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Par Freddy K le 3 Décembre 2010 à 22:18
Le plus gros problème des films concept comme Buried c'est qu'ils ont souvent du mal à justement dépasser leur statut de simple concept et la prouesse technique ou narrative qui les accompagne. Si en gros on pourra toujours s'extasier devant un film en un unique plan séquence, totalement en vue subjective, filmé par une webcam, monté à l'envers ou entièrement bruité à la bouche on est surtout en droit d'attendre plus qu'une performance technique de se voir raconter une véritable histoire et de ressentir un minimum d'émotion. Buried de Rodrigo Cortés est un film qui ne m'attirait pas vraiment car la perspective de me retrouver enfermé pendant 90 minutes avec Ryan Reynolds tenait plus pour moi du concept de torture que de celui d'expérience cinématographique ultime. Pourtant je suis finalement aller voir Buried et le film est très bon, Ryan Reynolds l'est aussi et le concept ne tourne pas totalement à vide.
Buried raconte donc l'histoire d'un type qui bossait en Irak comme simple chauffeur et qui se retrouve pris en otage. Enfermé dans un cercueil sous terre avec simplement un briquet, un portable à moitié chargé et quelques accessoires Paul n'a plus que 90 minutes pour comprendre son sort et surtout trouver un moyen de sortir de cet enfer.
Le concept de Buried est donc triple; tout d'abord raconter l'histoire sans jamais quitté l'intérieur étroit du cercueil , utilisé une sorte d'unité de temps à la 24heures chrono et surtout faire de Ryan Reynolds un acteur supportable. Le film réponds donc aux fameuses trois unités; unité de lieu, unité d'action et unité de temps. L'idée de faire tout un film dans un cercueil était quand même assez casse gueule et Rodriguo Cortés s'en sort d'une manière assez bluffante.Le jeune réalisateur espagnol parvient en multipliant les angles de prise de vue et les cadrages à donner à sa mise en scène une dynamique assez étonnante pour un espace aussi réduit. On a parfois la sensation grisante d'assister à un film d'action sans mouvement. Le film nous offre même deux magnifiques travelling arrière laissant symboliquement le personnage seul, perdu et minuscule au milieu de l'écran. Le film se doit d'ailleurs d'être vu en salles puisque Rodriguo Cortés joue également avec l'obscurité de la salle et le cadre du grand écran. Il faut aussi saluer le joli travail graphique du film Rodrigo Cortés utilisant différentes sources lumineuses bien définies pour éclairer son film et encore une fois varier les images et la mise en scène. On pourras citer la lumière froide et bleutée de l'écran du portable, celle jaune et plus chaleureuse du briquet, la lumière blanche de la lampe torche ou celle verte et surréaliste des tubes fluorescents.
Burried parvient également à maintenir le niveau d'attention du spectateur grâce à la qualité de son script distillant au fur et à mesure de l'histoire de nouveaux éléments et des motifs d'espérance pour le personnage. Le film se permet même une critique frontale et radicale du cynisme immonde avec lequel de grands groupes industrielles et financiers sont capables de traiter leurs employés. Incontestablement le script de Chris Sparling tient la route et permet de conduire doucement le spectateur jusqu'à un final assez terrifiant en matière de suspens et de noirceur. On pourras juste regretter quelques épisodes et péripéties plus artificiels avec notamment la scène du serpent qui semble n'exister que pour gonfler un peu la durée du film afin de l'emmener jusqu'au 90 minutes réglementaires.
Je resterais un peu plus dubitatif sur le choix et la performance de Kevin Reynolds qui semble recevoir une pluie d'éloges critiques surtout au regard de sa piètre filmographie passé. Si l'acteur est effectivement très convaincant et trouve ici sans conteste son meilleur rôle il est loin pour moi de livrer une performance d'acteur hallucinante comme j'ai pu le lire à droite et à gauche. On est certes ému, on reste scotché au sort du personnage qu'il incarne mais jamais Ryan Reynolds ne m'emporte vraiment et son jeu me semble encore un poil forcé surtout lors des séquences de colère. Il faudra bien évidemment que je revoie le film en VOST mon jugement se portant ici tout autant sur le doublage français que sur l'acteur lui même.
Buried est donc une belle réussit qui dépasse donc largement son coté film concept pour livrer un suspens véritablement étouffant et peut être le plus terrible et le plus étroit huis clos de toute l'histoire du cinéma.
Ma note : 07/10
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Par Freddy K le 1 Décembre 2010 à 23:15
Au départ Machete était une des fameuses fausses bandes annonces présentes dans la version originale de Grindhouse comprenant le double programme composé de Boulevard de la mort et Planete terreur. Cette version étant toujours inédite en France y compris en DVD, nous avons donc la possibilité de voir désormais Machete dans sa version long métrage sans passer par la case bande annonce. Une chose est certaine avec ce nouveau film Robert Rodriguez poursuit son exploration de l'univers Grindhouse en livrant un délicieux film d'action à l'esprit à la fois résolument bis et seventies.
Machete est un ancien agent fédéral qui à la suite du meurtre particulièrement barbare de sa femme devient un chômeur parmi tant d'autres dans une petite ville proche de la frontière mexicaine. Un jour il est recruté par un homme mystérieux qui en échange d'une grosse somme d'argent lui propose d'exécuter un homme politique en pleine campagne électorale. Tout se complique lorsque Machete comprends qu'il est en fait la victime d'un complot visant à faire des migrants mexicains des boucs émissaires afin de renforcer le contrôle de la frontière entre les deux pays. Manque de chance pour les responsables de ce vaste complot politique et criminel, ils ont choisit avec Machete le plus teigneux des chicanos.
