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Les petits mouchoirs (2010) de Guillaume Canet 07/10
Pour son troisième film en tant que réalisateur après Mon idole et Ne le dis à personne, Guillaume Canet choisit le registre de la comédie dramatique avec un film de bande et de génération. Un concept pas franchement novateur le film s'articulant sur une mécanique proche de films telsque Peter's friend de Brannagh ou Les copains d'abord de Kasdan. Les petits mouchoirs plonge donc dans l'intimité d'une bande de copains qui se retrouvent comme chaque année pour des vacances au Cap Ferret. La seule petit différence c'est que cette année l'un d'entre eux n'est pas là à cause d'un grave accident de scooter qui le cloue sur un lit d'hôpital. Assez bizarrement Les petits mouchoirs est un film qui m'a vraiment séduit alors que paradoxalement je me fout assez royalement de ce qui s'y raconte. Le film de Guillaume Canet est objectivement sans grandes surprises et l'on navigue entre les crises sentimentales et identitaires des différents personnages comme dans une immense majorité de ce genre films chorale impliquant de nombreux personnages. Mais là ou Guillaume Canet tire son épingle du jeu c'est dans l'évidente humanité et la profonde affection qu'il porte à ses différents personnage au point de parvenir à rendre attachante et souvent très émouvante cette simple chronique. Il faut aussi dire que Les petits mouchoirs se repose aussi sur un casting assez exceptionnel et magnifiè par une évidente très bonne direction d'acteurs de la part de Guillaume Canet. Marion Cotillard est particulièrement rayonnante et émouvante, Gilles Lelouch est formidable, Laurent Laffite est très drôle, Valérie Bonneton est enfin employée à merveille et François Cluzet est comme d'habitude extraordinaire en râleur insatisfait. Seul le couple formé par Benoit Magimel et Pascale Arbillot semble un peu plus effacé et noyé dans la masse... Les petits mouchoirs est un film assez revigorant dans lequel on rit très souvent comme lorsque Cluzet se prend pour Nicholson dans Shining afin de chopper les fouines qui ruinent l'isolation de sa maison ou que Marion Cotillard s'essaye au ski nautique sous le regard hilare des autres. L'émotion parvient elle aussi à filtrer même si il faut reconnaître que Guillaume Canet sort assez souvent l'artillerie lourde dès qu'il rentre dans le registre lacrymale. Les petits mouchoirs est sans doute bourré de défauts et de grosses facilités, mais le film est humainement une franche réussite dont on ressort ému et heureux comme après une longue soirée entre potes.
127 heures – 127 hours (2011) de Danny Boyle 07,5/10
Déçu par Slumdog millionnaire et passablement refroidi par une bande annonce ressemblant à un spot de pub pour une boutique Decathlon j'avais totalement zapper 127 heures lors de sa sortie en salle au début de l'année. Pire encore le film et son concept très Buried dans l'esprit me laisser totalement froid. C'est donc plus par curiosité que vraiment par envie que j'ai finalement louer le Blu-ray de 127 heures et je ne regrette pas vraiment mon choix. 127 heures raconte l'histoire vrai d'un jeune homme qui va se retrouver coincé seul au fond d'un canyon pendant plusieurs jours avec simplement quelques vivres pour tenir le coup. La faim, la déshydratation, la douleur et la solitude entraineront alors le jeune homme au fil de ses pensées, ses fantasmes et de ses souvenirs... Autant le dire tout de suite 127 heures n'a absolument rien à voir avec Buried; si Rodrigo Cortés jouait à fond sur son concept de huis clos en temps réel en revanche Danny Boyle ne construit pas vraiment son film sur la contrainte et s'offre du coup toute les libertés possible pour s'échapper du simple carcan de la performance de filmer un mec coincé pendant 90 minutes. Danny Boyle semble même prendre un malin plaisir à dynamiser sa mise en scène comme si au contraire de son héros coincé, il pouvait aller lui exactement là ou bon lui semble. On pourra reprocher à la mise en scène de Danny Boyle son esthétique clinquante de pub et ses cotés tape à l'œil mais le réalisateur britannique livre un assez brillant exercice de style de pur réalisation. Les flashbacks, les rêves, les pensées et les hallucinations de ce type coincé permettent à Danny Boyle de composer une mise en scène collant parfaitement aux tourments de cette situation extrême. On est donc totalement happé dans cette histoire et cette aventure humaine et parfois même touché par de magnifiques moments comme lorsque le soleil se glisse pendant quelques minutes entre les parois rocheuses offrant quelques instant de chaleurs à ce mec désespérément seul. James Franco est plutôt convaincant et parvient à tenir la crédibilité de son rôle sur la duré du film, jouant à merveille entre cynisme et résignation de sa lente déchéance physique. Mais voilà le film finit tout de même par tourner un peu en rond et les tirades philosophiques de ce type regrettant de ne pas avoir répondu à sa maman, parler à son ami ou laisser tomber sa petite amie finissent par devenir aussi gonflante que redondante tout comme la mise en image de Boyle qui elle aussi tourne un peu à vide au bout d'une heure. Au moment ou l'ennuie commence a franchement pointer le bout de son nez Danny Boyle choisit de nous réveiller en montrant la solution pour le moins radicale choisit par ce type pour tenter de s'en sortir. Une séquence particulièrement éprouvant, tendu et foutrement saisissante qui devrait remuer les tripes et faire tourner le regard à plus d'un spectateur. Au final 127 heures se révèle être un très bon film comportant suffisamment de moments forts pour que l'on oublie ses quelques défauts. En tout cas c'est toujours mieux que les coulisses de Qui veux gagner des millions..
