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    Le bruit des glaçons

    de Bertrand Blier

    France - 2010 - Comédie dramatique

    Le bruit des glaçons de B. BLIER

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    Le bruit des glaçons marque le grand retour de Bertrand Blier sur grand écran cinq ans après l'inégal Combien tu m'aimes?. Cinq années durant lesquels ce réalisateur majeur du paysage cinématographique français aura pu mesurer la difficulté à faire aboutir des projets un poil moins conventionnel que le tout venant d'une production formatée et engoncée dans des carcans restrictifs. Le film marque surtout le retour d'un Bertrand Blier en très grande forme tant dans la verve de son écriture que dans la petite musique de son univers.

    Le bruit des glaçons raconte donc l'histoire de Charles (Jean Dujardin) un écrivain de renom solitaire et alcoolique qui un petit matin reçoit la visite d'homme mystérieux. Ce dernier se présente finalement comme étant son cancer et lui apprends qu'il va passer quelques temps avec lui histoire de faire plus ample connaissance. Pour Charles et son cancer commence alors une relation entre refus, acceptation, conflit et complicité....

    bruit des glaçons

    Pour son grand retour Bertrand Blier choisit donc un sujet vraiment original et propose un regard à la fois drôle, poétique, burlesque et émouvant sur la maladie. Le bruit des glaçons est une sorte de synthèse presque parfaite de l'univers et surtout du meilleur de Blier. On pourra donc reprocher au réalisateur de radoter un peu son cinéma mais je préfère voir dans Le bruit des glaçons l'expression d'un auteur et réalisateur possédant une petite musique et une patte absolument unique et reconnaissable entre mille. Alors que tant de films et de réalisateur se ressemblent tous, les films de Bertrand Blier demeurent incomparables et singulier. On retrouve donc la plume de Blier avec ce goût du dialogue et des bons mots, ces longs monologues souvent joués face caméra comme si les comédiens regardaient les spectateurs droit dans les yeux. Moins expérimentale et explosé que dans Merci la vie la mise en scène de Bertrand Blier reste pourtant toujours aussi originale avec des personnages qui s'invitent physiquement dans des flashbacks, des apartés commentant l'action, et une construction narrative dans laquelle présent, passé et fantasme se bousculent constamment. Ludique et intelligente la mise en scène de Bertrand Blier surprend et amuse comme lorsque un groupe de musiciens gitans s'invite sur le canapé de Charles pour jouer en direct la musique du film provocant un effet tragicomique assez étonnant.

    bruit des glaçons

    Pour servir une belle partition il faut souvent d'excellents musiciens, car parler et dire du Blier n'est sans doute pas si facile que cela. L'occasion de saluer le casting du film avec Jean Dujardin, Albert Dupontel, Anne Alvaro, Myriam Boyer ou encore la jeune Christa Theret. C'est avec une évidente gourmandise que Dujardin et Dupontel s'approprie les mots de Blier pour se livrer de formidables joutes verbales qui transpirent de la bonne humeur et du simple plaisir de jouer. Le duo fonctionne parfaitement et les mots gouleyants de Blier sortent avec naturel de leurs bouches malgré leur forme très littéraire. Albert Dupontel est juste formidable de justesse et hilarant en cancer cynique et rigolard qui s'incruste avec délice et sans gênes dans le quotidien de sa victime. Jean Dujardin prouve encore une fois que son registre de comédie n'est pas restrictif et livre une jolie performance non seulement sur le registre de la comédie pure mais aussi sur celui plus retenu de l'émotion. Les deux acteurs se fondent avec une telle aisance dans l'univers et les mots de Blier qu'il ne serait pas étonnant de les retrouver très vite associés à un autre film du metteur en scène. Le pendant féminin est tout aussi convaincant avec Anne Alvaro touchante en femme de maison amoureuse et discrète et Myriam Boyer inquiétante en cancer du sein tenace et teigneuse. Le bruit des glaçons est donc tout autant un grand film d'auteur qu'un formidable film d'acteurs. Il faut également saluer la musique, véritable acteur du film, qui accompagne à merveille l'univers de Blier en étant tout à tour inquiétante, anxiogène, légère, mélancolique, décalé et émouvante.

