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His name was Jason 30 years of Friday the 13th (2010) de Daniel Farrands 07/10
Comme son nom l'indique His name was Jason revient sur les trente ans de la saga Vendredi 13 et englobe à grand coup d'interviews les douze films de la saga de l'increvable tueur de Chrystal lake. C'est Tom Savini qui nous guide durant 86 minutes dans les coulisses de l'une des plus prolifiques saga horrifiques de l'histoire du cinéma. His name was Jason est un très sympathique documentaire dont la valeur se mesure surtout à l'impressionnant casting des témoins directs qui reviennent sur la saga. Réalisateurs, scénaristes, comédiens et comédiennes, compositeurs, responsables de effets spéciaux, journalistes, réalisateurs fans, ils sont tous là ou presque puisque les grands absents restent incontestablement Ronny Yu le réalisateur de Freddy VS Jason et Kevin Bacon révélé avec le premier opus. La structure du documentaire divisée en plusieurs chapitres permet de revenir sur de nombreux aspects de la saga entre un tour d'horizon des films, les meurtres préférés de Jason commentés par les protagonistes de la saga, la naissance du tueur de Chrystal lake, les galères des tournages, les survivants des différents carnages, la naissance de Jason comme icône ou encore le remake de Nispel. C'est un vrai plaisir de fans nostalgiques de revoir de nombreux extraits de la saga et de retrouver les acteurs et actrices, qui bien souvent étaient des ados au moment des tournages, avec quelques années en plus. Bourré d'anecdotes sympathiques livrées le plus souvent dans une bonne humeur très communicative His name was Jason permet objectivement de passer un très bon moment. On pourra juste regretter un défaut technique du DVD qui fait souvent se superposer les sous titres et le nom des intervenant rendant parfois l'ensemble difficile à lire et un coté assez bordélique qui donne parfois la sensation que de nombreux intervenants se répètent ou se trouvent un poil hors sujet par rapport à la thématique du chapitre en question, peut être que le fait de traiter les films de manières indépendantes les uns après les autres aurait offert une lecture un peu plus clair à l'ensemble. Autre gros bémol avec le segment sur le remake de Nispel qui ressemble à une featurette promo sans le moindre intérêt et surtout l'absence d'un regard beaucoup plus critique et analytique sur la saga et notamment son puritanisme caché. Au final il reste un sentiment de survoler les choses bien plus que de venir les analyser en profondeur, le documentaire absolument définitif sur Jason reste donc sans doute à faire, en attendant His name was Jason est un formidable hors d'œuvre qu'il est difficile de bouder tant il est plaisant à regarder.
Livre de sang- Book of blood (2009) de John Harrison 04/10
Les adaptations de Clive Barker se suivent et malheureusement ne se ressemblent pas car après les très bons Midnight meat train de Terreur, le film de John Harrison vient mettre un sacré bémol à la résurrection des adaptations de Barker sur grand écran. Livre de sang raconte l'histoire d'une enseignante et romancière spécialisée dans les phénomènes paranormaux qui s'installe dans une maison au lourd passé avec son assistant et un étudiant aux pouvoirs psychiques afin de démontrer l'existence d'un monde au delà de nos connaissances scientifiques. Livre de sang ressemble donc à un très classique film de maison hantée dont le défaut principale est sans aucun doute d'être d'une fadeur complète. La mise en scène très posée et peu inspirée de John Harrison se contente de recycler les pires clichés du lieu hanté avec les coups dans les murs, les inscriptions, les objets qui bougent tout seul, les dérèglements d'appareils électroniques, les murmures et les hallucinations, le tout sans jamais réussir à procurer le moindre début de frisson. Les effets spéciaux sont tout aussi décevant et le monde des morts tout comme les spectres semblent sortir d'un téléfilm destiné à un large public, on es en tout cas très loin des univers parallèles vus dans Hellraiser, Cabal ou Midnight meat train . Les personnages sont eux aussi assez fades et leurs motivations semblent parfois assez absconses, la palme revenant incontestablement à Jonas Armstrong totalement transparent dans le rôle de Simon McNeal. Le plus déboussolant reste cette sensation que l'aspect le plus intéressant du film n'est finalement qu'à peine effleurer en guise de conclusion avec cette femme retenant captif cet étudiant afin de faire fortune en abreuvant son succès littéraire avec le sang des histoires qui s'écrivent dans la chair du malheureux. Book of blood manque donc de radicalité et de force que ce soit dans sa forme comme dans le fond et le film de John Harrison se regarde comme un honnête DTV noyé dans la masse et ne surnage jamais au point de ne pas s'oublier finalement assez vite.
