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     A l'affiche cette semaine :

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    __________ La rafle de Roselyne Bosch - 2010 _________________________________________________________

    Saison 2010 Episode 08   Il est toujours très difficile de critiquer de manière totalement objective et purement cinématographique des films comme La rafle, difficile car la réalité dramatique des faits historiques dépasse toujours la futilité d'un jugement critique et que le premier mérite de ce genre de film est toujours de simplement exister. La rafle  raconte donc une des pages les plus sombre et lamentable de notre histoire de France lorsque le gouvernement de Vichy offrit aux Allemands 13 000 juifs à la déportation et donc à la mort.

    Le film de Roselyne Bosch raconte donc cet événement particulièrement dramatique à travers les destins croisés de divers personnes ayant toutes réellement exister en tant qu'acteurs de cette triste épisode historique. La rafle est sans doute un film bourré de nombreux défauts et maladresses mais il est très difficile de rester de marbre devant la mécanique des faits et devant l'émotion qui se dégage de cette reconstitution historique. Le film de Roselyne Bosch possède aussi d'indéniable qualité comme de montrer les faits sans tomber dans une forme de manichéisme absolu, le film nous interroge même souvent sur ce que nous aurions fait ou non si nous avions été des acteurs directs de cette horreur. La rafle montre autant des fonctionnaires zélés appliquant avec délectation des ordres que des hommes obéissant simplement à une hiérarchie et pris dans la tourmente d'événements dont ils ne mesurent pas la portée. La rafle apporte aussi des vérités parfois oubliées de l'histoire comme cette enquête des renseignements généraux qui informait le gouvernement de Vichy que les français n'étaient pas antisémite au point d'accepter l'idée d'une déportation ou les 10 000 juifs qui furent sauvés et cachés par les parisiens lors de la rafle du 16 juillet 1942. Il faut le reconnaître le plus grand mérite de La rafle reste l'éclairage historique qu'il porte sur ce triste été 42 et le courage de poser enfin un regard artistique, documenté et humain sur cette dramatique histoire.

    Après il est vrai la mise en images de Roselyne Bosch manque sans doute de puissance, les passages montrant Hitler ne sont pas des plus indispensable, le refus de montrer l'aboutissement dramatique et final de cette rafle est une option tout à fait discutable, le pseudo happy-end qui vient conclure le film est pour le moins étrange, certains jeunes acteurs manquent souvent de présence dramatique, le Paris décrit par le film ressemble à un décor cliché de film américain.... Encore une fois le film est bourré de mille défauts mais pourtant l'émotion l'emporte très souvent sur les réserves et difficile d'oublier par exemple le personnage de Melanie Laurent en infirmière (Parfaite comme d'hab) découvrant le vélodrome d'hiver rempli à craquer de juifs parqués comme des animaux, impossible d'oublier aussi ce jeune gamin courant vers les camions qui l'emporteront pourtant vers les trains pour Auschwitz sur le seul espoir de retrouver enfin ses parents.

    Incontestablement La rafle ne possède jamais la puissance d'un film comme La liste de Schindler mais le film a encore une fois le mérite d'être là, d'exister et de donner à voir ce que beaucoup préféreraient oublier, on appelle ça un devoir de mémoire.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 06/10 __________

     

    ________ Blanc comme neige de Christophe Blanc - 2010 ___________________________________________

     Saison 2010 Episode 08  Blanc comme neige est un petit thriller franco belge qui raconte l'histoire de Maxime un gérant de concession de voitures de luxe dont l'existence bascule brusquement lorsque son associé est assassiné par une bande de truands finlandais. Cette bande de malfrats reporte alors la dette de cet associé sur Maxime lequel fait appel à ses deux frères magouilleurs pour le sortir de cette mauvaise passe. Fatalement tout va assez vite partir en couille et Simon va se retrouver alors directement menacé lui et sa famille.

    Blanc comme neige est donc une belle tentative de film noir et de thriller mais le film souffre malheureusement d'un trop grand manque de cohérence dans l'enchaînement scénaristique de ses événements qui fait que la mécanique du film semble trop souvent poussive et artificielle. On suit donc sans réel déplaisir le fil de cette histoire tout en s'interrogeant très souvent sur les comportements parfois assez improbables des différents protagonistes comme leur refus systématique d'impliquer la police dans une histoire qui pourtant les dépasse de très loin. Du coup le suspens comme le dénouement qui se situe en Finlande deviennent aussi bancal que gratuit tant les incohérences ne sont pas rattrapées par l'engrenage des situations. Pourtant le film reste suffisamment agréable et finalement on suit avec un certain plaisir cette histoire de types ordinaires pris dans une spirale dangereuse. L'intérêt pour le film tient pour beaucoup à ses comédiens François Cluzet, Olivier Gourmet et Jonathan Zaccaï qui donnent au film de Christophe Blanc une belle intensité notamment sur les rapports conflictuels et fraternels entre les trois frangins. On pourra être en revanche beaucoup plus sceptique sur la performance de Louise Bourgoin que j'ai personnellement trouvé très mauvaise dans un registre dramatique.

    Blanc comme neige reste un bon petit thriller plutôt bien foutu en matière de réalisation mais trop lourdement plombé par ses nombreuses incohérences et la mécanique grippé de ses rouages scénaristiques.

    ________________________________________________________________________________ Ma note 04/10 ___________

     

    _________ Shutter island de Martin Scorsese - 2010 __________________________________________________

    Saison 2010 Episode 08   Il est presque impossible de critiquer le nouveau film de Scorsessans en évoquer le twist final qui apporte au film une vraie cohérence et une nouvelle grille de lecture qui pourrait bien transformer de nombreux défauts du film en qualités. Du coup Shutter island fait parti de ses films que l'on a très envie de revoir au plus vite afin d'en sonder la complexité des différents éléments.

    Je dois reconnaître pourtant que Shutter island reste une relative déception tant le film est assez loin de correspondre à ce que j'espérais au départ en tant que spectateur (enfin une déception à 08/10 quand même). Shutter island raconte donc l'enquête du marshal Teddy Daniels qui se rend avec son nouveau coéquipier sur une île rocailleuse qui abrite un immense hôpital psychiatrique aux allures de prison regroupant les plus dangereux criminels des Etats Unis. C'est dans cet hôpital qu'une patiente à mystérieusement disparue de sa cellule pourtant fermée de l'intérieur. Avec Shutter island je m'attendais vraiment à un pur thriller tendu et nerveux dans un univers perturbant proche de l'horreur gothique et de la folie. Il n'en est rien et cette enquête manque finalement souvent de puissance et de tension ce qui fait que je ne me suis jamais vraiment senti impliquer et happer par le suspens. On comprends pourtant assez vite que Martin Scorsese utile le cadre de cette hôpital psychiatrique pour sonder les mécanismes mentaux et labyrinthiques de son personnage principal lequel est profondément marqué par des événements traumatisants antérieurs dont le découverte alors qu'il était soldat des camps de concentration nazi.