Machete offre objectivement tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un film ouvertement grindhouse avec de la violence, du sexe, de l'action, du fun, de l'humour et une galerie de figures iconiques et de personnages totalement cinématographique. Robert Rodriguez et Ethan Maniquis livre donc ici une pure série B particulièrement jouissive carburant aux références et à l'esprit de contre culture pop des plus sympathique. Un vrai plaisir de cinoche testostéroné avec ce qu'il faut de rayures sur l'image, de sang, de folie, de poussière et de fureur. Pourtant avec Machete, Robert Rodriguez et son complice Maniquis semblent aussi parfois atteindre les limites de l'exercice de style en livrant un film dont le simple argument visant à dire que c'est bis et grindhouse ne suffit pas toujours à excuser les énormes défauts du long métrage, même si au final c'est souvent le plaisir qui l'emporte facilement sur les réticences.
Machete c'est d'abord le plaisir d'un casting absolument énorme avec pour commencer Danny Trejo dans le rôle titre qui offre à son personnage la dimension iconique nécessaire d'une imposante silhouette et de cette inimitable face burinée, l'acteur possède incontestablement l'aura charismatique de la figure légendaire et silencieuse qu'il incarne ici. On retrouve également Michelle Rodriguez en militante de la cause des migrants troquant son costume de vendeuse de tacos pour celui plus sexy et mortel d'une révolutionnaire armée et radicale. La délicieuse Jessica Alba incarne le personnage au nom évocateur de Sartana, une femme flic dont l'idéal de justice va la conduire à épouser la cause de Machete et Lindsay Lohan dans un contre emploi amusant de junkie ingénue et souvent nue. On retrouve aussi l'imposante silhouette bedonnante de Steven Seagal qui mine de rien avait quitté le grand écran depuis presque dix ans afin de se consacrer à une prolifique carrière d'acteurs de sombres navets tournés au kilomètre en Europe de l'est. Toujours aussi peu charismatique et balourd l'acteur incarne ici sans vraiment convaincre l'un de ses tout premier rôle de méchant au cinéma. Dans le registre des bad guys Steven Seagal se fait incontestablement voler la vedette par Jeff Fahey en homme d'affaires troubles et surtout Don Johnson en garde frontière raciste et radicale dans la gestion de l'accueil des migrants mexicains en n'hésitant pas par exemple à abattre froidement une femme enceinte. Cerise sur le gâteau le film permet de retrouver Robert De Niro en sénateur populiste prêt à épouser toute les causes comme une girouette afin de sauver sa peau. On pourrait continuer encore à lister le casting avec Cheech Marin, Tom Savini ou encore les sœurs Avellan. Une belle galerie de personnages qui sont souvent caricaturaux mais totalement dans l'esprit divertissement pour adultes du film.
On pourrait presque parler de plaisir coupable concernant Machete tant Robert Rodriguez et Ethan Maniquis livre un film bordélique mais monstrueusement attachant. Les deux réalisateurs semblent parfaitement connaître les plaisirs déviants de leurs spectateurs et propose à l'écran un film hybride entre horreur, action, western, comédie et érotisme. Machete nous offre alors son lot d'infirmières sexy, de nonnes jouant avec un énorme pistolet, de politiciens véreux, de chicanos sur-armés, d'explosion, de fusillades et de grandes gerbes de sang. Le personnage de Machete joue avec bonheur et dextérité de l'arme blanche comme un cousin lointain de Jason utilisant avec la même violence radicale des couteaux, rasoirs, cisailles et morceaux de verre pour passer de vie à trépas ceux qui se mettent en travers de sa route. Dans Machete les femmes sont sexy et dangereuses, les méchants sont très méchants, les politiciens fatalement corrompus et le héros monolithique et violent. Car ce n'est clairement pas la nuance psychologique qui compte pour Rodriguez et Maniquis mais la portée iconique que les personnages représentent dans le cinéma populaire. Un parti pris certes totalement défendable par rapport à l'esprit du film mais qui empêche aussi les personnages d'exister au delà de leurs gros traits de caractères et de leur aspect purement fonctionnel. Les personnages sont certes monstrueusement charismatique mais contrairement aux filles de Boulevard de la mort par exemple ils restent ici assez désespérément vides.
Les limites d'un film comme Machete se trouvent dans la légitimité à faire n'importe quoi avec l'alibi du film grindhouse et du film d'exploitation à petit budget. Un créneau finalement tranquille pour un réalisateur qui pourra toujours répondre aux critiques en disant que les défauts de son film sont dans l'esprit des productions de l'époque qui n'étaient bien évidemment pas toujours des modèles de maitrise et de perfection cinématographique. Mais même avec l'esprit grindhouse on peut s'interroger devant la platitude de cette histoire trop linéaire, devant cette mise en scène un peu bordélique qui manque très souvent d'ampleur, devant ce discours politique d'une naïveté surannée, devant Steven Seagal au service minimum et cet humour faisant souvent flirter le film avec la parodie. Difficile également de défendre la profusion d'effets gores numériques souvent très laids et surtout quasiment anachronique avec l'esprit du film qui aurait sans doute du employer Tom Savini autrement que pour un rôle par ailleurs assez anecdotique. Pourquoi ne pas avoir eu recours à des effets gores plus classiques à base de faux sang et de latex plutôt qu'à cette bouillie numérique qui dénature grandement pour moi l'aspect référentiel du film ? J'ai juste parfois la désagréable sensation qu'il manque à Machete un peu plus de sincérité et de personnalité pour vraiment se démarquer d'un simple exercice de style devenu un peu trop mécanique. Si le concept fonctionnait parfaitement avec Planète terreur j'ai cette fois ci la sensation que l'opportunisme laisse un peu la place à l'authenticité de la démarche.
Mais ce serait faire preuve d'un esprit critique trop chagrin que de bouder son plaisir pour quelques broutilles d'appréciations. Machete est un vrai bonheur de cinéphage biberonné au cinéma de genre et aux films d'exploitations, un pur film grindhouse jubilatoire et attachant. Il reste à espérer que pour les suites prévus Robert Rodriguez et Ethan Maniquis ne tombent pas dans la facilité et donne à leur films un petit supplément d'âme tout en conservant ce salutaire esprit totalement bis.