Crazy Lee, agent secret coréen – Dachimawa Lee (2008) de Ryoo Seung-wan 04/10
Les français ont OSS 117, les ricains Austin Powers, il fallait donc bien que les asiatiques se trouvent un agent secret pour honorer eux aussi la veine des films d'espionnage parodique. Crazy Lee, agent secret coréen est donc une comédie qui parodie l'esprit des James Bond avec un agent secret chargé de retrouver un bouddha en or contenant une liste d'agents infiltrés avant que celle ci ne tombe dans de mauvaises mains. L'humour asiatique est particulier et c'est le moins que l'on puisse dire devant le film de Ryoo Seung-wan dans lequel la démesure semble être la norme. Les acteurs cabotinent, grimacent, rient très fort et livrent la moindre petite réplique en jouant systématiquement de manière excessive. Les méchants se trimbalent des costumes digne de carnaval avec perruques, moustaches collés de travers et prothèse dentaires comme si le jeu des acteurs qui en font des tonnes ne suffisait pas encore. C'est donc d'un regard totalement dubitatif que j'ai subit la première demi heure du film sans que jamais elle ne m'arrache le moindre petit sourire. Et puis je ne sais pas si c'est le fait de s'habituer à la connerie assumée de l'ensemble ou simplement que le film décolle un peu par la suite mais j'ai presque finit par y prendre goût d'une manière des plus coupable. Si le film est objectivement bien plus consternant qu'amusant il comporte pourtant deux trois grand moment de portnawak complet assez drôle comme lorsque l'agent Lee pleure sur le corps agonisant d'un agent jusqu'à l'étouffer avec ses larmes, sa bave et sa morve. On pourra aussi de régaler d'une jolie parodie de The blade de Tsui Hark situé en plein milieu du film et de quelques gags tellement crétin qu'il donne envie de sourire. Crazy Lee, agent secret coréen est donc loin d'être indispensable mais offre un humour pour le moins dépaysant. Gros bémol en revanche pour le DVD édité par Wild side (pourtant souvent irréprochable) qui a cru bon de faire de l'actrice porno Katsuni la vedette de l'interactivité du DVD. Passe encore que l'actrice anime avec charme et humour le menu du DVD mais difficile de justifier qu'elle soit la vedette de nombreux bonus laissant finalement le film au second plan. Un striptease de Katsuni c'est toujours bien sympa mais pour le coup c'est franchement hors sujet.
Blood Snow – Necrosis (2009) de Jason Robert Stevens 02/10
Blood snow est un petit film récupéré par Emilya pour garnir son impressionnant catalogue de mauvais DTV fantastique et horrifique. Blood snow raconte l'histoire de six amis qui partent passer un week-end dans un chalet isolé en pleine montagne et ceci malgré les recommandations des autochtones et le lourd passé de la région. Effectivement l'endroit serait hanté par les esprits de pionniers s'étant entredévorés après être rester coincés dans une tempête de neige. Blood snow combine maladroitement des éléments de Vorace, un soupçon de Dead snow, une pincée de survival et une grosse rasade de Shining. Le film de Jason Robet Stevens qui s'oriente dans un premier temps vers un film d'horreur avec zombies et fantômes vire ensuite vers le huis clos psychologique avec un personnage qui perd les pédales en se retrouvant victime d'hallucinations. Malheureusement bien peu importe les pistes et les directions que prend le scénario car rien ne fonctionne dans Blood snow à commencer par son casting et le jeu des plus approximatifs des acteurs du film. Il faut voir James Kyson-Lee (Heroes) froncer les sourcils en baissant les yeux pour nous faire croire qu'il est possédé ou les trois actrices réciter des dialogues sans le moindre intérêt pour mesurer les contours du désastre. La palme revenant à ce brave Michael Berryman absolument hilarant tellement il en fait des tonnes lors de la scène durant laquelle il meurt en toussotant après avoir pris une balle. La mise en scène totalement amorphe de Jason Robert Stevens n'accorde aucun moment de tension et l'abondante action promise par la jaquette se résume à des allers et retour entre le chalet et la cabane pour faire redémarrer le générateur. Pour introduire un peu de gore et une paire de nichons le pauvre Jason Robert Stevens n'a pas d'autre choix que d'avoir recours au vieux procédé totalement ringard du personnage qui se réveille en disant « Oh mon dieu ce n'était qu'un rêve ». On s'emmerde donc assez fermement et les 75 minutes générique compris du film semble durer l'éternité d'un hiver sans chauffage. Emilya nous offre encore une fois un magnifique DTV bien moisi qui était aux portes de ma rubrique gratin de navet, le plus triste étant que le film n'est même pas assez mauvais pour être vraiment drôle.
Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ....
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Le buzz The silent house tient entièrement sur son concept de mise en scène qui propose de vivre « l'horreur en temps réel » avec un film tourné en un seul plan séquence de 80 minutes. Le film de l'uruguayen Gustavo Hernandez s'inscrit donc dans une veine du cinéma vérité à la Rec ou Blair witch project tout en s'affranchissant de la contrainte de la vue subjective d'un seul et unique personnage qui serait à la fois acteur et réalisateur du récit t de l'aspect documentaire.