    A mesure que le film avance Martin Scorsese joue de plus en plus avec la réalité et la perception mentale que l'on peux s'en faire orchestrant avec brio des séquences de plus en plus étranges et parfois même incohérentes. Shutter island ne prendra vraiment sa dimension qu'à la lecture de son twist final qui pourtant divisera les spectateurs qui lui donneront selon leurs visions du film divers niveaux de lecture. Il suffisait de tendre l'oreille à la sortie de la salle pour entendre divers explications sur le film sur le registre du « Non mais c'est toi qui n'a rien compris.. » . Shutter island est un brillant exercice de style servi par une mise en scène formidable et des acteurs parfaits entre DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingley et l'imposant Max Von Sydow mais il lui manque pourtant un petit je ne sais quoi qui ressemble à une tension dramatique et surtout plus clairement horrifique.

    Shutter island reste au bout du compte un très bon film qui pourrait bien devenir un pur chef d'œuvre après une seconde voir une troisième vision.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 08/10 __________

     

    _________ Lucky Luke de James Huth - 2009 _________________________________________________________

    Saison 2010 Episode 08    Lucky Luke est l'archétype du film que l'on regarde par simple curiosité et dont on attends strictement mais alors strictement rien. Il faut dire que l'association James Huth et Jean Dujardin était loin d'être un gage de qualité vu le précédent film ayant associé au générique les deux hommes (Brice de Nice). Lucky Luke possédait d'autres facteurs rédibitoires comme le naufrage du film Les daltons en 2003 et la présence de Michael Youn dans sa distribution. Et pourtant les film est loin d'être cette purge tant décrié et ce Lucky Luke signé James Huth possède finalement de solides atouts dans sa manche pour en faire un sympathique divertissement à défaut d'en faire un grand film.

    Je ne sais pas si j'étais d'une humeur légère et généreuse ou si c'est le fait que je n'attendais strictement rien du film mais je dois avouer avoir passé un moment plutôt agréable dans cet univers entre comédie, cartoon et mythologie du western. Le premier atout du film reste incontestablement la mise en scène de James Huth qui s'amuse à la fois des codes du western à la Sergio Leone, de la mythologie de l'ouest américain et du décalage cartoonesque de l'esprit BD. On retrouve donc avec plaisir le James Huth de Sérial lover qui multiplie les trouvailles visuelles pour venir dynamiser son récit afin de lui donner un rythme d'enfer tout en prenant le temps de donner par l'image une vraie puissance iconique à son héros. Peu importe que l'on y adhère ou non ce Lucky Luke possède une vraie cohérence visuelle dignement hérité de l'esprit de la BD avec ses couleurs vives et son univers de western décalé et un soin de mise en scène, de cadrage et d'images qui font plaisir à voir. Un travail visuel souvent pertinent qui joue ouvertement avec les codes du genre et qui se permet de belles idées graphiques comme le repère de Pat Poker à Las Vegas qui semble sortir directement de l'univers onirique et fantastique d'un épisode de Wild wild west. Ce mélange d'influences visuelles fait directement écho aux choix d'écriture du film qui encore une fois brasse des éléments de pur western (vengeance, duel, rédemption) avec des éléments provenant de l'univers de Morris et Goscinny et d'autres issus d'un humour plus absurde et ouvertement crétin qui viennent pour beaucoup de la présence de Dujardin à l'écriture. Les puristes de la bande dessiné crieront sans doute au scandale mais le film propose de montrer la jeunesse de Luke à travers le meurtre de ses parents, un choix casse gueule mais qui donne au personnage un léger plus mythologique.

    Jean Dujardin incarne un Lucky Luke des plus convaincant l'acteur usant à merveille comme dans OSS 117 de son charme,sa présence et son charisme. Luky Luke existe donc bel et bien à l'écran James Huth ayant réussis l'exploit de montrer un Luke semblable à celui de la BD tout en lui donnant une dimension assez réaliste à l'image de son mythique costume retranscrit à l'écran de manière référente mais réaliste. Le reste du casting est plutôt bon avec un Daniel Prevost en Pat Poker, une Sylvie Testud excellente en Calimity James recherchant sa féminité tout en jurant comme un charretier et même Michael Youn s'en sort plutôt bien en incarnant comme un sale gosse capricieux Billy The kid. Melvil Poupaud qui en fait des caisses et Alexandra Lamy transparente reste des choix bien plus plus discutables. Le gros soucis de Lucky Luke reste son humour qui ne fait mouche qu'une fois sur cinq, pourtant James Huth utilise une multitude de registre entre humour parodique, jeux de mots, comique de situation, humour burlesque et absurde, gags visuelles mais il faut reconnaître que souvent la farce tombe un peu à plat. Pourtant l'ensemble sans être hilarant prête souvent à sourire et surtout James Huth réhabilite le gag de second plan cher aux Zucker, Abrahams, Zucker ce qui moi me ravit vraiment au plus haut point.

    Voilà, des amis fans de la BD qui ont regardés le film avec moi ont trouvés ce Lucky Luke lamentable et consternant de nullité, mais chacun pourra à loisir se faire sa propre opinion puisque le film sort maintenant en DVD. Une chose est certaine c'est toujours mieux que Les daltons et le Lucky Luke avec Terence Hill.

    _____________________________________________________________________________ Ma note 06,5/10 __________

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va recommencer. To be continued .....

     

     

     


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    Daybreakers

    de Peter et Michael Spierig

    USA - 2010 - ScFiction - Fantastique - Horreur

    DAYBREAKERS des frères Spierig

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    Enfin un petit peu de sang neuf du coté des vampires! Car avec Daybreakers les frères Spierig proposent un univers aussi original que totalement novateur en proposant enfin une nouvelle manière d'aborder et de raconter une histoire traitant des créatures de la nuit sans pour autant en dénaturer la mythologie.