Ma note : 07/10
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Par Freddy K le 8 Novembre 2010 à 22:05
Énorme succès oblige le premier Paranormal activity sur-vendu par une campagne publicitaire aussi savamment orchestré que honteusement mensongère ne pouvait que donner envie aux producteurs de pondre dans l'urgence une suite afin de profiter au maximum du buzz monstrueux d'un film destiné à sombrer dans un oubli bien mérité. Voici donc que débarque sur nos écrans Paranormal activity 2 qui est en fait de suite est plutôt une prequel du film de Olen Peri avec cette fois la sœur de Katie. Pour le reste le film est dans la droite lignée du premier à savoir une grosse arnaque commercial qui brasse du vide sans avoir cette fois ci l'excuse de l'originalité.
Le film de Tod Williams met donc en scène la sœur de Katie qui vit avec son mari et ses deux enfants dans une immense maison. Après ce qu'ils pensent être un cambriolage le couple décide de truffer leur maison de caméras de surveillance afin de se protéger. Très vite des bruits et des choses étranges commencent à se dérouler dans la maison laissant entrevoir une présence démoniaque qui tente de s'en prendre plus particulièrement au jeune bébé de la famille.
Ce second volet se voulait de toute évidence plus grand et plus fort, du coup Tod Williams multiplie les personnages et les caméras en oubliant juste que c'était dans le propos et l'angoisse qu'il était pertinent de mettre cette fois ci les bouchées doubles. On retrouve donc le père de famille qui rationalise à outrance, la mère de famille rattrapée par son passé, une adolescente qui doit s'être fait greffer un caméscope à la naissance puisqu'elle filme tout et n'importe quoi tout le temps et un bébé parce que c'est toujours plus angoissant d'avoir un p'tit bébé innocent en proie aux démons. Pour lier les deux histoire d'une manière assez artificielle on retrouve donc également Katie et Micah le couple du premier opus. Des personnages classiques et sans la moindre surprise qui ne feront que répéter les schémas du premier avec les errances nocturnes, les recherches sur internet et la tentative de séance de spiritisme.
Clairement ce second volet ne fait que radoter en permanence les effets déjà lourdement exploiter lors du premier film. On retrouve donc cette longue succession de plans fixes dans lesquels on attends assez désespérément qu'il se passe enfin quelque chose. On passe donc une nouvelle plus d'une heure à regarder du vide avec un esprit tellement diabolique qu'il s'amuse à faire tomber des casseroles, taper dans les murs, sortir un robot d'une piscine (??),fermer des portes quand ils ne s'éclate pas à en ouvrir d'autres. Quand on repense à ce que pouvait subir Linda Blair dans L'exorciste ou Barbara Hershey dans L'emprise on se dit que les esprits de Paranormal activity sont bien plus farceur que vraiment frappeur. Jamais Paranormal activity 2 ne parvient à distiller un semblant de début d'angoisse puisque le concept bien vide était déjà exploiter dans le premier film. On est donc ici en terrain tristement connu et il est du coup vraiment facile de prévoir le moindre effet avec dix minutes d'avance sur le déroulement des évènements. Pour résumer avec un esprit de synthèse un peu plus radicale on pourrait dire qu'on s'emmerde toujours autant et qu'en plus c'est la deuxième fois qu'on se fait avoir.
Il faut donc une nouvelle fois attendre les dix petites dernière minutes pour sortir de la torpeur avec un final honteusement inspiré, pour ne pas dire plus, par Rec et Le projet Blair Witch. Dés l'instant ou au milieu du film le père vient faire le cake en filmant son adolescente de fille avec sa caméra infrarouge on sait immédiatement que le final va se faire en vue subjective avec cette vision nocturne et un truc qui va surgir face caméra. Car Oren Peli qui se contente ici du poste de scénariste avance toujours avec d'aussi gros sabots et réussit l'exploit assez peu commun de ne rien raconter et de le faire toujours aussi mal. Encore une fois le film ne tourne qu'autour de son concept de pseudo cinéma vérité à coup plans fixes de caméra de surveillance pour donner l'illusion d'un horreur quotidienne. La seule fausse bonne idée est de rajouter le caméscope de l'adolescente pour donner un peu de mouvement à défaut de point de vue. Inutile de dire que l'on ne croit pas une seule seconde au besoin frénétique de l'adolescente de tout filmer en permanence. On en vient presque à regretter le premier film qui avait au moins le mérite de son concept et de sa malice à se vendre.
Paranormal activity 2 réussit donc à être encore plus mauvais que le premier, ce qui objectivement n'est pas un mince exploit. La machine à brasser du vide devrait à coups sûrs revenir avec un Paranormal activity 3 dont je veux bien écrire le script sur le registre plus de caméras et plus de monde. On pourrait donc retrouver l'adolescente de ce second volet qui attend un bébé mais qui depuis les évènements est enfermée dans un asile avec plein de caméras de surveillance et pleins d'autres jeunes qui croient aux fantômes comme elle et fatalement on retrouve également un nouvel esprit monstrueusement terrifiant qui fait tomber des pots à crayons, froisse les chemises et qui renverse du gel douche. On est peut être parti pour une franchise à la Saw mais désormais une chose est certaine, ce sera sans moi, et dire que pendant ce temps là le très bon Lake Mungo est toujours indédit en France.........
Ma note : 02/10
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Par Freddy K le 21 Septembre 2010 à 18:54
Après la première vision et découverte d'Avatar il y-a un peu plus de neuf mois déjà j'avais longtemps et beaucoup hésité à rédiger une critique du film. J'avais simplement du mal à exprimer autre chose que des « Wouahhh! Olalalala! Pfiouuu! Oh putain ! Ohnondédiou !! Yeepee, Ourchhh!!» ... Le concept de la critique tout en onomatopées était amusant mais semblait difficile à tenir sur la longueur, elle exprimait toutefois le ressenti d'un plaisir immense et difficilement descriptible prenant le pas sur les mots et l'analyse. A l'occasion de la sortie de Avatar édition spéciale un petit retour vers Pandora me semblait indispensable pour renouer avec le plaisir et tenter de manière plus posée de revenir sur ce monstrueux morceau de bravoure cinématographique.
