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Par Freddy K le 16 Février 2010 à 17:58
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Lovely Bones (The lovely bones)
de Peter Jackson
USA / Nll Zelande - 2010 - Fantastique / Drame / Thriller / Merveille
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Après avoir enchainé 4 films monstrueux en matière de spectacle, de budget, de logistique et de somme de travail (La trilogie du Seigneur des anneaux et King Kong) Peter Jackson souhaitait revenir à un projet avec une dimension bien plus humaine. Si les fans de la première heure espérait secrètement voir Jackson revenir vers le film gore c'est plutôt du coté du drame à tendance fantastique que le génial réalisateur néo-zélandais a décidé de s'orienter pour livrer un film dans la veine de son magnifique chef d'œuvre Heavenly créatures.
Lovely bones raconte l'histoire de Susie Salmon une jeune fille de 14 ans tuée par un homme aux pulsions meurtrières et sexuelles orientées particulièrement vers les adolescentes. D'une sorte de no mans land perdu entre ciel et terre, la jeune fille observe alors les répercutions de sa mort sur ses proches et tente de faire arrêter son meurtrier avant de totalement disparaître.
Ce serait bien peu dire que Lovely bones est un film d'une grande richesse thématique, Peter Jackson livre un film totalement hybride appartenant à divers genre cinématographique tout en conservant une cohérence absolue dans son récit. Aucuns des différents aspects du film ne sera négligés, on ne trouvera pas un aspect plus faible qu'un autre, aucun aspect ne prendras jamais réellement le pas sur les autre et tout finira au bout du compte par se compléter pour livrer une œuvre cinématographique aussi dense et intelligente que magnifiquement émouvante. Car le premier miracle de Lovely bones est d'être tout à la fois un thriller étouffant, un film onirique et fantastique, un poignant drame familiale et humain, une romance adolescente et une formidable réflexion sur le deuil avec quelques traits de comédies arrivant comme des respirations toujours maitrisées. Si le fond est aussi intense c'est aussi pour la simple raison que la forme est superbe et Peter Jackson livre avec Lovely bones un modèle de mise en scène, une sorte de manifeste de perfection graphique et narrative.
Lovely bones est donc un thriller puisqu'il prend pour cadre un meurtre et une enquête policière visant à retrouver un assassin même ci ce dernier est assez vite clairement identifié. Peter Jackson choisit l'option payante de montrer un meurtrier à visage humain dont les comportements sont totalement ancrés dans un quotidien des plus banal. En refusant la figure classique du serial killer flirtant avec la folie Lovely bones propose un meurtrier d'autant plus inquiétant qu'il ressemble à tout le monde et donc n'importe qui. Il faut saluer la formidable performance de Stanley Tucci dans le rôle de George Harvey qui incarne avec force ce monstre à visage humain capable d'amabilités timides comme d'une froide détermination lorsqu'il répond à ses envies meurtrières. George Harvey est un personnage dont la vie semble être entièrement conditionnée par des pulsions qu'il tente de canaliser en s'occupant l'esprit et les mains par la fabrication de maisons de poupées. Lorsque la pulsion et l'envie de meurtre qui s'accompagne explicitement par une pulsion sexuelle s'empare de lui George reste tout aussi froid et méthodique pouvant élaborer des plans et une méthodologie minutieuse avant d'arriver à ses fins. Un homme froid, inquiétant, déterminé mais jamais clairement identifiable au premier regard comme un tueur. Peter Jackson joue d'ailleurs assez brillamment avec le regard de « détective » des spectateurs au tout début du film lorsque le personnage de Susie nous informe au milieu d'une scène que le tueur était déjà là présent à l'observer. Fatalement le spectateur cherche et regarde attentivement les personnages suspects au second plan puis on repère assez vite un homme sur lequel Jackson oriente avec malice notre regard, Peter Jackson a alors réussit son coup et capté toute notre attention, il en profite pour retourner nos apriori en nous montrant que l'homme que l'on voulait soupçonner est en fait un modèle de bonté et de générosité; une façon assez ludique et brillante d'introduire l'image ordinaire de son tueur. Si Lovely bones ne propose pas de suspens particulier au niveau de son enquête en revanche Peter Jackson propose des scènes de tension extrêmement efficaces digne des meilleurs thriller. La rencontre et la confrontation entre Susie et son meurtrier dans une sorte de cabane pour enfants dont le décor ressemble au fil du temps à celui d'un film d'horreur est particulièrement tendue et éprouvante. On pourrait aussi citer cette séquence durant laquelle la sœur de Susie explore la maison du tueur à la recherche de preuves alors que celui ci vient de rentrer chez lui. Une séquence certes ultra classique et même un peu cliché mais redoutablement efficace en matière de suspens, Peter Jackson jouant avec délice sur un silence plombant puisque le moindre petit bruit pourrait trahir une présence étrangère dans la maison.
