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    Quick Gun Murugan

    de Shashanka Gosh

    Inde (2009) Western bariolé / Comédie au curry

     

    Quick Gun Murugan de Shashanka Gosh

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    En parfait amateur de curiosités exotiques, de films bien barrés, d'univers étranges et bigarrés je ne pouvais pas passer à coté de Quick Gun Murugan et son cowboy tamoul habillé comme une mire de télévision. Un western parodique made in Bollywood sur la malbouffe avec un héros technicolor franchement ça ne se refuse pas.

    Murugan est donc un cow-boy végétarien absolument fan de Clint Eastwood qui a décidé de rentrer en guerre contre le terrible Rice Plate Reddy (Plat de riz sanglant) qui a décidé de remplacer les restaurants végétariens par des fast food pour carnivores. Soucieux de préserver les vaches sacrées Quick Gun Murugan ira jusqu'à mourir pour sa cause avant d'être ressusciter pour poursuivre sa quête 25 ans plus tard.

    Quick Gun Murugan de Shashanka Gosh

    Quick Gun Murugan est un film complètement fou à l'image de son improbable héros sorte de cowboy tout juste échappé d'une gay pride avec pantalon rouge, chemise verte, gilet jaune en peau de panthère et foulard rose. Ce superbe héros de l'ouest tamoul est un véritable as de la gâchette et deviendra même quasiment un super héros avec les pouvoirs qui vont avec à mesure que le film avance. Totalement excessif, ouvertement caricatural, outrageusement coloré Quick Gun Murugan est un divertissement totalement cintré qui multiplie à un rythme soutenu les grands moments de portnawak rafraichissant. On assistera en vrac à des dizaines de bullet time foireux, on trouvera des méchants qui sautant de cocotiers en cocotiers avec des lances pierres, une mort qui vient chercher les âmes errantes à mobylette, un duel en marchant sur les toits de voitures faute d'avoir trouvé une route déserte, des chansons bien niaises, un méchant avec des oreilles poilus, des mangues explosives et quelques acrobaties en gun-fight digne d'un John Woo sous ecstasy. Un univers bien foutraque qui fatiguera sans doute très vite l'immense majorité des spectateurs mais qui prend très vite la dimension réjouissante d'un spectacle bisseux et totalement cartoonesque pour les amateurs de pellicules autres.

    Quick Gun Murugan de Shashanka Gosh

    Dans un univers tellement fou et démesuré le ridicule et l'extravagance finissent par devenir une norme et l'on ne s'étonne même plus de voir Murugan à l'horizontale sur un mur, stoppé une balle avec les dents ou avec huit bras. Le film est bourré de références cinématographiques plutôt occidentales à Sergio Leone, Matrix, Desperado et même Terminator lorsque Murugan revient de son passage dans les bureaux administratifs de la mort et débarque dans le futur en slip panthère. Le film se paye aussi gentiment la tête de McDonalds lorsque le méchant du film tente de lancer sa chaîne de restauration rapide avec le McDonas et son clown à tête d'oignon très inspiré du clown emblématique Ronald Mc Donald. C'est totalement fou, c'est légèrement con, c'est délibérément kitsch, c'est plus que coloré mais c'est tellement loin de tout ce que l'on peut voir habituellement que fatalement Quick Gun Murugan reste au bout du compte un objet de curiosité des plus sympathique.

    Quick Gun Murugan de Shashanka Gosh

    Quick gun Murugan n'est objectivement pas un très grand film; son humour un peu lourd, sa folie parfois un peu gratuite et épuisante le cantonne aux rayons des séries B foutraques et des curiosités. En tout cas le film de Shashanka Ghosh permet de passer un bon moment aussi dépaysant que réjouissant.

     

    Ma note 06/10

     


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    Atrocious

    de Fernando Barreda Luna

    Espagne / Mexique (2010) Thriller / Horreur / Found Footage

     

    Atrocious de Fernando Berreda Luna

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    Atrocious est donc un nouveau found footage qui débarque directement en DVD par chez nous. Il est vrai que l'équation entre found footage et direct to DVD ne laissait rien présager de formidable mais l'origine du film (Espagne) et le distributeur (l'excellent Wild Side) auront toutefois suffit à attiser une pointe de curiosité chez votre serviteur.