    bruit des glaçons

    Contrairement à de nombreux autres films du réalisateur Le bruit des glaçons ne souffre d'aucun problème de rythme et ne s'essouffle pas après une première partie grandiose comme pouvait le faire Tenue de soirée par exemple. Le bruit des glaçons maintient un intérêt constant en jouant comme un funambule sur une corde raide entre comédie burlesque et émotion. Bertrand Blier parvient à conserver une belle cohérence à son récit y compris lors des changements de ton les plus radicaux de son film ce qui fait que l'on passe souvent d'un franc sourire à une larme dans une même scène . Le regard que porte Blier sur le cancer et la mort est à la fois cynique, désabusé et rigolard tout autant que pudique et bouleversant. Le bruit des glaçons est une comédie dramatique vacharde qui s'autorise des échappées romantique presque naïves en plaçant le véritable amour comme unique espoir pour baiser la maladie. Et même si le climax du film est objectivement un poil décevant et tiré par les cheveux il n'empêche que Le bruit des glaçons se place sans problème comme l'une des meilleures comédie produite en France ces dernières années.

    bruit des glaçons

    Une bonne nouvelle n'arrivant pas seule il semblerait que le film rencontre un joli petit succès à la fois critique et public, de quoi espérer ne pas attendre cinq nouvelles longues années avant de retrouver sur grand écran l'un des plus singulier réalisateur du paysage cinématographique français.

     

    Ma note : 08/10

     

     

     


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    Toy Story 3D

    de Lee Unkrich

    USA - 2010 - Animation

    TOY STORY 3D de Lee UNKRICH

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      Et bien voilà déjà quinze ans que sortait sur les écrans Toy Story véritable premier film en image de synthèse qui allait totalement révolutionner le cinéma d'animation et surtout instaurer le nom de Pixar comme un symbole absolue de l'excellence et du divertissement. C'est donc avec un plaisir indéniable que j'attendais ce troisième Toy story en me réjouissant par avance de retrouver Buzz, Woddy et toute sa joyeuse bande. Fatalement nos héros de plastique et de chiffons ne vieillissent pas et c'est un plaisir de les retrouver toujours tels que nous les avions laissé 15 ou 10 ans en arrière pour le second volet. Les seuls à prendre de la bouteille ce sont finalement les humains du film et bon nombres de spectateurs dont certains qui partagent l'age d'Andy au fil des films doivent être particulièrement touchés par l'évolution du personnage. Car Andy grandit tout comme la nostalgie et la tendresse qui colle à ce troisième volet des aventures de cette incroyablement touchante bande de jouets.


    toy story 3 

    Andy s'apprête a bientôt rejoindre l'université alors que sa jeune sœur est elle en pleine crise de pré adolescence, du coup les jouets n'ont plus vraiment leur place au quotidien et dans l'univers d'Andy. A la suite d'un quiproquo les derniers jouets d'Andy ayant survécus à divers vide grenier se retrouvent dans un carton qui va servir de don à une crèche toute proche. Assez vite nos amis vont comprendre que le sort de jouets pour très jeunes enfants n'est pas des plus enviable et vont devoir faire face à des tout petit les traitant d'une manière on ne peut plus musclé. La bande de Buzz et Woody se retrouvent alors pris au piège de cette crèche dans laquelle règne comme un parrain sans partage un gros ours en peluche qui sent la fraise dénommé Lotso. Pour Woddy, Buzz et les autres la mission est maintenant claire et net c'est l'évasion....


