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    Présumé coupable

    de Vincent Garenq

    France (2011) – Drame / Chronique d'une horreur judiciaire

    Présumé Coupable de Vincent Garenq

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    Nous avons tous encore en mémoire ce terrifiant fait divers d'Outreau datant de 2001 et les souvenirs de l'emballement médiatique, de l'émotion brut et du sentiment premier de dégout envers cette présumé affaire de réseau pédophile. Plus tard ce fait divers deviendra l'un des plus grand scandale judiciaire de ses dernières années et la démonstration par l'absurde de la machine à broyer que peut être la justice. Une histoire plus folle, plus dramatique et plus intense que ne pourrait l'imaginer un scénariste et qui prend pourtant corps au cinéma sous la caméra de Vincent Garenq à travers le calvaire de Alain Marécaux, l'un des innocents accusé d'Outreau.

    Un matin de 2001, le destin de Alain Marécaux va basculer lorsque la police pénètre chez lui et le conduit pour une garde à vue sur une accusation de viol sur mineurs de moins de quinze ans. Persuadé que cette accusation fantaisiste ne tiendra pas la route et que son innocence sera vite mise à jour Alain Marécaux est alors loin de se douter que débute pour lui un calvaire judiciaire et humain qui durera plus de quatre ans.

    Présumé Coupable de Vincent Garenq

    Avec Présumé coupable le réalisateur Vincent Garenq a choisit de traiter de cette affaire incroyable uniquement à travers le destin de l'un de ses protagoniste. Le film ne traite donc pas de l'affaire d'Outreau dans sa globalité mais du destin d'un homme dont la vie va se retrouver totalement détruite par l'emballement d'une machine judiciaire froide et désincarnée. On pourra donc regretter que le film ne dresse pas un portrait plus large et complet de cette histoire aussi effrayante que fascinante dans sa dimension dramatique. L'emballement et la responsabilité des médias avides de sensationnalisme est par exemple totalement absente du film tout comme l'horreur bien réel subit par les enfants victimes des deux couples condamnés. Mais à travers le destin d'un homme Présumé coupable porte à la fois la parole de tous les innocents brisée d'Outreau et plus largement de celles et ceux qui se retrouvent écrasés dans les rouages infernales d'une instruction judiciaire. On reste effectivement sans voix devant l'instruction à charge du juge Burgaud, devant les accusations fantaisistes sans la moindre preuve prises pour des faits, devant cette machine froide qui va conduire doucement cet homme au bord du gouffre. Vincent Garenq filme sec et froid, caméra à l'épaule, restant au plus près son personnage,tentant de le suivre dans les couloirs labyrinthique de cette affaire tellement invraisemblable qu'elle ne peut être que authentique. Sans la moindre emphase, sans pathos, sans effet de style et épuré de toute musique Présumé coupable est un film qui possède la véracité du documentaire et la puissance du brûlot d'un film en colère. Vincent Garenq nous plonge au cœur de cette histoire au point de nous en faire ressentir les sentiments, d'incompréhension, de colère et de désespoir de son personnage.

    Présumé Coupable de Vincent Garenq

    C'est le comédien Philippe Torreton qui incarne à l'écran Alain Marécaux. L'acteur livre une performance absolument saisissante qui vous reste longtemps en mémoire une fois le film terminé. Physiquement le comédien a donné de sa personne allant jusqu'à perdre 27 kilos pour incarner son personnage lors de sa grève de la fin. Les images de son corps totalement décharné sont assez effrayantes mais peut être moins encore que les regards bouleversant de cet homme qui voit sa vie intime, familiale et professionnel s'effondrer sous le poids de l'injustice. Visiblement très investit humainement par son rôle Torreton bouffe l'écran et donne un corps douloureux au véritable calvaire en forme de martyr de cet homme. Torreton trimballe sur ses épaules un film qui transpire de toute la rage et de tout le désespoir de ses innocents salis et humiliés par ce fait divers. Il faut aussi saluer la performance de Raphaël Ferret étonnant de ressemblance avec le juge Burgaud qui incarne avec classe le détachement insupportable et méprisant de son modèle.