    Atrocious raconte l'histoire d'un frère et d'une sœur qui s'amusent à filmer des mythes et légendes urbaines. En vacances dans une immense maison ils s'intéressent alors à une légende urbaine locale concernant une petite fille disparue qui apparaitrait aux personnes égarés dans la nuit.

    Atrocious de Fernando Berreda Luna

    Atrocious est une sorte de mélange opportuniste entre Le projet Blair Witch et Paranormal activity et le film de Fernando Berreda Luna réussit l'exploit de compiler sur 70 minutes qui semblent facilement durer le triple les pires tares de ce sous genre. Les trois quart du temps le film se contente de scruter le vide matérialiser ici par un immense labyrinthe végétale dans lequel les personnages ne cessent de trainer et se perdre. On a donc droit à facilement 45 minutes de travellings chaotiques à bases d'arbres et de buissons tantôt de jour et parfois de nuit filmés avec la traditionnelle vision infrarouge verdâtre qui fait trop peur. Un film sans doute passionnant pour les botanistes en herbe mais très vite soporifique et emmerdant pour le commun des mortels. Atrocious exploite toutefois à merveille le concept du genre à savoir filmer longuement le rien n'importe comment pour donner l'illusion d'une prétendue vérité anxiogène. Comme toujours les personnages semblent avoir une caméra continuellement greffée à l'épaule et se filment souvent en dépit du bon sens. On a même droit ici à un plan ou les personnages se filment en train de regarder la télé (???) et un autre durant lequel ils se filment mutuellement en train de se filmer en tournant sur eux même comme dans un Lelouch. On ne saura d'ailleurs rien des personnages strictement fonctionnels si ce n'est qu'ils sont frère et sœur et qu'ils filment les légendes urbaines (Pour qui , pourquoi ???)

    Atrocious de Fernando Berreda Luna

    Le film s'articule aussi sur une légende urbaine Catalane visiblement assez connue mais monstrueusement mal vendue par le script. On nous raconte juste que cette petite fille disparue se manifesterait aux personnes égarées pour les remettre dans le bon chemin et puis basta ! Une sorte de fantôme GPS que l'on es finalement bien content de croiser et à priori pas des plus flippant. Sans doute conscient que niveau trouille ça le faisait moyen on aura donc droit à un type qui étoffera un peu l'histoire en disant que cet esprit arrive souvent derrière vous (Ouhhhhh!). Il faudra une nouvelle fois attendre les dix dernières minutes pour que Fernando Berreda Luna installe enfin un semblant d'angoisse parmi le chaos. Des bruits sourds, une ambiance légèrement oppressante, des images maladives et enfin la crainte et surtout l'envie qu'un truc déboule devant cette foutue caméra. Le film s'achève alors sur un pseudo twist bien moisi que 90% des amateurs du genre auront compris au bout de 40 minutes achevant définitivement ce triste Atrocious. Le found footage accouche une nouvelle fois d'un triste film creux et sans aucun intérêt pourtant je reste persuader que ce sous genre est capable de nous offrir des films vraiment effrayant. Il faudrait juste que cette forme d'écriture et de mise en scène inspire plus de vrais cinéastes (Comme le duo Plaza / Balaguero)) plutôt que des petits malins opportunistes sentant l'aubaine de faire un film pour trois francs, sans histoire et sans exigence de mise en scène.

    Atrocious de Fernando Berreda Luna

    Atrocious est donc à éviter à moins que vous ne soyez un accroc fétichiste des branches, des feuilles, des taillis, des haies et des arbres

     

    Ma note 02/10



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    Livide

    De Julien Maury et Alexandre Bustillo

    France (2011) Fantastique / Danse macabre

    Livide de Julien Maury & Alexandre Bustillo

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    Même si les bonnes intentions ne font pas toujours les bons films je tenais vraiment à saluer en préambule de petite cette critique le duo Maury et Bustillo et ceci pour trois raisons. La première c'est de ne pas avoir céder aux sirènes d'Hollywood pour devenir des réalisateurs serviles enchainant les remakes comme des perles, la seconde c'est de continuer encore et toujours à croire que le cinéma de genre est possible au sein d'une industrie française définitivement bien coincé dans ses limites et contradictions et enfin pour avoir tenter avec Livide d'explorer un univers totalement différent de celui de leur premier film. Moi je dis respect car j'appelle tout ça de l'intégrité artistique.