Avatar reprend donc à son compte la trame assez classique et déjà mainte fois utilisé du soldat qui finit par prendre fait et cause pour ses prétendus ennemis. Ici c'est un marines dénommé Jake Sully qui par le biais d'un programme scientifique se voit offrir la possibilité d'infiltrer dans le corps d'un avatar le peuple d'une planète située à quelques années lumières de la terre. Sa mission est de prendre contact avec ce peuple afin de le convaincre par la diplomatie de laisser les hommes exploiter les formidables ressources énergétiques de leur univers. Jake rencontrera lors de sa mission Neytiri une jeune Na'vi qui lui ouvrira les yeux, l'âme, la conscience et le cœur.
Les critiques les plus fréquentes et les plus recevables concernant Avatar tournent toujours autour de trois axes qui sont la simplicité et le manque d'originalité de son histoire, l'aspect caricatural de ses personnages et la naïveté opportuniste de son message écolo new-age. Inutile de s'attarder sur les petits malins qui s'amusent à démonter le film au nom d'une prétendue supériorité intellectuelle de la masse en attaquant le film sur ses aspects les plus irréprochables que ce soit au niveau technique et visuelle. Concernant le manque d'originalité de la trame narrative du film qui me paraît l'argument de critique le plus incontestable, je voudrais simplement dire qu'au cinéma l'histoire compte souvent bien moins que la façon dont on va nous la raconter. Une même histoire racontée déjà mille fois entre les mains de deux réalisateurs différents donnera immanquablement des films à la fois totalement similaires et complètement opposés. Combien voit on par ailleurs et par an de films avec une histoire pouvant se vanter d'être totalement neuve et inédite? Alors bien évidemment on nous a déjà raconter ce genre d'histoire avec Le nouveau monde, Danse avec les loups qui lui même s'inspirait déjà de Little big man ou Soldat bleu mais personne ne l'avait encore fait avec la puissance et le niveau d'implication de James Cameron avec Avatar. Jamais ,du moins à ma connaissance, un réalisateur n'avait montrè la communion spirituelle d'un homme avec un peuple au point d'en abandonner son enveloppe charnelle. Et puis de par sa forme totalement immersive James Cameron nous plonge comme aucun autre film avant lui ne l'avait fait directement au sein de cette tribu jusqu'à en ressentir les moindres frémissements d'humanité.
Concernant les personnages il est encore difficile de nier d'un bloc les critiques mettant en exergue le manque de nuance, de finesse psychologique tout comme l'aspect le plus caricatural de leur représentation. Une plus grande profondeur des caractères et une approche moins manichéenne des comportements aurait de toute évidence donner une plus grande richesse aux différents personnage du film mais il faut sans doute replacer Avatar dans ses ambitions qui le place bien plus sur le versant de la fable humaniste et universelle que sur celui d'un quelconque élitisme intellectuel. De nombreux personnages du film ne sont de ce fait que des représentations symboliques de leur fonction, je dirais presque des avatars de l'idée qu'ils incarnent. Le colonel Miles Quaritch (Stephen Lang) incarne une forme de force brut, d'impact purement physique dénué de notion de conscience ou de morale; le personnage existe d'ailleurs beaucoup de par le représentation de son corps et son besoin constant de confrontation. Une forme d'archétype du soldat tout autant que du conflit et d'une forme de point de non retour des relations humaines par la force et la destruction. Parker Selfridge (Giovanni Ribisi) incarne lui l'intérêt financier, le pragmatisme froid, une forme hypertrophiée d'un capitalisme aussi déshumanisé que totalement déconnecté de l'impact réel de décisions prise sur des enjeux purement économiques. Un personnage qui n'a finalement que les contours de la caricature, la réalité du fonctionnement de quelques groupes financiers et industrielles étant sans doute bien au delà du portrait dressé par James Cameron à travers le personnage qu'incarne Giovanni Ribisi. Un personnage qui découvrira d'ailleurs avec un regard nuancé les conséquences de ses décisions lors de l'embrasement et de la destruction de l'arbre village des Na'vi. Grace Augustine (Sigourney Weaver) incarne quand à elle une forme de conscience scientifique, de curiosité bienveillante, de savoir et d'intelligence à la fois philosophique et humaniste, une forme de raison que l'on écoute avec bonne conscience mais que l'on refuse de suivre. La force brut du besoin presque animal de confrontation, les intérêts financiers déconnectés de la moindre valeur morale et la raison à la fois scientifique et humaniste, mine de rien ce sont trois pôles sur lesquels se cristallisent de nombreux enjeux contemporains de notre monde. La caricature permet parfois d'atteindre l'essence même d'un caractère et la grosseur du trait d'ouvrir les yeux de ceux qui refusent encore de voir. On pourra toujours pester contre le manque de finesse du film mais il faut parfois être simple pour toucher le plus grand nombre, c'est le travail des humanistes de donner à réfléchir et des artistes de donner à rêver, James Cameron aura juste réussit à faire les deux parvenant à toucher plus de 200 millions de gens à travers le monde par le divertissement d'une fable futuriste aux portées universelles. Tout ce qui pourrait ressembler à une forme de paresse d'écriture n'est peu être finalement que la marque d'un fabuleux conteur capable de transcender le plus basique des éléments pour lui donner une portée mythologique.
