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The woman
de Lucky McKee
USA (2010) – Horreur / Drame / Gore féministe
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Le réalisateur du sublime May revient en force après la déception de son second film The woods. Il s'associe cette fois ci à l'auteur Jack Ketchum responsable entre autres choses du traumatisant The girl next door. The woman est un film qui se trimballe une réputation assez sulfureuse essentiellement due à sa présentation à Sundance, un festival dans lequel les spectateurs ne sont pas forcément habitués à ce type de spectacle. Car objectivement The woman n'a pas de quoi susciter effroi et polémique plus que de raison même si le film flirte parfois avec l'ambiance oppressante et insupportable de The girl next door.
The woman raconte l'histoire d'un brave père de famille traditionaliste qui entreprends avec l'aide de sa femme et ses enfants de civiliser une jeune femme sauvage après l'avoir capturée et enfermée dans sa cave.
On retrouve donc dans The woman de nombreux points communs avec The girl next door de Gregory Wilson, Jack Ketchum replongeant une nouvelle fois une famille dans une violence institutionnaliser par les préceptes idéologiques d'un puissant chef de famille et se cristallisant sur une pauvre victime, une nouvelle fois une jeune fille enfermée. Ce chef de famille, interprété par Sean Bridgers, est un homme aimable sous bien des apparences tout en étant un monstre de machisme, de misogynie et de violence ordinaire. Car le film de Lucky McKee est avant tout une puissante et féroce charge contre le machisme ordinaire d'une société dans laquelle les femmes doivent être avant tout des mères serviles, des servantes obéissantes et des objets sexuels. Pour ce père de famille la civilisation d'une femme libre et indépendante passe par l'asservissement total de son corps et son esprit.
Les personnages féminins du film sont tous particulièrement touchant à l'image de cette mère de famille à la fois en révolte et prisonnière de sa condition interprétée par la sublime Angela Bettis. Difficile également de ne pas se prendre de tendresse pour la fille ainée de la famille, interprétée par Lauren Ashley Carter, brisée par la crainte de son propre père violent et sans doute incestueux. Dans un rôle bien plus abrupt et physique on pourra également saluer la jolie performance de Pollyana McIntosh en sauvageonne.
The woman est un film qui va crescendo dans une tension et une violence psychologique qui, sans atteindre les sommets de noirceur de The girl next door , flirte une nouvelle fois avec le malaise le plus profond. On est parfois révolté et mal à l'aise devant cette violence trop ordinaire de cet homme abject d'autant plus qu'il transmet sa haine et sa conception des devoirs féminins à son jeune fils (véritable tête à claques) comme une bien triste connerie héréditaire. Le final monstrueusement gore et du coup presque trop exubérant, ne sera toutefois que le reflet psychologique d'une condition féminine se libérant avec violence d'un immonde machisme qui la maintien prisonnière en laissant surgir des profondeurs ses instincts les plus bestiaux.
The woman est un très bon film, intense, douloureux, dramatique et parfois outrancier mais qui sonne comme un coup de mâchoire enragée sur les roustons d'une misogynie ordinaire. On oubliera donc bien volontiers les quelques défauts du film comme sa mise en place un poil trop longue, son final sans doute un peu too much et surtout les scènes un poil caricaturales montrant cette jeune femme à l'état sauvage pour ne garder que l'essentiel à savoir que The woman est un grand film d'horreur en colère.
Ma note : 07,5/10
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Insane (Storm warning)
de Jamie Blanks
Australie (2007) - Horreur / Survival vénère
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Après deux petit films à Hollywood le réalisateur Jamie Blanks choisit de retourner sur sa terre natal d'Australie afin de retrouver un peu plus de liberté créatrice après avoir subit le diktat des studios sur son précédent film Mortelle Saint Valentin. Un retour en fanfare puisque Jamie Blanks nous offre avec Insane un bon petit survival bien crasseux et bien teigneux.
Insane raconte l'histoire d'un couple qui après s'être égaré en barque se retrouvent la nuit tombée sur une petite île totalement paumée. Pris par une tempête les deux tourtereaux trouvent refuge dans une ferme occupée par deux frères et leur père tous aussi frappés les uns que les autres. Cette petite famille cultive en toute illégalité des plans de haschisch, ce qui ne les rend pas particulièrement cool mais au contraire furieusement méchants.