    Livide raconte l'histoire de trois jeunes gens en quête d'argent qui viennent durant la nuit cambrioler l'immense maison d'une vielle dame et ancienne professeur de danse dans le coma. Ils découvriront alors que cette étrange demeure cache en ses murs un bien lourd et terrifiant secret.

    Livide de Julien Maury & Alexandre Bustillo

    Après un premier film outrageusement gore et sanguinolent mais non dénué d'émotion Julien Maury et Alexandre Bustillo ont donc choisit d'aller explorer une autre face de l'horreur avec leur second long métrage. Si Livide n'est pas dénué de séquences chocs et horrifique il s'inscrit toutefois dans une ambiance plus poétique, fantastique et macabre que le simple fait divers qui servait de moteur au film A l'intérieur. Beaucoup moins abrupt, sauvage et rentre dedans que A l'intérieur, Livide est un film à l'esthétisme particulièrement soigné grâce à la très belle photographie de Laurent Barès, la musique de Raphael Gesqua, des décors inquiétants et riche de détails signés Marc Thiebault et une mise en scène classique et posée. Même si Livide ne fonctionne pas toujours dans sa globalité le duo Maury/Bustillo nous offre avec Livide plusieurs scènes marquantes par la beauté macabre et la cruauté poétique qui les animent. L'attaque d'un jeune homme par trois étranges petites ballerines dansant autour de lui en jouant du scalpel, l'étrange dinette grandeur nature, une immense boite à musique surmonté d'une forme cadavérique de danseuse, une jeune fille flottant dans les airs, les débordements gores dignes de Fulci, entre univers de conte malsain et décorum horrifique Livide marque les esprit par l'étrange beauté morbide de son univers. D'un point de vue purement formelle Livide est même peut être ce que l'on a vu de plus aboutit dans le cinéma de genre français depuis des lustres. Toujours aussi sincèrement amoureux du genre mais bien moins fourre tout que leur précédent film Livide reste une nouvelle fois très référentiel, le duo Maury et Bustillo signant un film sur lequel flottent les ombres du cinéma de genre espagnol, de l'épouvante gothique, de Fulci et Argento. Certaines scène pourront sans doute sembler totalement gratuite, la cohérence du récit n'est pas strictement linéaire mais le duo nous permet de vivre sur l'écran quelques très beaux moment de pur fantastique.

    Livide de Julien Maury & Alexandre Bustillo

    Malheureusement Livide n'est pas dénué de nombreux défauts, focalisés pour la plupart sur le script et les personnages. Le film semble mettre un temps infini à démarrer en tentant d'installer son récit dans une cohérence pas vraiment indispensable. Le léger soupçon de thriller social tentant d'expliquer les raisons qui vont pousser les trois jeunes à s'introduire dans la maison semble assez anecdotiques et ne présentent pas d'intérêt majeur. Bizarrement soucieux de clairement installer leur histoire dans une sorte de logique les deux réalisateurs et scénariste multiplient alors les dialogues et les plans sur-explicatif semblant souvent appuyer les éléments important de l'intrigue (Les yeux de l'héroïne, les enfants disparus). Le début de l'exploration de l'immense maison reste lui aussi des plus convenu donnant cette sensation étrange que le film passe les deux tiers de son temps à simplement amorcer son très bon final. Le plus embêtant est encore que sur les 4 personnages principaux de l'histoire (j'exclus volontairement les figures purement fantastique) on en trouve trois qui soient absolument insipides ou ratés. On sent bien que Julien Maury et Alexandre Bustillo n'accordent que très peu d'importance aux deux personnages masculins caractérisés à la truelle et interprétés sans éclats par Jérémy Kapone et Félix Moati (tous deux rescapés de Lol) préférant se concentrer sur les figures féminines du film. D'ailleurs il est sans doute trop tôt pour parler déjà d'univers au bout de deux films mais on retrouve dans Livide, tout comme dans A l'intérieur une sensibilité presque féminine de l'horreur et le thème de la maternité. Le gros couac du film tant au niveau du personnage que du casting reste cette infirmière au rôle assez obscure interprétée par une Catherine Jacob visiblement bien peu inspirée, débitant son texte sans la moindre conviction. Il reste fort heureusement Chloé Coulloud assez convaincante dans le rôle principal et la trop courte apparition de Marie-Claude Pietragalla en professeur de danse sadique et rigide. En tout cas Livide pêche clairement par la faiblesse de ses personnages et le manque de densité de son récit passant souvent par des phases amorphes durant lesquels on a la triste sensation qu'il ne se passe strictement rien à l'écran.