The silent house raconte l'histoire de Laura et de son père qui reviennent dans la maison de campagne de leur enfance pour faire quelques travaux avant de pouvoir la vendre. Alors qu'ils s'apprêtent à passer la nuit dans cette vielle maison sans électricité, Laura entend des bruits à l'extérieur puis à l'étage de la maison. Pour la jeune femme commence alors de longs moments d'angoisse d'autant plus que son père disparaît en tentant d'explorer l'étage de la maison.
Peu importe sa forme et son concept technique ce que l'on attends avant toutes choses d'un film d'angoisse c'est qu'il nous procure des sensations fortes comme des gros moments de tension et malheureusement The silent house n'y parvient que bien trop rarement. Le problème c'est que hormis la lente exploration de la maison à l'aide d'une lampe dont la lumière dévoile lentement un décor inquiétant le film ne propose finalement pas grand chose. Et puis il persiste un sentiment de déjà vu car on pense évidemment à Rec ou encore au jeu Silent Hill avec même cette progression éclairée à la lampe. Des références certes respectables mais qui deviennent écrasante à mesure que l'on comprends que The silent house n'a finalement rien de nouveau à proposer et se contente d'exploiter des univers que d'autres ont déjà mis en place. Le film comporte toutefois deux ou trois scènes assez réussi à défaut d'être originale comme lorsque la jeune femme plongée dans le noir s'éclaire par intermittence avec des flashs d'appareil photo ou lorsque après une course dans les bois la camera tourne autour d'elle faisant perdre ses repères au spectateur avant de révéler la présence d'une mystérieuse petite fille à l'arrière plan.
Dans l'ensemble Gustavo Hernandez propose un film agréable à suivre fluide dans sa mise pourtant tout en mouvement et visiblement strictement préparé afin d'offrir de nombreux plans très soignés. Gustavo Hernandez évite donc le coté hyper nerveux d'une shackicam frénétique bougeant dans tous les sens pour suggérer terreur et panique, ici on est plus dans une angoisse posé lente et progressive. En revanche le plan séquence de 80 minutes est de toute évidence une belle petite arnaque tant on devine que les plans entièrement dans le noir servent en fait à coller avec une bande son pour faire le lien deux ou trois plans séquences entre eux. A noter aussi que le film de Gustavo Hernandez comporte une longue séquence post générique rajoutée après le premier montage: une scène ratée par la plupart des spectateurs qui se précipitent hors de la salle dès le début du générique de fin mais qui objectivement n'apporte pas grand chose et ne fait que rendre plus explicite une histoire qui l'est déjà suffisamment à mon gout.
The silent house se repose sur une histoire solide mais qui encore une fois ne brille pas vraiment par son originalité; on es ici dans la droite lignée des films d'horreurs ibériques qui basent les manifestations étranges sur les forts traumatismes des différents protagonistes. La résolution du mystère ne surprendra donc pas vraiment les habitués de ce type de film et mettra même en évidence quelques petites incohérences dans le récit. Il faut pourtant saluer la très jolie performance de la jeune comédienne Florence Colucci qui porte une bonne partie sur les frêles épaules nus sous son débardeur. Constamment à l'écran l'actrice parvient à faire passer terreur et émotion sans trop forcer son jeu et avec très peu de dialogues. L'actrice est même peut être le plus gros motif de satisfaction de The silent house.
The silent house est donc un film assez moyen mais qui permet de passer un bon moment pour peu que le film soit regardé dans l'obscurité d'une salle de cinéma. Le film de Gustavo Hernandez a déjà son remake totalement inutile en préparation aux USA et son bide relatif en salles le condamne déjà à un certain oubli. Dommage car sans rien proposer de vraiment extraordinaire le film mérite d'être vu tel qu'il est...