     toy story 3

    Film symbole du studio Pixar, véritable bébé de John Lasseter ce troisième volet de Toy Story est réalisé par Lee Unkrich qui a déjà travailler sur de nombreux autres films du studio à la lampe comme Monstres et Cie, Le monde  de Némo ou encore Toy Story 2. On pouvait s'étonner de ne pas retrouver John Lasseter lui même aux commandes de ce troisième volet mais son absence n'entame en rien la qualité du film qui est incontestablement un Pixar grand cru. Toy story 3 est tout simplement une petite merveille d'humour, d'imagination, d'action et d'émotion qui enchaîne les morceaux de bravoures et les scènes désopilante à un rythme éffréné. Le film débute d'ailleurs sur une formidable scène d'action dans l'esprit du western et dans laquelle explose à l'écran l'imaginaire totalement débridé et la folie créatrice dont sont capables les enfants et accessoirement Pixar. Mais pas le temps de se remettre que déjà le film enchaine sur de vieilles images au caméscope d'Andy jouant avec ses amis de toujours le tout sur la chanson mythique du premier film, le You've got a friend in me de Randy Newman et après la banane et l'émerveillement de la toute première séquence c'est déjà des larmes de nostalgie qui nous montent aux yeux. Car Toy story 3 combine à merveille le plaisir d'un divertissement monstrueusement jouissif et la nostalgie d'un propos particulièrement touchant.


     toy story 3

    Encore une fois et comme toujours Toy Story 3 est une véritable merveille technique qui de par son rendu graphique et la qualité des différents mouvements et expression fait presque oublier qu'on est devant un simple film d'animation. L'apport de la 3D associé à une qualité de texture et de matières donne vraiment l'illusion d'avoir devant les yeux des jouets qui bougent et qui s'animent de manière crédible et presque charnelle dans l'envie que l'on se surprend souvent d'avoir presque envie de les toucher. Une 3D qui donne aussi à de nombreuses séquence d'action une dimension épique et dramatique formidable comme lors du grand final dans la décharge à la fois spectaculaire et chargée d'une bonne dose d'émotion. C'est bien simple Toy story 3 est un tel bonheur qu'on aimerait en raconter toute les scènes avec jubilation comme cette extraordinaire séquence d'évasion lorgnant avec référence et respect vers les meilleures films de taule hollywoodiens.


     toy story 3

    Toy story 3 enchaîne aussi les idées géniales, les trouvailles visuelles et les gags sans le moindre temps mort. Impossible d'oublier l'hilarante séquence de Monsieur Patate transformé en tortilla, le défilé de mode de Ken, le clown triste à la voix grave ( Grand corps malade pour la VF), la candeur ingénue de Barbie, Buzz réinitialiser en mode latin lover, le traitement musclé des tout petits vis à vis de nos héros ou encore le hérisson avec l'âme d'un tragédien. Les gags se bousculent, les répliques s'enchaînent, les péripéties sont nombreuses et à aucun moment on ne trouve un seul gag qui sombre dans la facilité ou la vulgarité (qui a dit Shrek), Toy Story 3 c'est juste la classe absolue du divertissement familiale de grande qualité.


    toy story 3 

    Si on retrouve une grande majorité des jouets des deux premiers volets avec Buzz, Woddy, Sally, Pile Poil, Zigzag, Monsieur et Madame Patate, Rex, le Cochon, les martiens obsédés par le grappin et les soldats; Toy Story 3 introduit aussi de nouveau personnage dont les formidables Ken et Barbie et quelques méchants savoureux dont Lotso la peluche revancharde et surtout Baby face un énorme poupon abandonnée et mélancolique et à l'allure particulièrement étrange qui évoque au détour de certaines scènes les jouets étranges de Syd dans le premier épisode. On pourra aussi noter l'apparition lors de plusieurs scène d'un magnifique Totoro en peluche marquant l'amitié et le respect que Lasseter et Pixar porte au géant de l'animation japonnaise, l'immense Hayao Miyazaki. Et pour la référence j'ai juste envie de dire respect!  Le générique de fin réserve lui aussi quelques surprise et apparitions de jouets en guest stars mais je laisse aux futurs spectateurs le plaisir de les reconnaître.


     toy story 3

    Et puis comment terminer cette critique sans parler de l'émotion qui se dégage de la dernière séquence du film durant laquelle Andy tourne le dos à son enfance en livrant au soin d'une petite fille ses jouets préférées. Un moment d'une nostalgie magnifique qui nous replonge les larmes au yeux vers notre propre enfance, vers nos propres souvenirs de jeux , de jouets, d'insouciance, vers les choses que nous avons tous abandonnées un jour au bord de la route. A défaut de pouvoir retrouver les jouets de notre enfance et le temps perdu on sort de la salle en espérant retrouver et revoir au plus vite Woddy, Buzz, Sally et les autres car clairement Toy Story est un bain de jouvence éternel, un retour émerveillé et toujours bouleversant vers l'enfance et surtout un formidable putain de plaisir de cinéma.