    Livide de Julien Maury & Alexandre Bustillo

    Faut il juger Livide que sur ses bonnes intentions et son très beau final ? Sans doute que non mais la dernière demi heure du film possède incontestablement de nombreuses brillantes, sombres et fascinantes facettes permettant de relativiser grandement les lourds et évidents défauts de l'ensemble du film. Durant son final Livide ose mélanger la poésie et l'horreur, le gore et le merveilleux dans un récit qui risque de perdre quelques spectateurs en cours de route. Le film se pare d'un discours assez mélancolique sur la soif de vivre et le désir de mourir, ose une forme symbolique de récit initiatique à la vie et la mort et se termine sur un plan à la fois onirique et curieusement bouleversant. Livide est un film sincère jusque dans la naïveté de son écriture et les contradictions de son univers car pourquoi tellement vouloir ancré le récit dans la réalité pour déboucher sur un univers aussi ouvertement fantastique ?? Livide ne fonctionne peut être que par intermittence alternant des moments magnifiques et d'autres aux lisières du ridicule, mais le film de Maury et Bustillo reste au final aussi singulier que particulièrement attachant.

     

    Ma note 07/10

     

     


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    Hanna

    De Joe Wright

    USA/ Angleterre (2011) Action / Thriller / Conte de faits divers

    Hanna de Joe Wright

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    Au départ Hanna était un film qui ne me tentait pas particulièrement, le film vendu par une bande annonce bien trop commerciale et tapageuse laissait entrevoir un film entre Nikita et Jason Bourne sur une jeune tueuse surentrainé à la recherche de son identité. Hanna est finalement bien plus que cela car Joe Wright transcende une histoire somme toute assez banal pour en faire un véritable objet aux multiples facettes toutes plus fascinantes les unes que les autres.

    Hanna est donc une jeune fille qui vit totalement recluse à l'écart du monde avec un père qui l'entraine depuis son plus jeune age comme un soldat tout en la gavant de culture théorique à travers des encyclopédies. Une fois prête la jeune fille est envoyée pour une mission en Europe consistant à tuer la femme responsable de la mort de sa propre mère. Hanna découvrira alors le fracas du monde et les secrets de sa naissance.

    Hanna de Joe Wright

    Hanna est un film dont la plus grande force est d'être à la fois multiple et totalement cohérent, Joe Wright parvient à mixer dans une même dynamique de formidables scènes d'action, des moment plus humoristique, un univers aux lisières du fantastique pour un conte initiatique à la fois percutant et émouvant. Hanna ressemble à un conte de fée moderne, d'ailleurs Joe Wright fait de nombreuses allusions aux contes des frères Grimm allant jusqu'à utiliser des décors sortant directement de l'imagerie populaire de cette littérature comme la gueule du loup ou l'immense lit sous lequel Hanna se cache pour échapper à la vilaine. La méchante est clairement présentée comme une sorcière et Hanna sous sa carapace de guerrière implacable ressemble à une princesse innocente du fait de son isolement vis à vis du monde extérieur. C'est cette dualité entre la puissance que représente Hanna en tant que soldat et sa fragilité en tant que jeune fille sortant de nulle part qui donne toute la force au personnage magnifiquement interprétée par Saoirse Ronan qui confirme ici l'immense bien que je pense d'elle depuis Lovely bones. On est parfois amusé par sa froide candeur comme lorsque elle explique comment sa mère est morte ou qu'elle repousse le baiser d'un prétendant, on est aussi ému par sa découverte de la tendresse et de l'amitié avec une jeune fille et parfois effrayé lorsque elle se retrouve confrontée aux bruits assourdissants et au rythme du monde( Le travail sur le son est d'ailleurs assez exceptionnel ).