Tremors (1990) de Ron Underwood 06,5/10
Bien que sorti en 1990 Tremors sent encore bon les années 80 et les petites séries B qui faisaient le bonheur de mes après midi de vidéophage. Réalisé par Ron Undewood , Tremors raconte l'histoire d'une petite communauté rurale appelé Perfection confrontée soudainement à des vers de terre géants à têtes multiples bien énervés. Tremors est un formidable film de monstre bourré d'humour et d'action qui malgré ses vingt ans au compteur reste d'une très bonne tenue visuelle au niveau de ses effets spéciaux si l'on passe toutefois sur une ou deux transparence foireuse. Un film qui s'attache aussi à dépeindre une petite commune paumée mais dont les habitants savent faire preuve d'une grande solidarité. Les personnages de glandeurs cool et de héros malgré eux interprétés par Fred Ward et Kevin Bacon sont excellents et l'on retrouve autour d'eux toute une galerie de personnages savoureux dont un couple de rednecks fans d'armes à feux et possédant un véritable arsenal de combat dans leur sous sol et un gamin adepte de farces qui à force de crier au loup se retrouvera dans une situation bien inconfortable. C'est avec plaisir que l'on croise quelques visages familiers comme Charlotte Stewart (Twin peaks – Eraserhead) ou Victor Wong (Jack Burton – Prince des ténèbres). Mené à un rythme soutenu, rempli de très bons moments (La voiture avalé par la terre) et bourré de répliques amusante Tremors est un pur plaisir de série B. Les monstres sont vraiment une réussite de par leur originalité (Les films avec des vers de terre sont particulièrement rares) et une menace constante dans leur capacité à localiser leurs proies grâce au moindre bruit et la moindre vibration sur le sol. Des créatures teigneuse, énormes et visqueuses, des personnages charismatique et attachants, un rythme soutenu, de l'humour et de la tension ... Il faut finalement peu de choses pour réussir une bonne petite série B.
I don't know Jack (2002) de Chris Leavens 07/10
I don't know Jack est un film documentaire consacré au parcours chaotique et à la carrière de Jack Nance l'acteur fétiche de David Lynch et inoubliable interprète de Henry Spencer dans Eraserhead. A travers de nombreux témoignages et anecdotes de proches et d'amis, Chris Leavens revient sur la carrière et le destin tragique de l'acteur décédé en décembre 1996 après une violente altercation à la sortie d'un café. Une mort qui à ce jour reste encore non élucidée pour un destin rempli de coups et de blessures. Le film dresse le portrait assez attendrissant d'un homme totalement rongé par des problèmes d'alcool mais qui trouvera très souvent la force de s'en sortir avant de replonger sur de terribles coups du sort. A ce titre le récit du suicide de la seconde femme de Jack Nance est un moment absolument bouleversant et d'une dramaturgie digne d'un mélodrame hollywoodien, pourtant tout est strictement vrai le destin se révélant parfois tragiquement capricieux. Triste ironie du sort la première scène que jouera Jack Nance (alors engagé sur un film) après ce terible drame intime sera une tirade d'excuse envers une jeune fille prénommée Kelly comme sa défunte compagne. Difficile d'oublier également les larmes de Donna Dubain lorsque elle évoque l'humanité brisé de son ami Jack Nance. I don't know Jack est donc un très joli documentaire qui rend un bel hommage à un formidable acteur, le film de Chris Leavens permet de revoir Jack Nance à travers ses plus jolis rôles et quelques moments cultes de Eraserhead à Sailor et Lula en passant par la série Twin peaks et la fameuse réplique « She's dead ,wrapped in plastic... » . Un destin brisé de star pour un acteur pourtant relativement condamné à l'oubli, I don't know Jack est plus que jamais un film utile.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued...