    Daybreakers prend donc pour cadre l'année 2019, une époque à laquelle les vampires ont pris le contrôle total et absolu de la planète. Les humains minoritaires ne sont plus désormais qu'un vague bétail traqué et cultivé uniquement afin de pouvoir nourrir la population de sang frais. Pourtant les réserves de sang commencent à baisser entrainant des mutations inqiètantes chez les vampires dès lors qu'ils ne peuvent plus se nourrir correctement. Ils deviennent alors des dégénérés extrêmement dangereux ressemblant à d'immenses chauve souris en laissant alors derrière eux toute trace même minime d'humanité. Du coup le gouvernement travaille sans relâche à un substitut qui pourrait bien assurer aux vampires comme aux humains un semblant d'avenir sur terre. C'est Edward Dolton (Ethan Hawke) qui travaille à ce sang de synthèse lorsque soudain il va se retrouver confronter à l'espoir d'une guérison et d'un vaccin.

    daybreakers
     

    Pour commencer il faut saluer la formidable cohérence de l'univers mis en place par Michael et Peter Spierig qui malgré le budget réduit de leur film multiplie les petits détails qui donnent à la fois épaisseur et crédibilité à leur vision du futur. Car Daybreakers est autant un véritable film de vampires qu'une œuvre de science fiction et d'anticipation proposant un univers des plus tangibles. Entre les couloirs souterrains permettant de circuler en ville, les voitures conduite de jour à l'aide de caméra, le couvre feu annonçant l'arrivée du jour, les bouteilles de sang que l'on déguste comme des grands crus de vin et les forêts ravagés par les flammes à cause de la vampirisation des animaux diurnes ont sent que les Frères ont posé les bases d'un univers particulièrement riche et surtout foutrement crédible. Le film pose aussi de façon ludique mais toujours pertinente des questions très actuelles sur notre propre monde notamment sur la fin des ressources énergétiques, sur les émeutes de la faim, sur des intérêts financiers dominant tout aspect social et humain ou encore sur le traitement des indésirables dans une société qui sont ici enchaînés et brulés vifs. Daybreakers montre aussi comment des laissez pour compte d'une société peuvent devenir violent et perdre des notions même d'humanité lorsqu'ils sont poussés par simplement des instincts de survie. Incontestablement Daybrealkers possède la puissance et l'intelligence des meilleurs films séries B, de ceux qui sous leurs oripeaux de petite histoire traitent symboliquement des grands enjeux du monde, on est donc pas très loin du meilleur de Romero ou de John Carpenter.


    daybreakers 

    En plus de tout ceci Daybreakers est aussi une formidable série B ultra jouissive bourré de très bons petits moments de cinéma de genre comme l'attaque du dégénéré dans le salon de Ethan Hawke, une poursuite en voiture presque à l'aveugle et un final aux allures d'apocalypse nihiliste et sanguinolent montrant une solution pour le moins expéditive de la propagation de l'antidote. Car le film des frères Spierig est aussi joyeusement gore avec des corps qui explosent dans des grosses gerbes de sang et des vampires qui se comportent souvent comme des hordes de zombies affamés dévorants et déchiquetant totalement leurs victimes.

    daybreakers
     

    On pourra toujours reprocher au film des deux frangins son manque d'originalité et sa tendance à venir bouffer un peu à tous les râteliers entre l'élevage des humains sortant de Matrix, l'arsenal des humains provenant directement de Blade, l'univers froid et bleuté qui fait penser à Bienvenu à Gattaca ou Minority report. On pourra trouver de nombreuses autres références intentionnelles ou non comme le personnage d'Elvis qui évoque fortement James Woods dans Vampires de Carpenter, les rayons de lumière après les impacts de balles dans la voiture ont un sentiment de déjà vu depuis Near dark de Bigelow et l'aspect fable sociale ressemble beaucoup à du Romero. Mais le plus important reste que Daybreakers possède aussi une vraie cohérence interne qui fait que jamais le film des frères Spierig ne ressemble à une pâle série de photocopies de films déjà existants.


     daybreakers

    Même si le film s'ouvre sur une hallucinante scène de suicide d'une gamine il faut noter que ce qui manque sans doute le plus à Daybreakers est une vraie dimension dramatique pour vraiment s'imposer comme un chef d'œuvre du genre car il faut reconnaître que aucune des relations décrites dans le film ne possède une vraie épaisseur que ce soit entre Edward (Ethan Hawke) et son frère et encore moins la love story poussive entre Edward et Audrey (transparente Claudia Karvan) . Seule la relation trouble entre Charles Bromley (Sam Neill) et sa fille possède une certaine consistance à l'écran mais il faut reconnaître que dans l'ensemble ce sont les différents personnages du film dans sa globalité qui souffrent d'un manque cruel de densité et mis à part Willem Dafoe en Elvis l'ensemble du casting de Daybreakers n'a pas finalement grand chose à défendre avec ses personnages.

     daybreakers

    Daybreakers reste néanmoins une très très bonne surprise et une série B aussi intelligente que jouissive. Après un Undead plutôt sympatoche mais assez vite périssable les frères Spierig semblent être vraiment passés à la vitesse supérieure avec cet excellent petit film de vampires, vivement le prochain !

     Ma note : 08/10

     

     

     


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     A l'affiche cette semaine :

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    ___________ Micmacs à tire-larigot de Jean Pierre Jeunet - 2009 ___________________________________

    Saison 2010 Episode 07    Micmacs à tire-larigot marquait la rencontre au sommet de deux champions du box office français avec d'un coté Jeunet le réalisateur d'Amélie Poulain et de l'autre Dany Boon réalisateur et acteur de Bienvenu chez les ch'tis. Pourtant le film ne rencontrera pas vraiment un succès énorme en salle prouvant que deux pôles positifs ne s'additionnent pas fatalement. Pourtant le nouveau film de Jean Pierre Jeunet est une jolie fable poétique et amusante sur les petits poucets contre les grands, même si le film traite avec une extrême naïveté d'un sujet très lourd puisqu'il s'agît des marchands d'armes.

