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Par Freddy K le 12 Mars 2011 à 20:33
Au sommaire cette semaine :
La malédiction du pendu – Hangman's curse (2002) de Rafael Zielinski 01/10
La malédiction du pendu est un film qui bouffe un peu à tout les râteliers en allant puiser dans les différents genres qu'il aborde les pires clichés possibles. Le film de Rafael Zielinski est tout à la fois un thriller, un film fantastique, une comédie familiale et un teen movie romantique mais objectivement c'est avant toute chose une belle bouse. Le film raconte donc l'histoire d'une famille d'enquêteurs spécialisés dans l'infiltration et les phénomènes paranormaux qui se retrouve sur une mystérieuse affaire de malédiction dans un lycée. Effectivement l'esprit d'un étudiant pendu permettrait à une petite bande d'élèves gothiques de se venger de celles et ceux qui les oppriment au quotidien. Autant le dire tout de suite on est bien plus du coté de Scooby doo et du Club des cinq que vers les univers de X files et Comportements troublants. Le film de Zielinski aligne les pires clichés possibles des films de lycée avec les geeks à lunettes et pull à carreaux, les gothiques ténébreux et incompris, les gros durs de l'équipe de foot et les pétasses sur d'elles. Quand à la famille d'enquêteur on a droit pendant 90 minutes aux chamailleries insupportables entre le frère et la sœur et au père déguisé en homme de ménage, autant dire que niveau élite intellectuel et enquêteur paranormaux de choc ça le fait franchement moyennement. Et lorsque débarque le scientifique allumé aux cheveux blancs totalement caricaturale on comprends que le film doit être essentiellement destiné au moins de douze ans. Totalement amorphe dans son rythme, prévisible dans sa pseudo dimension fantastique, insupportable de bêtise dans les rapports humains qu'il montre La malédiction du pendu est tout simplement un film sans le moindre intérêt. Cerise sur le gâteau le film se termine sur une note sirupeuse et moralisatrice lorsque les gothiques abandonnent leurs piercings et leurs habits noirs pour des jolis polos à rayures colorèes afin de venir joyeusement jouer au frissbee avec les gros durs et les geeks tous réunis autour d'un bon barbecue organisé par la gentille famille rédemptrice....
Les barons (2010) de Nabil Ben Yadir 07/10
Les belges surprennent encore avec cette petite comédie bourré d'humanité racontant la trajectoire de Hassan, un jeune homme issus de l'immigration rêvant de devenir comique sur scène. Pour atteindre son rêve Hassan va devoir lutter contre les préjugés mais pas uniquement ceux de l'extérieur qui ne seraient pas prompt à l'accueillir mais aussi ceux tout aussi tenace de ses proches qui ne veulent pas le laisser partir. Car Hassan est tiraillé entre sa famille avec son père qui rêve de le voir devenir tout comme lui un travailleur honnête et intégré en reprenant son boulot de chauffeur de bus et ses potes qui ont fait de la glande intégrale et de la débrouille un mode de vie et une philosophie à part entière. Cette jolie chronique douce amère sur l'intégration évite donc les clichés et les pires poncifs dans lesquels de nombreux films français se vautrent régulièrement comme L'Italien de Olivier Baroux pour ne citer que le dernier. Le film de Nabil Ben Yadir se révèle bien plus nuancé et intelligent que la majorité des films sur ce même sujet en montrant que le plus difficile pour s'intégrer et simplement s'émanciper est sans doute de sortir des moules qui nous sont imposés en refusant la facilité du conformisme. Le personnage de Hassan très justement interprété par Nader Boussandel est du coup humainement très attachant par son refus de rester engoncé dans une fonction purement caricaturale du petit glandeur banlieusard. Si l'aspect romantique du film entre Hassan et Malika (Amelle Chahbi) est un peu plus convenu et totalement prévisible il ne plombe pas pour autant le reste du film qui trace sa route entre sourire et larmes. Fluide dans sa mise en scène, pertinent dans son propos le film de Nabil Ben Yadir, en plus d'un casting de jeunes inconnus tous parfait, s'offre également une jolie liste de guests stars avec Edouard Baer, Virginie Effira, Julien Courbey, Fellag et Jean Luc Couchad. Le premier film de Nabil Ben Yadir est donc une franche réussite à la fois drôle et émouvante cette chronique social chaleureuse et pertinente se moque des préjugés pour simplement mettre en avant la belle humanité de ses protagonistes.
Hyper tension 2 - Crank 2: High voltage (2009) de Mark Neveldine et Brian Taylor 02/10
Les deux pièges principaux à éviter lorsque l'on fait une suite à un film sont souvent la surenchère et la redite. Deux écueils dans lesquels se vautrent fatalement Mark Neveldine et Brian Taylor avec Hyper tension 2 qui raconte à peu de choses prêt la même histoire que le premier sauf que les décharges d'adrénaline sont remplacés ici par des décharges électriques, une histoire un peu prétexte donc pour un soucis systématique d'en faire toujours plus. Le problème de la surenchère lorsque qu'à la base on a déjà un film excessif à tout point de vue c'est que l'on tombe assez facilement dans le trop, dans le n'importe quoi et dans l'insupportable. Hyper tension 2 est donc plus rythmé, plus gore, plus sexy, plus sale gosse dans l'esprit mais il est surtout plus con, plus moche, plus crétin, plus beauf et plus lamentablement mauvais. Pour se faire une petite idée de Hyper tension 2 il faut juste imaginer un zapping incessant sur le pire des programmes d'une chaîne de djeuns type MTV avec gags à la Jackass, gros plans de culs comme un mauvais clip de rap blin-bling, montage hyper cut et effets de mise en scène, gags scatologiques et provocation cul aussi inoffensive que gratuite. Hyper tension 2 ressemble à un mauvais scénario que Luc Besson aurait écrit sous l'emprise des pires substances psychotropes avec son lot de gangs, de gags lourds comme du plomb et de personnages féminins se limitant la plupart du temps à des putes totalement hystériques ou des potiches exposant leurs plastiques. Le plus triste reste que toute cette agitation et cette provocation ne servent strictement à rien puisque Neveldine et Taylor n'ont bien évidemment rien à dire et les deux compères se contentent de recracher à l'écran l'imagerie la plus putassière et vulgaire de notre époque. On en voudrait presque à Hyper tension 2 de se vouloir la glorification d'une contre culture intégrant sans le moindre discernement jeux vidéos, clips, gore, MTV, porno et humour badass... Des univers que Neveldine et Taylor traitent de la pire des manières en alignant souvent les pires clichés possibles sans le moindre recul. Pourtant au beau milieu de toute cette fatigante agitation arrive une scène qui sauverait presque le film à elle toute seule avec un hommage assez gonflé et très réussi aux Kaïju-eiga japonnais avec un combat de géants dans une maquette de centrale électrique. Et là on se dit enfin une référence qui dépasse le slip, enfin un hommage qui voit plus loin que l'immédiat, enfin un poil de poésie, enfin une scène respectable. Le film se termine sur un gros plan de Jason Statham adressant un doigt d'honneur au spectateurs, un plan qui ne fait que résumé un film qui pense que la vulgarité des images donnent à leurs auteurs la respectabilité des grands provocateurs. Comme si servir une soupe tiède d'images à des ados gavés jusqu'à l'écœurement de Youtube et MTV pouvait être autre chose qu'un pétard mouillé et racoleur. Niveau provocation Neveldine et Taylor feraient bien de se regarder en boucle les œuvres de John Waters, Trey Parker & Matt Stone ou Sacha Baron Cohen.