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Max Payne (2008) de John Moore 03/10
Les adaptations cinématographiques de jeux vidéos sont rarement des réussites et ce n'est pas Max Payne qui va venir inverser la tendance. Le film de John Moore ( Le vol du Phoenix – 666 La malédiction, que du lourd! ) est un film policier au lisières du fantastique mettant en scène un flic déterminé à retrouver les assassins responsable de la mort de sa famille. Max Payne est un film à l'esthétique aussi soigné que souvent artificielle, le film lorgnant souvent du coté de Sin city sans avoir toutefois sa radicalité graphique. C'est donc très jolie la neige qui tombe dans la nuit moite de New York mais au bout d'une heure on aimerait que John Moore nous montre aussi autre chose. Il est toutefois difficile de faire la fine bouche devant la qualité formelle des images surtout que c'est objectivement l'aspect le plus positif du film. Car au niveau de son scénario Max Payne est totalement inconsistant entre une intrigue sans suspens et totalement prévisible, des personnages fonctionnels sans la moindre épaisseur ni émotion et un cheminement d'enquête assez poussif. Mark Whalberg, Beau Bridges et la délicieuse Mila Kunis n'ont strictement rien à défendre et traversent le film comme des figures synthétiques d'un mauvais jeux vidéos car il n'est pas inutile de rappeler que dans l'univers vidéo ludique on croise souvent des personnages autrement plus profond. Niveau action John Moore fait du sous Die Hard (Max Payne court devant des baies vitrées qui volent en éclats), du sous Matrix à grand coups de ralentis et de bullet time et du sous polar à la John Woo avec des shotguns en apesanteur. C'est pas très original mais c'est toujours mieux que de faire n'importe quoi avec un découpage illisible multipliant les plans comme lors de la séquence ou Max Payne est passé à tabac. Avec une histoire un poil plus étoffé Max Payne aurait pu facilement se hisser au niveau d'un agréable divertissement, en l'état il ressemble surtout à une énième coquille vide aussi esthétiquement clinquante que désespérément vide.
Dead Mary (2007) de Patrick Wilson 01/10
Dead Mary est un petit film fantastique indépendant destiné directement au marché de la vidéo outre Atlantique. Si le film de Patrick Wilson s'amuse parfois à déjouer les attentes du spectateur en s'orientant comme autant de fausses pistes vers le survival puis le slasher il n'en demeure pas moins au bout du compte désespérément plat et barbant. Le film raconte l'histoire d'une petite bande d'amis trentenaires qui se retrouvent le temps d'un week end ( Oui un petit peu comme Copains pour toujours ou Les petits mouchoirs). Ils se retrouvent alors dans une petite maison paumée au fond des bois ( Oui un petit peu comme dans Evil Dead ou Cabin fever) avec un lac (Oui un petit peu comme dans Vendredi 13). Un soir alors qu'ils s'emmerdent autant que le spectateurs ( Oui un peu comme dans un film de Catherine Breillat) ils décident de se raconter des histoires qui font peurs (Oui un petit peu comme dans Urban Legend). Ils se lancent alors le défit d'invoquer La dame blanche, une terrifiante sorcière, en prononçant son nom plusieurs fois devant un miroir (Oui un petit peu comme dans Candyman et Beetlejuice). Certains se retrouvent alors possédés sans pouvoir être clairement identifiés créant un climat de suspicion dans lequel plus personne ne peut faire confiance à l'autre (Oui un petit peu comme dans The thing ou Body snatchers). Les possédés se mettent alors à faire des grimaces et dire des grossièretés (Oui un petit peu comme dans L'exorciste) tentant de semer la discorde dans le groupe en dévoilant des histoires de plumards e d'adultères (Oui un petit peu comme une comédie dramatico-sentimentale française). Car l'esprit de la dame blanche vise systématiquement sous la ceinture comme si elle était l'esprit défunt d'un journal de ragots et dévoile au fil de dialogues très classe que « Oui il a culbuté ta copine contre le lavabo du restaurant » (Oui un peu comme dans un boulard de Marc Dorcel). Du coup nos braves amis en sont réduit à chercher comment reconnaître les possédés et proposent des idées aussi saugrenues que « Coupons lui les mains pour voir si elles repoussent ». Après en avoir déduit que c'était peut être la fin du monde vu l'absence d'odeurs de barbecue (Franchement ça ne s'invente pas) une poignée de survivant partent sous l'orage pour tenter de trouver de l'aide.... Dead Mary est donc une vraie purge qui semble en plus avoir la prétention d'être intelligente. C'est lourd , poussif et sans grand intérêt (Oui un petit peu comme cette critique).