Ma note : 05,5/10
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Venus noire (2010) de Abdellatif Kechiche 08/10
Le troisième long métrage d'Abdellatif Kechiche après L'esquive et La graine et le mulet est un film âpre, froid presque clinique et dérangeant jusqu'au vertige. Venus noire raconte l'histoire vraie (Et c'est bien ça le plus terrifiant) de Saartjie Baartman une jeune femme issus d'une tribu d'Afrique du sud qui au début des années 1800 fût ramenée en Europe par un hollandais afin d'être exhibée comme un vulgaire monstre de foire. Le destin hors du commun de la jeune femme passera ensuite par la France ou elle sera le jouet des salons libertins et des bordels avant de finir dépecée comme un animal par le muséum national d'histoire naturel de Paris afin de démontrer une prétendue infériorité des races. Une histoire sans doute tellement hallucinante de violence et monstrueusement représentative de la connerie humaine que Abdellatif Kechiche semble d'emblée prendre parti de raconter les faits de la manière la plus neutre possible. Une orientation froide et radicale qui agacera sans doute de nombreux spectateurs amateurs de réalisation plus flamboyante car Kechiche n'use d'aucun artifice pour rendre cette histoire plus belle, plus dramatique et plus incroyablement tragique qu'elle ne l'est déjà. Le film ne comporte pas de musique et jamais le réalisateur ne cherche à sur-dramatiser les événements par des effets de mise en images laissant souvent les spectateurs dans une position très inconfortable de voyeurs d'une époque et d'une conception immonde de l'humanité. Venus noire est un film exigeant, finalement très désagréable à regarder qui étire souvent sur 160 minutes ses scènes caméra à l'épaule sans recherche esthétique comme si nous devions les subir en temps réel et en témoin impassible. Et pourtant il est bien difficile de rester de marbre devant ce calvaire sans nom, devants ses exhibitions grotesque durant lesquelles Saartjie est montrée en laisse comme une bête sauvage, devant ses libertins bourgeois la touchant de manière intime comme un objet dans des séquences flirtant avec la pornographie ou devant ses pseudos scientifiques la mesurant pour rapprocher sa morphologie à celle des singes. Abdellatif Kechiche choisit de tout montrer dans une spirale vertigineuse vers l'immonde pour aboutir à la destruction morale et physique de cette jeune femme. Le film va très loin, trop loin même diront sans doute ceux qui préfère se voiler la face plutôt que de regarder la vérité dans sa crudité la plus extrême. Vénus noire est un film qui met mal à l'aise, qui bouscule, qui choque, qui interroge et qui vous laisse des le générique de fin terminé avec une étrange sensation de malaise au fond du ventre. A en croire les avis glanés ici et là sur le net le film semble laisser pas mal de monde de marbre du fait de son refus de toute dramatisation et la passivité de son héroïne dans la soumission (??) mais pour moi c'était clairement chair de poule et larmes au yeux durant les trois quart du temps. Il faut évidemment saluer le casting formidable du film avec Yahima Torres absolument immense dans le rôle au combien difficile et impudique de Saartjie, mais aussi Olivier Gourmet en salaud pathétique, André Jacobs formidable et ambigüe et Elina Löwenshon terriblement émouvante dans le rôle de l'amie trouble de Saartjie. Vénus noire n'est à priori pas vraiment dans le registres des films dont je raffole le plus, c'est même le tout premier film de Kechiche que je regarde, mais c'est pour moi un électrochoc radicale, sincère et intelligent sur un devoir de mémoire indispensable. Venus noire est un film qui vit bien au delà de l'instant durant lequel on le regarde et c'est pour moi la marque des très, très grands films.
I feel good - Young at heart (2008) de Stephen Walker 08/10
I feel good est un film documentaire qui suit la préparation du nouveau spectacle d'une chorale franchement plus rock'n roll et touchante que celle du film Les choristes. Stephen Walker a effectivement suivit durant plusieurs semaines les Young at heart une chorale composé de personnes agés de plus de 75 ans et qui chantent avec une bonne humeur communicative des standards du rock et de la punk allant des Clash à Bob Dylan en passant par les Talking heads, Sonic Youth, les Rolling Stones ou James Brown. I feel good est un film qui porte magnifiquement bien son titre car il fait partie de ses feel good movie qui vous donnent la pêche et vous laissent un sourire béat à la bouche. A la fois pudique, touchant et amusant le regard de Stephen Walker sur ses papis et mamies rockers déborde juste d'une tendresse infinie. On est donc amusé de voir ces extraordinaires personnages apprendre avec une loupe les paroles des chansons sur des feuilles pourtant déjà immenses et écrites en très gros, on est touché de leur maladresse et de leur énergie, on sourit de les voir s'endormir aux répétitions, demander sur quelle face on écoute un CD ou s'éclater comme des gosses. Les membres de cette chorale sont juste monstrueusement attachants et l'on ressent immédiatement une formidable empathie et sympathie pour ses gens bigger than life. J'ai une tendresse particulière pour Fred Knitlle un vieux monsieur sous aide respiratoire à l'imposante stature dont l'humour fait des ravages comme lorsque il raconte que « De continents en continents je suis devenu incontinent » ou qu'il assure que sa voix grave dépends de comment son slip le serre. J'ai aussi un faible pour Eileen Hall une ancienne stripteaseuse qui passe une bonne partie du film a aguicher l'équipe de tournage. Mais I feel good réserve aussi de formidables moments d'émotions lorsque la vieillesse, le temps, la maladie et la mort viennent perturber la vie du groupe. Impossible par exemple d'oublier le Nothing compares to you chanté la voix gorgée d'émotions après l'annonce de la mort de l'un de leur compagnon. Le film vous colle même carrément la chair de poule et les larmes au yeux lorsque toujours en hommage à des amis disparus les Young at heart chantent Forever Young de Bob Dylan devant des taulards médusés ou que Fred Knitlle se lance les yeux embués dans un bouleversant Fix me de Coldplay en hommage à son ami qui devait chanter en duo avec lui. I feel good est un formidable hommage à la jeunesse du cœur, un film bouleversant d'humanité qui donne une patate d'enfer tout en vous laissant les larmes aux yeux. On a juste envie de remercier Paul Walkers, Bob Cilman le créateur du groupe young at heart et ses membres qu'on aimerait franchement tous avoir comme grands parents.