Concernant maintenant ceux qui accusent James Cameron d'opportunisme écologique, ils oublient juste que le réalisateur porte le projet Avatar en gestation depuis plus de quinze ans et que déjà en 1989 avec Abyss il parlait d'écologie. A travers les cérémonials du peuple des Na'vi le réalisateur ne fait aucunement la propagande new-age d'une quelconque secte mais réhabilite la spiritualité de peuples et tribus parfois disparus qui communiaient avec la nature. Les Na'vi font fatalement penser aux amérindiens de part leur mode de vie et leur tradition, par leurs armes, par leurs peintures de guerre,par le respect des animaux qu'ils chassent et de part leurs connections respectueuses avec les éléments. Mais par extension et encore une fois de manière symbolique James Cameron se fait la voix et l'avocat par l'imaginaire des indiens d'Amazonie, des Jarawa des îles d'Andeman, des Dongaria Kondh, des Guarani, des Mapuches, des Penans, des Enawene Nawe, de toutes ses tribus menacés essentiellement par l'exploitation financière et sauvage de leur milieu nalturel et de leur habitat. Avatar porte en lui un message qui n'a rien de fantaisiste, il suffit pour le comprendre de jeter un petit œil sur ce très bon site : http://www.survivalfrance.org/. James Cameron utilise la science fiction et le divertissement comme un formidable outils de vulgarisation des enjeux de ce monde, il se fait alors la voix des exclus pour la porter aux oreilles et aux cœurs de millions de gens sur terre à travers un film qui reste avant toute chose un formidable plaisir de cinéma. On est loin des chiffres, graphiques et du tableau noir d'un film comme Une vérité qui dérange, loin du ton un peu trop professoral de Home, loin des élans moralisateurs de Le syndrome du Titanic et pourtant il est indéniable qu'à travers Avatar James Cameron parvient à éveiller les conscience presque en traître, par le simple plaisir des sens. James Cameron est proche de l'esprit d'un autre grand cinéaste, poète devant la nature et conteur qui est l'immense Hayao Miyazaki, d'ailleurs Avatar fait très souvent penser au chef d'œuvre du réalisateur japonais Princesses Mononoke avec l'immense arbre de vie, la charge des animaux ou encore ses petits êtres lumineux blancs évoquant les kodamas (esprit des arbres). A l'opposée cette nature luxuriante et colorée James Cameron nous montre une humanité froide, dépendante de technologie et de machines (y compris pour respirer) que paradoxalement ils n'arrivent plus à alimenter de manière énergétique.
Mais au delà de ce premier niveau de lecture James Cameron propose de nombreux sous texte passionnant à la fois sur les hommes, la technologie et même le cinéma, car dans Avatar le fond et la forme ne cesse de se répondre et se confondre. Un peu à la manière de l'avatar de Jake Sully le film de James Cameron est un hybride entre le cinéma traditionnel et celui plus synthétique de l'animation et du virtuel. Assez clairement jamais nous n'avions vu avant Avatar une telle cohabitation, interaction et symbiose entre des acteurs et leurs homologues de synthèse et surtout rarement depuis le Gollum de la trilogie Le seigneur des anneaux nous n'avions vu des êtres synthétique aussi criant de véracité et paradoxalement d'humanité. Car si James Cameron utilise des personnages humains parfois caricaturaux c'est aussi pour faire ressortir par contraste l'humanité profonde des Na'vi. Le réalisateur qui fût un précurseur dans le domaine de la révolution des effets spéciaux numériques avec Abyss et Terminator 2 semble ici pousser la technique dans ses derniers retranchements et se placer en tant que cinéaste et artiste devant des perspectives infinis, car comme un peintre devant une toile blanche, les seuls limites pourraient bien vite devenir celles de notre imaginaire (et de notre budget aussi). Au passage James Cameron s'affranchit des dernières limites trahissant parfois l'aspect synthétique des personnages numériques, l'exploit technique n'est pas tant que les Na'vi existent physiquement mais que aucuns petits détails ne viennent trahir l'illusion. Tout semble absolument parfait de la respiration en passant par la structure musculaire,les mouvements et la physique des cheveux et surtout les regards, miroir de l'âme, qui sont toujours chargées de significations et d'émotions. Impossible d'oublier les regards de Moat demandant de l'aide à Jake après la destruction de leur village, ceux de Neytiri à la mort de Eytukan, lors de la réponse de Eywa à la guerre « Eywa t'as entendu... Eywa t'as entendu » ou encore le regard mouillée de larmes lors de la mort de Tsu'Tey. Ce n'est sans doute pas un hasard si le film s'achève sur les yeux ouverts au propre comme au figuré de Jake Sully et si l'une des phrase qui revient souvent durant le film est le « Je te vois...... Je te vois » signifiant un regard allant au delà des apparences pour scruter les profondeurs de l'âme. Même si ce n'est que l'espace de trois heures dans une salle de cinéma les Na'vi existent sous nos yeux et dans nos cœurs et ce n'est pas un mince exploit de conteur que de donner à un spectateur la possibilité de tomber amoureux sans trop se poser de question d'une extra-terrestre bleue de trois mètres de haut, avec de ravissantes dreadlocks et des yeux immenses. Mais même si le film dépasse techniquement (du moins pour moi) d'autres productions tels que Boewulf, Le drôle de noël de Scrooge ou encore les films Final fantasy spirit within et Advent children dans le degré de crédibilité des personnages de synthèse, il faut évidemment noter que James Cameron évite de par la nature des Na'vi de se confronter au casse tête de la représentation humaine.
L'univers de Pandora est lui aussi d'une richesse graphique et d'une véracité assez rarement atteinte au cinéma. L'utilisation de la 3D permet de renforcer la profondeur de champ des espaces fantastique que James Cameron nous permet de découvrir avec fascination. L'univers de Pandora est magnifique avec ses imposantes chutes d'eaux, ses montagnes flottantes dans les airs, sa végétation luxuriante à perte de vue, sa faune étrange et sa flore colorée. Avatar nous transporte simplement dans un autre monde de la manière la plus immersive qui soit. On pourrait regretter les aspects les outrageusement colorés de Pandora mais James Cameron oppose une fois encore l'univers des humains froid et technologique avec la chaleur vive des couleurs du monde des Na'vi eux même bleus. De plus Cameron sait sans doute parfaitement que l'utilisation des lunettes permettant de voir le film en relief atténue souvent le contraste et les couleurs expliquant sans doute pour beaucoup leur accentuation. L'importance du moindre détails, la qualité des textures des éléments, la richesse graphique des univers tout concorde à faire de Pandora un univers à la fois totalement imaginaire et presque palpable.
