•  

    Au sommaire cette semaine :

    2011 202011 202011 202011 20

     

      

    Holiday (2010) de Guillaume Nicloux 04/10

    holiday

     

    Plus habitué à des univers sombres et dépressifs (Une affaire privée, cette femme là) le réalisateur Guillaume Nicloux semble s'être offert une petite parenthèse récréative avec le bien nommé Holiday. Le film est donc une comédie policière entre vaudeville, absurde et intrigue à la Agatha Christie le tout baignant dans une ambiance des plus théâtrale. Holiday raconte donc l'histoire de Michel (Jean Pierre Darroussin) venu passé quelques jours de vacances dans un château hôtel en province avec sa femme et sa belle mère. Un séjour qui ne sera pas de tout repos entre les autres résidents de l'hôtel et surtout la découverte d'une femme pendue dans sa chambre. Holiday est donc un film léger qui ressemble souvent à du théâtre filmé avec un décor quasi unique et surtout un coté troupe de comédiens dans lesquels on retrouve quelques habitués de l'univers de Guillaume Nicloux dont Balasko et Darroussin. Un aspect encore renforcée par l'aspect vaudeville des histoires sentimentales et sexuelles qui motivent la grande majorité des personnages de cette histoire qui sont tous à la recherche de plaisirs et d'amour. Holiday n'a visiblement aucune autre prétention que de divertir mais le film est pourtant au bout du compte une vraie déception. Si on s'amuse dans un premier temps de cette galerie de personnages étranges, décalés et obsédés on se lasse aussi très vite d'un humour qui ne fonctionne que trop rarement et de dialogues parfois affligeants comme « Tiens si on retire le D de Nadine ça fait naine, tiens si on rajoute un D à mère ça fait merde ».... On ne retrouve donc que trop rarement l'humour noir et vachard du Guillaume Nicloux qui faisait des merveilles dans le film Le poulpe et on s'ennuie donc assez vite de ses histoires de cul aussi triste qu'une fesse molle. Si le casting tient plutôt bien la distance on reste toutefois dubitatif devant une Judith Godrèche totalement anémique en jeune femme frigide. L'aspect policier n'est pas vraiment plus réussi et contrairement aux intrigues d'Agatha Christie jamais le spectateur ne se retrouve impliqué dans un rôle d'enquêteur tentant de démêler le faux du vrai afin de trouver les coupables, le meurtre arrive bien trop tard et sa résolution est visiblement bien moins importante pour Nicloux que les réactions des personnages face à cet événement. Holiday est donc une nouvelle déception de la part d'un réalisateur possédant pourtant un univers et une forte personnalité mais qui ici semble s'être un peu laisser à la facilité d'un film moyen sans grandes perspectives ni saveurs.

     

    The horseman (2008) de Steven Kastrissios 03/10

    horseman

     

    The horseman est un thriller australien qui raconte la vengeance d'un père de famille après la mort de sa fille abandonnée après une overdose faites sur le tournage d'un porno clandestin. Un sujet particulièrement sombre qui évoque fatalement Hardcore de Paul Schrader ou encore le trop méconnu Princesse de Anders Morgenthaler, la différence fondamentale étant que de toute évidence Steven Kastissios montre bien plus d'intérêt aux actes de tortures et à la vengeance de son personnage principal qu'à son intrigue et la psychologie de ses personnages. Le film est donc dans un premier temps des plus linéaire et mécanique, le père de famille trouvant un responsable de la mort de sa file avant de le torturer pour lui faire avouer le nom d'un complice et d'aller voir ce même complice pour le torturer et obtenir un nouveau nom.. La violence est sèche et froide et même si Kastrissios joue volontiers du hors champ on sent une légère complaisance à filmer des tortures dans lesquels les différents coupables doivent périr par là ou ils ont péché et donc leur sexe. Fort heureusement vers le milieu du film Steven Kastrissios introduit un peu plus de nuance et une nouvelle dimension à son récit lorsque ce père de famille rencontre une jeune fille paumée sur le bord de la route avec laquelle il va se remettre en question et retrouver un rôle de père. Une respiration de bien trop courte durèe le film replongeant assez vite vers le torture porn pour son climax. The horseman est donc une grosse déception qui ne laisse jamais à ses personnages le temps d'exister ou d'être un minimum attachant et qui surtout n'utilise son sujet de la pornographie clandestine et de son industrie souvent malsaine que comme une prétexte justifiant la violence des protagonistes. The horseman passe pour moi totalement à coté de son sujet et laisse le sentiment d'un film de vengeance tendance torture porn pas totalement gratuit mais assez opportuniste de désincarné.

     

    The ten (2006) de David Wain 04/10

    the ten

     

    Le réalisateur du sympathique Les grands frères signe avec The ten une comédie à sketchs dont les dix segments s'inspirent des dix commandements. L'avantage de ce type de film qui zappe toutes les dix minutes sur une nouvelle courte histoire c'est qu'en règle générale on a rarement le temps de s'ennuyer sauf peut être lorsque l'ensemble des différents segments finissent par tous se ressembler ce qui malheureusement est un peu le cas dans The ten. C'est Paul Rudd qui joue les maîtres de cérémonie et qui introduit les différentes séquences du film mais on se lasse assez vite de l'aspect mécanique du film et surtout de son unité de ton et de forme qui verse systématiquement dans un humour qui vise sous la ceinture et qui bien trop souvent oublie d'être drôle. The ten est certes amusant mais parvient tout de même à ennuyer alors que le film dure 90 minutes et que par sa forme il rebondit sans cesse d'une histoire à une autre. Je retiendrais surtout le sketch sur la paternité totalement débile et la petite séquence d'animation sous influences Happy three friends et South Park, peut être tout simplement car ce sont les deux moments qui tranchent un peu avec l'uniformité du film. The ten est objectivement agréable et amusant mais on a le sentiment que jamais il ne décolle et se complet finalement dans une certaine facilité de vulgarité assumée. Il reste le plaisir d'un formidable casting et cette ambiance « film de bande » dans lequel on retrouve en vrac Wynona Ryder, Jessica Alba, Famke Janssen, Paul Rudd mais aussi Oliver Platt, Bradley Cooper (Very bad trip), Rob Corddry (Hot tube time machine), Justin Therroux (Tonnerre sous les tropiques), Joe Lo Trugglio (Paul), Kerri Kenney (Reno 911), Ron Silver (Blue Steel), Liev Schreiber, Janeane Garofalo.... Une belle galerie d'acteurs et actrices qui malheureusement sont le plus souvent assez sous employés. The ten permet de passer un bon moment puis s'oublie tout aussi vite, on regrette presque que pour dynamiser et dynamiter le tout le film n'est pas fait appel à dix réalisateurs différents pour que chacun apporte un vrai univers.