    Présumé Coupable de Vincent Garenq

    Présumé coupable est donc une très bonne surprise, un film fort et intense servi par une mise en scène assez irréprochable dans ses intention et un comédien visiblement hanté par le rôle et sa dimension sociale et humaine. C'est toujours agréable de voir des film français qui ont des choses à dire et qui le font avec autant de force, de rage, de tact et d'intelligence. Le plus effrayant c'est encore ce sentiment de rouages mécaniques dans lesquels quiconque pourrait soudainement se retrouver happé et totalement broyé, le film laissant ce sentiment très désagréable que rien ne pourrait empêcher que la descente aux enfers de Alain Marécaux soit un jour la nôtre. De ce point de vu là Présumé coupable est un film absolument et maladivement terrifiant... mais indispensable.

     

    Ma note: 07,5 /10

      


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    La guerre des boutons

    La guerre des boutons

    La nouvelle guerre des boutons

    de Yves Robert, Yann Samuell et Christophe Barratier

    France ( 1961 – 2011) – Comédies

    La guerre des guerres

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    Dans un soucis évident de diversité et d'originalité la production française proposait, pile au moment de la rentrée des classes et à une petite semaine d'intervalle, deux remakes d'un seul et même film à savoir La guerre des boutons, un petit classique de la comédie signé par Yves Robert. A l'occasion de la sortie DVD des deux films de l'année dernière je me suis lancé dans un petit comparatif entre les films de Samuell, Barratier et Yves Robert.

    L'histoire de La guerre des boutons tout le monde la connait déjà, c'est l'opposition de deux bandes de gamins rivaux de deux villages de campagne. Des gosses qui s'amusent à la guerre et dont la supériorité doit se marquer avec un butin constitué de boutons pris directement sur les culottes de l'ennemi.

    La guerre des guerres

    Pour commencer il convient de regarder la fidélité de l'esprit du film de Yves Robert sorti il y-a plus cinquante ans. De ce point de vue là c'est incontestablement le film réalisé par Yann Samuell qui se rapproche le plus de l'esprit léger et libertaire de son modèle. La nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier choisit quand à lui de déplacer le récit des années soixante vers la seconde guerre mondiale pour pouvoir introduire une dimension dramatique supplémentaire en opposant la grande guerre et la petite. Une idée reprise d'ailleurs un peu de manière artificielle par Yann Samuell avec un personnage de militaire en permission racontant les horreurs de la guerre d'Algérie. Mais si l'on juge les deux remakes, c'est incontestablement le film de Christophe Barratier qui assume le moins son statut de simple divertissement tout aussi innocent que contestataire. Alors que le film de Yves Robert était totalement concentré sur les mômes en laissant les adultes au second plan les films de Samuell et plus encore de Barratier introduisent quelques sous intrigues finalement peu intéressante pour faire exister les adultes du récit et surtout les comédiens connus qui sont à l'affiche des deux films. Toujours dans l'esprit du film d'origine, Yann Samuell ajoute au maitre d'école du village de Longeverne interprété par Eric Elmosnino celui des Velrans interprété par Alain Chabat afin de montrer que l'antagonisme entre les deux villages dure depuis plusieurs générations (Ce qui n'était que suggéré dans le film de Robert), le tout sous le regard arbitral d'un curé de campagne interprété par Fred Testot. L'apport des personnages adultes de La nouvelle guerre des boutons est bien plus discutable avec une histoire d'amour sans relief entre le maître d'école interprété par Guillaume Canet et Laeticia Casta et l'éternel clivage entre des personnages de collabos et les résistants. Il est d'ailleurs assez amusant de constater que les adultes du film de Yann Samuell sont des personnages de pur comédie alors que ceux du film de Barratier ont le plus souvent une dimension uniquement dramatique. Si la légèreté du divertissement va plutôt du coté du film de Yann Samuell en revanche aucun des deux films ne reprends vraiment la dimension politique du film de 1961 dans lequel des gosses inventaient une nouvelle forme de démocratie vraiment égalitaire avec quelques dialogues savoureux et au combien d'actualité comme « on va pas instaurer la démocratie pour que les riches laissent les pauvres au fond des chiottes ».