    toy story 3 

     

    Ma note 09/10  

     

     

     

     


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    Freddy Les griffes de la nuit (a nightmare on elm street)

    de Samuel Bayer

    USA - 2010 - Fantastique / Horreur / remake cauchemardesque

    FREDDY de Samuel BAYER

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     Après Michael Myers, Jason Vhoorees et Leatherface il était presque inévitable de voir ce brave Freddy Krueger échapper à la mode des remakes qui permettent soit disant de remettre au goût du jours les boogeymen les plus emblématiques du cinéma d'horreur de ses dernières années. On pouvait être à la fois perplexe à l'annonce d'une telle entreprise d'autant plus avec l'absence de Robert Englund ,l'acteur semblant à jamais lié à son personnage, mais aussi confiant vu la qualité des précédents remakes des œuvres de Wes Craven. D'un point de vu plus personnel j'attendais ce remake avec autant d'envie que de fébrilité étant un grand fan de Freddy K. (Pseudo sous lequel j'écume le net) et Les griffes de la nuit découvert en salle à 13 piges étant l'un des films fondateur de ma passion pour le cinéma horrifique

    On retrouve donc une tranquille petite bourgade américaine dans laquelle plusieurs jeunes gens se retrouvent confronter à des terrifiants cauchemars dans lesquels un mystérieux homme au visage brulé vêtu d'un pull rayé avec la main droite gantée et munie de lames de rasoir semble les persécuter. Cet homme semble pouvoir à travers les rêves atteindre et tuer ses victimes, les jeunes gens commencent alors une enquête pour comprendre qui est ce mystérieux Fred Krueger....

    freddy

    Entre remake et reboot il est difficile de clairement faire la part des choses concernant le film de Samuel Bayer. D'une part le film reprends la plupart des moments les plus emblématiques du film de Craven avec la scène du bain, les apparitions de la jeune fille dans le sac à cadavres, le corps dépecé au plafond ou encore Freddy dont la silhouette sort d'un mur comme si c'était un tissus... Des séquences que Samuel Bayer pompe à l'identique tout en réussissant à ne jamais surpasser les scènes du film d'origine mais qui laisse parfois la sensation d'un remake plan plan sans la moindre ambition. D'un autre coté il est assez logique de penser que Michael Bay espère bien relancer la franchise en proposant cette fois ci une nouvelle relecture du film de Craven. La plus grosse différence entre le film originel de 1984 et cette version 2010 reste l'aspect criminel du passé de Krueger qui était un tueur d'enfant dans le film de Craven et qui devient ici un pédophile. Après avoir vu le film il reste une sensation étrange que ce changement n'apporte finalement rien de nouveau si ce n'est une certaine dimension dramatique facile basé sur une réalité sordide. Incontestablement la scène durant laquelle la jeune Nancy explore l'antre de Fred Krueger et comprend ce qu'elle a subit dans ses lieux est un moment fort qui donne au film de Bayer une puissance dramatique assez absente du film de Wes Craven. Difficile pour autant de trouver ce Freddy nouvel version beaucoup plus effrayant que l'ancien, on rompt certes avec le coté cynique et guignol de la majorité des films précédents mais Bayer ne fait que revenir vers l'original qui parlait peu et possédait un vrai charisme de croque mitaine universel. De plus en faisant de Freddy un pédophile on comprends un peu moins l'usage des griffes alors qu'elles étaient les instruments de mort du tueur.