    Hanna de Joe Wright

    Plus qu'un très bon film d'action Joe Wright signe un très bon film tout court. Un objet assez fascinant qui ne lâche pas le spectateur une seconde et lui offre à espace régulier de vrais grands moments de cinéma. Les scènes d'action bien que finalement assez rares sont toutes marquantes du fait de leur empreinte visuelle très forte. L'évasion de la base souterraine utilise à merveilles les trompe l'œil de son décor pour un formidable jeu d'ombres et de lumières, la baston dans le métro est marqué par les colonnes rondes digne des arènes et la course poursuite labyrinthique sur le quai recouvert de containers est aussi un formidable jeu du chat et de la souris dans lequel Joe Wright utilise à merveille l'espace. Il faut aussi saluer la musique des Chemical Brothers qui dynamite l'ensemble et booste vraiment méchamment le tempo de l'action. Le travail sur les décors et d'ailleurs absolument génial le film nous trimballant d'un univers froid et blanc de Finlande à un désert marocain pour terminer dans l'univers quasiment surréaliste d'un parc d'attraction. Joe Wright ose même introduire des personnages aux limites de la caricature comme les trois tueurs allemands dont un blond qui se trimballe toujours en short ou en survêtement sans jamais plomber la crédibilité de son film.

    Hanna de Joe Wright

    Dans un univers de films de plus en plus formatés, Hanna fait vraiment figure d'ovni atypique surtout pour un film d'action, un genre pas des plus habitué au développement d'un univers aussi riche et singulier que celui mis en place par Joe Wright. Hanna est une sorte de conte de fées initiatique et cruel sur la perte brutale d'innocence.

     

    Ma note 08/10

     

     


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     Mes meilleures amies ( Bridesmaids)

    de Paul Feig

    USA (2011) Comédie / Grils powa'

    Mes Meilleures amies de Paul Feig

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    Pour être tout à fait franc, l'équation comédie romantique, plus film de filles, plus femme en crise sentimentale type Bridget Jones ne me laissait rien présager de bien formidable. Même la présence de Judd Apatow au générique en tant que producteur avait du mal à totalement me convaincre de la viabilité de ce Bridesmaids. Car si le nom de Apatow est souvent associé à des films de qualité il ne faut pas oublier non plus des films moins fréquentables comme Year one ou tout à fait dispensable comme Drillbit Taylor. Et puis plus globalement je dois dire que j'évite de plus en plus de voir les comédies américaines en salles, préférant les découvrir un poil en retard mais en VOST. Tout ça pour dire que je suis passé totalement à coté de Mes meilleures amies lors de sa sortie cinéma avant de me laisser tenter par le DVD et découvrir ainsi une formidable comédie.

    Mes meilleures amies raconte l'histoire de Annie une jeune femme célibataire qui accumule les galères. Après avoir perdu son petit ami, avoir fermer sa pâtisserie pour faillite la jeune femme se retrouve contrainte de se coltiner un amant peu délicat, l'organisation des noces de sa meilleure copine et apprivoiser les nouvelles amies de cette dernière.

    Mes Meilleures amies de Paul Feig

    Assez bizarrement Mes meilleures amies est bel et bien tout ce que je redoutais au départ. C'est effectivement un film de filles puisque le casting est essentiellement féminin, le film s'articule sur une double mécanique de comédie romantique entre Annie et sa copine mais aussi avec son nouveau petit ami et le film est aussi le portrait d'une jeune femme en pleine crise sentimentale mais bien moins exaspérante que Renée Zellweger dans Bridget Jones. Et puis surtout, ce qui fait tout passer avec une infinie légèreté c'est que le film est extrêmement drôle. Les principaux personnages sont apriori assez caricaturaux mais ils vont tous révéler des facettes multiples et trouver une vraie épaisseur à mesure que le film avance. Annie (Kristen Wiig) est tout à la fois charmante et horripilante, excessive et réservée, romantique et résignée et surtout terriblement juste et hilarante dans ses contradictions. A ses cotés on retrouve Rose Byrne dans un rôle de pauvre petite fille riche manipulatrice pas des plus sympathique mais qui se révélera au fil du temps comme étant peut être le personnage le plus seul et désespéré du film. Il faut également citer l'excellente et très drôle Maya Rudolph partagée entre nouvelles et anciennes amies, divisée entre l'insouciance du passé et les prérogatives de sa future vie de femme mariée. Même la comédienne Melissa McCarthy parvient à donner de l'épaisseur à son personnage pourtant bien chargée et épais de grosse femme un peu rustre et rigolote grâce à un dialogue évoquant ses blessures d'adolescente. On regrettera donc de voir que deux personnages féminins soient à ce point en retrait et presque sacrifiées car ni Wendi McLendon- Covey en pin-up blonde devenue mère de famille, ni Ellie Kemper en femme réservée n'ont le temps de vraiment exister à l'écran. Les personnages sont suffisamment denses pour être attachants et sonnent assez juste pour ne pas se limiter aux gros traits caricaturaux qui semblent pourtant les caractériser.