    Micmacs à tir-larigot raconte donc l'histoire de Bazil un jeune homme qui reçoit une balle perdue en pleine tête et qui depuis vit avec le projectile planté dans le crâne. Devenu SDF le jeune homme est alors recueilli par une bande de doux dingues chiffonniers et bricoleurs avec laquelle il va entreprendre de se venger des fabricants d'armes responsables de son état actuel. Jean Pierre Jeunet est un réalisateur qui possède un univers graphique et poétique qui lui est propre et ceci pour le meilleur comme pour le pire. Certains trouveront alors sans doute que le réalisateur ne fait que balbutier son cinéma tant on retrouve dans ce nouveau film des images sortants directement de l'esprit d' Amelie Poulain et des personnages décalés qui sont proches des univers de Delicatessen ou La cité des enfants perdus. On retrouve dans Micmacs à tire-larigot ce goût de l'esthétisme et des mots, des images chaudes aux teintes jaunâtres, les univers de bric et de broc, les digressions poétiques ,ses costumes, ses accessoires vieillots et ses décors rétro. Un univers renforcé par la famille artistique de Jeunet puisque l'on retrouve sur Micmacs à tire-larigot une grande partie de l'équipe technique des précédents films du réalisateur. Jean Pierre Jeunet s'entoure comme toujours d'une formidable troupe d'acteurs avec Yolande Moreau, Jean Pierre Marielle, Michel Cremades, Andre Dussolier, Nicolas Marie et une Marie-Julie Baup dans un personnage très « Amelie Poulain ». Il faut ajouter à cette jolie liste Dominique Pinon qui est absolument génial dans le film, Julie Ferrier formidablement touchante en femme élastique et bien évidemment Dany Boon qui se fond avec perfection et émotion dans l'univers de Jeunet.

    Micmacs à tire-larigot est une fable, une sorte de conte de fée pour adultes dans lequel des petits laisser pour compte bricolent avec les moyens du bord un combat contre des ogres capitalistes de l'armement. Fatalement la profonde naïveté poétique du message pourra énerver plus d'un spectateur qui jugera trop gentille et objectivement caricaturale cette farce pourtant bien humaine, mais Jean Pierre Jeunet possède le mérite et l'intégrité d'aller jusqu'au bout de son histoire et de son univers. Avec Micmacs à tire-larigot Jean Pierre Jeunet rend du coup un formidable hommage à l'imaginaire en citant Prévert, Chaplin, Bourvil ou Macel Carne sans oublier de réussir un magnifique clin d'œil à Marc Caro en citant Delicatessen.

    Et même si le film reste une relative déception par son manque de surprise et d'originalité, par le fait de certaines scènes moins réussis, par l'absence cruelle d'une vraie dimension dramatique et surtout par ce sujet sans doute trop énorme pour un film aussi gentil, il n'empêche que Micmacs à tire-larigot demeure une nouvelle belle réussite à mettre au crédit de Jean Pierre Jeunet. Et puis il est toujours aussi agréable de voir des films français avec de tels univers graphiques et poétiques et une mise en scène bourré d'une telle générosité et d'une multitude d'idées esthétiques. Il ne fait aucun doute que la bande à Bazil mérite qu'on s'y attarde le temps d'un film.

    __________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 _________

     

    __________ Bancs publics (Versailles rive droite) de Bruno Podalydes - 2009 ____________________

     Saison 2010 Episode 07  Bruno Podalydes pourra vraiment se vanter d'avoir rassembler autour de son film un des casting les plus impressionnant du cinéma français de ses dernières années. L'un des plus grand plaisir du film, malheureusement peut être même le seul, reste de voir défiler sur l'écran des acteurs et actrices venant de différents horizons, de multiples univers et de divers générations. Des comédiens et comédiennes qui jouent le petit jeu du film et qui ne sont là parfois que le temps d'une simple apparition, presque d'une simple figuration. Il est presque dommage que le générique et l'affiche du film annonce aussi fièrement son imposant casting ce qui gâche beaucoup le plaisir ludique de découvrir au hasard d'une scène les participations d'acteurs aussi divers que Poelvoorde, Chantal Lauby, Julie Depardieu, Olivier Gourmet, Pierre Arditi, Vincent Elbaz, Bruno Solo, Eric Elmosnino et beaucoup, beaucoup d'autres.

    Après je dois avouer que l'univers et le prétexte du film ont bien plus de mal à me séduire sur la durée et qu'au bout d' une petite heure on se lasse assez vite de cette succession de saynètes décrivant le microcosme de Versailles sur une journée. Car Bancs publics ne raconte finalement pas grand chose et utilise son concept de film chorale pour montrer une multitude de petits destins qui se croisent et s'entrecroisent sur quelques heures. Bruno Podalydes joue sur différents registre d'humour allant du comique de situation, d'une comédie très théâtrale basée sur les dialogues jusqu'à l'absurde le plus totale mais le film manque souvent de folie pour être vraiment hilarant et on reste le plus souvent dans un registre humour bien poli et trop sage . La mise en scène de Podalydes souffre aussi d'une sorte d'une fadeur et d'une neutralité absolu pour un film qui comme trop souvent dans le cinéma français se base uniquement sur son script, ses acteurs et ses dialogues. Divisé en trois parties tournantes chacune autour d'un lieu unique; entreprise, square public et un magasin de bricolage, Bancs publics se contente donc d'enchainer sur près de deux heures des séquences assez inégales totalement recentrées sur cet amour évident des acteurs.

    Avec un peu plus de folie, une mise en image moins anonyme et une plus grosse trame scénaristique Bancs publics aurait pu devenir un film formidable, en l'état et même si c'est devenu une formule un poil cliché le film de Podalydes est un formidable exemple d'un cinéma français pour bobos qui se regarde avec une grande satisfaction le nombril.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 03/10 __________

     

    __________ Lake Mungo de Joel Anderson - 2009 _____________________________________________________

    Saison 2010 Episode 07  Lake Mungo est un vrai faux documentaire qui traite de phénomènes paranormaux frappant une famille après la mort tragique de leur fille. Fatalement le concept fait immédiatement référence à d'autres documenteurs fantastique comme Le projet Blair Witch et la coquille vide Paranormal Activity. Mais Lake Mungo se démarque assez vite des films précités et n'adopte aucunement un point de vu strictement subjectif des choses, Jeff Anderson joue même avec différents supports et de nombreux style d'images allant de l'image d'actualité en passant par le film documentaire classique avec de nombreux entretiens et des points de vues plus subjectifs de caméra de surveillance, photos ou encore petits films captés à l'aide d'un téléphone portable.