    La guerre des guerres

    La guerre des guerres

    Les deux remakes introduisent aussi des personnages féminins très fort, peut être tout simplement pour attirer des petites filles vers le film mais aussi pour casser l'image un poil rétrograde et « machiste » du film de 1961. Il faut dire que dans le film de Yves Robert la petite fille qui traine avec les gosses n'a guère d'autres fonction que de faire le ménage, recoudre les boutons, masser les guerriers blessés et à l'occasion se faire doucement chahuter pour montrer ses nichons. Une vision pas vraiment compatible avec l'évolution des mentalités et un politiquement correct s'exerçant pour le meilleur comme pour le pire. Les personnages féminins des deux remakes sont donc bien différents du film de Yves Robert et permettent surtout d'introduire des histoires d'amour entre Lebrac, le chef charismatique des Longeverne, et une petite fille. Encore une fois ma préférence ira vers le film de Yann Samuell et le personnage de La Lanterne qui s'inscrit parfaitement dans l'esprit frondeur du film avec une gamine au tempérament de garçon manqué aussi bien capable de combattre comme les autres gosses que de faire battre les cœurs les plus endurcis. Dans le film de Christophe Barratier, la petite fille est une enfant juive cachée par le personnage interprétée par Laeticia Casta et donc fatalement plus discrète au niveau de l'histoire. Cette petite fille raffinée et intelligente va introduire une vrai dimension romantique à l'eau de rose pour le personnage de Lebrac (le dur au cœur tendre) et provoquera directement la future trahison de Bacaillé. Encore une fois on sent que Christophe Barratier n'assume pas vraiment le statut de pur divertissement de La guerre des boutons en y introduisant des grands sentiments qui à l'écran semblent souvent très artificiels.

    La guerre des guerres

    Il est toujours amusant de voir combien les remakes qu'ils soient étrangers ou bien français polissent les petites aspérités des films originaux. Le pourtant gentillet La guerre des boutons n'échappe pas à la règle essentiellement à travers le portrait du père de Lebrac qui dans le film de Yves Robert était une brute épaisse interprété par Jean Richard capable de sévèrement corriger son môme au point de le renvoyer à l'école avec la gueule bien amochée. Difficile d'imaginer aujourd'hui dans un divertissement familiale ce genre d'écart de conduite, du coup Barratier et Yann Samuell adoucissent considérablement la brutalité du personnage. Chez Barratier c'est le comédien Kad Merad qui interprété le père Lebrac, un type un peu grande gueule, un peu bourru mais pas bien méchant qui passe aux yeux de son fils pour un planqué avant de finalement se révéler un résistant. Chez Yann Samuell en revanche le père devient une mère et c'est Mathilde Seigner qui interprète une femme seule bien corageuse demandant beaucoup de travail et de sacrifices à son fils sans jamais lever la main sur lui. Des changements qui sans être honteux dénotent tout de même d'un désir de lisser la violence faites aux enfants alors que paradoxalement cet aspect du film donnait à la guerre des gamins du film de Yves Robert une dimension à la fois noble et héroïque. On notera aussi que la scène mythique de l'attaque des gamins à poil du premier film est bien plus pudique chez Yann Samuell et carrément rhabillée chez Barratier.

    La guerre des guerres

    La guerre des guerres

    La guerre des boutons s'articule autour de quelques personnages très fort comme Lebrac qui est objectivement le véritable héros de l'histoire, le petit Gibus qui assure les aspects les plus comique du récit, l'Aztec qui est l'ennemi et chef des Velrans et le personnage de Bacaillé, le traire par qui prendra fin la guerre. Des personnages dont les traits et les caractères sont assez différents selon les différentes version du film. C'est sans doute le Lebrac du film de Christophe Barratier qui se rapproche le plus de celui du film d'origine avec cette figure de cancre mais véritable chef charismatique de clan semblant constamment plus vieux et plus mur que ses camarades. Dans le film de Yann Samuell Lebrac devient bizarrement une sorte de génie incompris capable de faire de brillantes études. Voilà bien l'un des seul point clairement positif pour le film de Christophe Barratier d'autant plus que le réalisateur engage pour le coup un parfait inconnu qui marque les esprits mais sans jamais faire oublier la dégaine, la gouaille et le regard entre violence et humanité de l'éternel Lebrac interprété par André Treton. Pour ce qui est de l'Aztec, un personnage finalement assez en retrait et bien moins développé que Lebrac, c'est Yann Samuell et sa guerre des boutons qui s'en tire le mieux proposant certainement le plus charismatique personnage version Yves Robert comprise. Interprété par l'inconnu Théo Bertrand, l'Aztec du film de Samuell est une pure terreur de cour de récréation avec une vraie gueule et une vraie dimension de bad guy.