     

    Opération Endgame de Fouad Mitaki (2010) 03/10

    operation endgame

     

    Opération Endgame est un film étrange à la croisée de différents genres cinématographiques entre action, comédie, espionnage, horreur et fable politique. Le film de Fouad Mitaki s'articule autour d'une histoire qui tient presque du simple prétexte et propose durant 90 minutes de voir deux groupes d'agents gouvernementaux s'entretuer dans une base secrète avant que celle ci n'explose le tout sur fond d'accession au pouvoir de Barack Obama. Opération Endgame est un film pour lequel il est bien difficile de se passionner tant c'est la sensation de vide qui prédomine et ce sentiment que Fouad Mitaki n'a strictement rien à raconter. On s'amuse donc un temps de voir ces deux groupes d'agents répartis en couples s'entretuer mais l'ensemble finit très très vite par lasser faute d'intrigue et de personnages solides. Opération Endgalme propose pourtant un sacré casting avec Ellen Barkin, Ving Rhames, Jeffrey Tambor, Maggie Q, Rob Corddry, Zack Galifianakis ou encore Emilie de Ravin (Lost). Dommage donc que cette jolie galerie de comédiens et actrices se retrouvent à servir des dialogues aussi vulgaires , des personnages aussi minces et des situations aussi peu amusantes. Les combats et les scènes d'actions sont plutôt mollassonnes, l'intrigue trop simpliste et le sous texte politique bien trop opportuniste et gratuit. Opération Endgame est donc une grosse déception vendue encore une fois par une jaquette et un casting alléchant, en même temps c'est rassurant de voir de temps en temps des DTV qui ne mérite effectivement pas mieux que ce type de distribution.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     


    votre commentaire
  •  

    Au sommaire cette semaine :

    2011 182011 182011 182011 18

     

      

      Terreur sur la ligne – When a strangers call (2006) de Simon West 02/10

    terreur

     

    Remake parmi tant d'autres Terreur sur la ligne tente de remettre au goût du jour le sympathique thriller éponyme de Fred Walton sorti en 1979. Comme souvent l'intérêt et la pertinence du remake sont assez obscures tant le film de Walton entièrement basé sur son récit ne méritait pas forcément de lifting technique. Terreur sur la ligne raconte donc l'histoire d'une jeune baby-sitter harcelée au téléphone par un inconnu aux motivations pour le moins étranges et inconnus. Un téléphone, une grande maison, une jeune fille et une menace voilà en gros les 4 ingrédients dont dispose Simon West (Les ailes de l'enfer – Tomb raider) pour construire son thriller et faire monter la tension. Au final c'est surtout l'ennuie qui finit par s'installer doucement au rythme des sonneries de téléphone, des longues explorations de la maison et des bruits suspects. Si Camilla Belle porte très bien son nom en revanche sa performance d'actrice est bien faiblarde dans les scènes de tension comme lorsque elle pleurniche au téléphone avec un policier pour tenter de faire croire qu'elle est à bout de nerfs. Comme quoi être actrice dans un film d'horreur ou dans un thriller n'est pas si facile que celà et demande déjà d'être une bonne actrice tout court, la jeune comédienne est en tout cas bien loin de la performance de Carol Kane dans le film de 1979. Terreur sur la ligne est donc un film sans surprise qui pense en vain qu'augmenter la superficie de la maison par rapport au film d'origine permet d'augmenter l'efficacité du suspens. Terreur sur la ligne est donc un énième remake des plus inutile et niveau baby-sitter et grande maison autant se refaire le bien plus réussi House of the devil de Ti West.

     

    Casablanca Driver (2004) de Maurice Barthélémy 06,5/10

    casablanca

     

    Passé assez inaperçu lors de sa sortie en 2004 le premier film en tant que réalisateur de Maurice Barthélémy (ex membre des Robins des Bois) est une sorte d'ovni des plus amusant qu'il convient grandement de réhabiliter. Casablanca Driver est une comédie qui raconte sous la forme d'une fiction réalité l'histoire d'un jeune boxeur totalement nase, un homme inadapté que personne ne comprends vraiment et qui rêve de gloire en combattant le plus grand champion du moment. Maurice Barthélémy réussit une jolie comédie assez ambitieuse dans sa forme le film brassant sous ses airs de faux documentaires et son petit budget trois décennies et de nombreux pesonnages. Très inspiré par When we were king, Casablanca Driver dépeint avec beaucoup d'humour et surtout d'humanité et de poésie comment les plus petits peuvent venir se fracasser sur le rêve américain. On suit donc avec beaucoup de plaisir le destin singulier de ce type hors normes qui finit par devenir le symbole d'un monde dans lequel tout est possible pour qui décide d'y croire. Le film est techniquement une jolie réussite Maurice Barthélémy parvenant souvent à rendre crédible l'univers dans lequel se déroule cette histoire à savoir une sorte d'Amérique fantasmé des années cinquante, soixante et soixante-dix. L'aspect documenteur offre également au réalisateur et scénariste la possibilité de faire intervenir de nombreux personnages à travers des séquences d'interviews et de témoignages ce qui permet à Maurice Barthélémy de faire participer de nombreux acteurs et actrices propre à son univers. Le casting de Casablanca Driver est donc riche et jubilatoire et on s'amuse beaucoup des interventions des autres membres des Robins des Bois avec PEF, Jean Paul Rouves, Marina Foïs, Elise Larnicol et Pascal Vincent ou encore de retrouver Les nuls au complet avec Chabat très drôle en psychanalyste, Dominique Faruggia et Chantal Lauby. On pourrait continuer encore à énumérer le casting avec le plaisir de retrouver un Dieudonné enfin plus drôle que provocateur, Patrick Chesnay, Tom Novembre, Isabelle Nanty, Sam Karman, Lionel Abelanski ou Jim Carter. Casablanca Driver joue avec bonheur sur de nombreux registres d'humour allant de la simple vanne jusqu'à l'absurdité complète de situations versant alors dans la poésie du slapstick. Parfois un peu lourde et bancale la farce finit pourtant par trouver son rythme de croisière et bizarrement le film se termine sur une véritable et sincère note d'émotion. Casablanca Driver est donc une très joli petite comédie qui montre que Maurice Barthélémy est un jeune réalisateur à suivre comme le prouvera par la suite Papa, son second et très beau film. Todo Match donc pour ce délicieux ovni qui s'impose comme l'une des lus originale comédie française de ses dernières années.