Course à la mort - Death race (2008) de Paul W Anderson 05,5/10
Je ne sais pas vraiment par quel exploit étrange ce remake du film de Paul Bartel La course à la mort de l'an 2000 a finit par se retrouver avec une note un peu au dessus de la moyenne. Pourtant le film représente absolument tout ce que je déteste à commencer par un remake dénaturant totalement les propos et les idées les plus subversives de son modèle. Tout comme de nombreux autres remakes avant lui le film de Paul W Anderson gomme les aspects les plus spécifiques du film original pour ne garder que le prétexte à faire un film d'action qui va plus vite, qui fait plus de bruit mais qui est irrémédiablement plus con que son modèle qui reste paradoxalement plus de 35 ans après sa sortie un film bien plus moderne que cette nouvelle version. Exit donc la course à travers les USA et le barème de point suivant l'age et le sexe des spectateurs écrasés, exit la charge féroce contre les médias et leur soif de sang et de spectacle, exit aussi l'humour et le coté joyeusement bis de l'ensemble. Il reste finalement tellement peu de choses du film de Bartel qu'il convient sans doute de considérer le film bien plus comme un reboot que comme un véritable remake. Course à la mort raconte donc l'histoire d'un ancien pilote accusé à tord du meurtre de sa femme et qui se retrouve dans l'engrenage d'une course hyper violente orchestré par des entreprises privées gérant les prisons tout en offrant aux médias des spectacles digne des jeux du cirque. Des courses dans lesquelles tout les coups sont permis y compris les plus tordus et qui permettent aux vainqueurs de pouvoir prétendre gagner leur liberté. C'est donc le serial killer de licences et réalisateur d'un seul bon film Paul W Anderson qui orchestre ce curieux mélange entre Mad Max, Super Mario Kart et le film de prison pour finalement livrer une bonne série B gonflé à la testostérone et finalement plutôt agréable à regarder. Le scénario tient plutôt la route et les acteurs possède le charisme et la gueule adéquate à ce type de film avec un Jason Statham très convaincant, Joan Allen dans un rôle de méchante rigide engoncée dans ses tailleurs mais aussi Tyrese Gibson, Ian McShane ou l'imposant Max Ryan. Les course quand à elles sont particulièrement jouissive à regarder même si elles souffrent souvent d'une abondance de gros plans et d'un montage un petit peu trop haché à mon goût. Couse à la mort est un film qui doit sans doute réveiller le bon gros bourrin qui sommeille en chacun de nous et la connerie de l'ensemble ne résiste pas longtemps au plaisir de voir des gros durs se foutre sur la gueule comme des brutes ,au fracas des tôles, aux gerbes d'étincelles et de sang et aux véhicules bardés d'armes se tirant la bourre dans un univers de jeu vidéo. Hormis cette façon insupportable de filmer les personnages féminins du film qui ne peuvent pas descendre d'un véhicule autrement qu'au ralenti en tortillant du cul tout en faisant onduler leur cheveux Paul W Anderson parvient à faire un film tout à fait regardable ce qui pour lui est déjà une sérieuse réussite. Course à la mort se place donc dans la catégorie des plaisir futiles, crétins et coupables mais des plaisir tout de même.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....
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Par Freddy K le 6 Mars 2011 à 11:05
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Mr Nobody – Version longue (2010) de Jaco Van Dormael 07,5/10
Le réalisateur belge Jaco Van Dormael est un cinéaste plutôt rare avec simplement trois films en vingt ans. Après Toto le héros et Le huitième jour le réalisateur revient donc sur les écrans avec une grosse production internationale et incontestablement son film le plus ambitieux. Mr. Nobody est une fable de science fiction racontant les souvenirs et les histoires du tout dernier mortel vivant encore sur terre. Le film prend le parti de suivre le cheminement intellectuel de ce vieil homme qui se perd volontiers dans ses souvenirs entre réalité, invention et possibilité multiples pour livrer finalement un récit sous la forme d'un immense puzzle de sensation dont les pièces ont parfois bien du mal à venir s'emboiter les unes dans les autres. Mr. Nobody est un film vraiment complexe dont la structure changeante et non linéaire risque de perdre plus d'un spectateur en cours de route, l'impression d'assister à un collage de sensations aléatoires fait de Mr. Nobody un film dans lequel il est parfois difficile d'entrer. Il faudra donc se laisser porter par cet univers singulier, ne pas être trop cartésien, laisser l'émotion doucement nous envahir pour que le film dans son dénouement révèle sa puissance et la pertinence de sa forme. Ce patchwork de sensations, l'aspect totalement déstructuré du film donne parfois au spectateur un sentiment étrange en le faisant passer de séquences absolument magnifiques à d'autres moins convaincante dans lesquelles la forme devient alors plus artificiel; la balance se faisant souvent sur l'émotion que provoque les scènes en question. Avec Mr. Nobody, Jaco Von Dormael confirme ses extraordinaires talent de mise en scène et livre un film bourré d'idées originales, de trouvailles visuelles, de superbes séquences poétiques et de moment tout simplement touchés par la grâce ; c'est bien simple Mr. Nobody offre sur deux heures trente bien plus d'idées visuelles que l'intégralité d'une année (voir deux) de film français. Le réalisateur filme avec tact, poésie et une sensualité à fleur de peau l'éveil de Nemo Nobody à l'amour et livre des scènes d'un romantisme souvent magnifique et gorgées d'émotion. Mais lorsque l'émotion est bien plus en retrait la forme, tout en étant toujours aussi brillante, devient une forme de maniérisme qui peut devenir parfois un peu agaçant. Le casting du film est des plus solide avec Jared Leto, Sarah Polley, Diane Kruger, Rhys Ifans, la jeune et formidable Juno Temple et un caméo des plus sympathique de Pascal Duquenne (Le huitème jour). On pourra juste regretter que l'univers futuriste soit aussi peu développé mais en même temps il ne sert de prétexte qu'à l'introduction de l'histoire et que l'émotion ne soit pas toujours au rendez vous, pour le reste Mr. Nobody est un magnifique poème visuel sur la multitude des possibles qu'offre une seule vie. Pour peu que l'on accroche à ce voyage singulier le film de Jaco Van Dormael offre une richesse d'émotions et de thématiques assez peu commune, et puis un film avec un dialogue comme « la plupart du temps dans la vie il ne se passe rien, comme dans un film français » ne peux pas être tout à fait mauvais.