Lovely bones est aussi un drame et comment pourrait il en être autrement lorsque l'on traite de la perte d'un enfant dans des circonstances aussi tragiques et horribles que celles d'un assassinat. Sans jamais sombrer dans une forme appuyée de mélodrame Peter Jackson livre avec Lovely bones sans doute son film le plus émouvant et beaucoup de spectateurs auront sans doute comme moi un nœud dans la gorge et une boule dans le ventre lors du final du film qui est non seulement chargé d'émotions à l'image mais aussi dans le discours qu'il porte à la fois sur le deuil et sur le souvenir. Cette émotion est bien évidemment portée par des acteurs formidables comme Mark Whalberg dans le rôle du père ravagé de douleur et de colère et Rachel Weisz totalement bouleversante dans celui de la mère. Et puis le film est portée totalement par la voix et la présence parfois presque fantomatique et touchante de Susie interprétée avec une justesse désarmante par la formidable Saoirse Ronan dont la voix off mélancolique berce tout le film d'une tristesse imparable aussi pure que le bleu infini de son regard. Au détour d'une seule scène Peter Jackson réussit parfois à émouvoir jusqu'aux larmes comme lorsque Susie énumère froidement dans un univers très sombre les différentes victimes de son propre assassin. Mais c'est bien sur le regard que le film porte sur le deuil et le souvenir que Lovely bones prend des dimensions de chef d'œuvre, de ses films qui dépassent de loin le cadre d'un écran pour venir vous toucher au plus intime. Cet entre deux mondes perdus dans l'horizon, cet endroit dans lequel Susie reste comme prisonnière n'est pas comme dans une grande majorité des films fantastique uniquement un univers dans lequel un personnage se retrouve captif du fait qu'il refuse de mourir mais également un endroit dans lequel restent captifs les gens qui demeurent trop viscéralement agrippés à nos esprits et nos souvenirs. Des souvenirs qui peuvent devenir des obsessions qui se pervertissent alors en besoin de vengeance, des souvenirs qui peuvent détruire des couples et qu'il faut alors laisser s'envoler comme des esprits qui n'ont plus de raisons d'être sur terre. Cette image du souvenir retenant prisonnier les esprits de ceux que l'on aime sur terre en les condamnant à ne jamais atteindre le paradis est juste sublime. Sans avoir de conviction religieuse, sans croire à un paradis ou un au-delà Lovely bones est un film magnifique sur le deuil, sur ce tiraillement intime entre un oublie coupable et un souvenir tellement affligeant de tristesse qu'il ne pourra qu'être destructeur. Pourtant Peter Jackson semble refuser que son film soit porteur d'un unique désespoir et il montre aussi que le deuil, la mort, le souvenir peuvent être des actes libérateurs presque rédemptoires et que la vie et l'amour peuvent transcender les pires épreuves.
Lovely bones est aussi un film fantastique puisqu'il prend pour cadre un endroit perdu entre ciel et terre, une sorte de purgatoire onirique existant autant par l'imaginaire de ceux qui y vivent que par la puissance évocatrice des souvenirs de ceux qui nous y retiennent. Peter Jackson livre un univers absolument magnifique, emprunt de poésie et d'un surréalisme entre Dali et Magritte avec des bateaux en bouteilles qui viennent se fracasser sur des roches, des arbres dont le feuillage est composé de milliers d'oiseaux verts qui s'envolent soudain pour laisser derrière eux un arbre mort, des paysages purs et colorés, des images puissantes d'une grande force à la fois graphique et symbolique. Car cet entre deux mondes est un univers qui varie souvent selon les sentiments des esprits qui en prennent possession. C'est un monde coloré, ludique proche de celui d'un conte de fée lorsque qu'il est habité essentiellement par l'esprit de Susie et par son innocence. Puis beaucoup plus sombre et inquiétant lorsque ce monde devient régit par les souvenirs emprunt de colère de son père ou par la tristesse de sa mère. Un univers qui peut autant ressembler à une illustration pastel d'un livre pour enfants qu'à une séquence sortant directement d'un film d'horreur comme lorsque Susie comprends sa fin tragique en observant son meurtrier prenant un bain un linge sur le visage dans un univers blanc maculé uniquement de tâches de boue et de sang. Cet univers onirique changeant fait penser parfois à la plastique sublime des film de Tarsem Singh ou à l'univers de Paperhouse le film de Bernard Rose. Tour à tour poétique, onirique, inquiétant, effrayant, rococo, naturaliste, baroque, surréaliste, sombre, coloré l'univers de Lovely bones est à l'image de son récit complexe et multiple mais toujours parfaitement cohérent.