     

    Les émotifs anonymes (2010) de Jean Pierre Améris 05/10

    les emotifs

     

    Sans la présence de Benoît Poelvoorde je n'aurai sans doute pas prêter la moindre intention au film de Jean Pierre Améris. Les émotifs anonymes se base pourtant sur un concept assez amusant en faisant une comédie sentimentale avec des personnages hypersensibles et donc empêtrer justement dans l'expression de leurs propres sentiments. Le film raconte donc l'histoire d'une jeune femme trop sensible qui tombe amoureuse de son nouveau patron, lui même timide et maladroit le tout dans une petite chocolaterie parisienne. Les émotifs anonymes est donc une petite comédie romantique sucrée au charme un peu kitsch et suranné mais qui par bien des aspects évoque le charme incomparable des films romantiques hollywoodien avec Stewart ou Hepburn. Sans doute trop gentille, trop guimauve, trop pastel et trop asexué Les émotifs anonymes permet pourtant de passer un joli petit moment dans une sorte de conte léger à la gloire des handicapés sentimentaux amoureux sans même pouvoir l'exprimer. Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde incarnent des personnages justes et forcément touchants par leur douces maladresses et émouvants par leur incapacité au bonheur. Jean Pierre Améris évite le piège de la grosse comédie en refusant de faire de la maladresse et la timidité des personnages un prétexte à des gags catastrophiques à répétition comme dans les films avec Pierre Richard et livre un film qui a le mérite d'aller au bout de son sujet et de proposer un joli moment de cinéma. Légère et sucrée Les émotifs anonymes est une comédie qui se déguste comme le plaisir coupable d'une sucrerie entre deux repas. Le film de Jean Pierre Améris ne va pas chercher bien loin mais je préfère de loin un petit plaisir sucré à un gros banquet indigeste.

     

    A bout portant (2010) de Fred Cavayé 07,5/10

    terreur

     

    Après la joli réussite de Pour elle, son précédent film, Fred Cavayé poursuit dans la même veine de thriller impliquant un type bien ordinaire dans les rouages d'une intrigue policière qui le dépasse. A bout portant c'est l'histoire d'un jeune apprenti infirmier et futur père de famille contraint de faire évader un criminel de l'hôpital dans lequel il travaille afin de retrouver sa femme enceinte prise en otage. Le jeune homme va alors se retrouver au cœur d'une intrigue qui dépasse de loin ce qu'il pouvait imaginer. Si Pour elle était finalement bien plus concentrè sur les les aspects psychologiques et les relations humaines notamment entre le personnage interprété par Vincent Lindon et son père, cette fois ci Cavayé et son scénariste Guillaume Lemans taille à la tronçonneuse dans le gras et les digressions pour livrer un thriller sec, tendu et focalisé sur l'action. Le film n'en oublie pas pour autant d'impliquer de manière émotionnelle le spectateur qui sera forcément touché et ému par la force et la rage de ce type ordinaire prêt à tout pour retrouver sa femme et la fille qu'elle porte dans son ventre et qui finira même par se prendre d'affection pour des personnages à priori moins immédiat. A bout portant est surtout un pur concentrè d'action et de tension qui accumule sur 85 minutes de formidables moments de cinéma dans un récit carré, monstrueusement efficace, intelligent avec une mécanique de scénario implacable. Entre une formidable course poursuite à pieds et un final hyper-tendu dans un commissariat en ébullition, A bout portant laisse bien peu de temps aux spectateurs pour reprendre son souffle entre deux bouffées d'adrénaline. Il faut aussi saluer le très bon casting du film avec un formidable Gilles Lelouche, un Roschdy Zem charismatique en diable, un Gerard Lanvin parfait dans un rôle de flic à la Olivier Marchal et puis noter le plaisir de revoir Mireille Perrier ( Un monde sans pitiè) et surtout Elena Anaya remarquée dans Fragiles de Jaume Balaguero. Fred Cavayé confirme donc l'étendu de son talent et parvient même à monter en puissance de film en film, on espère du coup le voir très vite aux commandes d'un vrai blockbuster à la française. Le réalisateur semblera toutefois s'offrir une petite parenthèse par la comédie puisque son prochain film Les infidèles sera une comédie à sketchs sur les infidélités des hommes dans laquelle il partagera l'affiche en tant que metteur en scène avec une belle galerie de réalisateurs comme Yan Kounen, Riad Sattouf, Michel Hazanavicius ou Eric Lartigau.