American trip – Get him to the Greek (2010) de Nicholas Stoller 07/10
La perspective d'un spin off du très gentillet Sans Sarah rien ne va avec pour vedette le personnage de Aldous Snow interprété en roue libre par Russel Brand n'avait à priori pour moi rien de formidablement engageant. Et puis la présence de l'excellent Jonah Hill dans un rôle principal et les très bonne critiques lus ici et là comme celle de Geouf (http://www.cinegeouf.com/2010/07/08/get-him-to-the-greek-de-nicolas-stoller/) finirent par avoir raison de mes quelques réticences, il suffisait donc d'attendre patiemment la sortie DVD vu la distribution plus que limité dans les salles obscures. American trip raconte donc les périples mouvementées d'un jeune employé d'une maison de disques chargé d'emmener de Londres jusqu'à une scène de Los Angeles un rocker déjanté, alcoolique et imprévisible pour un formidable come-back. American trip est déjà incontestablement très au dessus de Sans Sarah rien ne va et s'impose sans soucis comme le tout meilleur film de Nicholas Stoller que ce soit en tant que réalisateur comme en tant que scénariste ( Yes man, Braqueurs amateurs). Le film est mené sur un tempo d'enfer et enchaine sans le moindre temps mords les gags et les répliques qui font mouche. Ce devrait être le stricte service minimum de toute comédies mais il est pourtant important de préciser que American trip est un film vraiment très drôle dans lequel on se marre franchement à l'image de la scène énorme durant laquelle le personnage interprété par Jonah Hill sert de mule afin de passer de la drogue à l'aéroport pour la rock star. L'alchimie entre Jonah Hill et Russel Brand fonctionne du tonnerre et leur complicité est évidente à l'écran. On retrouve aussi avec plaisir la touche Apatow avec des personnages qui ne sont pas que des pantins désincarnés au service du gag mais des personnages souvent attachants et même parfois émouvant. Les relations entre Aaron Green (Jonah Hill) et sa petite amie sonnent toujours très juste tout comme la relation trouble entre Aldous Snow (Russel Brand) et sa petite amie (Rose Byrne). Russel Brand est formidable et semble un petit peu plus canaliser dans son jeu que sur Sans Sarah rien ne va, en tout cas il donne à son personnage de rocker autodestructeur un foutu charisme et une dimension digne des plus grandes icônes du rock. Je trouve d'ailleurs fort dommage que le film n'est pas joué d'avantage sur une rupture de ton radicale lorsque Aldous Snow se met à chanter car clairement la connerie des textes ne sert pas vraiment la présence assez formidable de l'acteur lorsqu'il entre en scène. J'espérais que le film jouerait plus sur une radicalité entre le Aldous Snow au quotidien et ce qu'il devient sur scène. Le film ne manque pas non plus de fond et dénonce avec force quelques travers de l'industrie du disque avec la vulgarité de ses clips, ses élans humanitaires plein de compassions, ses dérives poeple traquées inlassablement et surtout ses producteurs prêt à laisser leurs artistes crever sur scène pour ramasser quelques dollars. American trip est presque une comédie sans fausses notes glorifiant un esprit très rock'n roll avec force et un humour déjanté particulièrement ravageur. On pourra juste regretter histoire de pinailler la scène de la partie à trois pas franchement pertinente ni réussi à mes yeux et surtout des morceaux musicaux pas vraiment à la hauteur du charisme monstrueux de Russel Brand. Pour le reste Get him to the greek est vraiment une formidable comédie et un film fort ludique vu le nombre de guests qui y font des apparitions (Pink, Tom Felton, Lars Ulrich, Mario lopez..)
Alone (2006) de Parkpoom Wogpoom et Banjung Pisanthanakun 05/10
Alone est un film fantastique Thaïlandais de deux jeunes réalisateurs dont je vais m'épargner l'écriture systématique des noms. Le film raconte l'histoire d'une jeune femme qui doit retourner quelques jours dans la maison familiale après le grave accident dont a été victime sa mère. Un retour aux sources qui ne sera pas de tout repos puisque la jeune femme va se retrouver harceler par le fantôme de sa sœur siamoise morte des années auparavant après leur séparation. Alone est donc un film de fantômes asiatiques classique avec son lot d'apparitions affreuses dont la seule petite originalité est de traité de deux sœurs siamoises. Le soucis majeure du film est objectivement de ne jamais embarqué le spectateur dans une histoire suffisamment prenante pour lui donner envie de toujours connaître la suite des événements. Du coup le film ressemble assez vite à une profusion de séquences visant à introduire des jump scare qui même si ils sont souvent foutrement efficaces finissent par devenir au bout du énième un tout petit peu lassant. Alone est incontestablement un film qui réserve de jolis moments de tension et quelques sursauts vraiment très bien amenés avec un savoir faire diabolique, car même habitué à ce genre de film et à ses moments les plus clichés j'ai moi même sursauté deux ou trois fois. Mais malheureusement dans l'ensemble l'histoire a du mal à tenir la distance et à homogénéiser la mécanique implacable du film . C'est d'autant plus dommage que le film est graphiquement très soigné avec une photo assez superbe et que les quelques flashbacks montrant les deux sœurs lorsqu'elles étaient enfants offrent de jolis moments de tendresse. Alone est sans doute bien trop classique dans son récit, pas suffisamment captivant dans son intrigue et trop porté sur l'effet pour l'effet pour totalement se démarquer de ses films qui ne vivent que l'instant durant lesquels on les regarde. Le film permet en tout cas de passer un bon moment et de se faire peur à plus d'une reprise.