     freddy

    Fatalement un Freddy Krueger sans Robert Englund ne peut pas être totalement un Freddy, l'acteur est tellement indissociable du rôle qu'il semble à jamais en incarner l'essence et l'âme du personnage. C'est donc ici Jackie Earle Haley qui incarne le boogeyman au chapeau mou et aux griffes acérées et paradoxalement il est difficile de lui reprocher quoi que ce soit si ce n'est de faire finalement du Englund sans jamais avoir le charisme de Englund. Car hormis le relooking de sa tronche (pas des plus réussi d'ailleurs) il est difficile de vraiment savoir ce que Jackie Earle Haley apporte de nouveau au personnage qui ressemble pour beaucoup dans son comportement, ses intonations et sa gestuelle au Krueger de Les griffes de la nuit. Sans tomber dans la grosse rigolade le personnages conserve ses phrases cyniques et décalé du style « on de dort pas en cours » et ne semble finalement pas bien plus sadique ou sombre que dans le film de Wes Craven. Samuel Bayer semble même oublier que Krueger est un personnage évoluant dans un monde onirique en nous privant du coup de ses automutilations et de ses apparitions les plus fantasmagoriques comme lorsqu'il avançait avec des bras démesuré dans le film de Craven. Une chose est certaine la plus belle incarnation de Krueger reste à jamais Robert Englund dans Freddy sort de la nuit.

    freddy
     

    Dans cette nouvelle version Samule Bayer abandonne aussi toute la thématique du rêve et de cette réalité alternative pouvant entrainer des effets physiques. Ce serait mentir de prétendre que Craven explorait à fond cette idée dans Les griffes de la nuit mais il avait le mérite de parfaitement l'intégrer dans son film à travers la séquence de l'expérimentation du sommeil de Nancy. On abandonne aussi beaucoup dans cette version l'image de la classe moyenne américaine bien propre sur elle tout en étant capable d'aller se faire justice en brûlant vif un criminel, car si cet aspect persiste dans le film de Bayer il est bien moins mis en avant que dans la version de Craven qui terminait d'ailleurs son film sur une vision paradisiaque d'un happy-end improbable montrant les victimes revenus des morts et les parents débarrassés de leur culpabilité avant que les griffes du passé ne reviennent arracher le sourire de leur visage. Le film de Bayer se concentre beaucoup plus sur les jeunes, sur leur quête de souvenirs et leur défi face à un Krueger voulant se venger d'avoir été dénoncé.


     freddy

    Ce nouveau Freddy aurait sans doute pu s'intituler Les griffes de l'ennuie tant c'est pour moi la sensation qui prédomine durant les 90 minutes qui fatalement possède des airs de déjà vu et en beaucoup mieux. Les personnages sont peu attachants et ressemblent finalement à un casting lambda de slasher, on retiendra juste la performance de Rooney Mara en Nancy mais il est vraie que c'est le seule personnage du film à avoir un début d'épaisseur psychologique à défendre. Les mauvaises langues me diront que le casting du film de Craven n'était pas non plus voué aux Oscrars mais je persiste à penser que Heather Langenkamp, John Saxon et Johnny Depp incarnaient par exemple des personnages plus crédibles que leurs homologues du présent remake. Et puis le film de Samuel Bayer est finalement assez mou, relativement avare en frisson et plutôt pauvre en sang. En plus le film est rempli du jump scares pas toujours des plus efficaces comme si Bayer était incapable d'installer une véritable angoisse et préférait du coup l'effet ponctuel. Il faut dire aussi que les personnages ont une forte tendance aux micros siestes partout ou ils se trouvent que ce soit à la piscine ou lors de l'enterrement d'un ami, ce qui en fait bien pratique car Freddy peut surgir à n'importe quel moment puis disparaître aussi sec juste le temps d'un petit sursaut. Le film de Samuel Bayer joue alors à outrance sur l'ambiguïté entre réalité et rêve puisque les personnages sont capables de pioncer tout le temps et n'importe ou.


     freddy

    Un peu comme le Vendredi 13 de Marcus Nispel ce Freddy -Les griffes de la nuit n'a rien de vraiment déshonorant et encore moins quelque chose de formidable. Le film de Samuel Bayer se range dans cette catégorie de films inutiles qui n'apporte rien et qui confirme que les remakes sont souvent des liftings de surface pour des spectateurs définitivement hostile au moindre effort vers des films plus anciens. Une chose est certaine je préfère l'œuvre originel de ma génération à cette photocopie tendance pour jeunes incapable de regarder un film qui a plus de cinq ans. C'est pas demain la veille que l'avatar de mon pseudo adoptera les traits du Freddy de 2010.