Pour apprécier Insane il faut commencer par accepter les quelques conventions du genre et surtout ne pas trop chercher à comprendre la logique et la rationalité du comportement des différents protagonistes. Impossible toutefois de ne pas rester dubitatif devant le manque de perspicacité de ce couple qui se barre à l'opposée du chemin du retour quand une tempête se profile à l'horizon, se précipite comme des moucherons vers la première source de lumière et s'installe tranquillement après avoir vu un meurtre dans une baraque à coté de laquelle la maison de Leatherface ressemble à Disneyland. Je ne suis pourtant pas du genre à vouloir toujours expliquer, rationaliser, comprendre et expliciter les actes des personnages d'un film (surtout d'horreur) mais Insane souffre de quelques grosses incohérences. Difficile par exemple de comprendre pourquoi deux minutes après avoir engueuler ses fils qui ne n'ont pas attacher leurs prisonniers les trois compères laissent leurs victimes libres de tous mouvements leur permettant de préparer tranquillement leurs pièges digne de McGyver. Des petits raccourcis de scénario comme celui là Insane en comporte beaucoup trop pour être tout à fait crédible comme le clébard qui renifle menaçant sous la porte l'odeur du sang, puis disparaît pour ne pas interférer dans le déroulement de l'histoire avant de revenir trois séquences plus tard.
Pourtant Insane reste un bon petit survival grâce à la mise en scène très tendue de Jamie Banks et à l'ambiance malsaine de tension putride qu'il parvient à doucement installer. Loin de verser illico dans l'effet choc et la violence graphique le film installe d'abord une tension faites de violence verbale, de petites humiliations et de jeux pervers. Si le personnage du mari interprété par Robert Taylor semble un peu falot pour ne pas dire totalement inconsistant en revanche Nadia Fares et le trio de cinglés interprétés par David Lyons, Mathhew Wilkinson et l'impressionnant John Brumpton assurent une vraie force et crédibilité au film. Une tension crasseuse et borderline, faites aussi de frustrations sexuelles, la petite communauté étant visiblement plus habituée à se toucher en famille devant des pornos zoophile ou à abuser d'une poupée gonflable qu'a pratiquer l'acte sexuel sur des êtres vivants. C'est d'ailleurs une pulsion sexuelle qui poussera le père de famille à sa perte lors d'une séquence de viol particulièrement éprouvante durant laquelle le patriarche explique le sort immonde de sa précédente épouse pour s'exciter.
Lors de son dernier acte le film va alors verser dans le gore et l'horreur brutale lorsque le personnage féminin du film (Nadia Fares) décide de passer à l'action prouvant que les petites françaises ont des couilles. Un final un peu gratuit dans ses débordements mais qui est sauvé pour beaucoup par la perversité et la violence graphique des pièges et des coups que vont porter ce couple afin de s'en sortir. Une lutte bestiale qui frappe fort dans le registre de la perversité même si le coté grand guignol de certaines scènes semble parfois un poil artificiel (la mort du dernier personnage). En plein cœur du tumulte Jamie Blanks nous balance malheureusement la scène super cliché du camion qui refuse de démarrer replongeant le spectateur vers les aspects les plus facile d'un récit qui multiplie tout de même avec paresse les trucs les plus usés du cinéma d'horreur.
Au final Insane reste un bon petit survival, suffisamment tendu, crasseux et violent pour happer le spectateur dans son histoire. Jamie Blanks assure un mise en scène assez nerveuse et sèche pour permettre de faire passer les nombreuses facilités de son script.
Ma note : 06/10
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La croisière
de Pascale Pouzadoux
France (2011) – Comédie / Étron flottant
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Dans le petit exercice critique, même lorsque l'on tire à blanc et en amateur comme moi, il est souvent bien plus facile et même jouissif d'être méchant en descendant un film plutôt que de tenter d'expliquer les raisons parfois irrationnelles et personnelles qui font que l'on aime certains long métrage. Autant dire que je ne vais pas me gêner tel un pirate couteau entre les dent pour partir à l'abordage de La croisière et tirer à boulets rouges sur ce triste navire en espérant le couler pour qu'il rejoigne les profondeurs abyssale de sa connerie. La seule vraie question étant: Mais pourquoi je suis monté à bord de ce naufrage assurré ?