Grace (2010) de Paul Stolet 07/10
Finalement il faut bien peu de choses et de moyens pour faire un très bon film d'horreur à la fois anxiogène et dérangeant. Paul Stolet qui est à la fois scénariste et réalisateur a tout compris et offre aux spectateurs avec Grace un formidable petit film d'horreur tout aussi psychologique que particulièrement efficace dans ses débordements. Grace s'appuie déjà sur une histoire très forte et glauque avec le récit de cette femme enceinte qui après un accident de voiture décide d'aller au bout de sa grossesse malgré la mort de l'enfant qu'elle porte dans son ventre. Après un accouchement aussi douloureux physiquement que psychologiquement le bébé revient miraculeusement à la vie. Très vite la petite fille prénommée Grace va pourtant s'avérer un bébé bien différent des autres. Sur cette idée particulièrement forte Paul Stolet construit un film sur des angoisses universelles et des désirs primitifs, dans Grace les personnages sont hantés par le désir de maternité et l'impossibilité du deuil symbolisé par la mise au monde d'un enfant mort né. Grace est un film plutôt lent, posé qui installe doucement mais surement un climat froid et angoissant à mesure que l'anormalité de ce bébé devient de plus en plus palpable tandis que sa mère tente en dépit de tout de faire comme si sa petit fille était comme tous les autres nouveaux nés. Sans jamais vouloir rien expliquer ou expliciter Paul Stolet imprime à son film un sentiment de malaise profond par la simple perfection de sa mise en scène et la lourdeur psychologique du drame étrange qu'il est en train de nous montrer. La grande force du film étant cet étrange et très glauque sentiment que cette femme s'occupe d'un cadavre comme si c'était un bébé. Le film offre également une galerie de personnage fort dans leur détermination et légèrement désaxés dans leurs agissement comme cette belle mère aux pulsions maternelles bien troubles qui allaite son mari au sein et souhaite par tous les moyens récupérer le bébé de sa belle fille. On trouve aussi dans Grace un médecin sans le moindre scrupule, trouble et libidineux aux diagnostics pour le moins étrange. Mais le personnage le plus fort est évidement Madeline (Jordan Ladd parfaite) cette mère de famille prête a tous les sacrifices pour garder et nourrir son enfant qu'elle considère comme un miracle et un don de dieu. Tout en préférant jouer du hors champs, d'une ambiance lourde et d'une horreur psychologique Grace s'offre quelques débordements gore bien douloureux et très réaliste. On pourra juste regretter deux trois scène durant lesquelles le bébé fait trop poupon en plastique et un final un peu maladroit qui oriente le film vers le bis. Bien peu de choses par rapport à la qualité d'ensemble de ce très bon et très surprenant petit film.