     

     Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     


    2 commentaires
  •  

    Au sommaire cette semaine :

    blood snowblood snowblood snowblood snow

     

     

     His name was Jason 30 years of Friday the 13th (2010) de Daniel Farrands 07/10

    his name was jason

     

    Comme son nom l'indique His name was Jason revient sur les trente ans de la saga Vendredi 13 et englobe à grand coup d'interviews les douze films de la saga de l'increvable tueur de Chrystal lake. C'est Tom Savini qui nous guide durant 86 minutes dans les coulisses de l'une des plus prolifiques saga horrifiques de l'histoire du cinéma. His name was Jason est un très sympathique documentaire dont la valeur se mesure surtout à l'impressionnant casting des témoins directs qui reviennent sur la saga. Réalisateurs, scénaristes, comédiens et comédiennes, compositeurs, responsables de effets spéciaux, journalistes, réalisateurs fans, ils sont tous là ou presque puisque les grands absents restent incontestablement Ronny Yu le réalisateur de Freddy VS Jason et Kevin Bacon révélé avec le premier opus. La structure du documentaire divisée en plusieurs chapitres permet de revenir sur de nombreux aspects de la saga entre un tour d'horizon des films, les meurtres préférés de Jason commentés par les protagonistes de la saga, la naissance du tueur de Chrystal lake, les galères des tournages, les survivants des différents carnages, la naissance de Jason comme icône ou encore le remake de Nispel. C'est un vrai plaisir de fans nostalgiques de revoir de nombreux extraits de la saga et de retrouver les acteurs et actrices, qui bien souvent étaient des ados au moment des tournages, avec quelques années en plus. Bourré d'anecdotes sympathiques livrées le plus souvent dans une bonne humeur très communicative His name was Jason permet objectivement de passer un très bon moment. On pourra juste regretter un défaut technique du DVD qui fait souvent se superposer les sous titres et le nom des intervenant rendant parfois l'ensemble difficile à lire et un coté assez bordélique qui donne parfois la sensation que de nombreux intervenants se répètent ou se trouvent un poil hors sujet par rapport à la thématique du chapitre en question, peut être que le fait de traiter les films de manières indépendantes les uns après les autres aurait offert une lecture un peu plus clair à l'ensemble. Autre gros bémol avec le segment sur le remake de Nispel qui ressemble à une featurette promo sans le moindre intérêt et surtout l'absence d'un regard beaucoup plus critique et analytique sur la saga et notamment son puritanisme caché. Au final il reste un sentiment de survoler les choses bien plus que de venir les analyser en profondeur, le documentaire absolument définitif sur Jason reste donc sans doute à faire, en attendant His name was Jason est un formidable hors d'œuvre qu'il est difficile de bouder tant il est plaisant à regarder.

     

    Livre de sang- Book of blood (2009) de John Harrison 04/10

    livre de sang

     

    Les adaptations de Clive Barker se suivent et malheureusement ne se ressemblent pas car après les très bons Midnight meat train de Terreur, le film de John Harrison vient mettre un sacré bémol à la résurrection des adaptations de Barker sur grand écran. Livre de sang raconte l'histoire d'une enseignante et romancière spécialisée dans les phénomènes paranormaux qui s'installe dans une maison au lourd passé avec son assistant et un étudiant aux pouvoirs psychiques afin de démontrer l'existence d'un monde au delà de nos connaissances scientifiques. Livre de sang ressemble donc à un très classique film de maison hantée dont le défaut principale est sans aucun doute d'être d'une fadeur complète. La mise en scène très posée et peu inspirée de John Harrison se contente de recycler les pires clichés du lieu hanté avec les coups dans les murs, les inscriptions, les objets qui bougent tout seul, les dérèglements d'appareils électroniques, les murmures et les hallucinations, le tout sans jamais réussir à procurer le moindre début de frisson. Les effets spéciaux sont tout aussi décevant et le monde des morts tout comme les spectres semblent sortir d'un téléfilm destiné à un large public, on es en tout cas très loin des univers parallèles vus dans Hellraiser, Cabal ou Midnight meat train . Les personnages sont eux aussi assez fades et leurs motivations semblent parfois assez absconses, la palme revenant incontestablement à Jonas Armstrong totalement transparent dans le rôle de Simon McNeal. Le plus déboussolant reste cette sensation que l'aspect le plus intéressant du film n'est finalement qu'à peine effleurer en guise de conclusion avec cette femme retenant captif cet étudiant afin de faire fortune en abreuvant son succès littéraire avec le sang des histoires qui s'écrivent dans la chair du malheureux. Book of blood manque donc de radicalité et de force que ce soit dans sa forme comme dans le fond et le film de John Harrison se regarde comme un honnête DTV noyé dans la masse et ne surnage jamais au point de ne pas s'oublier finalement assez vite.

     

    Crazy Lee, agent secret coréen – Dachimawa Lee (2008) de Ryoo Seung-wan 04/10

    crazy lee

     

    Les français ont OSS 117, les ricains Austin Powers, il fallait donc bien que les asiatiques se trouvent un agent secret pour honorer eux aussi la veine des films d'espionnage parodique. Crazy Lee, agent secret coréen est donc une comédie qui parodie l'esprit des James Bond avec un agent secret chargé de retrouver un bouddha en or contenant une liste d'agents infiltrés avant que celle ci ne tombe dans de mauvaises mains. L'humour asiatique est particulier et c'est le moins que l'on puisse dire devant le film de Ryoo Seung-wan dans lequel la démesure semble être la norme. Les acteurs cabotinent, grimacent, rient très fort et livrent la moindre petite réplique en jouant systématiquement de manière excessive. Les méchants se trimbalent des costumes digne de carnaval avec perruques, moustaches collés de travers et prothèse dentaires comme si le jeu des acteurs qui en font des tonnes ne suffisait pas encore. C'est donc d'un regard totalement dubitatif que j'ai subit la première demi heure du film sans que jamais elle ne m'arrache le moindre petit sourire. Et puis je ne sais pas si c'est le fait de s'habituer à la connerie assumée de l'ensemble ou simplement que le film décolle un peu par la suite mais j'ai presque finit par y prendre goût d'une manière des plus coupable. Si le film est objectivement bien plus consternant qu'amusant il comporte pourtant deux trois grand moment de portnawak complet assez drôle comme lorsque l'agent Lee pleure sur le corps agonisant d'un agent jusqu'à l'étouffer avec ses larmes, sa bave et sa morve. On pourra aussi de régaler d'une jolie parodie de The blade de Tsui Hark situé en plein milieu du film et de quelques gags tellement crétin qu'il donne envie de sourire. Crazy Lee, agent secret coréen est donc loin d'être indispensable mais offre un humour pour le moins dépaysant. Gros bémol en revanche pour le DVD édité par Wild side (pourtant souvent irréprochable) qui a cru bon de faire de l'actrice porno Katsuni la vedette de l'interactivité du DVD. Passe encore que l'actrice anime avec charme et humour le menu du DVD mais difficile de justifier qu'elle soit la vedette de nombreux bonus laissant finalement le film au second plan. Un striptease de Katsuni c'est toujours bien sympa mais pour le coup c'est franchement hors sujet.