    Ma note 03/10

     


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    Daybreakers

    de Peter et Michael Spierig

    USA - 2010 - ScFiction - Fantastique - Horreur

    DAYBREAKERS des frères Spierig

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    Enfin un petit peu de sang neuf du coté des vampires! Car avec Daybreakers les frères Spierig proposent un univers aussi original que totalement novateur en proposant enfin une nouvelle manière d'aborder et de raconter une histoire traitant des créatures de la nuit sans pour autant en dénaturer la mythologie.

    Daybreakers prend donc pour cadre l'année 2019, une époque à laquelle les vampires ont pris le contrôle total et absolu de la planète. Les humains minoritaires ne sont plus désormais qu'un vague bétail traqué et cultivé uniquement afin de pouvoir nourrir la population de sang frais. Pourtant les réserves de sang commencent à baisser entrainant des mutations inqiètantes chez les vampires dès lors qu'ils ne peuvent plus se nourrir correctement. Ils deviennent alors des dégénérés extrêmement dangereux ressemblant à d'immenses chauve souris en laissant alors derrière eux toute trace même minime d'humanité. Du coup le gouvernement travaille sans relâche à un substitut qui pourrait bien assurer aux vampires comme aux humains un semblant d'avenir sur terre. C'est Edward Dolton (Ethan Hawke) qui travaille à ce sang de synthèse lorsque soudain il va se retrouver confronter à l'espoir d'une guérison et d'un vaccin.

    daybreakers
     

    Pour commencer il faut saluer la formidable cohérence de l'univers mis en place par Michael et Peter Spierig qui malgré le budget réduit de leur film multiplie les petits détails qui donnent à la fois épaisseur et crédibilité à leur vision du futur. Car Daybreakers est autant un véritable film de vampires qu'une œuvre de science fiction et d'anticipation proposant un univers des plus tangibles. Entre les couloirs souterrains permettant de circuler en ville, les voitures conduite de jour à l'aide de caméra, le couvre feu annonçant l'arrivée du jour, les bouteilles de sang que l'on déguste comme des grands crus de vin et les forêts ravagés par les flammes à cause de la vampirisation des animaux diurnes ont sent que les Frères ont posé les bases d'un univers particulièrement riche et surtout foutrement crédible. Le film pose aussi de façon ludique mais toujours pertinente des questions très actuelles sur notre propre monde notamment sur la fin des ressources énergétiques, sur les émeutes de la faim, sur des intérêts financiers dominant tout aspect social et humain ou encore sur le traitement des indésirables dans une société qui sont ici enchaînés et brulés vifs. Daybreakers montre aussi comment des laissez pour compte d'une société peuvent devenir violent et perdre des notions même d'humanité lorsqu'ils sont poussés par simplement des instincts de survie. Incontestablement Daybrealkers possède la puissance et l'intelligence des meilleurs films séries B, de ceux qui sous leurs oripeaux de petite histoire traitent symboliquement des grands enjeux du monde, on est donc pas très loin du meilleur de Romero ou de John Carpenter.


    daybreakers 

    En plus de tout ceci Daybreakers est aussi une formidable série B ultra jouissive bourré de très bons petits moments de cinéma de genre comme l'attaque du dégénéré dans le salon de Ethan Hawke, une poursuite en voiture presque à l'aveugle et un final aux allures d'apocalypse nihiliste et sanguinolent montrant une solution pour le moins expéditive de la propagation de l'antidote. Car le film des frères Spierig est aussi joyeusement gore avec des corps qui explosent dans des grosses gerbes de sang et des vampires qui se comportent souvent comme des hordes de zombies affamés dévorants et déchiquetant totalement leurs victimes.

    daybreakers
     

    On pourra toujours reprocher au film des deux frangins son manque d'originalité et sa tendance à venir bouffer un peu à tous les râteliers entre l'élevage des humains sortant de Matrix, l'arsenal des humains provenant directement de Blade, l'univers froid et bleuté qui fait penser à Bienvenu à Gattaca ou Minority report. On pourra trouver de nombreuses autres références intentionnelles ou non comme le personnage d'Elvis qui évoque fortement James Woods dans Vampires de Carpenter, les rayons de lumière après les impacts de balles dans la voiture ont un sentiment de déjà vu depuis Near dark de Bigelow et l'aspect fable sociale ressemble beaucoup à du Romero. Mais le plus important reste que Daybreakers possède aussi une vraie cohérence interne qui fait que jamais le film des frères Spierig ne ressemble à une pâle série de photocopies de films déjà existants.