Si dans l'ensemble Lovely bones est un drame assez sombre et émouvant il n'empêche que Peter Jackson offre aux spectateurs quelques respirations amusantes essentiellement par le biais du personnage fantasque de la grand mère de Susie interprétée par Susan Sarandon. Une sorte de desperate housewive qui picole et fume tout le temps et qui vient apporter un peu de vie dans cette famille rongée de l'intérieur par le poids du décès de leur fille. Cette grand mère est certes une sorte de bouffée d'air frais dans le film mais c'est aussi un personnage à part entière qui aura une importance capitale dans le récit, elle n'est pas juste là gratuitement pour faire sourire. C'est entre autres choses elle qui fera prendre conscience au personnage de Rachel Weisz qu'elle vit dans une maison avec une pierre tombale au milieu de la salle à manger. Pas aussi impliqué viscéralement dans l'émotion du deuil c'est aussi vers elle que se tournera la sœur de Susie pour tenter de confondre son meurtrier. De manière plus légère on notera un clin d'œil très appuyé à Lord of the ring et la traditionnelle apparition de Peter Jackson tenant une caméra à la main dans une boutique photo.
On pourra tout juste reprocher à Lovely bones quelques personnages secondaires d'un moindre intérêt comme Holly qui vient guider Susie dans l'entre deux mondes ou le personnage du flic pourtant brillamment interprété par Michael Imperioli (Les Soprano) qui traverse le film sans grande implication. Le sort final réservé au tueur qui prend presque la forme d'un gag hasardeux pourra également décevoir bon nombres de spectateurs tout comme cette représentation un peu balourde du paradis avec l'inévitable lumière blanche. Mais ce ne sont que des petites broutilles par rapport à l'émotion et la puissance du film et il serait bien malhonnête de se focaliser uniquement sur ces quelques éléments.
Lovely bones est pour moi l'un des tout meilleur film de Peter Jackson lequel prouve pour son onzième film qu'il est un cinéaste rare et précieux capable de transcender n'importe quel sujet pour en faire de véritables merveilles.
Ma note : 9,5 /10
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Par Freddy K le 9 Février 2010 à 18:15
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A serious man
des Frères Coen
USA - 2010 - Comédie dramatique
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Les frères Coen continuent d'enchainer les films avec une régularité de métronome. Après un No country for old men absolument fabuleux puis un Burn after reading certes jouissif mais un poil décevant les deux frangins nous reviennent donc avec A serious man leur nouveau long métrage , une formidable comédie humaine sur le non sens de la vie.
Nous sommes en 1967 dans la communauté juive du Midwest, Larry Gopnik est un homme rangé et sans la moindre petite histoire, a serious man donc. Lorsque soudain la vie de Larry part en vrille, l'homme va rechercher désespérément à comprendre pourquoi le sort semble s'acharner sur lui. Sa femme veut le quitter, sa fille vole dans son porte feuille, son voisin qui l'emmerde, son frère devient un fardeau, un étudiant tente de le corrompre.... Plus rien ne semble aller comme si un grain de sable venait de se glisser dans la mécanique d'une vie pourtant réglée comme une équation mathématique. Larry tente alors de trouver un sens à tout ceci en consultant plusieurs rabbins.