    Le réalisateur réussit alors à combiner parfaitement les différents éléments pour livrer un récit sous forme d'enquête dont le premier mérite est de rester captivant durant tout le temps du film. Les acteurs sont parfaitement crédibles dans le registre pourtant délicat du cinéma vérité et Jeff Anderson maintient une attention constante sur son récit en orchestrant à l'intérieur même de son enquête de nombreux et parfois surprenant coup de théâtre. Lake Mungo est juste un film captivant et étonnant qui distille à mesure qu'il avance un véritable sentiment d'angoisse et de tension. Pourtant le film de Jeff Anderson ne joue aucunement sur le registre d'un fantôme agressif et encore moins sur des jump scares bidons. Lake Mungo joue d'une angoisse diffuse, discrète mais profonde à travers une simple présence inhabituelle dans un cadre extrêmement réaliste et quotidien. Parfaitement maitrisé dans son déroulement comme dans sa technique Lake Mungo est une sorte de machine implacable à angoisse dont l'intérêt se poursuit jusque dans son formidable générique de fin. En plus Jeff Anderson ne se contente pas de filmer une histoire d'esprit mais donne à son récit différents niveaux de lectures car Lake Mungo parle aussi du deuil et de la mémoire, des supercheries de l'imagerie paranormal et d'une famille dans l'apparence peut s'effondrer sous le poids d'un drame. Le film prend même parfois des allures de Twin Peaks lorsque la famiille découvre la face cachée de la vie bien trop sage de leur fille décédée, ce n'est sans doute pas un hasard si cette jeune fille se nomme dans le film Alice Palmer.

    Lake Mungo sans être révolutionnaire reste un film intelligent et efficace qui joue sur une ambiance suffisamment angoissante pour être soulignée, la fameuse scène au lake Mungo filmée avec un simple téléphone portable est à ce titre particulièrement efficace. Pourtant mille coudée au dessus de Paranormal activity ce Lake Mungo du jeune réalisateur australien Jeff Anderson n'est encore sur aucun planning d'éditeurs de DVD et encore moins à l'ordre du jour d'une sortie en salle, il reste encore heureusement d'autre moyen de découvrir des films.

    _____________________________________________________________________________ Ma note 07,5/10 ____________

     

    __________ Scarce de Jesse T. Cook et John Geddes - 2008 _________________________________________

    Saison 2010 Episode 07    Scarce est un nouveau survival qui vient s'inscrire dans la longue liste des films appartenant au genre à sortit directement en DVD chez nous. Ce petit film est écrit, réalisé et interprété par deux jeunes gens fans de films de genres Jesse T Cook et John Geddes est malheureusement bien loin d'apporter un peu de sang neuf dans un genre déjà ultra codifié et Scarce se contente donc d'enchaîner les pires clichés du genre sans imagination, sans âme et accessoirement sans talent particulier.

    On assiste donc au schéma classique de trois jeunes gens qui se paument en rentrant chez eux après des vacances au ski, du coup il font une halte dans un restaurant dégueulasse et rempli de bouseux aussi sales que moches et s'empressent de suivre les conseils de l'un d'entre eux pour rejoindre l'autoroute. Manque de bol les trois jeunes finissent par avoir un accident et se précipitent alors sur la première maison qu'ils vont trouver, ils sont alors recueilli par un brave redneck du coin qui leur explique que les temps sont durs et que le gibier se fait rare avec la tempête de neige. La suite inutile de la raconter 99% des amateurs de genre l'auront de toute façon immédiatement deviné.. On assiste à la mécanique classique 45 minutes de mise en place et 45 minutes d'horreur. A défaut d'être originale cette histoire pourrait être simplement efficace, viscérale ou dramatiquement intense mais là encore il n'en est rien et Scarce ne propose finalement rien de bien appétissant à se mettre sous la dent entre ses effets gores déjà vus et revus, ses personnages caricaturaux et stupides, son ambiance cliché, sa figure de méchant ridicule et une mise en scène poussive utilisant des effets n'importe comment comme ce magnifique ralenti pesant montrant un des deux personnages principaux allant aux chiottes en se tenant le bide. La tempête de neige tout en numérique est elle aussi assez laide et aucunement crédible vu que les personnages qui sont en dessous n'ont jamais un seul flocon sur eux. Niveau gore le film la joue post-Saw avec deux ou trois tortures style dent arrachée à la pince et un ongle arraché à la tenaille avant que cruauté extrême et âmes sensibles s'abstenir devant tant de cruauté le méchant ne vienne marcher sur le pied du malheureux. Le dernier acte se voudrait particulièrement malsain en ajoutant une grosse dose de perversion sexuelle aux actes de cannibalisme mais encore une fois c'est le ridicule l'emporte de très loin sur le malaise.

    Scarce souffre de son manque de moyen autant que de son flagrant manque d'imagination et de talent car il en faut pour venir transcender une base aussi pauvre afin de livrer un film regardable. Dernier petit détail aussi amusant qu'édifiant l'éditeur du DVD n'hésite pas à annoncer fièrement sur la jaquette du film « Par le réalisateur de Saw 2,3,4 » alors que ce pauvre Darren Lynn Bousman n'a vraiment pas grand chose à voir avec le film à part d'avoir servi de caution à Scarce qui mettait en avant sur sa jaquette américaine une déclaration de Bousman qui disait « Brutal, raw and full of all the red neck cannibalism one can handle ». Lorsque le produit est particulièrement mauvais les méthodes pour le vendre deviennent elles aussi très douteuses.

    _____________________________________________________________________________ Ma note 02/10 ____________

     

     Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt commencer avec le printemps du cinéma dedans. To be continued .....

     

     


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    A l'affiche cette semaine : 

     Saison 2010 Episode 06Saison 2010 Episode 06Saison 2010 Episode 06Saison 2010 Episode 06

     

     

     

     

     

     

     

    __________ Cineman de Yann Moix - 2009 _____________________________________________________________

    Saison 2010 Episode 06   Après Podium un premier film plutôt réussit et assez drôle sur le monde des sosies, Yann Moix revient au cinéma avec un second long métrage intitulé Cineman. Un film qui se base sur un concept aussi amusant que totalement original avec cette histoire d'un petit professeur de mathématique qui se retrouve projeté de films en films afin de sauver une actrice en danger laquelle est trimballée à travers divers univers cinématographique par un super méchant.

    Cinéman était donc un véritable objet de curiosité car il faut bien avouer que le cinéma français propose rarement des idées aussi folle et novatrice que celle ci. Il restait à transformer cette belle idée en un bon film et c'est là que Cinéman part franchement en sucette. Le premier gros problème du film tient pour beaucoup de son acteur principal Franck Dubosc qui semble traverser tout le film en faisant encore et toujours du Franck Dubosc, mais sait il faire autre chose ?? C'est d'autant plus dommage que la nature même du film lui permettait d'explorer des dizaines de facettes différentes d'un même personnage et de jouer sur plusieurs registres de comédie. On a donc assez vite le sentiment d'une longue succession de saynètes dans lesquels le comédien se déguise comme un gamin en cowboy ,Zorro, Robin des bois pour faire son show dans différents sketches tournant autour du cinéma. Le concept finit donc assez vite par tourner un peu à vide tant on a la sensation que Yann Moix n'a finalement pas grand chose à raconter et qu'il se raccroche uniquement à la force de son concept pour se faire plaisir en rendant hommage au cinéma qu'il aime plutôt que de réellement nous raconter une histoire. L'histoire d'amour entre ce petit prof de maths et l'actrice censé pourtant être le ciment de l'histoire n'est par exemple pas crédible une seule seconde à l'écran. Le film comporte aussi des tonnes de choix très discutables comme l'amplification systématique des sons et une prolifération de bruitages très cartoon, des dialogues qui le plus souvent tombent complètement à plat, de nombreux gags pas drôles du tout et certaines scènes particulièrement laides graphiquement. On pourra par exemple s'interroger sur le choix de traiter l'univers réel du personnage d'une façon aussi caricaturale et cinématographique alors que Yann Moix pouvait jouer graphiquement sur l'opposition entre l'univers cinématographique et une réalité bien plus terre à terre.

    Il reste alors le plaisir de se trimballer même si c'est de façon aussi vaine dans divers univers cinématographique du peplum à Taxi driver en passant par Duellistes, Barry Lyndon,le western à la Sergio Leone, Orange mécanique ou Tarzan, des films très différents dont certains sont graphiquement plutôt bien rendus à l'écran. Il reste surtout cette sensation d'un sujet en or massif transformé en plomb par Yann Moix même si au détour de quelques scènes le réalisateur livre des moments ludiques et amusant comme lorsque Marisa Berenson dérangée par Dubosc en plein milieu de Barry Lyndon demande qu'on le renvoi au camping, une façon amusante de dénoncer le mépris du cinéma populaire par une forme d'élite intellectuelle qui hiérarchise systématiquement les films comme si il était impossible d'aimer différentes sorte et niveau de cinéma. On retiendras aussi la très belle présence de Pierre Richard et son regard lumineux lorsqu'il regarde l'écran de cinéma. Cinéman finirait presque par remporter le morceau lorsque le film prend enfin une vraie dimension symbolique qui donne au pouvoir de l'imaginaire et de l'illusion des vertus magnifiques qui peuvent transcender la morosité du réel, une belle déclaration d'amour au cinéma et à ses fans mais qui arrive un peu trop tard. Yann Moix semble avoir trouver le vrai sujet de son film alors que celui ci se termine.

    Cineman est donc une déception et un film qui aurait sans doute mérité une plus grande maitrise et un plus grand sérieux car un sujet en or ne se traite pas d'une façon aussi désinvolte je m'en foutiste. Une chose reste certaine le film de Yannn Moix mérite un petit peu mieux que d'être traité comme une sombre navet sans le moindre intérêt comme il le fut lors de sa sortie en salle.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 05/10 _________

     

    __________ Man with the screaming brain de Bruce Cambell - 2005 ________________________________

    Saison 2010 Episode 06    Acteur culte et vénéré par toute une horde de geeks fans de la trilogie Evil Dead réalisé par Sam Raimi, Bruce Campbell passe donc derrière la caméra afin de réaliser son tout premier film au titre très sixties Man with the screaming brain. Pour son premier film Bruce Campbell choisit donc le registre de la comédie fantastique et totalement loufoque avec cette histoire de savant fou réussissant à faire cohabiter dans une même boîte crânienne deux moitié de cerveaux différents.

    Tourné en Bulgarie avec de tout petit moyen le film de Bruce Campbell pouvait sans doute prétendre au statut de gentil bis sans prétention mais Man with the screalming brain atteint à peine le statut de film regardable. Il est même assez affligeant de voir Campbell se compromettre dans une telle pantalonnade réalisé avec les pieds et jouant sur un registre d'humour tellement bas du front que je le pensais réservé aux pires Z français des années 80 du style Plus moche que Frankenstein tu meurs avec Aldo Maccione. C'est presque embarrassant à dire mais il n'est strictement rien à sauver de ce triste navet qui manque autant de rythme que d'humour et qui traine lamentablement la patte sur 90 minutes avec un humour poussif qui fait vraiment peine à voir. Bruce Campbell tente bien de jouer deux trois fois sur l'humour cartoon en se donnant des coups et des gifles comme son personnage culte de Evil dead mais la mise en scène ne possède ni le talent ni la folie d'un Sam Raimi pour rendre l'action un petit peu amusante. La direction d'acteurs est quasi inexistante et les comédiens tels que Ted Raimi et Stacy Keach se contente le plus souvent de grimacer comme des malades pour tenter d'arracher un sourire à des spectateurs médusés devant tant de niaiseries. La mise en scène anonyme digne d'un téléfilm de M6 est terriblement molle y compris dans les scènes d'action et souffre d'un flagrant manque de personnalité et d'envergure.

    Même au 546éme degré ce Man with the screaming brain ressemble à une véritable purge d'autant plus énervante qu'elle ternit fâcheusement la réputation d'un acteur par ailleurs formidable.Niveau relecture délirante du mythe de Frankenstein je préfère mille fois le Frankenhooker de Franck Henenlotter

    _________________________________________________________________________________ Ma note 01/10 _________

     

    __________ Special de Hal Haberman et Jeremy Passmore - 2008 ____________________________________

    Saison 2010 Episode 06  Special est un film bien étrange qui traite à hauteur d'homme la mythologie des super héros à travers le parcours d'un homme des plus ordinaire qui se croit soudain doté de pouvoirs extraordinaire à la suite d'une expérience médicale.

    Le film de Haberman et Passmore est volontairement totalement ancré dans l'ordinaire et le quotidien de leur héros au point de refuser une trop grande qualité esthétique de l'image jusqu'à livrer une œuvre assez brut de décoffrage ressemblant parfois à un film sortant du Dogme initié par Lars Von Trier. Le film est entièrement concentré sur le personnage de Les Franken superbement interprété par Michael Rappaport et sur l'ambiguïté concernant la réalité ou l'illusion de ses étranges nouveaux pouvoirs. Special montre alors avec beaucoup de justesse et de tendresse un homme trop ordinaire pour ne pas se raccrocher désespérément au rêve de devenir exceptionnel en s'inventant super héros. Le film de Haberman et Passmore oscille alors constamment entre humour absurde montrant Les Franken se fracasser contre les murs en pensant les traverser, un fantastique discret et une véritable tragédie humaine sur la solitude des êtres trop ordinaires qui n'existent qu'à travers leurs rêves. Michael Rappaport est formidable de présence et d'humanité réussissant à donner une belle épaisseur psychologique à ce personnage improbable se prenant soudain pour un super héros de comics prêt à défendre la veuve et l'orphelin.

    Spécial est donc une sorte d'Ovni cinématographique qui traite de l'obsession, de la solitude mais aussi d'une forme ancestrale de lutte des classes entre les anonymes et les puissants. Surprenant, amusant, émouvant, original et formidablement bien écrit Special se range dans la catégories des belles surprises et des grands petits films.

    _________________________________________________________________________________ Ma note 07/10 __________

     

    __________ La vida Loca de Christian Poveda - 2009 _________________________________________________

     Saison 2010 Episode 06   La vida Loca est un film documentaire qui plonge le spectateur en plein cœur d'un des Maras, les gangs les plus dangereux de San Salvador. Christian Poveda a passé une année entière à suivre au plus près et au quotidien les membres et les familles de cette armée anonyme dont la violence gangrène la société de San Salvador au prix du sacrifice constant de sa jeunesse. On compte pas moins 15000 membres répartis sur deux différents gangs lesquels se livrent une lutte éternelle sanglante et sans merci sans même en connaître les origines.

    Christian Poveda a choisit de suivre le gang des 18, sans explications de texte et sans commentaires le réalisateur pose un regard aussi distant et neutre que possible sur le quotidien de personnages qui sont avant toute chose des hommes et des femmes tentant de survivre dans cet univers. Le film montre tout le cotè tribal des gangs avec les codes, les rites et les signes de reconnaissance dont ses tatouages immense que femmes et hommes arborent fièrement comme un signe d'appartenance au clan. Mais le film de Poveda montre surtout à quel point les gangs représentent une famille pour les laisser pour compte d'un système qui retrouvent dans ces organisations fraternité,famille et solidarité. Plutôt que de rechercher les images chocs et les aspects les plus violents de l'univers des gangs Christian Poveda préfère montrer les efforts de personnages qui se débattent pour survivre dans un monde rythmé par la mort qui revient toujours frappée de manière métronomique et inéluctable.

    On assiste alors, bien content d'être un spectateur distant, au quotidien de ses gens qui se débattent ente effort d'insertion par le travail, prison, répression policière, travail des juges, problème familiaux et recherche de petit bonheurs. Sans pouvoir vraiment parler de mise en scène La vida loca applique une sorte de mécanique implacable dans sa construction avec une forme d'éternel retour vers la mort le film étant régulièrement marqué par des scènes de funérailles comme une spirale infernale qui replonge toujours les gangs vers une violence se nourrissant de la violence et de désirs de vengeance. On finirait presque par s'habituer à cette triste mécanique morbide lorsque cette mort vient alors frapper l'un des personnages que Christian Poveda avait décidé de suivre plus particulièrement pour son film. La mort de cette jeune femme attachante remet alors en perspective notre regard sur le décès des anonymes qui sont avant toute chose des hommes et des femmes, souvent des gamins avec des vies, des rêves, des amis, des familles et des aspirations au bonheur. La vida loca laisse alors en bouche un goût amer d'une jeunesse sacrifiée mutilant ses propres rêves sur le front d'un conflit sans fin. Christian Poveda finira lui même par devenir une victime de cette violence aveugle puisque le 02 septembre 2009 il est retrouvé mort tué par balles à Salvador alors qu'il préparait un nouveau film sur les gangs et cette violence qui ravage son pays. Le cinéaste avait incontestablement des couilles aussi grosse que le cœur pour venir poser un regard aussi lucide et généreux sur un univers aussi dangereux, La vida Loca en est un extraordinaire témoignage.

    _______________________________________________________________________________ Ma note 07,5/10 __________

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà commencer; To be continued ....

     

     

     


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    The children

    de Tom Shankland

    Grande Bretagne - 2009 - Fantastique / Horreur

    THE CHILDREN de Tom SHANKLAND

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    Après Waz un premier film extrêmement prometteur qui avait la bonne idée de combiner l'intensité étouffante d'un thriller sombre avec de véritables enjeux dramatiques Tom Shankland revient avec un second film intitulé The children qui cette fois ci raconte l'histoire de gamins contaminés par un étrange virus qui libère chez eux des pulsions sadiques et homicides. Un second film parfaitement réussis qui classe illico Tom Shankland parmi les cinéastes à suivre avec beaucoup d'attention.

    The children raconte l'histoire de deux familles qui se retrouvent dans une grande maison de campagne afin de célébrer ensemble les fêtes de fin d'années. Pourtant très vite les enfants commencent à avoir des comportements étranges et semblent affectés par une étrange maladie. Les enfants deviennent alors de redoutables créatures qui se retournent avec violence contre leurs propres parents et proches.


     children

    The children commence presque comme une petite comédie de mœurs à la française avec donc ses deux sœurs qui se retrouvent avec maris et enfants respectifs pour passer ensemble les fêtes de fin d'années dans la joie et la bonne humeur. Il suffit alors à Tom Shankland de quelques scènes d'exposition agrémentées de dialogues pertinents pour exposer brillamment toute les tensions, les non-dits et les enjeux dramatiques qui rongent les deux familles. Sans jamais en faire des caisses Tom Shankland montre par petites touches les clivages profonds entre les deux familles notamment sur les questions d'éducation et les tensions existantes au sein d'une même famille entre refus d'autorité et besoin de reconnaissance affective. On comprends alors très vite les divergences d'opinion entre les deux couples sur des notions aussi divers que le châtiment corporel, la récompense, le respect de l'adulte. Une mise en place particulièrement brève mais parfaitement carré et efficace qui pose alors des enjeux multiples que bien des films mettent 90 minutes à exposer. On pourra juste regretter que la durée assez réduite du film ,qui lui confère pourtant un rythme parfait, empêche de montrer un petit peu plus la force des liens affectifs et la complicité entre les parents et leurs enfants, mais on comprend aussi assez vite que Tom Shankland prend le pari logique de dire que fatalement parents et enfants sont unis par des liens tellement forts et évidents qu'il n'est aucunement besoin de venir les sur-exposer à l'écran.