Instinct de survie – The new daughter (2009) de Luiso Berdejo 05/10
Allez savoir par quel cheminement tortueux de traduction The new daughter est devenu Instinct de survie pour son exploitation française en DTV ?? En tout cas c'est sous ce titre et avec un Kevin Costner seul et arme aux poings comme visuel que le film de Luiso Berdejo (Scénariste de Rec) arrive en France. Le film raconte l'histoire d'un père de famille qui vient s'installer avec ses deux enfants dans une grande maison à la campagne après une rupture brutale avec sa compagne. Une fois sur place sa fille adolescente change de manière assez radicale sous l'influence d'une étrange butte de terre située aux abords de la maison. Instinct de survie est un petit thriller fantastique très ,voir trop, classique qui cumule malheureusement sur un peu plus d'une heure quarante des scènes et situations déjà vu des dizaines de fois. Même si le film reste objectivement assez efficace ce sentiment presque constant de déjà vu empêche grandement de totalement plonger au sein de cette intrigue fatalement bien peu surprenante. Il reste le plaisir de retrouver Kevin Costner en père dépassé par les événements, la formidable Ivana Baquero qui semble aimer les séquences ou elle revient de forêt couverte de terre ( Le labyrinthe de Pan ) et la trop rare Samantha Mathis ,une actrice que personnellement j'adore pour et depuis Pump up the volume. Instinct de survie réserve toutefois quelques jolis petits moments de frissons comme lorsque une créature étrange court sur le toit de la maison ou que Kevin Costner se perd dans d'étranges univers oniriques. Mais voilà à force d'avancer en terrain connu le film perd doucement au fil du temps de son intérêt. Pour finir Luiso Berdejo se sent obliger de bien montrer ses créatures à l'écran dans une surenchère spectaculaire qui plombe un peu l'ambiance mystérieuse du film. Un dernier quart d'heure tout juste sauver par un final relativement sombre et pessimiste. Instinct de survie est donc une bonne petite série B, sans surprises mais suffisamment correctement emballé pour passer un bon moment.
Date limite – Due date (2010) de Todd Phillips 05/10
Après le carton surprise de Very Bad Trip, le réalisateur Todd Phillips retrouvait l'excellent Zack Galifianakis pour un road movie dans lequel il embarquait aussi le formidable Robert Downey JR. Date limite s'articule sur le concept des deux personnages qui n'ont strictement rien à faire l'un avec l'autre et qui se retrouve pourtant contraint de faire un bout de chemin ensemble. Une mécanique classique entre le buddie movie et l'éternel cohabitation entre le type ordinaire et le boulet qui lui attire les pires galères. Et c'est sans doute là tout le problème de cette néanmoins sympathique comédie, dans cette sensation d'une mécanique sans surprises qui recycle à tour de bras et se laisse porter sur des rouages purement fonctionnels. Certes le duo Galifianakis et Robert Downey Jr fonctionne à merveille, certaines répliques sont amusantes et quelques gags fonctionnent à plein régime mais dans l'ensemble Date limite laisse la désagréable sensation d'une comédie paresseuse, prévisible et carburant aux gags éculés (Le chien libidineux, le pistolet avec coup de feu involontaire, le trip sous l'effet de la drogue...). Il suffisait pourtant déjà de simplement d'inverser les rôles pour proposer un truc un poil plus originale, Zack Galifianakis reprenant ici à peu de choses près son personnage crétin, naïf et étrange de Very bad trip. Décevant également de voir Todd Phillips se sentir obliger de donner une dimension dramatique à son personnage de gros lourd en nous rejouant trois fois dans le film le refrain du trauma du père disparu alors qu'une seule scène aurait largement été suffisante. Date limite se traîne donc sans grande surprise carburant à un humour faussement vachard avant de se terminer dans la communion de tous. Le concept du road movie permet heureusement de croiser sur le bord de la route des tonnes de personnages et Todd Phillips ne s'en prive pas afin de nous offrir quelques participations amusantes comme Juliette Lewis, RZA, Jamie Fox et Danny McBride en vétéran infirme pour ce qui reste l'un des moments les plus drôle du film. Date limite est donc une franche déception dans laquelle les occasions de se marrer se font bien plus rare que celles de soupirer...
Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued.....
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We are four lions – Four lions (2010) de Chris Morris 07/10
A la question « peut on rire de tout » je réponds souvent oui mais à condition de commencer par être drôle. We are four lions est un film britannique qui ose traiter sur le ton de l'humour du sujet au combien douloureux et épineux de l'islam et du terrorisme. On peut donc d'emblée saluer l'audace de Chris Morris d'aller vers un sujet pour le moins casse gueule d'autant plus dans un pays encore sous le choc des attentats du 07 juillet 2005 à Londres. We are four lions raconte effectivement comment quatre apprentis terroristes et pied nickelés abrutis du Djihad rêvent de grandeur en préparant des attentats à la ceinture explosive au cœur de Londres. Durant la majeure partie du temps We are four lions est objectivement très drôle et parfois même hilarant lorsque la bêtise le dispute à l'absurde de situations ou explose la connerie bien crasse des protagoniste. On s'amuse donc beaucoup devant ces 4 zigotos tentant d'enfiler un costume de martyrs bien trop grand pour leurs épaules et leurs ambitions. Servi par une formidable brochette de comédiens le film tourne à plein régime réservant des moments limite culte à l'image de cette scène tordante durant laquelle l'un des terroriste explique comment il s'est fait passer pour une femme pour ne pas être reconnu par un commerçant. Chris Morris désamorce alors la figure du terroriste en nous montrant des types bien ordinaire et surtout totalement ridicule. Mais voilà, le réalisateur à l'honnêteté intellectuelle d'aller jusqu'au bout de sa logique en laissant finalement ses personnages mettre en œuvre leurs actes terroristes et d'un coup le rire se coince et le malaise s'installe. Car sans faire des milliers de victimes les apprentis terroristes vont provoquer tout de même la mort de quelques innocents auxquels Chris Morris n'accorde aucune place à l'image comme si il ne voulait pas montrer la réalité dramatique de l'acte terroriste lui même. Le film se termine alors sur une note vraiment amère et dérangeante puisque Chris Morris déplace une certaine forme de compassion vers les personnages des terroristes auxquels on a finit par s'attacher plutôt que vers les victimes traitées de manière plus abstraite. La question n'est plus alors « Peut on rire de tout ?» mais Peut on rendre des criminels sympathiques au point d'en faire oublier totalement l'horreur de leurs actes ?? We are four lions a donc le mérite d'être drôle et de poser le débat en laissant de nombreuses questions sans réponses.
Madness (2010) de Sonny Laguna, David Liljeblad et Tommy Wiklund 02/10
Madness est un petit survival suédois qui fait tout pour nous faire croire qu'il est américain histoire de paraître plus classe. On assiste donc au schéma ultra classique des quelques djeuns confrontés à une bande de bouseux bien crasseux et violent vivant au fin fond de la forêt. Si le film fait illusion le temps de son pré-générique bien glauque dans lequel une femme se fait avorter d'un violent coup de talon ensuite Madness part totalement en vrille pour finir carrément en eau de boudin. Totalement gratuit et mal foutu on assiste alors à une sorte de copié collé sans saveurs de quelques survival mythique de l'histoire du cinéma de genre. On pense parfois, mais surtout on regrette souvent Texas chainsaw massacre ou Délivrance devant ce film au scénario prétexte dans lequel se débattent des acteurs sans saveurs au fil de situations grotesques. On pourra toujours s'amuser de ses deux pom pom girls adolescentes interprétées par des actrices à la trentaine bien tapé et finalement s'amuser de la médiocrité crasse du film. Car Madness offre son lot de scènes involontairement drôle comme ce type qui tente de protéger son visage d'une tronçonneuse avec trois brindilles, les impacts de balles qui ressemblent à des pétards foireux du 14 juillet, le piège attirant les bouseux vers un escalier pour leur lancer des cagettes, la fille qui ne lâche pas son sac à main ou encore ce pauvre garçon qui après s'être fait violer s'enfuit en courant preuve que l'on peut courir très vite tout en ayant très mal au cul. Madness flirte donc du coté du survival crasseux et du torture porn teigneux, mais objectivement il impose surtout très vite sa place parmi les innombrables navets du genre. En même temps c'est un DVD Emilya et ça c'est presque un label d'excellence dans le registre du film pourri.