Il ne faut pas très longtemps pour retrouver dans A serious man la patte des frères Coen et leur univers si particulier. Le casting est ici composé de comédiens peu connus du grand public mais on retrouve comme souvent chez les deux frangins une prolifération de personnages, de tronches et de caractères parfois totalement décalés. La direction d'acteurs est irréprochables et du premier rôle jusqu'aux derniers des figurants le casting qui compte plus de 15 véritables personnages est absolument parfait. On retrouve aussi le sens du dialogue et de l'écriture d'un film parfois très bavard mais jamais pesant car les frères Coen savent tout simplement raconter des histoires avec à la fois une grande simplicité et une grande richesse dans le ton qui est à la fois drôle, grave, cynique, décalé parfois jusqu'à l'absurde mais toujours profondément ancré dans le sens général du film. Pour se persuader de la capacité des deux frangins à raconter des histoires il suffit de se souvenir de la formidable séquence du dentiste dans le film qui tient en haleine le spectateur sur presque rien. Le film est aussi techniquement assez irréprochable, les frères Coen retrouvant ici Roger Deakins le directeur photo de leurs meilleurs films (No country for old men, The barber, The big Lebowski..) mais aussi Carter Burwell leur complice de toujours pour la musique qui emprunte à nouveau des standards de Jefferson Airplaine ou Creedence Clearwater Revival. On pourrait aussi citer le chef décorateur, la costumière et la majorité des équipes techniques puisque les frères Coen semble toujours plus ou moins travailler avec la même famille assurant à leurs films une sorte de continuité graphique. La mise en scène des Frères Coen est encore une fois carré, brillante, efficace et remplie de formidables idées , comme ses plans et ses situations qui reviennent régulièrement à l'image d'une vie réglée et mécanique, les rêves de Larry Gopnik qui reviennent eux à mesure qu'il perd ses repères et sa rationalité ou encore le brillant montage de la séquence de l'accident de voiture... Tout dans A serious man semble juste être pensé et réfléchit avec un soin maniaque.
A serious man est un film parfois difficile d'accès du fait de son imprégnation totale dans des références culturels et religieuses qui ne nous sont pas fatalement directement familière. Le film fait de nombreuses références à des cérémonies et à un vocabulaires totalement ancrés dans la culture juive ce qui est parfois frustrant pour un spectateur goy qui a souvent du mal à embrasser une compréhension totale et globale des enjeux du film. Mais l'essentiel est heureusement ailleurs et le fond idéologique du film reste lui totalement accessible pour peu que l'on reste un petit peu ouvert et que l'on accepte de ne pas toujours pouvoir tout comprendre et analyser. C'est un peu ce qui arrive au personnage principal d'ailleurs, Larry est professeur de physique et il pense que tout est régit par des lois mathématiques y compris le hasard. Larry est donc un homme sérieux, pragmatique qui semble avoir construit sa vie entière pour qu'elle soit en règle avec les contraintes et les carcans de la morale, de la loi, de la religion ; une existence parfaitement maitrisée pour rester dans des normes irréprochables. Puis lorsque tout se détraque, que les aléas et les hasards malicieux de la vie s'insinuent dans un quotidien bien rangé on est alors en droit de se demander la faute à qui et la faute à quoi ? Larry Gopnik va alors se retrouver ébranler jusqu'au vertige et les différents personnages vont venir bousculer les certitudes de notre héros du quotidien sur tout les terrains sur lesquels il pensait pourtant avoir fonder une existence solide. Difficile lorsque l'on s'évertue toute sa vie à être en ordre avec des principes et de préceptes de voir son mariage partir en couilles, de constater que vos enfants ne répondent plus à vos efforts d'éducation, qu'un étudiant tente de vous soudoyer en venant titiller votre morale, que vous avez des dettes que vous ignoriez, que votre frère va voir les putes et joue aux cartes, jusqu'à cette maudite antenne de télé qui ne cesse de se dérégler. Du coup Larry Gopnik va tenter de reprendre les cartes en mains et de conserver un comportement irréprochable pour comprendre le non sens de sa vie, il consulte avocats, rabbins, accepte de devenir ami avec l'amant de sa femme mais aucunes des autorités auxquels il va faire appelle ne lui donneront pourtant de véritables réponses l'enfonçant chaque fois un peu plus vers le chaos d'une seule certitude la vie est imprévisible et de ce fait totalement incontrôlable.