     daybreakers

    Même si le film s'ouvre sur une hallucinante scène de suicide d'une gamine il faut noter que ce qui manque sans doute le plus à Daybreakers est une vraie dimension dramatique pour vraiment s'imposer comme un chef d'œuvre du genre car il faut reconnaître que aucune des relations décrites dans le film ne possède une vraie épaisseur que ce soit entre Edward (Ethan Hawke) et son frère et encore moins la love story poussive entre Edward et Audrey (transparente Claudia Karvan) . Seule la relation trouble entre Charles Bromley (Sam Neill) et sa fille possède une certaine consistance à l'écran mais il faut reconnaître que dans l'ensemble ce sont les différents personnages du film dans sa globalité qui souffrent d'un manque cruel de densité et mis à part Willem Dafoe en Elvis l'ensemble du casting de Daybreakers n'a pas finalement grand chose à défendre avec ses personnages.

     daybreakers

    Daybreakers reste néanmoins une très très bonne surprise et une série B aussi intelligente que jouissive. Après un Undead plutôt sympatoche mais assez vite périssable les frères Spierig semblent être vraiment passés à la vitesse supérieure avec cet excellent petit film de vampires, vivement le prochain !

     Ma note : 08/10

     

     

     


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    La horde

    de Benjamen Rocher et Yannick Dahan

    France - 2010 - Horreur / Gore

    LA HORDE de Y. DAHAN et B. ROCHER

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    La horde débarque enfin après une longue attente et une post-production ayant mis à contribution financière les fans sur internet. Il faut dire que le film de Benjamen Rocher et Yannick Dahan était sans doute l'un des projet de film de genre français les plus attendu de ses dernières années après une baisse de niveau significative en 2009 avec Mutants, Vertige et Humains. Les notes d'intentions des auteurs étaient clairs avec un mot d'ordre des plus alléchant; Badass ! Et puis l'excitation vis à vis du projet tenait aussi pour beaucoup à la personnalité de Yannick Dahan, grande gueule du paf, critique hardcore de l'émission culte Opération frisson et quasi icône d'une communauté geek qui connait presque par cœur ses aspirations de cinéma à travers les films qu'il défend comme à travers ceux qu'il descend. Sans pour autant être toujours d'accord avec les critiques et analyses de Dahan il faut reconnaître que le retrouver à la tête d'un polar sombre et violent dans un univers de films d'horreur avec des zombies ne pouvait que faire baver.

    La horde raconte donc l'histoire d'une bande de flics qui décident d'aller venger la mort de l'un d'entre eux lors d'une expédition punitive en banlieue. Bien décidés à faire un carnage ils prennent alors d'assaut une tour délabrée et totalement abandonnée pour rejoindre au tout dernier étage une bande de gangsters. Pourtant rien ne va vraiment se passer comme prévu et très vite flics et voyous vont devoir faire équipe pour échapper à une véritable horde de zombies qui assiègent la tour. Leur seul et unique salut est de redescendre un à un les étages jusqu'à la sortie....


    horde 

    Pour vraiment pouvoir apprécier La horde il faut se rendre à une seule et unique évidence, le film de Benjamin Rocher et Yannick Dahan est une grosse série B bien burné qui fonctionne à l'énergie, l'instinct et à la générosité plus qu'à l'intellect. C'est ce qui fait paradoxalement à la fois toute la force d'un spectacle parfois terriblement jouissif et toute la faiblesse d'un film souvent trop artificiel notamment dans ses dialogues. La horde revendique ouvertement ses aspects de pur divertissement pour adultes et son envie de proposer dans le paysage du cinéma de genre français une autre approche de l'horreur que les œuvres cérébrales, sombres, radicales et torturés de ses dernières années. L'intention est plus que louable et le résultat en dépit de quelques gros défauts est plutôt une jolie réussite.