    La guerre des guerres

    La guerre des guerres

     Concernant le petit Gibus le constat est sans appel car aucun des deux remakes ne parvient à faire oublier le petit Martin Lartigue qui a transformé son rôle de gosse en un personnage totalement culte. Encore une fois ma préférence ira vers le petit Gibus du film de Yann Samuell mais très objectivement aucun des deux personnages ne possèdent la dimension comique et la tendresse immédiate que pouvait susciter Martin Lartigue. Christophe Barratier tente de remplacer le célèbre ' »Oh ben si j'avais su j'aurai pas venu » par un autre gimmick de langage avec « C'est exactement qu'est ce que je voulais dire » mais la sauce ne prend pas vraiment. Le petit Gibus reste et restera pour longtemps la figure emblématique du film de Yves Robert avec son langage de gosse, son imitation du chien, ses murges à l'alcool, sa tente à gaz et ses larmes devant l'apprentissage de la traitrise. Le traitre en question c'est bien sur Bacaillé et son traitement est assez similaire dans les trois films même si c'est Barratier qui force le plus le trait en faisant carrément du personnage un collabo dénonçant les juifs. Chez Yann Samuell tout comme chez Yves Robert le personnage conserve une dimension assez humaine qui fait que l'on se prend presque d'affection pour lui au moment du châtiment. On trouve même dans le film de Samuelll un réplique que je trouve assez joli lorsque Bacaillé en larmes déclare « C'est pas ma faute si j'ai une gueule de tartine je tombe jamais du bon coté ».

    La guerre des guerres

    La guerre des guerres

    La guerre des guerres

    Au final c'est donc pour moi le film de Yann Samuell qui s'impose comme le meilleur remake du film de Yves Robert tout en se plaçant très loin de son modèle. Christophe Barratier signe une nouvelle fois un film bien trop sage et ampoulé fait pour plaire aux grands parents. Le réalisateur des Choristes semble surtout vouloir absolument donner une dimension, dramatique, historique et romanesque au film de Yves Robert qui n'en a aucunement besoin pour exister. Plus proche de l'esprit frondeur du film de 1961, le film de Yann Samuell réserve quelques jolis moments de poésie comme la confection de l'étendard et le final lorsque les gamins dessinent à la craie tout autour de Lebrac assis dans la cour de l'école. Mais voilà aucun des deux films n'arrive à rivaliser avec le film de Yves Robert qui reste plus de cinquante ans après sa sortie un classique indémodable du fait de son humour,de sa violence dissimulée et surtout de ses aspects libertaires et presque révolutionnaires.

      

    Les notes :

     La guerre des boutons de Yves Robert 08/10

    La guerre des boutons de Yann Samuell 06/10

    La nouvelle guerre des boutons de Christophe Barratier 04,5/10

     

     


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    The violent kind

    Des Butcher brothers

    USA (2011) – Horreur / Fantastique / Science fiction / Comédie / Drame.... Le bordel quoi !

    The violent kind des Butcher brothers

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    Après la sympathique relecture familiale du mythe des vampires avec The hamiltons les Butcher brothers reviennent pour un second film qui se trimballe une sérieuse réputation d'ovni totalement barré et inclassable. Et c'est vrai que The violent kind est un film totalement cintré et imprévisible qui part dans tous les sens, mais malheureusement il ne suffit pas toujours d'être bizarre pour être intéressant.

    The violent kind raconte l'histoire d'une bande de bikers partis fêter l'anniversaire de la mère de l'un d'entre eux dans une ferme isolée en pleine forêt. Un fois la fête terminée il ne reste qu'une poignée de personnes qui vont recevoir la visite d'une bien étrange bande de voyous semblant sortir directement des années cinquante...

    The violent kind des Butcher brothers

    Effectivement au niveau de l'originalité et de sa capacité à sans cesse chambouler les attentes du spectateur The violent kid se pose là. Le film des Butcher brothers commence comme une chronique traitant de la violence des bandes pour glisser doucement vers le fantastique à base de fantômes avant d'aller joyeusement vers l'horreur du film de possession tout en flirtant avec la science fiction et le home invasion radicale. Le problème c'est que le film part tellement dans tous les sens que l'on finit par vraiment se demander vers quoi les deux réalisateurs tentent vainement d'aller. A force de tout mélanger de manière aussi anarchique le film donne très vite la sensation d'un gros portnawak tendance gros gloubiboulga mal digéré. Les intentions sont sans doute louables mais l'étrangeté bricolée du film lasse bien plus vite qu'elle ne fascine. Malheureusement si l'on es dans un premier temps séduit par l'univers foutraque du film on es aussi très vite agacer par cette sensation que le film part un peu dans tous les sens pour masquer surtout qu'il ne va finalement pas bien loin.