     

    Blood Snow – Necrosis (2009) de Jason Robert Stevens 02/10

    blood snow

     

    Blood snow est un petit film récupéré par Emilya pour garnir son impressionnant catalogue de mauvais DTV fantastique et horrifique. Blood snow raconte l'histoire de six amis qui partent passer un week-end dans un chalet isolé en pleine montagne et ceci malgré les recommandations des autochtones et le lourd passé de la région. Effectivement l'endroit serait hanté par les esprits de pionniers s'étant entredévorés après être rester coincés dans une tempête de neige. Blood snow combine maladroitement des éléments de Vorace, un soupçon de Dead snow, une pincée de survival et une grosse rasade de Shining. Le film de Jason Robet Stevens qui s'oriente dans un premier temps vers un film d'horreur avec zombies et fantômes vire ensuite vers le huis clos psychologique avec un personnage qui perd les pédales en se retrouvant victime d'hallucinations. Malheureusement bien peu importe les pistes et les directions que prend le scénario car rien ne fonctionne dans Blood snow à commencer par son casting et le jeu des plus approximatifs des acteurs du film. Il faut voir James Kyson-Lee (Heroes) froncer les sourcils en baissant les yeux pour nous faire croire qu'il est possédé ou les trois actrices réciter des dialogues sans le moindre intérêt pour mesurer les contours du désastre. La palme revenant à ce brave Michael Berryman absolument hilarant tellement il en fait des tonnes lors de la scène durant laquelle il meurt en toussotant après avoir pris une balle. La mise en scène totalement amorphe de Jason Robert Stevens n'accorde aucun moment de tension et l'abondante action promise par la jaquette se résume à des allers et retour entre le chalet et la cabane pour faire redémarrer le générateur. Pour introduire un peu de gore et une paire de nichons le pauvre Jason Robert Stevens n'a pas d'autre choix que d'avoir recours au vieux procédé totalement ringard du personnage qui se réveille en disant « Oh mon dieu ce n'était qu'un rêve ». On s'emmerde donc assez fermement et les 75 minutes générique compris du film semble durer l'éternité d'un hiver sans chauffage. Emilya nous offre encore une fois un magnifique DTV bien moisi qui était aux portes de ma rubrique gratin de navet, le plus triste étant que le film n'est même pas assez mauvais pour être vraiment drôle.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ....

     

     


    votre commentaire
  •  

    Au sommaire cette semaine : 

    spanish moviespanish moviespanish moviespanish movie

     

      

       Venus noire (2010) de Abdellatif Kechiche 08/10

    venus noire

     

    Le troisième long métrage d'Abdellatif Kechiche après L'esquive et La graine et le mulet est un film âpre, froid presque clinique et dérangeant jusqu'au vertige. Venus noire raconte l'histoire vraie (Et c'est bien ça le plus terrifiant) de Saartjie Baartman une jeune femme issus d'une tribu d'Afrique du sud qui au début des années 1800 fût ramenée en Europe par un hollandais afin d'être exhibée comme un vulgaire monstre de foire. Le destin hors du commun de la jeune femme passera ensuite par la France ou elle sera le jouet des salons libertins et des bordels avant de finir dépecée comme un animal par le muséum national d'histoire naturel de Paris afin de démontrer une prétendue infériorité des races. Une histoire sans doute tellement hallucinante de violence et monstrueusement représentative de la connerie humaine que Abdellatif Kechiche semble d'emblée prendre parti de raconter les faits de la manière la plus neutre possible. Une orientation froide et radicale qui agacera sans doute de nombreux spectateurs amateurs de réalisation plus flamboyante car Kechiche n'use d'aucun artifice pour rendre cette histoire plus belle, plus dramatique et plus incroyablement tragique qu'elle ne l'est déjà. Le film ne comporte pas de musique et jamais le réalisateur ne cherche à sur-dramatiser les événements par des effets de mise en images laissant souvent les spectateurs dans une position très inconfortable de voyeurs d'une époque et d'une conception immonde de l'humanité. Venus noire est un film exigeant, finalement très désagréable à regarder qui étire souvent sur 160 minutes ses scènes caméra à l'épaule sans recherche esthétique comme si nous devions les subir en temps réel et en témoin impassible. Et pourtant il est bien difficile de rester de marbre devant ce calvaire sans nom, devants ses exhibitions grotesque durant lesquelles Saartjie est montrée en laisse comme une bête sauvage, devant ses libertins bourgeois la touchant de manière intime comme un objet dans des séquences flirtant avec la pornographie ou devant ses pseudos scientifiques la mesurant pour rapprocher sa morphologie à celle des singes. Abdellatif Kechiche choisit de tout montrer dans une spirale vertigineuse vers l'immonde pour aboutir à la destruction morale et physique de cette jeune femme. Le film va très loin, trop loin même diront sans doute ceux qui préfère se voiler la face plutôt que de regarder la vérité dans sa crudité la plus extrême. Vénus noire est un film qui met mal à l'aise, qui bouscule, qui choque, qui interroge et qui vous laisse des le générique de fin terminé avec une étrange sensation de malaise au fond du ventre. A en croire les avis glanés ici et là sur le net le film semble laisser pas mal de monde de marbre du fait de son refus de toute dramatisation et la passivité de son héroïne dans la soumission (??) mais pour moi c'était clairement chair de poule et larmes au yeux durant les trois quart du temps. Il faut évidemment saluer le casting formidable du film avec Yahima Torres absolument immense dans le rôle au combien difficile et impudique de Saartjie, mais aussi Olivier Gourmet en salaud pathétique, André Jacobs formidable et ambigüe et Elina Löwenshon terriblement émouvante dans le rôle de l'amie trouble de Saartjie. Vénus noire n'est à priori pas vraiment dans le registres des films dont je raffole le plus, c'est même le tout premier film de Kechiche que je regarde, mais c'est pour moi un électrochoc radicale, sincère et intelligent sur un devoir de mémoire indispensable. Venus noire est un film qui vit bien au delà de l'instant durant lequel on le regarde et c'est pour moi la marque des très, très grands films.