    Mes Meilleures amies de Paul Feig

    Si le film Mes meilleures amies est aussi une comédie romantique sans grandes surprises avec sa mécanique immuable du « je te rencontre, je t'aime, je te quitte pour finalement te retrouver » en revanche cette aspect du film n'occupe pas l'aspect majeur de l'histoire. L'idylle entre Annie et l'officier Rhodes ( Chris O'Dowd) n'est finalement qu'une péripétie parmi tant d'autre et un concentrè express de comédie romantique au milieu d'une histoire bien plus globale. Même si l'histoire entre Annie et sa meilleure amie Lillian s'appuie encore sur une mécanique proche de celle rabattue de la comédie romantique (Amour / Brouille / Retrouvailles); le scénario comporte assez de sous intrigues, de petites histoires dans la grande pour que l'aspect mécanique des choses s'oublie très vite et s'efface devant le plaisir de suivre cette joyeuse bande de femmes. On oubliera aussi très facilement quelques situations de comédies déjà vue mille fois comme la panique dans l'avion ou la partie de tennis pour ne retenir que le tempo de l'ensemble et la qualité d'écriture de l'histoire imaginée par Kristen Wiig et Annie Munolo. On imagine d'ailleurs sans peine que les deux comédiennes et scénaristes ont insufflés une grosse part de vécu dans cette histoire.

    Mes Meilleures amies de Paul Feig

    Et puis le plus important c'est que Mes meilleures amies est une comédie vraiment très drôle. Les répliques font mouches, les situations sont amusantes et les actrices sont d'un naturel confondant en toutes circonstances. On imagine que l'improvisation devait régner en maître durant le tournage; une sensation d'ailleurs confirmée par le bêtisier du film dans lequel on voit de nombreuses prises durant lesquelles les actrices ne peuvent se retenir devant les répliques cinglantes inventées par leurs partenaires. L'énergie débordante de Kristen Wiig fait de véritables merveilles et l'on s'amuse énormément durant tout le film. Le film réserve même une scène absolument AN-THO-LO-GIQUE d'essayage de robes dans une boutique ultra chic après intoxication alimentaire. Un humour très cru et même assez gras mais tellement hilarant qu'il pose illico la différence entre grossièreté et vulgarité de bas étage. J'étais absolument hilare devant cette scène monstrueuse et d'ailleurs j'en souris encore en écrivant cette critique et en me remémorant le visage déconfis de la pauvre Maya Rudolph dans sa robe blanche. Alors que tellement de comédies peinent à faire exister leurs personnages principaux on est ici frustré de voir des personnages secondaires voir de troisième rang avec un potentiel comique vraiment énorme ne pas plus exister à l'écran. Personnellement je signerais tout de suite pour un film entièrement conssacré à Rita (Wendi McLendon Covey) la pin-up prisonnière de sa vie de famille avec ses gamins monstrueux et surtout sur les bien étranges frère et sœur qui vivent en collocation avec Annie (Ah la scène du tatouage !). Même si certains gags ont tendance à s'éterniser un peu comme les tentatives pour provoquer la réaction du flic, Mes meilleures amies se place sans discutions dans ce qui se fait de mieux en matière de comédies.

    Mes Meilleures amies de Paul Feig

    Judd Apatow démontre une nouvelle fois qu'à l'exception de quelques accidents de parcours il est bel et bien un label de qualité incontestable au niveau de la comédie et que Kristen Wiig possède tout le charisme d'une très grande actrice de divertissement. Mes meilleures amies est une très bonne surprise et pour avoir revu deux trois scènes en français je ne regrette absolument pas d'avoir attendu le DVD pour le déguster en VOST.

     

    Ma note 07,5/10


     

     


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