Spanish movie (2009) de Javier Luis Caldera 03,5/10
Que peut on encore espérer d'une parodie comme Spanish movie alors que le genre c'est depuis plusieurs années diluer dans la médiocrité la plus crasse d'une formule mécanique remplissant jusqu'à la nausée son cahier décharge de glaviots, de prouts et de gags bien gras du slibard ?? La parodie semble effectivement belle et bien morte et achevé encore agonisante par ses deux têtes de gondoles qui sont Aaron Seltzer et Jason Friedberg. Pourtant l'atout un poil exotique de ce Spanish movie a suffit à éveiller ma curiosité malsaine afin de voir si l'humour ibérique pouvait tirer un peu le genre de la fange dans laquelle il croupit lamentablement. Spanish movie de Javier Luis Caldera reprends plus ou moins la trame de Los Otros de Amenabar et El Orfanato de Juan Antonio Bayona tout en y greffant de nombreux éléments des grands succès espagnol de ses dernières années. Il serait bien présomptueux de parler de scénario ou d'histoire puisque le film de Caldera imbrique sous une vague trame narrative un maximum d'éléments parodiques qui apparaissent parfois de manière totalement gratuite comme la courte parodie de REC. Spanish movie n'est même pas une déception tant je n'espérais pas grand chose du film mais la confirmation que la formule de la parodie Seltzer/Friedberg est un dangereux virus qui se propage bien au delà des frontières. Une sorte de boucle semble se boucler et toute la singularité du cinéma espagnol est ici totalement oublier pour se fondre dans un informe parodie réalisé comme le pire de ce que propose la cinéma US. Spanish movie carbure donc à l'humour bas de plafond, aux gags scatologiques et sexuels et recycle à tour de bras des gags déjà vu et des dialogues qui se pensent drôles uniquement parce qu'ils sont grossiers. Pourtant Javier Luis Caldera parvient à hisser son film un poil au dessus du pire du genre grâce a deux trois idées de mise en scène amusante jouant sur des trucs de cinéma comme le split screen ou les flashbacks ici introduit par des personnages ondulant des épaules pour donner l'illusion d'une image se déformant. Objectivement rien ne sauve totalement le film de Javier Luis Caldera mais Spanish movie propose quelques éléments un poil plus subtil que dans la masse des récentes parodies avec de nombreux caméos amusant et des clin d'œil un poil plus cinéphile que les références énormes aux derniers gros succès. La scène durant laquelle les personnages en voiture traverse une rue en croisant des passants qui évoquent de nombreux film de Pedro Almodovar est par exemple assez réussie. Concernant les nombreuses guest stars et leur apparitions, on peut sans doute trouver consternant de voir tant de talents venir cautionner cette triste entreprise mais aussi se réjouir du plaisir pour le coup très cinéphile de reconnaître les courtes apparitions de Balaguero, Juan Antonio Bayona, Alejandro Amenabar, Paco Plaza, Belen Rueda, Alex De La Iglesia et Leslie Nielsen dans un de ses derniers rôles. Spanish movie n'apporte donc rien de bien nouveau, juste deux trois occasion de se marrer, le plaisir de quelques et furtives apparitions le tout étant tout de même noyé dans la facilité et la médiocrité de l'ensemble.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....
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Dans les salles obscures :
En mai tout le petit monde du cinéma tourne les yeux vers Cannes mais il reste encore quelques jolis films qui sortent en salles aux yeux de tous.
Terrence Malick, Sean Penn, et Brad Pitt, trois noms qui suffisent à faire de The tree of life l'événement et l'immanquable de ce mois de mai voir carrément de l'année. Le très (trop) rare réalisateur de La ligne rouge et Le nouveau monde revient sur une fable sur la vie et selon son producteur « un poème filmé intimiste et épique ». La bande annonce magnifique donne envie de se plonger corps et âmes dans ce voyage qui promet d'être magnifique.
De manière plus anecdotique c'est avec curiosité que j'attends Very Bad trip 2 pour voir si le concept du premier film peut se décliner sans trop lasser et si Todd Phillips évite les pièges de la redites et de la surenchère pour proposer une nouvelle aventure improbable à ses trois anti-héros à la gueule de bois.
Finalement ce mois de mai n'offre que très peu de sorties vraiment attendues. On pourra se laisser tenter mollement par le 4ème volet de Pirates de Caraïbes et l'intriguant Le complexe du castor de Jodie Foster avec Mel Gibson. Sinon la France se lance dans la fiction politique à chaud avec La conquête de Xavier Durringer sur l'ascension à la présidence de Sarkozy, reste à savoir qui voudra payer pour aller voir ceux qui nous gonflent déjà tous les jours à la télévision.
Dans les bacs DVD :
Coté DVD pas ou peu non plus de grosses sorties pour ce mois de mai. Le grand prix du dernier festival de Gerardmer Blood Island (Bedvilled) débarquera donc directement en DVD et Blu-ray et sera probablement le DVDMad du mois prochain(??). En tout cas la tendance à voir de plus en plus de bons titres passés directement par la case vidéo se confirme et devient inquiétante.
Sinon on pourras se laisser tenter par Date limite de Todd Phillips et par curiosité aller jeter un petit coup d'œil via la location à Boogie 3D le film d'animation de Gustavo Cova sans avoir à se taper le doublage de Liane Foly, Somewhere de Sofia Coppola et l'intriguant Poupoupidou de Gerald Hustache-Matthieu. The green hornet attendra quand à lui une sérieuse chute de prix pour rejoindre ma DVDthèque.
A signaler également la sortie d'une double DVD intitulé Dr. Gore consacré à Antoine Pellissier à la fois médecin et fou de cinéma gore qui officie depuis 25ans en tournant des films avec les moyens du bord. Le double DVD proposera 85 minutes de documentaires sur ce type pour le moins atypique ainsi que le long métrage Maléficia, le moyen métrage Folie meurtrière et le teaser du prochain film de ce bon docteur Pellissier. Pour avoir vu Maléficia c'est objectivement assez chiant mais il est bon de voir les éditeurs célébrés les obscurs et les artisans de l'horreur. Tout comme le coffret consacré le mois dernier à Richard J Thomson , le DVD a peu de chance de faire les têtes de gondoles des grandes surfaces.
Voilà y-a pas de Mai, rendez vous en Juin
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The substitute – Vikaren (2007) de Ole Bornedal 05/10
Vikaren est une petite comédie de science fiction qui certes ne va pas marquer au fer rouge les esprits mais qui permet de passer un moment fort agréable. Le film est réalisé par Ole Bornedal a qui l'on doit Le veilleur de nuit et aucunement Nightwatch comme le prétend assez honteusement la jaquette du DVD. Vikaren raconte donc l'histoire d'une classe de cinquième d'un collège au Danemark qui voit débarquer un jour une curieuse remplaçante à la fois télépathe, cynique et particulièrement méchante. Il faut dire que cette jeune femme est tout simplement un alien venu sur terre pour tenter de comprendre des valeurs totalement étrangère à sa planète comme l'amour et la compassion. Le film de Ole Bornedal se situe clairement dans la veine de la comédie familiale avec un fond de science fiction et de suspens pour pimenter le tout, inutile donc d'espérer un grand thriller paranoïaque avec des extra-terrestres. The substitute est surtout séduisant par la méchanceté froide et souvent très drôle de son personnage principale interprétée par Paprika Steen ( Festen, Les idiots) totalement incapable d'être gentille avec les enfants qui l'entoure. L'arrivée de cette fameuse remplaçante et son premier contact musclé avec la classe est d'ailleurs l'un des meilleurs moment du film. Concernant les gamins du film ils sont dans l'ensemble très convaincant et bien moins tête à claques que dans la plupart des productions du même genre. On pourra juste regretter que le film n'offre pas une plus grande dimension fantastique et surtout que son final soit un poil décevant par rapport au reste du film. Vikaren est donc une bonne surprise, bien rythmé et carré dans sa mise en scène le film devrait angoisser les plus jeunes et faire sourire les plus vieux par la relative méchanceté de son humour. Par contre le DVD en lui même est une honte avec simplement le film en VF et une jaquette assez mensongère.
Kaboom (2010) de Gregg Araki 08/10
Le dernier film en date de Gregg Araki porte merveilleusement bien son titre car Kaboom évoque une joyeuse et foutraque explosion comme une onomatopée de cartoon coloré et délibérément pop. Le réalisateur de Nowhere, The doom generation et du sublime Mysterious skin nous offre un film totalement déjanté dans lequel s'entrechoquent comme dans un shaker survolté comédie adolescente, film de campus,érotisme, thriller, fantastique, étude de mœurs et parfum de fin du monde sur fond de complot . Kaboom est un film qui pourrait se résumé à un seul et unique adjectif qui est jubilatoire. Difficile effectivement de ne pas être totalement emballé par la mise en scène de Gregg Araki, par la photographie pop et coloré du film, par la folie et l'originalité de son univers, par la bande son tonitruante, par la drôlerie de ses dialogues et par la fraîcheur de ses interprètes. On a parfois la sensation que Kaboom ressemble à un film de Richard Kelly qui se serait avalé trois acides pour se décoincer, à un David Lynch positif sous LSD, une sorte de joyeux cauchemar bourré de sexe, d'humour, d'angoisse et de folie furieuse. Parfois inquiétant, parfois hilarant, toujours parfaitement maitrisé dans sa mise en scène Kaboom est une vraie bouffée d'oxygène inhalée à même la bouteille. Le casting du film est juste parfait avec l'excellente Juno Temple qui confirme ici tout le bien que je pense de cette jeune actrice depuis Mr Nobody, Thomas Dekker dont c'est sans conteste le meilleur rôle, la très caliente Roxane Mesquida en sorcière nymphomane, Chris Zylka très drôle en surfeur un peu bas du front ou la délicieuse Haley Benett sans oublier James Duval et Kelly Lynch. Mais au delà de son aspect ludique et délirant Kaboom porte aussi un regard à la fois joyeux et mélancolique sur l'adolescence en montrant cette période comme celle de toutes les jouissances, de tous les possibles et de toutes les peurs y compris les plus irrationnelles et les plus sombres comme la crainte de mourir. Audacieux, jouissif, original jusqu'à l'absurde, le nouveau film de Gregg Araki fait juste Kaboom dans la tête, boom dans le cœur et laisse le spectateur le sourire aux lèvres conscient d'avoir enfin vu un film totalement à part.