     

    I feel good - Young at heart (2008) de Stephen Walker 08/10

    venus noire

     

    I feel good est un film documentaire qui suit la préparation du nouveau spectacle d'une chorale franchement plus rock'n roll et touchante que celle du film Les choristes. Stephen Walker a effectivement suivit durant plusieurs semaines les Young at heart une chorale composé de personnes agés de plus de 75 ans et qui chantent avec une bonne humeur communicative des standards du rock et de la punk allant des Clash à Bob Dylan en passant par les Talking heads, Sonic Youth, les Rolling Stones ou James Brown. I feel good est un film qui porte magnifiquement bien son titre car il fait partie de ses feel good movie qui vous donnent la pêche et vous laissent un sourire béat à la bouche. A la fois pudique, touchant et amusant le regard de Stephen Walker sur ses papis et mamies rockers déborde juste d'une tendresse infinie. On est donc amusé de voir ces extraordinaires personnages apprendre avec une loupe les paroles des chansons sur des feuilles pourtant déjà immenses et écrites en très gros, on est touché de leur maladresse et de leur énergie, on sourit de les voir s'endormir aux répétitions, demander sur quelle face on écoute un CD ou s'éclater comme des gosses. Les membres de cette chorale sont juste monstrueusement attachants et l'on ressent immédiatement une formidable empathie et sympathie pour ses gens bigger than life. J'ai une tendresse particulière pour Fred Knitlle un vieux monsieur sous aide respiratoire à l'imposante stature dont l'humour fait des ravages comme lorsque il raconte que « De continents en continents je suis devenu incontinent » ou qu'il assure que sa voix grave dépends de comment son slip le serre. J'ai aussi un faible pour Eileen Hall une ancienne stripteaseuse qui passe une bonne partie du film a aguicher l'équipe de tournage. Mais I feel good réserve aussi de formidables moments d'émotions lorsque la vieillesse, le temps, la maladie et la mort viennent perturber la vie du groupe. Impossible par exemple d'oublier le Nothing compares to you chanté la voix gorgée d'émotions après l'annonce de la mort de l'un de leur compagnon. Le film vous colle même carrément la chair de poule et les larmes au yeux lorsque toujours en hommage à des amis disparus les Young at heart chantent Forever Young de Bob Dylan devant des taulards médusés ou que Fred Knitlle se lance les yeux embués dans un bouleversant Fix me de Coldplay en hommage à son ami qui devait chanter en duo avec lui. I feel good est un formidable hommage à la jeunesse du cœur, un film bouleversant d'humanité qui donne une patate d'enfer tout en vous laissant les larmes aux yeux. On a juste envie de remercier Paul Walkers, Bob Cilman le créateur du groupe young at heart et ses membres qu'on aimerait franchement tous avoir comme grands parents.

     

    Grace (2010) de Paul Stolet 07/10

    venus noire

     

    Finalement il faut bien peu de choses et de moyens pour faire un très bon film d'horreur à la fois anxiogène et dérangeant. Paul Stolet qui est à la fois scénariste et réalisateur a tout compris et offre aux spectateurs avec Grace un formidable petit film d'horreur tout aussi psychologique que particulièrement efficace dans ses débordements. Grace s'appuie déjà sur une histoire très forte et glauque avec le récit de cette femme enceinte qui après un accident de voiture décide d'aller au bout de sa grossesse malgré la mort de l'enfant qu'elle porte dans son ventre. Après un accouchement aussi douloureux physiquement que psychologiquement le bébé revient miraculeusement à la vie. Très vite la petite fille prénommée Grace va pourtant s'avérer un bébé bien différent des autres. Sur cette idée particulièrement forte Paul Stolet construit un film sur des angoisses universelles et des désirs primitifs, dans Grace les personnages sont hantés par le désir de maternité et l'impossibilité du deuil symbolisé par la mise au monde d'un enfant mort né. Grace est un film plutôt lent, posé qui installe doucement mais surement un climat froid et angoissant à mesure que l'anormalité de ce bébé devient de plus en plus palpable tandis que sa mère tente en dépit de tout de faire comme si sa petit fille était comme tous les autres nouveaux nés. Sans jamais vouloir rien expliquer ou expliciter Paul Stolet imprime à son film un sentiment de malaise profond par la simple perfection de sa mise en scène et la lourdeur psychologique du drame étrange qu'il est en train de nous montrer. La grande force du film étant cet étrange et très glauque sentiment que cette femme s'occupe d'un cadavre comme si c'était un bébé. Le film offre également une galerie de personnage fort dans leur détermination et légèrement désaxés dans leurs agissement comme cette belle mère aux pulsions maternelles bien troubles qui allaite son mari au sein et souhaite par tous les moyens récupérer le bébé de sa belle fille. On trouve aussi dans Grace un médecin sans le moindre scrupule, trouble et libidineux aux diagnostics pour le moins étrange. Mais le personnage le plus fort est évidement Madeline (Jordan Ladd parfaite) cette mère de famille prête a tous les sacrifices pour garder et nourrir son enfant qu'elle considère comme un miracle et un don de dieu. Tout en préférant jouer du hors champs, d'une ambiance lourde et d'une horreur psychologique Grace s'offre quelques débordements gore bien douloureux et très réaliste. On pourra juste regretter deux trois scène durant lesquelles le bébé fait trop poupon en plastique et un final un peu maladroit qui oriente le film vers le bis. Bien peu de choses par rapport à la qualité d'ensemble de ce très bon et très surprenant petit film.