Le cinéma virtuel, le relief et la performance capture sont les trois innovations majeures du cinéma de ses dernières années. De nouvelles technologie parfois utilisée de manière strictement marketing comme une plus value commerciale mais que James Cameron replace avec Avatar dans un processus de création purement artistique. La complexité logistique, la virtualité des éléments, les effets spéciaux, l'utilisation du relief doivent servir l'imaginaire, ouvrir de nouveaux horizons, permettre d'emmener le cinéma ailleurs, de rendre crédible l'incroyable mais avant toute chose de continuer à raconter des histoires aux enjeux éternels. Si j'ai un peu de mal à adhérer totalement à la petite colère d'ego de James Cameron vis à vis de Alexandre Aja et son Piranha 3D, je comprends en revanche sa déception à voir ce nouvelle horizon de création utilisé pour filmer trois popotins qui se trémoussent en gros plan. Après le cinéma parlant n'a pas été inventé uniquement pour des films aux dialogues flamboyants, la couleur pour des œuvres esthétiquement grandioses et les effets spéciaux pour des films spectaculaires, mais je m'égare.... Toujours est il que comme Jake Sully, James Cameron semble avoir retrouver ses jambes dans les perspectives infinies que lui offre cette nouvelle manière de travailler et surtout il remet le plaisir du cinéma exactement à l'endroit d'où il s'échappe trop souvent à savoir les salles obscures.
J'ai parfois dans l'exercice critique l'enthousiasme juvénile, l'adverbe facile et le qualificatif flamboyant, pourtant j'essaye de ne jamais donner un avis ferme et définitif sur les choses. Pourtant concernant Avatar il est une vérité qui me semble absolue et incontestable c'est que quiconque n'aura pas vu Avatar au cinéma en 3D n'aura pas vraiment vu Avatar. Il m'arrive parfois de défendre le film face à des amis ou internautes vindicatifs ou simplement déçus par le film de Cameron et la première question que je leur pose systématiquement concerne la façon dont ils ont regardé le film. On me dis parfois que c'est juste une façon de botter en touche pour détourner le débat mais comment expliquer à une personne qui a vu Avatar au cinéma dans sa version 2D les aspects les plus immersifs et spectaculaires du film ??. Comment expliquer la vertigineuse profondeur de champ de certains plans à une personne qui aura vu le film en 2D sur son téléviseur extra plat ?? Comment expliquer que Cameron réhabilite en un seul film le plaisir du cinéma en salle si l'on a pas fait l'effort de quitter son canapé ?? Quand aux impudents qui viendraient me bassiner sur Avatar alors qu'ils ont vu le film sous forme de screener avec un divx pourri sur leur écran d'ordinateur portable (Et ça existe !) je ne discute même plus, j'atomise à la tronçonneuse rouillée. Avatar n'est pas simplement un film, c'est une forme de quintessence du cinéma, un monstrueux morceau de bravoure qui redonne ses lettres de noblesse à la magie et au grand spectacle. Je n'ai absolument rien contre des formes plus intimes et moins spectaculaire de cinéma, mais des films comme Avatar redonne au cinéma toute la dimension unique et exceptionnelle d'une projection en salle. Car finalement pourquoi on continue encore et toujours à aller au cinéma si ce n'est pour que le films puissent battre plus fort et plus grand à nos yeux et à nos cœurs. Avatar exalte les plaisirs d'un cinéma « bigger than life » de cette sensation de se poser pour deux ou trois heures dans un autre monde, de se déconnecter du réel pour rejoindre un autre univers, de se laisser emporter par un conteur qui vous transporte jusqu'à vous faire croire à l'incroyable. Les grands espaces, les grandes aventures épiques, les grands sentiments, les grandes batailles homériques, les grandes histoires d'amour c'est aussi à ses choses qu'aspire le cinéma; à ce besoin de vivre par l'imaginaire des histoire plus grande que la vie. De par sa forme volontairement immersive Avatar ressemble à une sorte de manifeste de l'évasion par l'imaginaire.