    The violent kind des Butcher brothers

    The violent kind est aussi fortement plombé par un groupe de comédiens totalement en roue libre et pas spécialement convaincant. La palme de la médiocrité revenant à la petite bande gesticulante et horripilante sortant des années cinquante. Les personnages totalement déglingués et hors normes peuvent être parfois aussi ridicule que effrayant comme le héros de l'excellent The lost ou encore le regretté Dennis Hopper dans Blue Velvet mais dans The violent kind ils restent le plus souvent des pantins ridicules et grotesques. Du rocker gesticulant en citant James Dean au dandy à cran d'arrêt en passant par le gros dur qui lèche du film étirable parce que il adore le plastique (??) difficile de trouver dans cette galerie des monstres des personnages plus effrayant que artificiellement azimutés. Au bout du compte on s'ennuie donc très vite, on soupire et plus emmerdant on sourit finalement au dépends du film et de ses situations grotesques. Tout devient tellement artificiel , que tout devient inoffensif que ce soit la folie, la violence comme l'étrangeté des situations.

    The violent kind est donc bel et bien un ovni et un film bizarre mais faute d'une ligne directrice solide, d'une solide mise en scène, d'acteurs charismatiques et convaincants le film ne va jamais plus loin que l'expérience étrange d'un film autre. Pour le reste, le film des Butchers brothers qui devait être un électrochoc reste un objet étrange mais pour moi assez vain.

     

    Ma note: 05/10

      


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    Hostel: Part III

    de Scott Spiegel

    USA (2011) – Horreur / Very bad tripes

    Hostel part 3 de Scott Spiegel

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    Après deux épisodes dont je ne suis pas particulièrement fan mais qui avaient le mérite d'aller au bout de leur sujet, la saga Hostel poursuit son chemin avec une exploitation direct pour le marché de la vidéo. Elie Roth n'occupe ici qu'une place honorifique de producteur et laisse à Scott Spiegel (réalisateur de Intruder et Une nuit en enfer 2) le soin de réaliser ce troisième volet. En gros le projet sentait bien le moisi et le résultat est tristement à la hauteur.

    Hostel part III raconte l'histoire d'une bande d'amis partis enterrer la vie de garçon de l'un d'entre eux à Las Vegas. La soirée va plutôt mal tourner et au petit matin l'un des quatre amis a mystérieusement disparu...

    Hostel part 3 de Scott Spiegel

    Et oui le pitch de départ de ce Hostel III ressemble furieusement à celui de Very bad trip la comédie de Todd Phillips sauf que cette fois ci le réveil des protagonistes va les conduire jusqu'à la mystérieuse organisation qui s'amuse à torturer des gens. Autant le dire tout de suite ce Hostel part III ne fait illusion que le temps de sa toute première séquence qui semble nous replonger vers les pays de l'est pour mieux nous surprendre et installer l'action dans la ville de tous les vices. Une fois passé cette petite surprise c'est « circulez y-a plus rien à voir ». Le film trimballe assez lourdement des personnages sans intérêt vers un décor unique de hangar servant de salle de spectacles à des gens fortunés venant non plus tuer et torturer mais simplement assister à des spectacles morbides. La seule idée un peu originale reste que ses spectateurs peuvent parier avec leurs ordinateurs sur le déroulement des séances de torture, mais franchement cela n'apporte strictement rien de neuf à l'histoire. On s'ennuie donc assez fermement devant ce troisième opus qui ne possède absolument pas les qualités formelles, sulfureuses et narratives des films de Eli Roth. Le fait même de déplacer l'action vers un Vegas ivre de spectacle dissous totalement l'ambiance glauque propre à la saga.

    Hostel part 3 de Scott Spiegel

    Pire encore, le film ne donne même pas le change au niveau de la violence sèche et maladive qui caractérise pourtant le genre. Ici on aura juste droit à un visage écorché, des insectes versés dans la bouche d'une malheureuse, un séance à la Guillaume Tell avec moins d'habileté et c'est à peu près tout. Pour ne rien arranger le film carbure aux effets numériques foireux digne des pires séries Z produites au kilomètre pour le marché de la vidéo. Scott Spiegel et son scénariste Michael Wess n'ont alors plus d'autre choix que de doper leur récit amorphe à coup de rebondissements aussi prévisible que indigestes. Le film foire même son final pourtant assez sombre avec une ultime pirouette scénaristique totalement ridicule.

    La saga Hostel perd donc ses étoiles à mesure qu'elle avance dans le temps. Les films de Eli Roth n'étaient pas des chef d'œuvres mais ils avaient le mérite de secouer les spectateurs en proposant un regard sur la marchandisation des corps et le mépris de la vie humaine. Cet Hostel 3 ressemble vraiment à un sordide taudis dans lequel personne n'aura envie de s'attarder et un triste DTV aussi opportuniste que mal foutu.