Torture – GaG (2006) de Scott W Mckinlay 00/10
Le film a au moins le mérite de clairement annoncé la couleur avec son titre, car gag ( Et pourtant c'est bien plus pathétique que drôle) convient parfaitement à ce non film surfant sur la vague du torture porn pour shooté en caméra DV dégueulasse tentant de se faire remarqué par les aspects les plus ragoutants possibles. Le film raconte donc l'histoire de deux amis qui vont cambrioler une maison et qui se retrouve aux prises avec un dangereux psychopathe torturant déjà un type avec sa sœur et sa petite amie. Un concept totalement con d'autant plus que les deux cambrioleurs ne seront jamais surpris de renbtrer dans une maison ressemblant à un décor de Massacre à la tronçonneuse. On retrouve donc les figures imposés du type bidouillant son petit film d'horreur avec les acteurs à la ramasse, le décor unique, l'histoire prétexte, les effets spéciaux foireux et une bonne dose de provocation pour tenter désespérément de faire plus con et plus crade que le film d'avant. On assiste donc pendant 77 minutes à un type sans le moindre charisme torturant et obligeant ses victimes à faire n'importe quoi tout ceci sans le moindre petit intérêt scénaristique. On empale donc à la lance, on oblige une sœur à faire une pipe à son frère, on fait manger des morceaux de verres et surtout on s'emmerde devant cet étalage complaisant et gratuit de sévices au service du vide. Scott W Mckinlay nous balance même en plein milieu du film une séquence onirique totalement nase pour mettre à l'image des types en train de manger de la chair humaine.... Torture est vraiment une belle merde et un film qui fait clairement honte au genre qu'il est censé représenter. Finalement le film n'est même pas un gag en revanche c'est effectivement une vraie torture.
Voilà une semaine se termine et une autre va bientôt recommencer. To be continued.....
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Par Freddy K le 3 Mars 2011 à 10:38
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Feast II : Sloppy seconds (2008) de John Goulager 04/10
Le premier feast sorti en 2005 était une joyeuse série B totalement bordélique mais finalement assez sympathique par son mélange d'humour, de gore et d'idées de mise en scène amusante comme la présentation des personnages avec le temps qu'il leur restait à vivre. La suite toujours réalisé par John Goulager déplace l'action du petit bar paumé à une ville entière pour un film qui flirte cette fois ci bien bien vers le gros Z qui tâche à la Troma que vers la série B respectable. Le problème de Feast II c'est que le film est finalement tout aussi exaspérant qu'attachant. Étant particulièrement amateurs de gros Z foutraques bien gore et délirant à l'image de ce que savent faire les japonnais ce Feast II s'annonçait pour moi sous les meilleurs auspices avec se personnages hors normes, ses monstres en caoutchouc, sa folie ambiante et son goût pour le gore multicolore à la Street trash ou Body melt. Le résultat est forcément bien plus mitigé la faute surtout à une recherche systématique de l'effet pour l'effet et une envie en dépit de tout et du bon sens de vouloir choquer par des effets les plus vomitifs possibles. Difficile donc de totalement adhérer à la gratuité la plus crasse de certaines scènes comme l'autopsie du monstre qui éjacule en gros plan dans la bouche des lesbiennes, la mort du bébé qui tient du gag pas drôle et totalement artificiel ou encore le rêve avec le couple qui s'embrasse la bouche pleine de vomi. John Goulager a choisit de jouer la carte de la surenchère mais on sent bizarrement que le procédé est plus manipulateur et cynique que vraiment sincère comme si les effets dictaient le récit bien plus que l'histoire ne justifiait les débordements. La courte featurette présente sur le DVD montre un John Goulager entre prétention et suffisance affirmant que les Feast redéfinissent carrément le genre avant de conclure que ceux à qui cela ne plait pas peuvent toujours aller se faire foutre. Le genre de déclaration de sale gosse qui donne vraiment envie de détester le film. Dommage donc car paradoxalement on aimerait que John Goulager prenne cette histoire totalement déjanté au premier degré et livre un film vraiment fou en exploitant à fond ce charismatique et très grindhouse gang de lesbiennes bikeuses tatouèes, ses nains mexicains catcheurs et surtout ces putains de monstres en plastique sortant d'on ne sais ou. Mais voilà, Goulager sous couvert de politiquement incorrect se vautre finalement dans la facilité de gags stupides (Le monstre qui pète) de personnages exaspérant comme ce vendeur de voiture black aussi indigent qu'un mélange de Chris Rock et Tracy Morgan réunis et traite au bout du compte le genre avec bien plus de mépris que de référence. Comme quoi faire n'importe quoi avec talent n'est pas à la portée de n'importe qui. Feast II est sans doute une belle bouse, mais tout au fond de moi le bisseux intégrale amateur des pires navets possibles et des films totalement cintrés aura trouver dans Feast II deux trois raisons de se réjouir de ce triste spectacle. Est il pourtant bien raisonnable d'attendre un Feast 3 ?? Si on y trouves encore des lesbiennes bikeuses à poil, des fight de nains catcheurs, des monstres en caoutchoucs poisseux et des corps qui fondent dans des gerbes multicolores je crois que je dirais oui.