Dark Country 3D (2009) de Thomas Jane 01/10
Pour son premier film en tant que réalisateur le comédien Thomas Jane (La série Hung, The mist,The punisher) n'a clairement pas manqué d'ambition en proposant un thriller fantastique rendant hommage aux films noirs des fifties le tout dans une ambiance à la Twilight zone et qui plus est en relief. Des ambitions certes mais au niveau du talent pour les matérialiser à l'image c'est tout autre chose, car clairement Dark country est une purge aussi lamentablement laide que vide. Le film raconte l'histoire d'un couple fraîchement marié à Las Vegas et qui décide de partir de nuit à travers le désert vers leur lune de miel. Durant leur périple le couple tombe sur un homme à moitié mort au beau milieu de la route, ce n'est alors que le début d'une longue et étrange suite d'incidents. Passons très vite sur la 3D relief du film qui n'a strictement aucun intérêt et qui se limite à quelques effets foireux totalement gratuits du style je tend ma main vers la caméra, je filme tout et n'importe quoi au premier plan comme une fleur, un lampadaire ou un caillou et je filme au comble de l'audace une mouche à merde qui s'écrase le pare brise. Du coup j'ai abandonné la 3D en cours de route pour revenir à une vision normal, et là catastrophe le film en 2D est encore plus laid qu'en relief. Étaler des effets numériques aussi mal soignés, des images 3D aussi laide, des transparences aussi immonde relève franchement du foutage de gueule pur et simple. C'est tellement moche que l'on finit par se dire que cela doit être fait exprès comme un effet de style; sauf que dans les années 50 quand on filmait deux personnages dans une voiture avec derrière eux un film qui faisait croire à un paysage qui défile cela avait un certain charme. En revanche quand on filme en 2011 deux blaireaux assis dans une fausse voiture devant des cinématiques de jeux vidéos c'est juste ridicule. Et puis Dark Country est terriblement lent mettant des plombes à introduire et présenter des personnages pourtant plats et inintéressants au possible à l'image du personnage féminin interprétée tout en transparence par Lauren German. Au bout de 80 longues et pénibles minutes d'un récit qui semble tourner à vide on arrive enfin dans une ambiance à la Twilight zone avec une sorte de twist ending dont malheureusement on se fout totalement vu à quel point le film ne captive pas l'attention. L'immense Rod Sterling avait le mérite de concentrer ses histoires sur trente minutes, Dark Country quand à lui dure facilement 75 minutes de trop.
Le marquis (2011) de Dominique Farrugia 04/10
Après le décevant L'amour c'est mieux à deux co-réalisé avec Arnaud Lemort, Dominique Farrugia revient cette fois ci en solo pour Le marquis une comédie policière qui flirte avec l'esprit des films de Lautner tout en s'appuyant sur un duo à la Veber. Le marquis raconte l'histoire d'un type bien ordinaire qui purge une petite peine de prison pour une tentative de vol. Afin de se faire respecter en taule, ce type se fait passer pour le marquis qui n'est autre qu'une légende dans le domaine du banditisme et du braquage à l'explosif. Mais voilà à quelques jours de sa future libération ce faux marquis est contraint de s'échapper afin de préparer un casse bien réel à Manille pour le compte d'un petit chef de pègre. Le marquis est une petite comédie assez sympathique qui permet toutefois plus souvent de sourire que de se marrer franchement. Le film fonctionne donc sur une dynamique de duo comique à la Veber avec le dur à cuir et le boulet qu'il est contraint de se coltiner. Rien de très originale donc d'autant plus que Dominique Farrugia choisit d'employer Richard Berry dans un rôle devenu assez habituel pour lui, il suffit de regarder L'emmerdeur ou Le coach. L'intrigue policière n'est pas non plus des plus palpitante d'autant plus que la mise en scène assez paresseuse de Farrugia empêche toute implication dans l'action comme dans le suspens. Là ou Le marquis devient franchement désagréable c'est dans l'utilisation vraiment paresseuse d'un Franck Dubosc venu faire son show dans l'écrin d'un scénario semblant taillé sur mesure pour son personnage habituel. Il serait grand temps que les scénaristes et réalisateurs de comédies françaises arrêtent de toujours utiliser des comiques de scènes pour leur faire rejouer encore et toujours la même chose. Soit Franck Dubosc est un comédien au registre des plus limité, soit ce sont les auteurs et réalisateurs qui l'utilisent qui n'ont pas le moindre début d'une idée originale mais ça commence à devenir gonflant et même insupportable de voir l'acteur cabotiner, faire et refaire toujours la même chose dans chaque films. L'acteur est sans doute un formidable client de plateau télé pour assurer la promo d'un film mais il faudrait peut être songer à le sortir un peu de son registre rôdé de comique de scène le temps d'un film. Il reste finalement le plaisir de quelques dialogues savoureux, un très bon Jean-Hugue Anglade et le sentiment d'un divertissement sans grandes ambitions ni audaces mais plutôt agréable à regarder.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ...