     

    Ma note 03/10

      


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    Dead heads

    des frères Pierce

    USA (2011) – Comédie / Horreur / Zombédie

    Dead heads des Pierce brothers

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    La comédie à base de zombies à le vent en poupe depuis l'incontournable Shaun of the dead. Souvent imité mais rarement égalé le film de Edgar Wright aura inspiré un sacré nombre de films pour le meilleur (Zombie of mass destruction- Zombieland) comme pour le pire. Dead heads, dernier DVD Mad en date, est loin de se placer dans la haut du panier même si notre cher magazine tente encore une fois de nous faire passer ce film plus que médiocre pour une agréable série B.

    Dead heads c'est donc l'histoire d'un type qui se réveille sous la forme d'un zombie, mis à part une certaine décrépitude physique il a conservé la plupart de ses facultés dont la réflexion et la parole. Après avoir rencontré un autre type dans le même état que lui il décide d'aller retrouver sa copine pour lui déclarer sa flamme avec aux trousses militaires et scientifiques.

    Dead heads des Pierce brothers

    Dead heads est donc un road movie qui prend le point de vue originale des zombies pour tailler la route au sein d'une histoire entre horreur et comédie romantique. Ce sont en tout cas les intentions premières du film des frères Pierce qui pensaient sans doute que placer de manière classique deux potes au cœur d'une histoire de zombies lorgnerait trop visiblement du coté de Shaun of the dead. Mais finalement ce point de vue semblant original se dégonfle très vite car les deux héros ne sont pas des zombies pur jus mais des personnages chargés de maquillages bien trop bavard et finalement assez classique d'une mécanique de comédie. On a donc le gentil personnage amoureux et un peu gauche et son gentil pote adepte de la déconne. Au bout de quelques minutes on comprend déjà que le concept est un écran de fumée qui tente de faire passer une trame monstrueusement classique pour de l'originalité. Quand à l'histoire d'amour elle est clairement d'une banalité bien sirupeuse et d'un conformisme assez énervant.

    Dead heads des Pierce brothers

    Mais le pire c'est que Dead heads n'est pas drôle du tout... L'immense majorité des gags, des vannes et des répliques tombent à plat et ne surnage que le sentiment d'une facilité d'écriture digne d'un film de potes. Les personnages sont systématiquement caricaturaux et surchargés au point de tous devenir à l'écran des pantins ridicules s'agitant dans tous les sens pour tenter d'arracher un sourire. De la secrétaire coincée en passant par le gros dur et le pote volubile on es très loin de pouvoir trouver le moindre point d'encrage et d'identification. Les frères Pierce tentent bien de la jouer comédie référentielle pour geeks mais leurs clin d'œil sont tellement gratuit, tellement énormes, tellement préfabriqués qu'ils dénotent plus d'un soucis de séduire que d'une envie sincère de tendre vers l'hommage. C'est bien beau de citer Les goonies, Terminator au détour de dialogues, de mettre des images de Evil dead et de citer les films de Romero encore convient il de le faire avec une certaine finesse témoignant d'une culture plus que d'un étalage stérile de références aussi peu digérées. On a même droit à un long dialogue totalement crétin sur les manières de tuer les loups-garous et les vampires prouvant que les frères Pierce sont loin d'avoir les mêmes qualités d'écriture qu'un Kevin Smith.

    Dead heads des Pierce brothers

    Dead heads possède toutefois un bon sens du rythme, une jolie photographie pour un film à petit budget, quelques effets gores sympathiques et deux ou trois gags capables d'arracher un sourire. Pour le reste la mise en scène des deux frangins n'a vraiment rien d'exceptionnelle et leur sens du découpage laisse plus qu'à désirer lors des quelques scènes d'action du film. Le film des frères Pierce est donc bien loin de ses illustres modèles et son apparente originalité (on trouve déjà des zombies conscients et capables de parler dans Zombies anonymous) est loin d'en faire un film de qualité.

    L'année commence vraiment très bas pour le niveau des DVD Mad et on peut légitimement s'inquiéter de l'association du magazine avec ce grand pourvoyeurs de DTV moisis qu'est Emylia. La seule perspective positive c'est de voir en mars The woman comme DVDMad, pour le reste il faut vraiment espérer que cette liaison dangereuse ne dure pas trop longtemps.

    Ma note : 03/10

      


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