     

    Spanish movie (2009) de Javier Luis Caldera 03,5/10

    spanish movie

     

    Que peut on encore espérer d'une parodie comme Spanish movie alors que le genre c'est depuis plusieurs années diluer dans la médiocrité la plus crasse d'une formule mécanique remplissant jusqu'à la nausée son cahier décharge de glaviots, de prouts et de gags bien gras du slibard ?? La parodie semble effectivement belle et bien morte et achevé encore agonisante par ses deux têtes de gondoles qui sont Aaron Seltzer et Jason Friedberg. Pourtant l'atout un poil exotique de ce Spanish movie a suffit à éveiller ma curiosité malsaine afin de voir si l'humour ibérique pouvait tirer un peu le genre de la fange dans laquelle il croupit lamentablement. Spanish movie de Javier Luis Caldera reprends plus ou moins la trame de Los Otros de Amenabar et El Orfanato de Juan Antonio Bayona tout en y greffant de nombreux éléments des grands succès espagnol de ses dernières années. Il serait bien présomptueux de parler de scénario ou d'histoire puisque le film de Caldera imbrique sous une vague trame narrative un maximum d'éléments parodiques qui apparaissent parfois de manière totalement gratuite comme la courte parodie de REC. Spanish movie n'est même pas une déception tant je n'espérais pas grand chose du film mais la confirmation que la formule de la parodie Seltzer/Friedberg est un dangereux virus qui se propage bien au delà des frontières. Une sorte de boucle semble se boucler et toute la singularité du cinéma espagnol est ici totalement oublier pour se fondre dans un informe parodie réalisé comme le pire de ce que propose la cinéma US. Spanish movie carbure donc à l'humour bas de plafond, aux gags scatologiques et sexuels et recycle à tour de bras des gags déjà vu et des dialogues qui se pensent drôles uniquement parce qu'ils sont grossiers. Pourtant Javier Luis Caldera parvient à hisser son film un poil au dessus du pire du genre grâce a deux trois idées de mise en scène amusante jouant sur des trucs de cinéma comme le split screen ou les flashbacks ici introduit par des personnages ondulant des épaules pour donner l'illusion d'une image se déformant. Objectivement rien ne sauve totalement le film de Javier Luis Caldera mais Spanish movie propose quelques éléments un poil plus subtil que dans la masse des récentes parodies avec de nombreux caméos amusant et des clin d'œil un poil plus cinéphile que les références énormes aux derniers gros succès. La scène durant laquelle les personnages en voiture traverse une rue en croisant des passants qui évoquent de nombreux film de Pedro Almodovar est par exemple assez réussie. Concernant les nombreuses guest stars et leur apparitions, on peut sans doute trouver consternant de voir tant de talents venir cautionner cette triste entreprise mais aussi se réjouir du plaisir pour le coup très cinéphile de reconnaître les courtes apparitions de Balaguero, Juan Antonio Bayona, Alejandro Amenabar, Paco Plaza, Belen Rueda, Alex De La Iglesia et Leslie Nielsen dans un de ses derniers rôles. Spanish movie n'apporte donc rien de bien nouveau, juste deux trois occasion de se marrer, le plaisir de quelques et furtives apparitions le tout étant tout de même noyé dans la facilité et la médiocrité de l'ensemble.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre va bientôt recommencer. To be continued ....

     

     


    votre commentaire
  •  

    Au sommaire cette semaine :

    kaboomkaboomkaboomkaboom

      

      

       The substitute – Vikaren (2007) de Ole Bornedal 05/10

    vikaren

     

    Vikaren est une petite comédie de science fiction qui certes ne va pas marquer au fer rouge les esprits mais qui permet de passer un moment fort agréable. Le film est réalisé par Ole Bornedal a qui l'on doit Le veilleur de nuit et aucunement Nightwatch comme le prétend assez honteusement la jaquette du DVD. Vikaren raconte donc l'histoire d'une classe de cinquième d'un collège au Danemark qui voit débarquer un jour une curieuse remplaçante à la fois télépathe, cynique et particulièrement méchante. Il faut dire que cette jeune femme est tout simplement un alien venu sur terre pour tenter de comprendre des valeurs totalement étrangère à sa planète comme l'amour et la compassion. Le film de Ole Bornedal se situe clairement dans la veine de la comédie familiale avec un fond de science fiction et de suspens pour pimenter le tout, inutile donc d'espérer un grand thriller paranoïaque avec des extra-terrestres. The substitute est surtout séduisant par la méchanceté froide et souvent très drôle de son personnage principale interprétée par Paprika Steen ( Festen, Les idiots) totalement incapable d'être gentille avec les enfants qui l'entoure. L'arrivée de cette fameuse remplaçante et son premier contact musclé avec la classe est d'ailleurs l'un des meilleurs moment du film. Concernant les gamins du film ils sont dans l'ensemble très convaincant et bien moins tête à claques que dans la plupart des productions du même genre. On pourra juste regretter que le film n'offre pas une plus grande dimension fantastique et surtout que son final soit un poil décevant par rapport au reste du film. Vikaren est donc une bonne surprise, bien rythmé et carré dans sa mise en scène le film devrait angoisser les plus jeunes et faire sourire les plus vieux par la relative méchanceté de son humour. Par contre le DVD en lui même est une honte avec simplement le film en VF et une jaquette assez mensongère.

     

    Kaboom (2010) de Gregg Araki 08/10

    kaboom

     

    Le dernier film en date de Gregg Araki porte merveilleusement bien son titre car Kaboom évoque une joyeuse et foutraque explosion comme une onomatopée de cartoon coloré et délibérément pop. Le réalisateur de Nowhere, The doom generation et du sublime Mysterious skin nous offre un film totalement déjanté dans lequel s'entrechoquent comme dans un shaker survolté comédie adolescente, film de campus,érotisme, thriller, fantastique, étude de mœurs et parfum de fin du monde sur fond de complot . Kaboom est un film qui pourrait se résumé à un seul et unique adjectif qui est jubilatoire. Difficile effectivement de ne pas être totalement emballé par la mise en scène de Gregg Araki, par la photographie pop et coloré du film, par la folie et l'originalité de son univers, par la bande son tonitruante, par la drôlerie de ses dialogues et par la fraîcheur de ses interprètes. On a parfois la sensation que Kaboom ressemble à un film de Richard Kelly qui se serait avalé trois acides pour se décoincer, à un David Lynch positif sous LSD, une sorte de joyeux cauchemar bourré de sexe, d'humour, d'angoisse et de folie furieuse. Parfois inquiétant, parfois hilarant, toujours parfaitement maitrisé dans sa mise en scène Kaboom est une vraie bouffée d'oxygène inhalée à même la bouteille. Le casting du film est juste parfait avec l'excellente Juno Temple qui confirme ici tout le bien que je pense de cette jeune actrice depuis Mr Nobody, Thomas Dekker dont c'est sans conteste le meilleur rôle, la très caliente Roxane Mesquida en sorcière nymphomane, Chris Zylka très drôle en surfeur un peu bas du front ou la délicieuse Haley Benett sans oublier James Duval et Kelly Lynch. Mais au delà de son aspect ludique et délirant Kaboom porte aussi un regard à la fois joyeux et mélancolique sur l'adolescence en montrant cette période comme celle de toutes les jouissances, de tous les possibles et de toutes les peurs y compris les plus irrationnelles et les plus sombres comme la crainte de mourir. Audacieux, jouissif, original jusqu'à l'absurde, le nouveau film de Gregg Araki fait juste Kaboom dans la tête, boom dans le cœur et laisse le spectateur le sourire aux lèvres conscient d'avoir enfin vu un film totalement à part.