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En aout un seul et unique mot d'ordre comme un cri de du cœur VAACAAANCES !!!!! Une petite semaine sans ciné, sans DVD, sans télé, sans PC avant un retour aux affaires....
Dans les salles obscures :
Les deux incontournables d'aout sont une nouvelle fois deux films qui ne se ressemblent pas du tout avec d'un coté le Super 8 de J.J. Abrahams, un film produit par Steven Spielberg qui tente de ressusciter l'esprit des production Amblin des années 80 avec un bande de gamins et quelques extra-terrestres au milieu des seventies
Mais la grosse sortie du mois d'aout sera pour moi le Melancholia de Lars von Trier qui est incontestablement un aussi grand réalisateur qu'il est un mauvais humoriste. Le cinéaste revient trois ans après Antichrist pour un film qui semble une nouvelle fois combiné perfection visuelle, profondeur psychologique et mélancolie abyssale autour d'un casting 4 étoiles avec Charlotte Gainsbourg, Kirsten Dunst, Kiefer Sutherland, Udo Kier, Charlotte Rampling et John Hurt.
On pourra aussi se laisser tenter par Mes meilleurs amies (Bridesmaids), la nouvelle comédie produite par Judd Apatow vu et approuvé par l'ami Geouf et Cowboys & envahisseurs de Jon Favreau qui confronte les univers du western et de la science fiction. C'est aussi avec curiosité qu'il faudra surveiller le nouveau Pedro Almodovar qui marque l'incursion du réalisateur dans le thriller fantastique avec La piel que habito avec la sublime Elena Anaya (Fragile – A bout portant).
Et puis les remakes du mois auxquels personne ne croit, surtout pas moi seront La planète des singes: les origines de Ruppert Wyatt et surtout le Conan de Marcus Nispel attendu épées et haches à la main par de nombreux fans du film de John Milius sorti en 1982. On pourra ajouter la suite foireuse du mois avec Destination Finale 5 qui devrait finir de totalement enterrer la série.
Dans les rayons DVD:
Très peu de grosses sorties DVD pour le mois d'aout, l'occasion de renflouer son porte monnaie pour la rentrée.
On notera tout de même les sorties de Detective Dee de Tsui Hark chez Wild side et de The fighter de David O Russel. Le très sympathique Zombies of mass destruction de Kevin Hamedani arrivera également enfin en France dans une édition qui malheureusement s'annonce des plus pauvre.
Parmi les autres et rares sorties estivales on notera surtout l'arrivée d'un nouvel éditeur qui semble se tourner vers les petits films d'épouvante des seventies en sortant deux films rares: Devil times five et The killing kind. Il reste à noter la sortie de trois suites pour compléter ce maigre tableau avec IP man 2, Zebraman 2 et Zombie diaries 2.....
Voilà rendez vous en septembre !!
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Cars 2
De Brad Lewis et John Lasseter
USA - 2011 - Animation / comédie en trombe
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Cinq ans après leurs premières aventures Flash McQueen et ses potes de Radiator spring sont donc de retour pour Cars 2. Un périple d'espionnage aux quatre coins du monde qui propulse la dépanneuse Martin en héros malgré lui pour un Pixar cuvée 2011 de très belle tenue. Mais si Cars 2 est objectivement un formidable blockbuster familiale d'une belle perfection technique, le film reste toutefois un poil décevant pour un film estampillé Pixar surtout après trois chef d'œuvres instantanés consécutif comme Wall-E, Toy story 3 et surtout Là haut.