La croisière raconte le voyage d'une poignée de personnages très divers embarqués le temps d'une croisière sur la méditerranée. Pour ces cinq personnes qui vont se lier d'amitiè le voyages sera alors l'occasion d'une remise en question (oui une grande quête initiatique intérieure !).
Avec La croisière la réalisatrice Pascale Pouzadoux ressuscite tout simplement l'esprit de Max Pecas et de toute ses comédies poussives et vulgaires qui semblaient n'exister que pour permettre à leurs réalisateurs de partir en vacances. Inutile de parler de mise en scène car pour Pascale Pouzadoux l'exercice se milite à se contenter de garder ses comédiens dans le cadre. Pour le reste le film ressemble à un triste téléfilm formaté pour les lundis soirs de TF1 et le ménagères de plus de 50 ans, un pur produit sans relief, sans âme, sans beauté. Comment attaquer plus encore la forme d'un truc informe ?
Le plus triste c'est que La croisière n'est jamais drôle, ni même amusant. Le film joue sur le registre de l'humour beauf, du gag bien gras et de cette vulgarité insupportable qui consiste à prendre les spectateurs pour des cons. On a donc droit à des gags à base de chiens qui font pipi, de monsieur travesti en érection, de caca d'oiseaux sur la tête, de beauf en slip panthère, d'agent de sécurité qui se prend pour Bruce Willis et de bouchon de champagne dans les couilles.... La grande classe quoi ! C'est lorsque Pascale Pouzadoux commence à jouer sur le registre de l'émotion que moi je commence à rire devant les cordes à bateau qui servent de fil conducteur au scénario. On a donc droit à un mari cocu qui va enfin comprendre les femmes après avoir passé une partie du voyage en travesti, une working girl égoïste qui va s'ouvrir aux autres, à l'émotion et aux joies des vacances sous l'influence d'une gentille petite fille, une jeune pickpocket rebelle au cœur brisé qui va retrouver l'amour et le droit chemin sous l'influence d'un prêtre et une brave paysanne qui va trouver la force de quitter son mari farceur après être tombée amoureuse du cocu travesti évoqué plus haut... De quoi passer la tête par dessus bord en vomissant devant une telle dégoulinade de bons sentiments baignant dans une soupe aussi infecte de lieux communs.
La croisière n'est même pas un mauvais film, c'est une véritable honte. Un bien triste radeau perdu sur une mer de facilitées qui aura quand même attiré en salles plus de 654 000 spectateurs alors qu'un Philibert autrement plus réussi se ramassait à 57 000 entrées. Une choses est certaine des films comme La croisière ça m'use.
Ma note : -10/20
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Sulfures ( Don't let him in)
de Kelly Smith
Angleterre (2011) – Thriller / Horreur / Whodunit en carton
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Emilya frappe à nouveau avec Sulfures, un film à petit budget et tout aussi mauvais que l'immense majorité des films distribués par l'éditeur. Le film s'offre tout de même une distribution inespérée via Mad Movies qui en a fait son DVD du mois. Les abonnés risquent de tomber de haut devant ce cadeau empoisonné bien moisi, difficile effectivement de passer de Dream Home, Blood Island et Heartless à Sulfures sans vraiment l'avoir choisit. Si tu ne va pas chez Emilya , Emilya viendra chez toi; et ça c'est vraiment flippant !
Sulfures raconte donc le petit week-end de deux couples partis se mettre au vert à la campagne pour décompresser et pêcher. Pourtant dès leur arrivée ils se font mettre en garde par une bohémienne qui traine dans les bois et par un flic roux et rondouillard à vélo. Un terrible tueur surnommé le chirurgien des arbres rôde dans les parages....
Sulfures sent le budget ridicule et le bricolage, ce qui n'est pas une chose rébarbative en soit dès l'instant que l'on a un minimum de talent; en revanche le film est totalement prévisible tout en essayant de multiplier les coups de théâtre foireux. Difficile aussi de ne pas s'amuser du comportement inepte des personnages comme cette jeune fille qui dessine tranquillement un arbre recouvert de morceaux de cadavre comme si c'était un pommier en fleurs ou cette bohémienne qui semble attendre ceux qui pissent dans son bois pour taper la discute et lire leurs lignes de la main. A noter aussi la blonde tellement crédule qu'elle laisse entrer le psychopathe juste parce que ce dernier lui dit qu'elle peut avoir confiance.