     

    Fanboys (2008) de Kyle Newman 03/10

    kaboom

     

    La culture geek a définitivement le vent en poupe et les comédies référentielles bourrées de personnages nerds sont presque devenues un genre à part entière grâce notamment aux films de Kevin Smith ou Edgar Wright . Fanboys de Kyle Newman raconte l'histoire de 4 potes qui décident de traverser les USA afin de piquer une copie de l'épisode 1 de Star Wars dans le ranch de Lucas pour offrir à l'un d'entre eux malade d'un cancer l'opportunité de voir avant tout le monde le film le plus attendu du moment. Bien évidemment l'action se situe en 1998 date à laquelle les nerds et geeks de la terre entière pouvaient encore baver d'espoir sur un projet estampillé Lucas. Un sujet plutôt amusant pour un résultat totalement décevant mais qui a au moins le mérite d'être raccord avec la nouvelle trilogie de la saga. Fanboys souffre déjà d'un humour bien gras et souvent cantonné en dessous de la ceinture qui voudrait bien s'approcher de l'univers de Kevin Smith mais qui s'en éloigne à mesure que la grossièreté factice des dialogues et de situations pas drôles viennent plomber le film sous un déluge de vulgarité. Il ne suffit donc pas de fleurir la bouche de ses interprètes de gros mots pour faire du Clerks et Fanboys s'embourbe assez vite dans une agaçante facilité. Pour ne rien arranger aucun des 4 personnages principaux ne parvient à susciter un minimum de sympathie entre le gros très porté sur le cul, le nerds à lunette, le mec qui tente de grandir et le malade comme caution dramatique on est assez loin de trouver parmi les personnages des mecs qu'on aimerait simplement avoir comme potes. Seule Kristen Bell (Veronica Mars) surnage un peu en fangirl qui désespère un peu d'être traitée comme une vraie fille. Fatalement référentiel le film de Kyle Newman multiplie les clin d'œil et les citations en s'offrant une très belle brochette de guests stars comme Carrie Fisher, William Shatner, Danny Trejo, Billy Dee Williams, Ray Park, Seth Rogen dans un double rôle ou encore des apparitions très amusante de Kevin Smith et Jason Mewes. Sans doute trop fan inconditionnel de Lucas et de Star wars, Kyle Newman ne propose pas le moindre petit discours critique et se contente de célébrer le créateur de Jar Jar Binks sans le moindre recul préférant orienter son film vers la glorification de l'esprit nerds et la célébration collective d'une passion commune que sur la qualité des films eux mêmes. Le film se permet heureusement deux trois piques ironiques comme lorsque les 4 potes célèbrent Harrison Ford comme le plus grand acteur du monde avant de passer devant l'affiche de Six jours sept nuits ou quand au détour d'un dialogue on entend « C'est la pire idée depuis que Shumacher a mis des tétons à Batman ». Dans l'ensemble, même si il reste une petite comédie sympathique, Fanboys est donc une belle déception, le film manque de rythme, de personnages charismatiques, de punchlines savoureuses, de pertinence sur l'univers geek et surtout d'émotion. Je ne suis toutefois peut être pas assez fan de Lucas pour totalement succomber au charme caché du film ??

     

    Flipped ( 2010) de Rob Reiner 05/10

    flipped

     

    Flipped est une chronique douce et romantique d'un amour naissant entre deux adolescents au début des années 60. Rob Reiner retrouve donc la période de son formidable Stand by me et livre une sorte de When Harry met Sally en version junior et miel. Les plus cynique des spectateurs pourront certainement s'en donner a cœur joie devant la sagesse, la gentillesse et les aspects les plus sucrées du film alors que les autres seront sans doute touchés par sa simplicité, sa pureté et la douce naïveté de cette rencontre. Flipped raconte l'histoire de Bryce Loski et Judi Baker, un jeune garçon timide issus d'une bonne famille bien posée et une jeune fille extravertie issus d'une famille plus bohème. Si Judi tombe amoureuse de Bryce dès sa première rencontre pour le garçon il faudra bien plus de temps pour accepter que cette drôle de fille amoureuse des arbres et des choses simple puisse être l'élu de son cœur. Rob Reiner choisit de construire son film en doublant systématiquement toutes les scènes pour montrer successivement le point de vu de Bryce et Judi sur les événements. Une idée amusante soutenue par des voix off omniprésentes qui permet de montrer deux conceptions différentes de la vie et l'amour dictés par des principes d'éducations opposés. Même si ce gimmik de mise en scène devient un peu redondant sur la durée il permet surtout d'éclairer cette histoire très rectiligne et simple de plusieurs angles. Cette histoire simple et touchante finit par imposer sa petite musique et son univers un poil passéiste mais terriblement attachant. Sucré sans être guimauve, simple sans être simplet, léger sans être futile, naïf sans être idiot Flipped est un joli petit film toujours sur le fil entre la justesse et le trop plein de bons sentiments. Même si je reconnais ne pas avoir totalement succombé aux charmes du film je reconnais à Flipped et à Rob Reiner cette qualité de faire des films justes et sans prétentions.

     

    Voilà une semaine se termine, une autre a déjà recommencer. To be continued ...

     

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique