne fait que rapprocher finalement des gens profondément semblables autour d'un même désir de culture. Parfois drôle, jamais vraiment émouvant, un peu vain à mon sens dans sa démonstration Le hérisson reste un petit film qui permet quelques jolis numéros de comédiens et comédiennes mais qui ne laisse pas vraiment sur la durée une très bonne impression.
No mercy (2010) de Hyoung-ju Kim 07,5/10
La Corée serait t-elle devenue la terre promise du thriller psychologique étouffant ? En tout cas après Old Boy, Memories of murders, The chaser et quelques autres perles du genre ce No Mercy de Hyoung-ju kim confirme la forme éclatante du pays pour livrer des thrillers souvent passionnants avec souvent en sous texte des histoires dramatiques tétanisantes. No mercy commence sur les bases d'une enquête assez classique avec la découverte d'un corps minutieusement mutilé. Le récit se corse un peu lorsque le meurtrier après avoir avoué son crime lance un ultimatum au médecin légiste responsable de l'enquête. En effet celui ci doit l'innocenter en trois jours en falsifiant les preuves sinon sa fille kidnapée subira le même sort que la première victime. No mercy tient sur plus de deux heures le spectateur en haleine à coups de rebondissements savamment dosé et d'une histoire qui doucement prend une tournure de plus en plus sombre et dramatique. La mise en scène carré et monstrueusement efficace de Hyoung-ju Kim réserve régulièrement de très gros moments de tensions dramatiques. Il faut saluer également la performance de Sol Kyung-Gu tout simplement extraordinaire de présence et d'émotion dans le rôle de ce médecin légiste prêt à tout pour sauver sa fille et dont le destin devrait en laisser plus d'un les larmes au yeux. Car incontestablement No mercy tire sa plus grande force de son final à la fois pervers jusqu'à l'absurde et nihiliste en diable, un unhappy end monstrueux dont il est vraiment difficile de se remettre une fois le film terminé. Concernant les défauts du film, il est bien difficile de trop en dire sans venir spoiler le film et donc léser le plaisir de futurs spectateurs. Je dirais juste que le film fait parfois énormément, voir un peu trop, penser à un autre grand thriller torturé et dramatique coréen sans toutefois en avoir la virtuosité de mise en scène et que les références à d'autres thrillers marquants sont bien trop nombreuse. Mais à défaut d'être vraiment originale, No mercy peut se targuer d'être une mécanique de thriller absolument infaillible et un drame particulièrement marquant. En tout cas il serait bien dommage de passer à coté de ce DTV mille fois plus respectable que la majorité des thrillers et polars sortis sur les grands écrans ses dernières années.
Voilà une semaine se termine,une autre va bientôt recommencer. To be continued....
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Commentaires
1geoufDimanche 27 Février 2011 à 23:18Quelle bien triste semaine ! De mon côté, le weekend a été excellent, avec 8 bons (voire très bons pour certains) films d'horreur. Et pas forcément ceux auxquels je m'attendais. Je vais essayer de pondre un petit bilan de tout ça demain soir.Répondre2FreddyKLundi 28 Février 2011 à 06:41No mercy sauve largement une semaine effectivement très médiocre.... Si tu ne l'a pas encore vu, je te le conseille vivement
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