Mis en images sans relief ni passion, soporifique et parfois incohérent dans son déroulement, habité par des personnages sans la moindre épaisseur et finalement bien plus emmerdant que captivant, il faudra donc être bien indulgent pour trouver des qualités à Sulfures. Même les effets spéciaux rudimentaires et les scènes de meurtres sentent l'amateurisme le plus complet. Le film mérite toutefois d'être regarder jusqu'au bout du bout de son générique de fin pour profiter d'une dernière scène qui achève définitivement la crédibilité du film et du tueur. A noter aussi le détail amusant de la jaquette du film qui confond avec malice Alexandra Gordon et Gordon Alexander sur les simple prétexte que les deux ont joués dans un film homonyme intitulé Sucker punch.
Sulfures est un pur produit Emilya, un DTV moisi et fauché qui s'oublie bien plus vite que le temps qu'on s'emmerde à le regarder.
Ma note: 02/10
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Après un mois de septembre particulièrement morose, Octobre semble marquer la vraie rentrée cinématographique. Pour ne pas être en reste du coté des DVD c'est aussi une belle avalanche de sorties, de quoi totalement exploser les maigres économie de septembre.
Dans les salles obscures :
L'incontournable de ce mois d'octobre sera Les aventures de Tintin: Le secret de la licorne. Les fans de Herge et les Tintinophiles hardcores attendent sans doute le film le couteau entre les dents, mais les fans de cinéma ne peuvent que baver d'impatience de voir Steven Spielberg se frotter aux libertés de mise en scène que propose la motion capture et au spectacle capable d'offrir la 3D.
Autre incontournable avec The artist le nouveau film muet et en noir et blanc de Michel Hazanavicius qui aura valut un prix d'interprétation à Cannes à Jean Dujardin. Des rumeurs bruissent déjà d'une présence du film aux prochains Oscars. On ne peut que se réjouir de voir l'audace d'un projet français aussi casse gueule être déjà récompensé par toute l'affection du monde du cinéma. Il reste à espérer que le film ne se gauffre pas trop auprès du public, en tout cas moi je serais dans la salle.
On pourra aussi se laisser tenter par le Polisse de Maïwen qui devrait une nouvelle fois offrir quelques gros moments de direction d'acteurs et Poulet aux prunes le nouveau film d'animation de Marjanne Satrapi et Vincent Paronnaud, le duo de réalisateur responsable de l'excellent Persepolis. A signaler aussi Drive le nouveau film de Nicolas Windin Refn et Dream house qui marque la première incursion de Jim Sheridan ( Au nom du père, In America) dans le thriller et le fantastique.
Sinon on peut toujours croire au remake de The thing ou à Paranormal activity 3, ou pas !
Dans les bacs DVD :
Attention overdose de sorties pour ce mois d'octobre qui va sans doute faire très très mal au porte monnaie des acheteurs compulsifs.
On commence par les cinq grosses sorties quasiment indispensable du mois avec pour commencer The tree of life qui sortira en Blu-ray le 12 octobre avec un copieux making of de 95 minutes. Balada triste le superbe ovni inclassable de Alex De La Iglesia sortira quand à lui le 26 octobre dans une édition plus basique alors que le X-men le commencement de Mathhew Vaughn s'offrira plus de trois heures de bonus sur un double Blu-ray pour une édition qui s'annonce des plus complète.
Le Blu-ray de Scream 4 permettra de découvrir pas moins de 18 scènes coupées dont un début et une fin alternative, plus un making-of et un documentaires sur la saga. C'est aussi le 05 octobre que sortira finalement en DTV , Hobo with a shotgun l'un de mes gros coup de cœur de cette année avec là encore les bonus classique à savoir trailers, making-of et scènes coupées.
Après on pourra aussi se laisser tenter par The prodigies en espérant que comme promis les film aura corrigé ses nombreux défauts graphiques et Insidious avec l'avantage de pouvoir se repasser en boucle le seul moment vraiment flippant du film.
Sinon du coté des DTV c'est également la déferlante avec le formidable The loved ones et de nombreux titres prometteurs comme Stakeland , Agnosia, Frozen et The human centipede.
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Voilà rendez vous le mois prochain si j'ai encore assez de thunes pour me payer ma connexion internet.
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