Les nouvelles technologie sont souvent perçus au premier abord comme de simples gadgets qui permettent de donner à un film un plus commercial. Le relief fait parti de cette nouvelle mode qui donne au cinéma une perspective d'attirer de nouveau les spectateurs vers les salles obscures en leur offrant un spectacle qu'ils ne pourront pas retrouver dans leur salon (en attendant la démocratisation des téléviseurs 3D). Pourtant bien trop souvent encore le relief est un cache misère qui donne de l'épaisseur à la forme pour masquer la platitude du fond et la 3D est alors exploité non pas comme un argument narratif mais comme un truc un peu tape à l'œil. Entre les films booster en relief en post-production comme Le choc des titans et l'utilisation paresseuse du procédé dans des films assez lamentables (Destination finale 4), on pouvait vraiment s'interroger sur la légitimité du procédé surtout si c'est pour se fader à longueur de films des gens filmés à travers un grillage au premier plan ou un blaireau qui nous tend un truc vers l'écran. Les perspectives d'un Resident evil 3D et d'un Saw 3D tentent à prouver que la technologie n'est pas vraiment au service de l'innovation. Mais comme souvent il suffit qu'un véritable cinéaste et artiste s'empare de la technologie pour en faire un élément essentiel de son processus narratif et que le gadget devienne enfin légitime en ouvrant de nouvelles perspectives graphiques, visuelles et sensorielles. Le relief de Avatar n'a rien de gratuit et il est totalement au service d'une notion majeure du film qui est son aspect totalement immersif. Plutôt que de jeter des choses à la figure des spectateurs en les faisant reculer plus encore de leur siège James Cameron a choisit de donner de la profondeur à l'écran comme pour happer les spectateurs et les faire entrer dans le film. James Cameron a conçu, pensé, imaginé et tourné Avatar par et pour la 3D, du coup il compose toujours ses plans sur les trois dimension afin de donner encore plus de relief au relief. Les seconds, troisièmes et même les arrières plans d'Avatar fourmillent souvent de détails et de vie obligeant le spectateurs à toujours regarder plus loin, à presque perdre leur regard en le laissant vagabonder dans l'image renforçant une fois encore l'aspect immersif du film. On se surprend donc parfois à regarder un vaisseau qui passe au loin derrière une vitre plutôt que des personnages qui s'expriment aux au premier plan ou lors de la scène du briefing du colonel à observer les visages des marines assis au second comme au dernier rang. James Cameron semble avoir simplement compris qu'en s'affranchissant du cadre il fallait donner aux spectateurs le loisir de promener le regard et que pour cela il fallait que la profondeur de champ ne soit pas occupé par le vide. Avatar ne fait pas sortir le cinéma de l'écran, il aspire le spectateur au cœur du récit pour qu'il ne fasse qu'un avec l'histoire, d'une manière symbolique James Cameron n'invite pas uniquement les spectateurs à retourner dans une salle de cinéma mais carrément à venir s'installer dans le film. Marcher à la découverte d'une planète inconnue, se retrouver accroché à une paroi rocheuse avec un vide vertigineux sous nos yeux, être au cœur d'une bataille titanesque entre des robots géants et des extra terrestres, s'installer à bord d'un vaisseau spatial, vister un laboratoire high-tech ,voler sur le dos d'une créature inconnue; voici quelques unes des choses auxquelles James Cameron nous convie avec Avatar. Et parfois au détour d'une séquence c'est l'émotion qui traverse l'écran pour venir vous saisir par la simple beauté des images, impossible pour moi d'oublier l'exode des Na'vi après la destruction de l'arbre village ou encore Jake Sully marchant dans un décor calciné avec cette cendre qui s'envole doucvement à chacun de ses pas.
Un petit mot tout de même sur cette édition spécial qui n'apporte objectivement pas grand chose de nouveau en matière de contenu. On comprends juste de manière plus posé pourquoi certains Na'vi parlent anglais avec un passage dans l'école que dirigeait le personnage de Sigourney Weaver, on remarque juste le temps d'un plan que l'école fût mitraillée montrant que les hommes n'étaient pas très enclin à un début de communication. On assiste aussi à une séquence assez spectaculaire de chasse qui devrait ravir les détracteurs du films qui le compare déjà à Danse avec les loups. Et surtout une très belle scène sur les derniers instants de Tsu'Tey souhaitant mourir dignement comme un grand guerrier. Pas de quoi révolutionner l'ensemble du film mais une dizaine de minutes de bonheur de plus, pourquoi bouder son plaisir.
Avatar est un grand film populaire au sens le plus noble du mot, un film qui donne à voir, à rêver et à réfléchir avec un évident respect du public. Un film qui prouve que le pur divertissement peut encore servir à porter des messages universelles de tolérance, de rapprochement des peuples, d'amour et de respect de la nature. Alors bien évidemment notre époque cynique au possible qualifiera toujours ce genre de message de naïveté facile ou de démagogique mais peu importe James Cameron est un humaniste, un grand rêveur, un immense réalisateur et Avatar en est la preuve flamboyante.
Le paradoxe reste que même si je suis capable de pondre sans discontinue 5 page d'éloges dithyrambiques, exaltées et totalement sincère vis à vis de Avatar je ne classe pourtant pas le film parmi mes préférés y compris de l'année, je préfère juste globalement et par goût des films qui me remue le cœur et les tripes de manière plus viscérale et intime. Il n'empêche que sur le registre du divertissement je placerais volontiers Avatar sans contestations et pour longtemps au plus haut sommet de la pyramide. Avatar n'est pas qu'un film, c'est peut être tout simplement toute la magie du cinéma concentrée en un seul.....
Me note 9,5/10
2 commentaires -
Par Freddy K le 6 Septembre 2010 à 21:33
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Piranha 3D
de Alexandre Aja
USA - 2010 - Horreur / Remake
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Alexandre Aja n'a jamais cesser de le crier haut et fort, partout et tout le temps, Piranha 3D est un popcorn movie pour adultes, un divertissement dont le relief ne servira pas à la profondeur mais à faire exploser un maximum de choses à la gueule des spectateurs comme dans une attraction de foire. Une note d'intention qui a le mérite d'être parfaitement claire quoique encore un poil mensongère car clairement le film de Alexandre Aja vise bien plus l'adolescent décérébré que l'adulte amateur d'horreur. Il faut dire que la perspective de chroniquer le film pour alimenter ce blog m'a poussé à faire l'erreur sans doute fatale de ne pas laisser mon cerveau à la maison et du coup je vais pousser l'analyse critique un peu plus loin que « Y-a du sang, y-a des nichons donc c'est vachement bien »
Piranha 3D raconte donc l'histoire d'une invasion soudaine de vilains poissons préhistoriques libérés par un tremblement de terre entrainant une faille souterraine dans un petit lac paisible. La petite ville de Lake Victoria est alors en grand danger d'autant plus qu'elle doit faire face au déferlement de milliers de jeunes étudiants venus fêter le traditionnel spring break. Pour la shérif locale et son équipe la journée va être particulièrement longue et surtout sanglante.