La meute (2010) de Franck Richard 03/10
Sur le papier La meute était un projet des plus alléchant avec d'une part un réalisateur aux notes d'intentions et aux influences des plus respectables (Carpenter, Franju, Tourneur) et de l'autre la perspective d'un vrai film de monstres s'inscrivant dans une culture et un décor typiquement local avec les terrils post-industriel du nord de la France. On pouvait encore ajouter aux aspects positifs un casting à la fois étonnant et solide avec Yolande Moreau, Emilie Dequenne, Philippe Nahon et un surprenant Benjamin Biolay. Le résultat n'en ai que plus décevant encore car si le film avait clairement tout pour plaire le résultat est lui bien loin d'être à la hauteur des espoirs légitimement fondés sur le projet. La meute raconte donc l'histoire d'une tenancière d'un petit bar paumé dans le Nord qui accueille les voyageurs égarés avant de les séquestrer afin de pouvoir nourrir des goules qui vivent sous terre. Le premier gros problème du film de Franck Richard est incontestablement le ton avec lequel le jeune réalisateur et scénariste traite son histoire car à top vouloir jouer du décalage, de l'humour et de la dérision il plombe presque immédiatement l'aspect horrifique de son film. Difficile effectivement de croire à des personnages aussi caricaturaux et de plonger dans le premier degré d'un récit fantastique lorsque l'on se retrouve par exemple devant un personnage comme celui interprété par Phillippe Nahon qui parle à son solex comme si c'était un cheval, se fourre des crayons dans le nez et les oreilles et arbore un tee shirt « I fuck on the first date ». Difficile aussi de croire à des bikers aux dialogues systématiquement orduriers quand ils ne se touchent pas mutuellement les cuisses en faisant du tricot. Quand à Emilie Dequenne elle est souvent à la limite d'en faire du trop dans son personnage de d'jeuns rebelle et Benjamin Biolay traverse le film le visage figée sur une unique expression. On pourra sauver la performance de Yolande Moreau car elle est parfaite mais son personnage ne propose objectivement absolument rien de vraiment originale, la comédienne possède juste la gouaille nécessaire pour faire passer des dialogues parfois amusant comme « Même du bon cotè du canon t'as toujours autant une tête de con ». L'autre grosse déception est de ne jamais vraiment exploité les aspects les plus « français » de cette histoire et de ce décor pour finalement singer les productions américaines dans leurs aspects survival et torture porn, un peu comme si Franck Richard ne croyait pas lui même que l'on puisse faire un film d'horreur typiquement et 100% français. On pourrait encore regretter des flashbacks inutiles, des explications trop didactiques, des ellipses curieuses et un scénario sans surprise; car la liste des défauts rédhibitoires est malheureusement bien longue. On gardera pourtant parmi les choses positives des goules plutôt réussis graphiquement, quelques belles ambiances nocturnes et deux ou trois images faisant enfin illusion d'être dans un véritable film d'horreur. Avec La meute le cinéma de genre made in France semble revenir dix ans en arrière à l'époque peu glorieuse de Bee movies.
Bus Palladium (2009) de Christopher Thomson 04/10
Pour son premier film en tant que réalisateur Christopher Thomson choisit la chronique douce amère d'une bande de potes rêvant de connaître le succès avec leur groupe de rock. Un esprit forcément très rock'n roll et ancré dans une époque fantasmé entre seventies et eighties pour un film finalement assez sympathique mais bien trop gentillet. Car clairement le rock de Bus palladium se situe bien plus du coté des BB Brunes que de Noir désir ou No one is innocent et les jeunes membres du groupe semblent bien trop lisses pour un esprit vraiment rock. Le drame c'est que Bus Palladium ressemble parfois dans l'esprit à un sitcom d'AB en à peine plus grunge dans l'esprit. Le film pourtant servi par un très bon casting de jeunes comédiens tous très convaincant peine à vraiment passionner du fait de son histoire bien trop sage, bien trop propre, bien trop policée et bien trop prévisible. On connait dès le départ le cheminement du film et la trajectoire qui sera celle de ce groupe passant de l'anonymat au succès pour finalement splitter pour des histoires d'ego et de gonzesses. Un récit sans trop de surprise et surtout sans la moindre aspérité puisque toutes les dérives un poil trop destroy comme les déboires du chanteur avec la drogue sont systématiquement traités hors champs. Du coup Bus Palladium ressemble bien plus à une petite chanson pop nostalgique pas forcément désagréable mais totalement périssable qu'à un morceau rock lourd et entêtant. La caution rock avec la présence de Philippe Manoeuvre dans son propre rôle ne suffit pas vraiment à hisser Bus Palladium au niveau des films de Cameron Crowe (Singles, Almost famous) vers lesquels Christopher Thomson louche de toute évidence. Le film reste malgré tout très fréquentable et permet de passer un moment finalement assez sympathique.
Gardiens de l'ordre (2010) de Nicolas Boukhrief 06/10
Nicolas Boukhrief aime les polars, les univers urbains et la nuit et c'est fort logiquement que l'on retrouve ces trois éléments dans Gardiens de l'ordre son cinquième film en tant que réalisateur. Après l'excellent Le convoyeur et le plus décevant Cortex Boukhrief continue donc de creuser son sillon comme un « spécialiste » du thriller made in France. Gardiens de l'ordre c'est l'histoire de deux gardiens de la paix des plus ordinaires qui une nuit, lors d'une banale intervention pour tapage nocturne, se retrouvent contraint en état de légitime défense de tirer sur un jeune homme sous l'emprise d'une drogue particulièrement puissante et dangereuse. Le jeune homme en question étant fils de député, les deux flics sont gentiment priés par leur hiérarchie de se taire, d'accepter les sanctions disciplinaires pour bavure et de ne surtout pas parler de cette drogue. Seuls contre tous et en marge du système les deux flics décident alors de remonter la filière du trafic de ces pilules d'amphétamines afin de retrouver leur dignité. Gardien de l'ordre est un bon polar qui a le mérite de proposer des personnages finalement assez atypiques avec ses deux héros bien ordinaires et simples flics contraint de plonger sans filet dans l'univers des dealers à cols blancs évoluant dans les plus haute sphère de la société. Nicolas Boukhrief colle au plus près de ses personnages et orchestre un film dans lequel la tension et la pression psychologique prennent très vite le pas sur l'action pour livrer au bout du compte un polar froid, sec et réaliste. Cécile de France est très convaincante en jeune flic s'improvisant femme d'affaires troubles et Julien Boisellier joue parfaitement sur le registre du fournisseur de drogues sans scrupules et charmeur. Sans jamais sombrer dans la caricature de la figure du chef du grand banditisme Julien Boisellier donne à son personnage la dangereuse et tranquille arrogance des marchands de mort pour qui tout n'est que commerce et business. Dans un rôle totalement à contre emploi Fred Testot s'en sort plutôt bien et l'acteur catalogué guignol de canal + donne à son personnage une belle intensité dramatique et un certain charisme. On pourra juste regretter un petit manque de conviction lorsque l'acteur passe à l'action et quelques effets de jeu un poil too much lorsqu'il se retrouve sous l'emprise de la drogue qu'il est obligé de tester. Gardiens de l'ordre est donc une bonne surprise, un polar sans génie mais carré et efficace qui parvient à tenir en haleine le spectateur jusqu'à son dénouement. Le seul petit bémol étant une petit approximation dans l'histoire dans la mesure ou les deux flics commencent à l'origine une enquête pour prouver que le fils du député était bel et bien sous l'emprise de la drogue pour finalement s'orienter vers le démantèlement du réseau ce qui à priori tout en leur offrant une respectabilité ne les innocente pas pour autant. Cela reste une broutille et inutile qui n'entame en rien le plaisir de ce très bon polar.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued....