     horde

    L'histoire de La horde tient presque du prétexte voir du concept de jeu vidéo avec ses personnages devant passer divers niveaux de plus en plus difficile pour ensuite pouvoir retrouver la sortie. Mais l'important tient plus au fait d'avoir un point de départ pour lancer la machine que de l'envie de raconter une histoire, après le film avance comme un poids lourd lancè à toute vitesse sans le moindre soucis de la signalisation et des codes de bonne conduite. Les personnages sont d'un bloc et taillés à la tronçonneuse dans leurs traits de caractères ce qui s'avère un choix plutôt judicieux vis à vis de l'univers mis en place. Preuve que l'option était la bonne puisque ce sont les deux personnages les plus extrêmes et les plus caricaturaux qui retiennent au final le plus l'attention à savoir Jo Prestia dans le rôle de José et Yves Pignot dans celui bien allumè de René. Pour le reste Dahan et Rocher ne semblent jamais dupe du caractère assez artificiel de leurs héros qui sont par définition des personnages de cinéma d'action qui se doivent d'être « bigger than life ». Les deux réalisateurs semblent d'ailleurs beaucoup s'amuser avec cette image de caractère de cinéma en donnant souvent a leurs différents personnages des pauses totalement iconiques flingues en main. Il suffit de voir comment les deux réalisateurs traitent la première apparition de René par exemple. C'est paradoxalement lorsque les personnages prennent une certaine dimension dramatique ou psychologique qu'ils perdent beaucoup en crédibilité, la relation jouant sur la corde sensible entre les deux frères Bola et Adewale tout comme les états d'âme de la flic enceinte étant loin d'être les points les plus positifs du film. Dans ce même ordre d'idée le discours sur la banlieue qui fort heureusement ne sert que de très vague toile de fond ressemble un peu à une approche sociologique à la Luc Besson.


     horde

    L'essentiel reste alors le plaisir d'assister à une bonne série B qui fonce dans le tas avec une jubilation assez communicative. On sent bien que Yannick Dahan et Benjamin Rocher ont voulus se faire plaisir quitte à parfois se planter en espérant que leur enthousiasme serait contagieux. Si La horde ne fonctionne pas toujours dans sa globalité il comprend suffisamment de nombreux gros moments de bravoure pour être tout à respectable. Les bons films sont parfois ceux dont on prend un malin plaisir à se remémorer les meilleurs moments en sortant de la salle, ce qui est objectivement le cas de La horde. Personnellement j'adore la première attaque de zombie avec les truands qui défouraille comme des malades sur le corps tout juste ressuscité d'un indicateur, j'adore également la titanesque et bien teigneuse confrontation dans une cuisine entre Claude Perron (Parfaite comme d'habitude) et une fille zombie. Impossible aussi d'oublier le final avec un Jean-Pierre Martins en marcel debout sur le toit d'une bagnole hurlant « Venez tous bande d'enculés !! » avant de faire un carton bien énervé sur une horde de zombies à coups de gun et de machette dans la gueule, dans le même registre cela reste un plaisir sans bornes de voir papy René défourailler à la mitrailleuse lourde sur tout les zombies s'aventurant dans un couloir avant de jouer de la grenade sur la personne de Yannick Dahan hilmself avec cette réplique culte « Ah tu voulais du hardcore ! ». Et dans le registre de la comédie pure la scène durant laquelle René (Yves Pignot) veux absolument couper la jambe du manouche José (Jo Prescia) fonctionne aussi parfaitement. La horde est un spectacle qui n'a pas la moindre petite prétention à venir péter plus haut que son statut de film d'action gore et bien bourrin et c'est tout aussi honnête et sincère que réjouissant de la part des deux réalisateurs.


     horde

    La horde reste donc un premier film bourré de petits défauts, dont la générosité pousse parfois à l'excès mais qui au bout du compte fait passer un formidable petit moment de cinéma. Yannick Dahan et Benjamin Rocher ont pour moi largement remplis leur contrat et La horde mériterait sans doute un plus grand soutien critique et public mais le mépris du cinéma de genre français est devenu une bien triste habitude.


    Ma note :  7,5/10  

     

     

     


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