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    Tom Shankland laisse à son film le temps d'installer un climat particulièrement oppressant qui prend ses racines profondes dans le quotidien et la banalité des actes et comportements des enfants. Dans The children Tom Shankland a l'excellente idée de ne jamais montrer les enfants comme des monstres grimaçant avec une force surhumaine et un faciès horrible mais de les laisser dans tout ce qu'ils peuvent avoir d'innocence et de fragilité. Ce mystérieux virus qui frappe les enfants semble finalement ne faire que désinhiber les pulsions les plus déviantes qui existent potentiellement chez eux. Car dans la première partie du film Tom Shankland montre les enfants tels qu'ils peuvent être au quotidien à savoir imprévisible et violent à l'image du petit Paulie qui gifle son père sous prétexte que ce dernier le secoue un peu trop. Le film montre aussi une forme de cruauté morbide dans l'imaginaire des enfants avec la façon dont il traite leurs jouets, une fascination pour l'interdit à l'image de la petite fille qui tente de saisir le couteau ou encore un univers obsessionnel dans lequel on parle tout seul et l'on peux rester imperturbable à faire éternellement le même geste comme Paulie frappant sur son xylophone. Les enfants semblent donc inquiétants de nature, ils vivent dans un univers qui leur est propre et possède incontestablement une forme d'attirance et de fascination pour l'interdit et les limites. Partant de ce constat Tom Shankland n'a pas besoin d'en faire des tonnes pour installer un climat de malaise oppressant en partant de la simple idée qu'il suffirait sans doute de retirer à des enfants des limites affectives, éducatives et morales pour en faire des individus dangereux. Du coup un simple repas de famille avec des gosses fatigués et bruyant devient un grand moment de tension tout comme ce gamin regardant debout et immobile dormir ses parents, un plan qui fait directement référence au film Les innocents de Jack Clayton que Tom Shankland cite ouvertement comme source d'inspiration dans les bonus DVD du film.

    children
     

    Une fois le caractère violent et l'aspect meurtrier des enfants totalement révélé The children devient un thriller fantastique sombre, violent, tendu et particulièrement bien maîtrisé. Tom Shankland évite la surenchère démonstrative d'effets gore trop tape à l'œil pour livrer un film avec des effets horrifiques peu spectaculaire mais très efficace dans le registre des blessures qui font mal. On reste en plus toujours dans une approche crédible des blessures que peuvent infliger des enfants à des adultes en élaborant des plans machiavéliques. C'est presque une figure imposée des films mettant en scène des enfants tueurs ou maléfiques mais Tom Shankland joue également à merveille sur la nature innocente de ses petits monstres et sur la difficulté pour les adultes qui sont ici en plus leurs parents à croire en la nature mauvaise de leurs enfants. Les adultes du film resteront le plus souvent incrédule devant les événements en rejetant systématiquement la faute et la culpabilité sur l'autre et plus particulièrement sur le personnage de l'adolescente qui par essence ne possède plus l'innocence des enfants ni tout à fait la raison des adultes. The children montre alors à quel point l'amour portée par les parents envers leurs enfants sera le moteur de leur propre perte car c'est paradoxalement en voulant protéger leur progéniture que la plupart des adultes du film iront se précipiter vers la mort. La scène montrant Chloe (Rachel Shelley) recherchant désespérément ses deux enfants dans un sous bois enneigé avant de les étreindre enfin pour un dernier calin mortel est par exemple une scène assez magnifique. De notre incapacité morale et affective à faire du mal à un enfant (Quien puede matar a un nino ?) naissent alors des scènes de tensions formidable comme lorsque Elaine (Eva Birthistle) regarde s'avancer vers elle sans pouvoir réagir ou se défendre deux enfants pourtant bien décider à venir l'étriper. Ce ne sont alors que sur des notions d'instincts, de préservation et de rage que les personnages trouveront enfin le courage de voir en ses enfants des dangers et des ennemis qu'il faut alors supprimer sans la moindre pitié. Il ne manque alors qu'une toute petite chose à The children pour s'imposer comme un véritable chef d'œuvre et cette petite chose qui fait défaut au film reste sans conteste un certain manque d'implication dramatique dans les événements. Le film concentré sur 85 minutes ne laisse pas vraiment le temps au spectateur de s'identifier ni de prendre totalement en affection les personnages du films qui sont pourtant parfaitement crédibles et naturels y compris l'adolescente pourtant assez caricaturale dans son look comme dans son comportement.

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    The children fait aussi preuve d'une belle maîtrise formelle, Tom Shankland utilisant à merveille le cadre enneigé de son décor qui décidément sied parfaitement à l'univers des enfants maléfiques comme le prouvait déjà le très bon Esther sorti l'année dernière. The children est surtout un pur film de terreur qui comporte de nombreuses séquences de tension pure dans lesquelles les nerfs du spectateur seront mis à rude épreuve notamment lorsque Tom Shankland joue avec délice sur l'ambiguïté d'une contamination supposée du personnage de Miranda. Le final est lui aussi un grand moment de flippe lorsque Tom Shankland élargit le spectre de la contamination à d'autres enfants dont les premières apparitions immobiles dans la neige sont particulièrement efficaces. The children propose même quelques très jolies moment de mise en scène comme ce plan aérien, cette plongée vertigineuse montrant un personnage suivant les traces de sang dans la neige immaculé ou encore lors de la séquence de la serre avec les morceaux de verre qui tombe sur le xylophone de Paulie pour en extraire une ultime mélodie. The children offre également un fin à la fois ouverte et relativement sans issus, si l'on comprends parfaitement que la contamination est en train de s'étendre on pourra en revanche faire divers interprétations du plan final sur le personnage de Casey. En une seule image Tom Shankland montre alors toute l'ambiguïté de l'adolescence, de cette période perdue entre l'enfance et l'age adulte car bien malin celui qui pourra affirmer si Casey fait alors partie des enfants et donc des contaminés ou bien si son regard perdu et froid est celui d'une adulte ayant définitivement tirer un trait rouge sang sur son innocence.

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    The children s'impose illico comme l'un des meilleurs films traitant de l'enfance meurtrière et du coup Tom Shankland rejoint en deux films seulement le clan des réalisateurs de films de genre à suivre avec respect et attention d'autant plus que les bonus DVD montre un homme particulièrement humble, sincère ,passionné et talentueux à l'image de ses films.

    Ma note : 08/10

     

     


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