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Par Freddy K le 26 Février 2011 à 21:55
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La ferme des albinos- Albino Farm (2009) de Joe Anderson et SeanMcEwen 02/10
Rien de bien nouveau sous les glauques horizons du survival comme le prouve de nouveau ce petit DTV shooté comme il se doit à la DV et qui enfile comme les perles les pires clichés du genre. On assiste donc à la traditionnelle virée d'une bande de jeunes dans un coin paumé des États Unis, à la crevaison de leur bagnole sur une route déserte, à l'épisode dans la station service crasseuse, au vieux type énigmatique qui met en garde les jeunes gens sur les légendes locales, à la bande de freaks dégénérés et au portable qui n'a plus de réseau. Bref un catalogue complet de choses déjà vu dix mille fois avec l'application du bon élève tentant de remplir systématiquement toutes les figures imposées du genre. Après à défaut d'être originale on peut toujours être efficace comme pouvaient l'être des films tels que Détour mortel ou Rovdyr, mais ce n'est malheureusement pas le cas avec Albino Farm. Le film bien trop prévisible et classique est également poussif dans sa mise en scène, plutôt avare en effets gore et jamais viscéral ou même inquiétant. On pourra juste sauver quelques rares moments de tension et une ou deux idées tordues, comme les deux jeunes qui se retrouvent cousus l'un à l'autre à même la chair comme des siamois ou une vielle dame donnant le sein à un bébé difforme. Presque rien à sauver donc sur les 90 minutes que dure cet étalage bien mou et trop appliqué du petit survival pour les nuls. Dommage car l'idée du village de rednecks difformes et handicapés était un point de départ plutôt amusant pour un film inquiétant et malsain.
Sous le signe du démon - C.C.A (2008) de Vadim Shmelev 02/10
Sous le signe du démon est un slasher russe dans lequel une bande de jeunes candidats d'une émission de télé réalité se retrouvent les victimes d'un tueur psychopathe dans un ancien camp de pionniers. Encore une fois pas grand chose à retenir de ce petit film qui préfère copier les codes des films américains plutôt que d'ancrer son histoire dans une culture plus locale. Les personnages sont donc les archétypes habituelles avec le timide à lunette, l'allumeuse, le gros dur, le mec gothique, la fille discrète.... Ensuite le film brasse à tour de bras des influences souvent mal digérés à Saw, Urban Legend, Kolobos, Detour mortel 2 ou Halloween résurrection avec une grosse voix donnant des ordres aux candidats en citant des contes à faire peur et des légendes urbaines. On assiste donc entre deux bâillements à la mort successive des différents personnages jusqu'au moment ou le film commence à multiplier les fausses pistes, les twists et les digressions au point d'en devenir absolument imbitable. Bien malin donc celui qui pourra expliquer la toute fin du film, et pour avoir un peu fouillé sur le net à la recherche d'explications, je peux affirmer que je suis loin d'être le seul à reste circonspect et dubitatif devant le film. Même le sous texte et le discours sur la télé réalité et ses règles basé sur l'élimination des autres est particulièrement mal exploité et ressemble du coup à un alibi intellectuelle facile pour adoucir la monstrueuse connerie de l'ensemble du film.
Le hérisson (2009) de Mona Achache 04,5/10
Le hérisson est le tout premier film de Mona Achache et l'adaptation d'un best seller inattendu de librairie intitulé La noblesse du hérisson. Cette fable philosophique et humaine raconte l'amitié improbable entre une petite fille de onze ans suicidaire par dépit de son entourage, un vieux japonais philosophe et élégant et une concierge d'apparence bourrue et solitaire mais amoureuse en secret de littérature et du cinéma d'Ozu. On retrouve dans le film un petit coté Le goût des autres avec cette même volonté de montrer la richesse des gens ordinaires et la pauvreté d'esprit de certaines personnes à priori plus respectables. On est donc dans un premier temps touché par ses personnages multiples comme cette gamine dont l'innocente candeur cache une intelligence redoutable et un regard d'adulte totalement désabusé sur la vie... Et puis tout doucement la lenteur bien sage et posé de la mise en scène, l'aspect littéraire et verbeux des dialogues, la glorification d'une culture respectable et limite élitiste, les décors froid à la limite de la théâtralité tout finit par se retourner contre la soit disant simplicité du récit et des sentiments. Les personnages pourtant interprété par de très bons comédiens avec Josiane Balasko, Togo Igawa et la très jeune Garance le Guillermic sont de moins en moins émouvant à mesure que la froideur du film prends le pas sur les rapports entre ses trois amis inattendus. Le film qui se voulait une sorte de fable contre les préjugés ne fait que rapprocher finalement des gens profondément semblables autour d'un même désir de culture. Parfois drôle, jamais vraiment émouvant, un peu vain à mon sens dans sa démonstration Le hérisson reste un petit film qui permet quelques jolis numéros de comédiens et comédiennes mais qui ne laisse pas vraiment sur la durée une très bonne impression.