Fanboys (2008) de Kyle Newman 03/10
La culture geek a définitivement le vent en poupe et les comédies référentielles bourrées de personnages nerds sont presque devenues un genre à part entière grâce notamment aux films de Kevin Smith ou Edgar Wright . Fanboys de Kyle Newman raconte l'histoire de 4 potes qui décident de traverser les USA afin de piquer une copie de l'épisode 1 de Star Wars dans le ranch de Lucas pour offrir à l'un d'entre eux malade d'un cancer l'opportunité de voir avant tout le monde le film le plus attendu du moment. Bien évidemment l'action se situe en 1998 date à laquelle les nerds et geeks de la terre entière pouvaient encore baver d'espoir sur un projet estampillé Lucas. Un sujet plutôt amusant pour un résultat totalement décevant mais qui a au moins le mérite d'être raccord avec la nouvelle trilogie de la saga. Fanboys souffre déjà d'un humour bien gras et souvent cantonné en dessous de la ceinture qui voudrait bien s'approcher de l'univers de Kevin Smith mais qui s'en éloigne à mesure que la grossièreté factice des dialogues et de situations pas drôles viennent plomber le film sous un déluge de vulgarité. Il ne suffit donc pas de fleurir la bouche de ses interprètes de gros mots pour faire du Clerks et Fanboys s'embourbe assez vite dans une agaçante facilité. Pour ne rien arranger aucun des 4 personnages principaux ne parvient à susciter un minimum de sympathie entre le gros très porté sur le cul, le nerds à lunette, le mec qui tente de grandir et le malade comme caution dramatique on est assez loin de trouver parmi les personnages des mecs qu'on aimerait simplement avoir comme potes. Seule Kristen Bell (Veronica Mars) surnage un peu en fangirl qui désespère un peu d'être traitée comme une vraie fille. Fatalement référentiel le film de Kyle Newman multiplie les clin d'œil et les citations en s'offrant une très belle brochette de guests stars comme Carrie Fisher, William Shatner, Danny Trejo, Billy Dee Williams, Ray Park, Seth Rogen dans un double rôle ou encore des apparitions très amusante de Kevin Smith et Jason Mewes. Sans doute trop fan inconditionnel de Lucas et de Star wars, Kyle Newman ne propose pas le moindre petit discours critique et se contente de célébrer le créateur de Jar Jar Binks sans le moindre recul préférant orienter son film vers la glorification de l'esprit nerds et la célébration collective d'une passion commune que sur la qualité des films eux mêmes. Le film se permet heureusement deux trois piques ironiques comme lorsque les 4 potes célèbrent Harrison Ford comme le plus grand acteur du monde avant de passer devant l'affiche de Six jours sept nuits ou quand au détour d'un dialogue on entend « C'est la pire idée depuis que Shumacher a mis des tétons à Batman ». Dans l'ensemble, même si il reste une petite comédie sympathique, Fanboys est donc une belle déception, le film manque de rythme, de personnages charismatiques, de punchlines savoureuses, de pertinence sur l'univers geek et surtout d'émotion. Je ne suis toutefois peut être pas assez fan de Lucas pour totalement succomber au charme caché du film ??
Flipped ( 2010) de Rob Reiner 05/10
Flipped est une chronique douce et romantique d'un amour naissant entre deux adolescents au début des années 60. Rob Reiner retrouve donc la période de son formidable Stand by me et livre une sorte de When Harry met Sally en version junior et miel. Les plus cynique des spectateurs pourront certainement s'en donner a cœur joie devant la sagesse, la gentillesse et les aspects les plus sucrées du film alors que les autres seront sans doute touchés par sa simplicité, sa pureté et la douce naïveté de cette rencontre. Flipped raconte l'histoire de Bryce Loski et Judi Baker, un jeune garçon timide issus d'une bonne famille bien posée et une jeune fille extravertie issus d'une famille plus bohème. Si Judi tombe amoureuse de Bryce dès sa première rencontre pour le garçon il faudra bien plus de temps pour accepter que cette drôle de fille amoureuse des arbres et des choses simple puisse être l'élu de son cœur. Rob Reiner choisit de construire son film en doublant systématiquement toutes les scènes pour montrer successivement le point de vu de Bryce et Judi sur les événements. Une idée amusante soutenue par des voix off omniprésentes qui permet de montrer deux conceptions différentes de la vie et l'amour dictés par des principes d'éducations opposés. Même si ce gimmik de mise en scène devient un peu redondant sur la durée il permet surtout d'éclairer cette histoire très rectiligne et simple de plusieurs angles. Cette histoire simple et touchante finit par imposer sa petite musique et son univers un poil passéiste mais terriblement attachant. Sucré sans être guimauve, simple sans être simplet, léger sans être futile, naïf sans être idiot Flipped est un joli petit film toujours sur le fil entre la justesse et le trop plein de bons sentiments. Même si je reconnais ne pas avoir totalement succombé aux charmes du film je reconnais à Flipped et à Rob Reiner cette qualité de faire des films justes et sans prétentions.
Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ...
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