Cars 2 propulse donc nos héros à travers un voyage qui les transportera à travers le monde du Japon à l'Angleterre en passant par la France et l'Italie. Alors que Flash concoure au titre de voiture la plus rapide du circuit mondial son ami Martin est embarqué bien malgré lui dans une histoire d'espionnage industriel autour d'un nouveau carburant bio. Une aventure qui va mettre à rude épreuve l'amitié entre le petit bolide rouge et la dépanneuse gaffeuse...
Cars 2 est un formidable divertissement qui rend un chaleureux hommage aux films d'espionnages des sixties et seventies avec bien évidemment en premier lieu les James Bond avec Sean Connery. Brad Lewis et John Lasseter conduisent à tombeau ouvert un pur blockbuster familiale bourré d'actions, de courses poursuites frénétiques et d'humour. Impossible de s'ennuyer et Cars 2 s'amuse avec délice des codes du film d'espionnage pour livrer une sorte de course poursuite discontinue de 105 minutes qui ravira encore une fois les plus petits tout en captivant les plus grands et les cinéphiles. On retrouve le doux parfum des cascades à la Rémy Julienne, les bagnoles sur-équipées de gadgets leur permettant de voler ou d'aller sous l'eau, les déguisements et les méchants avec monocle et accent allemand à couper au couteau. Plus étonnant Cars 2 propose tout de même dans un film d'animation estampillé Disney une scène de torture provocant la mort d'un personnage, certes ce ne sont que des voitures mais il faut une nouvelle fois saluer l'audace des studios Pixar à sans cesse bousculer les limites. Cars 2 en met donc plein la vue niveau action que ce soit à travers les courses de Flash ou à travers les pérégrinations explosives de Martin promu donc pour le plus grand plaisir des plus petits véritable héros et personnage principal du film. Le coté gaffeur, maladroit et lunaire de Martin assure l'essentiel de l'humour du film comme lors de la très amusante séquence des toilettes japonaise.
Niveau technique Pixar semble encore une fois se surpasser et encore je n'ai pas vu le film en 3D (A priori superbe) puisque j'accompagnais mon petit neveu de trois ans. Cars 2 nous fait donc voyager à travers le monde dans des décors absolument sublime et bourré de petits détails visuels comme la customisation des monuments avec des éléments de bagnole, le haut de la tour Eiffel devient une bougie de voiture, certaines vitres rondes ressemblent à des roues etc.... Un sens du détail qui fait encore une fois honneur à un boulot technique que l'on imagine monstrueux mais qui explose la rétine sans jamais s'étaler de manière gratuite. La technique restant comme toujours pour le studio à la lampe non pas une fin en soit mais un moyen de raconter des histoires et de rendre crédible des univers. On reste donc émerveiller comme un môme devant un japon aux multiples néons multicolores, une Italie chaleureuse et ensoleillée, un Paris de pur carte postal (Une constante des films ricains) et un Londres très classe and so british. Lumières, reflets, jeux d'ombres c'est un pur bonheur de voir des milliers de voitures différentes évoluer sous nos yeux avec un tel soucis de modélisation individuel. Et puis une nouvelle fois Pixar titille notre fibre nostalgique et nos plaisirs d'enfance en orchestrant avec de petites voitures la plus extraordinaire des grandes aventures.
La seule chose qui place ce Cars 2 un poil en dessous des derniers films du studio c'est incontestablement le manque d'émotion et l'aspect un poil désincarné d'une aventures qui gagne en spectacle et explosion tout ce qu'elle perd en profondeur. Certes le film comporte un très joli message sur l'amitié ( Ne touchez pas mes bosses !) mais on es bien loin de la nostalgie bouleversante de Toy Story 3, de la tendresse absolu de Là-haut ou de la poésie lunaire de . Pas vraiment une sortie de route mais le sentiment d'un film peut être plus mécanique et humainement moins fort que les autres films du studio. Pas de quoi toutefois hurler déjà à la fin de Pixar comme le font certaines critiques qui confondent une bien légère déception et une trahison pure et simple. Cars 2 montre de toute manière qu'un Pixar « moyen » reste très au dessus de la majorité des films d'animation produit depuis ses dernières années.
Cars 2 reste donc un formidable divertissement à la fois spectaculaire, drôle et intelligent. Le dernier né des studios Pixar peut être considéré comme une très légère déception mais après plusieurs véritables merveille ce n'est finalement qu'un très très bon film, preuve que le studio à la lampe nous a tellement habitué à l'excellence qu'il nous a rendu trop exigeant.
Ma note : 7,5/10
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