Inutile de tenter une analyse du scénario qui n'est qu'un prétexte à introduire les trois éléments du films à savoir des d'jeuns avec des filles légèrement vêtues, des piranhas et une rencontre entre les deux entrainant un bon gros bain de sang. Les personnages n'ont absolument aucune épaisseur et du coup les comédiens absolument rien à défendre si ce n'est d'incarner de gros archétypes comme la mère courage, l'adjoint héroïque, le scientifique un peu loufdingue, le producteur de films de boules héroïnomane et égoïste, les bimbos débiles, les pêcherreses qui crèvent comme des merdes et l'adolescent qui se repentira de ses fautes par le courage de ses actes... Même si le film de Alexandre Aja est clairement un hommage aux films des eighties qui n'étaient pas tous des modèle de profondeur psychologique, on peux se demander si il ne serait pas plus judicieux d'élever le niveau plutôt que de se complaire à le niveler vers le bas. Alors bien sûr Piranha 3D revendique son statut de film complètement fun à voir au second degré, mais il reste une grande marge de manœuvre entre être fun et passablement crétin. Il suffit de regarder l'humour du film pour comprendre les ambitions d'un script qui vise finalement sans doute exactement le même public que les amateurs de Spring break. C'est peu dire que l'humour de Piranha vise le slip avec la même délicatesse et « Kolossal finess » qu'un vulgaire American pie; on assiste donc à une fille qui gerbe en relief vers la caméra, à un poisson qui rote une bite à moitié mastiquée, à l'adolescent qui matte en douce des sites de cul dans sa chambre, à un Elie Roth tenant sa grosse lance à eau entre ses jambes, ou encore un dialogue plein de sous entendus sexuels et graveleux entre deux plongeurs.
Aja l'avait promis son film serait sexy et d'ailleurs c'est écrit en bien gros sur l'affiche du film « Sea, sex and.. Blood ». Pourtant la promesse est à moitié tenue et Piranha 3D a clairement le nichon bien triste et la fesse molle et c'est avec une vulgarité sans nom que le frenchie enchaîne les gros plans sur des culs qui se trémoussent en relief comme dans un pauvre clip de rap bling-bling à la con. Sinon on a également droit à cinq bonnes minutes d'érotisme foireux avec deux gonzesses qui nagent à poil sur une musique d'ascenseur dans une ambiance à peine digne d'un boulard de seconde partie de soirée sur Vivolta. Sans oublier le fameux concours de tee-shirt mouillées digne du Macumba club un triste samedi soir de novembre. Alexandre Aja pouvait pointer du doigt les aspects les plus vulgaires des débordements d'un spring break, il ne fait que se complaire à les mettre à l'écran pour que ceux qui ne peuvent pas y participer se rincent l'œil. Autant dire qu'on est très loin de Barbara Crampton dans Ré-animator, Anna Falchi dans Dellamorte dellamore ou encore Linnea Quigley dans Le retour des morts vivants pour évoquer quelques troubles souvenirs personnels.
Si dans l'ensemble le casting est plutôt sympathique avec Elisabeth Shue, Ving Rhames, dont on se demande ce qu'ils foutent là, on retiendra surtout les camèos de personnage totalement secondaires qui retiennent l'affection du public de part la stature des comédiens qui viennent les interpréter. Mais pour que l'adhésion soit total il aurait sans aucun doute fallut un peu plus ménager l'effet de surprise et surtout ne pas communiquer et vendre le film sur ses présences prestigieuses. Le fait de parler et dévoiler des cameos, de les monter dans la bande annonce, de les afficher à travers les photos d'exploitation divise déjà par moitié le plaisir de les découvrir à l'écran. C'est effectivement bien cool de revoir Richard Dreyffus en Matt Hooper, très amusant de voir Christopher Lloyd dire « ça va j'arrive je ne vais pas me téléporter » , mais avec l'effet de surprise cela pouvait juste devenir énorme.
Piranha 3D se voulait un tour de grand huit, un manège à sensations fortes avec un relief « dans ta gueule ». Encore une fois c'est loin d'être l'attraction horrifique tant attendu et le film me semble même parfois techniquement à la ramasse. La 3D est finalement exploité de manière assez paresseuse et limite (grosse sensation de flou) rendant souvent les attaques sous marine des piranhas répétitives et surtout totalement bordéliques et illisibles. Le film me semble que trop rarement être vraiment penser et écrit pour le relief qui est réduit ici au simple statut de gadget à la mode. Je ne m'attendais pas du tout à crever de trouille devant Piranha 3D mais j'espérais un tout petit peu de frisson ou un minimum de tension, il n'en sera rien le film visant surtout l'effet gore gerbant mais le plus souvent inoffensif.
Fort heureusement il reste la grande scène du carnage qui permet au film de titiller enfin ma fibre sensible et qui lui assure in-extrémis un peu plus que la moyenne. Clairement sur le coup Alexandre Aja s'est fait plaisir en orchestrant une boucherie assez monstrueuse qui fait bien plaisir à voir. Les effets spéciaux, prothèses et maquillages sont juste hallucinants de véracité et les mises à morts toutes plus sadique et grandioses les unes que les autres. Impossible d'oublier la fin du personnage interprété par Elie Roth, la fille coincée par les cheveux dans l'hélice du bateau et la fille dont le corps se déchire en deux alors qu'elle est secourue par deux types. C'est véritablement un carnage aussi craspec que jubilatoires et du coup on en oublierait presque le vide sidérale qui gravite autour de ce moment d'extase horrifique. Vivement la version uncut qui va vraisemblablement sortir en Blu-ray pour se refaire ce moment dans une version sans doute plus gratinée encore; en plus avec le chapitrage on pourra passer les trois quart du film pour se concentrer enfin sur l'essentiel.
Piranha 3D reste une déception dans la mesure ou Alexandre Aja semble avoir pris son sujet un peu par dessus la jambe pour livrer un produit calibrée et bien trop formatée d'jeuns pour moi. J'ai peut être une trop haute opinion du cinéma d'horreur et du genre pour être complètement réceptif aux aspects les plus cons du film. Je reste du coup dubitatif devant l'enthousiasme générale que suscite le film comme si une histoire bidon, des personnages désincarné, un humour gras du bide, une absence total de suspens et d'enjeux dramatiques, un second degré permanent y compris vis à vis du genre, une vulgarité crasse pouvaient d'un coup passer inaperçu pour peu qu'on montre du cul et du sang. Les fans de films d'horreurs sont-ils devenus à ce point si facile à contenter ??
Ma note généreuse 05,5/10
6 commentaires
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