No mercy (2010) de Hyoung-ju Kim 07,5/10
La Corée serait t-elle devenue la terre promise du thriller psychologique étouffant ? En tout cas après Old Boy, Memories of murders, The chaser et quelques autres perles du genre ce No Mercy de Hyoung-ju kim confirme la forme éclatante du pays pour livrer des thrillers souvent passionnants avec souvent en sous texte des histoires dramatiques tétanisantes. No mercy commence sur les bases d'une enquête assez classique avec la découverte d'un corps minutieusement mutilé. Le récit se corse un peu lorsque le meurtrier après avoir avoué son crime lance un ultimatum au médecin légiste responsable de l'enquête. En effet celui ci doit l'innocenter en trois jours en falsifiant les preuves sinon sa fille kidnapée subira le même sort que la première victime. No mercy tient sur plus de deux heures le spectateur en haleine à coups de rebondissements savamment dosé et d'une histoire qui doucement prend une tournure de plus en plus sombre et dramatique. La mise en scène carré et monstrueusement efficace de Hyoung-ju Kim réserve régulièrement de très gros moments de tensions dramatiques. Il faut saluer également la performance de Sol Kyung-Gu tout simplement extraordinaire de présence et d'émotion dans le rôle de ce médecin légiste prêt à tout pour sauver sa fille et dont le destin devrait en laisser plus d'un les larmes au yeux. Car incontestablement No mercy tire sa plus grande force de son final à la fois pervers jusqu'à l'absurde et nihiliste en diable, un unhappy end monstrueux dont il est vraiment difficile de se remettre une fois le film terminé. Concernant les défauts du film, il est bien difficile de trop en dire sans venir spoiler le film et donc léser le plaisir de futurs spectateurs. Je dirais juste que le film fait parfois énormément, voir un peu trop, penser à un autre grand thriller torturé et dramatique coréen sans toutefois en avoir la virtuosité de mise en scène et que les références à d'autres thrillers marquants sont bien trop nombreuse. Mais à défaut d'être vraiment originale, No mercy peut se targuer d'être une mécanique de thriller absolument infaillible et un drame particulièrement marquant. En tout cas il serait bien dommage de passer à coté de ce DTV mille fois plus respectable que la majorité des thrillers et polars sortis sur les grands écrans ses dernières années.
Voilà une semaine se termine,une autre va bientôt recommencer. To be continued....
2 commentaires -
Par Freddy K le 18 Février 2011 à 23:26
Au sommaire cette semaine :
Notre jour viendra (2010) de Romain Gavras 06,5/10
Après Kim Chapiron c'est au tour de Romain Gavras lui aussi issus du collectif Kourtrajmé de passer à la réalisation de son premier long métrage. Pour son premier film le fils de Costa Gavras retrouve deux acteurs fidèles eux aussi au collectif à savoir Vincent Cassel et le moins médiatique Olivier Barthelemy. Tout comme Chapiron en son temps avec Sheitan, Romain Gavras choisit de faire ses débuts sur grand écran avec un film rentre dedans, libertaire et polémique. Notre jour viendra raconte la fuite en avant vers l'Irlande et la liberté de deux paumés qui ont pour point commun d'être roux et de ne plus supporter la médiocrité du monde qui les entoure. Se sentant apatrides, rejetés, victimes de manque de respect les deux hommes décident de renter dans le lard du conformisme et de la morale en se confrontant avec violence au monde. Notre jour viendra n'est sans doute pas un film parfait mais en dépit de quelques provocations gratuites le premier film de Romain Gavras s'impose comme une parabole assez maligne et juste de l'exclusion forgeant lentement des esprits prompt à la révolte et la violence. Les deux personnages du film représentent deux générations et si l'une s'est conformée au modèle de la société tout en nourrissant intérieurement des besoins de révolte l'autre désire bouffer la vie et faire totalement exploser les barrières symboliques de son exclusion. Patrick et Remy se sentent simplement invisibles aux yeux d'une société dans laquelle réussite et apparence sont devenus les clefs du respect et ils ont donc décider de taper du point sur la table afin de se faire remarquer. Entre humour cynique et violence larvée les deux hommes traversent les paysages froids et monotone du nord de la France recherchant assez systématiquement la confrontation avec celles et ceux qui croiseront leur route. La critique presse qui a toujours vite fait de faire des comparaisons hâtive et des rapprochements parle souvent à propos du film d'un mélange entre Les valseuses, Taxi driver et Orange mécanique, des références fatalement écrasante pour un film moins libertaire que celui de Bertrand Blier, moins sombre que celui de Sorcese et moins violent que celui de Kubrick. Notre jour viendra ne ressemble peut être finalement qu'à lui même et c'est déjà une bonne chose en soit. Le premier film prometteur de Romain Gavras bouscule le confort du spectateur et donne à réfléchir sur notre société à travers la cavale désespérée de deux paumés finalement plutôt attachants. La puissance du cadre, la qualité des interprètes, la singularité du sujet et de l'univers, les intermèdes poétiques suffisent amplement à faire de Notre jour viendra un film à voir et à apprécier.
Next door – Naboer (2005) de Pal Sletaune 07/10
Parfois on se demande à quoi bon se coltiner des tonnes de DTV et de DVD garnissant les bac à bonnes affaires des plus obscurs solderies. Que de temps perdus à poser son regard sur des films miteux et sans intérêts alors que dorment encore sur les étagères de ma DVDthèque des films infiniment plus respectables et pourtant pas encore regardés... C'est peut être tout simplement le plaisir de la découverte et de l'inédit, cette satisfaction de charrier parfois des tonnes de boue pour enfin trouver une petite pépite et avoir envie de la faire partager. La pépite du jour est donc un petit film Norvégien intitulé Naboer qui raconte l'histoire d'un jeune homme qui peu de temps après avoir été largué par sa gonzesse croisent la route de ses deux mystérieuse et allumeuses voisines. Entre fascination et crainte le jeune homme va tomber sous l'emprise incendiaires des deux jeunes femmes et lentement se perdre mentalement dans le labyrinthe de sensations de cette étrange relation de chair et de sang. Next door est à la fois un thriller psychologique, un film fantastique angoissant et un drame particulièrement rude, Pal Sletaune symbolisant à l'images les dérives mentales de son personnage en filmant avec brio un appartement ressemblant de plus en plus au fil du temps à un immense labyrinthe fait de pièces secrètes, d'une structure changeante et de long couloirs exigus aux couleurs maladives. Next door est un film qui doucement installe une ambiance anxiogène faites de mystère et d'érotisme trouble comme lors de cette glaçante séquence durant laquelle la plus jeune des deux voisine provoque sans retenue l'excitation de cet homme paumé jusqu'à l'obliger à un rapport sexuel particulièrement sauvage et monstrueusement violent. Tout le film de Pal Sletaune baigne ainsi dans une ambiance maladive et malsaine dans laquelle il devient de plus en plus difficile de faire la part du vrai et du faux , de la réalité et du fantasme et des pulsions sexuelles et morbides. Hormis une digression totalement inutile du héros à son bureau cassant l'aspect huis clos du film Next door est parfaitement maitrisé tant dans sa narration, sa construction que dans sa mise en scène glaciale. Les acteurs sont tous très convaincant de Kristoffer Joner en voisin timide et bien ordinaire en passant par la sulfureuse Cecilie Mosli devant laquelle il est impossible de rester de marbre et Michael Nyqvist surtout connu chez nous pour son rôle dans Millenium. Next door est donc une très bonne surprise qui donne du cœur à l'ouvrage pour se replonger dans l'exploration de la face la plus cachée du septième art et la jungle des DTV.
Les petits ruisseaux ( 2010) de Pascal Rabaté 06,5/10
Si l'on passe par dessus son esthétique lambda de téléfilm pour France 3 Pays de la Loire, le premier film de Pasal Rabatè adapté de sa propre BD s'avère une jolie surprise et un touchant petit moment de cinéma. Loin du culte de l'apparence physique, du jeunisme ambiant, du bruit et de la vitesse, Pascal Rabatè nous propose de suivre les aventures bien ordinaires d'un septuagénaire redécouvrant à la mort de son meilleur ami les petits plaisirs de la vie et plus particulièrement ceux de l'amour et du sexe. Les petits ruisseaux ose d'une certaine manière montrer à l'écran les désirs et pulsions sexuels de ceux que la société et souvent le cinéma préfère cacher à savoir les vieux. C'est Daniel Prevost, pour une fois étonnement sobre, qui interprète Emile un homme dont la vie se résume à des petits plaisirs simples et des rituels réconfortant. Après la mort de son meilleur ami interprété par Philippe Nahon qui venait juste de lui révéler sa vie sexuelle, Emile reprend ce qui lui reste de vie en main et se lance dans une dernière quête de liberté et de désirs surtout que le sexe commence à devenir une véritable obsession qui lui fait déshabiller du regard toutes les femmes qu'il croise. Le film de Pascal Rabatè est une comédie débordante de tendresse, toujours pudique et chaleureuse, qui évite avec tact de sombrer dans l'exposition scabreuse des corps et des amours de ses seniors tout en distillant un érotisme constant. On s'amuse beaucoup de la formidable galerie de petites gens qui peuplent le quotidien d'Emile, des personnages que Rabaté croque avec justesse et une réelle empathie à travers des dialogues savoureux semblant parfois sortir des brèves de comptoir de Jean Marie Gourio. Les acteurs et actrices du film sont tous formidablement juste et l'on sourit souvent avec beaucoup de tendresse de leurs comportements et des situations cocasse et parfois surréaliste que Pascal Rabatè nous donne à voir. On est également touché et même parfois ému par ses septuagénaires se comportant avec la même innocence maladroite que de très jeunes amoureux jusque dans le rapprochement hésitant et embarrassé de leurs corps. Les petits ruisseaux est au bout du compte un manifeste à la beauté, pas celle totalement surfaites de corps modelés comme des produits manufacturés, pas celle d'un romantisme à l'eau de rose mais simplement celle des corps dans leur expression la plus naturel et la plus pur, celle des cœurs et des sentiments et donc de la vie.
Lady Blood (2009) de Jean-Marc Vincent 02/10
C'est en travaillant sur les bonus du DVD de Baby Blood que l'actrice Emmanuelle Escourrou a eu l'idée de coucher sur le papier les premières idées d'une possible suite à ce qui reste le premier film français authentiquement gore sorti au cinéma en 1990. Et voilà donc que presque vingt ans après débarque sur les écrans pour une sortie purement technique la suite du film emblématique d'Alain Roback. C'est Jean-Marc Vincent qui concrétise le projet en passant à la mise en scène de son premier long métrage pour donner une suite fatalement très attendu au tournant par les fans de Baby blood dont je fais parti. Inutile de faire durer le suspens déjà bien éventé par la note du film car Lady Blood est juste monstrueusement mauvais y compris dans le cadre du petit film totalement fauché. Lady Blood utilise donc le personnage de Yanka (Emmanuelle Escourrou) devenue flic pour vaguement relier cette histoire avec le premier film et nous offre une intrigue à tiroirs vides avec un maffieux du dimanche, un serial killer cannibale et l'entité mystérieuse qui tente à nouveau de venir engrosser Yanka. Impossible toutefois de savoir vraiment ce que raconte Lady Blood qui ne cesse de se perdre en digressions pour masquer le vide total de son intrigue principale. On s'ennuie donc fermement devant cette pseudo intrigue policière dans laquelle patauge des flics caricaturant les gros traits des personnages de films d'Olivier Marchal puisqu'ils boivent du whisky en blouson de cuir tout en racontant leurs états d'âme. Au niveau des comédiens à part Philippe Nahon et dans une moindre mesure Emmanuelle Escourrou on frise l'erreur de casting pour à peu de choses prêt tout les personnages du film. Serge Riaboukine confirme que le mot sobriété est totalement inconnu de son vocabulaire, Shirley Bousquet joue les potiches avec trois pavres lignes de dialogues et Matthias Van Khache est malgré ses efforts bien peu crédible dans son rôle de flic. On pourra toujours s'amuser des apparitions de Bruno Solo et Xavier Gens mais aucune ne marquera vraiment les esprit comme pouvait le faire Alain Chabat dans Baby Blood. Ce qui n'arrange rien c'est que le film de Jean-Marc Vincent est particulièrement mal foutu entre une image vidéo dégueulasse et une mise en scène tellement à la ramasse que l'on a souvent le sentiment qu'il manque des plans voir des séquences entière dans le film; on est même plus dans l'art de l'ellipse mais dans un film objectivement plein de trous. On trouve par exemple une séquence de poursuite à pied absolument ridicule et mal branlé qui passe d'une rue à un couloir, puis à l'intérieur d'un appartement avant qu'un personnage ne saute par une fenêtre pour courir à nouveau dans la rue et le tout quasiment sans le moindre lien. On pardonnerait presque tout si le film assurait au niveau du gore mais on est encore une fois bien loin des débordements du premier film et la triste sous intrigue avec le maffieux ne semble avoir de raison d'être que l'introduction de quelques scènes de tortures très à la mode. Si quelques maquillages sont assez réussis et sauvent in extremis les meubles dans l'ensemble on reste sur sa fin y compris sur le domaine de l'horreur graphique. Lady Blood se voulait selon son réalisateur un film plus sérieux que Baby blood baignant dans une ambiance à la Seven, pourtant le résultat est juste une purge bien moins respectable que le film d'Alain Roback qui lui n'avait d'autres prétention que d'être un film gore foutraque, crasseux et rigolo.
Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued...
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