A serious man est une comédie noire aussi douce que profondément amère; les frères Coen en se gardant bien de livrer une morale toute prête ou une quelconque grille de lecture à leur film laissent aux spectateurs le soin d'y trouver leur propre réponses. Pas plus pessimiste que ouvertement optimiste A serious man semble simplement plonger l'homme dans les contradictions d'une existence que l'on voudrait sans cesse contrôler alors qu'elle ne fait que nous échapper. Les frères Coen livre une véritable comédie humaine et existentialiste, un film qui ne cesse de vous échapper à mesure que l'on tente de l'analyser, qui nous renvoie toujours vers de nouvelles questions et de nouvelles interrogations à mesure que l'on pense en cerner le sens. A serious man fait parti de ces films que l'on a envie de voir et de revoir encore, ces films qui donne à réfléchir et à comprendre tout en restant avant tout de formidable divertissement. La vie est une comèdie absurde, imprévisible et sans le moindre sens.
A serious man se place d'emblée comme l'un des meilleurs films des frères Coen et donc comme l'un des meilleurs films de cette année 2010 qui débute à peine.
Ma note : 08/10
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Par Freddy K le 4 Février 2010 à 20:14
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Gainsbourg (vie héroïque)
de Joan Sfar
France - 2010 - Biopic / Comédie dramatique
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L'immense succès public et critique de La môme d'Olivier Dahan ainsi que la très belle carrière internationale du film ne pouvait que faire saliver les producteurs et leur donner envie d'emboiter assez vite le pas afin de mettre en chantier de nombreux autres biopics. Du coup on aura droit à une double ration de Coco Chanel, deux films pour Mesrine, une sœur sourire, un film sur Sagan, un autre sur Coluche et maintenant ce Gainsbourg - (vie héroïque) de Joann Sfar en attendant d'autres films à venir sur Ingrid Bettancourt ou Romy Schneider.
Gainsbourg - (vie héroïque) est donc le biopic de la vie de Serge Gainsbourg véritable icône de la pop culture française et génie plus grand que nature de la chanson. De la jeunesse du petit Lucien Ginsburg, gamin juif dans une France occupée, jusqu'à la célébration d'un poète aux pulsions auto-destructrices Gainsbourg – (vie Héroïque) suit le parcours d'un artiste tout d'abord peintre et dessinateur, puis poète, musicien, auteur et finalement figure mythique de la chanson française. A travers son parcours et ses amours (Bardot, Birkin, Bambou) le film dresse les contours d'une personnalité complexe et d'un personnage hors normes.
Difficile de s'attaquer au biopic d'un personnage aussi imposant et charismatique que Serge Gainsbourg dont l'aura reste encore terriblement ancrée dans la mémoire collective du fait de son aspect totalement contemporain. Nous avons tous des images, des souvenirs et sentiments vivaces vis à vis de Serge Gainsbourg d'autant plus que le monsieur était loin de passer inaperçu ou de laisser indifférent. Du coup c'est avec une certaine appréhension que j'attendais de confronter mes propres souvenirs de l'imagerie médiatique de Gainsbourg avec les images du film de Joann Sfar. Mais les inquiétudes s'envolent bien vite car sur l'écran ce sont bien les traits et l'aura charismatique de l'homme à tête de choux qui se dessine par petites touches jusqu'à donner l'image exact et à la fois complexe du célèbre artiste.
Si l'évocation cinématographique d'une personnalité comme Serge Gainsbourg doit être un casse tête, que dire alors de son interprétation. Comment jouer Gainsbourg ? Voilà un défi monstrueux pour un acteur tant Serge Gainsbourg pouvait être multiple entre timidité absolu et attitude provocatrice extrême, un défi d'autant plus grand que l'immense majorité des spectateurs du film gardent au fond d'eux des images précises de l'artiste et donc une sorte de grille de comparaison pour juger à froid de la performance du comédien. C'est Eric Elmosnino qui se glisse dans la peau de Serge Gainsbourg et il est tout simplement extraordinaire tant il est Gainsbourg dans les attitudes, les gestes, la voix, les mouvements, la gueule sans pour autant sombrer dans une sorte d' imitation parodique. Les esprits plus critiques et chagrin diront que le maquillage et les prothèses y sont pour beaucoup ,réalisés par l'équipe du Labyrinthe de Pan excusez du peu, mais un léger tremblement de la main ou un port de tête ne dupe personne sur le fait que l'acteur est juste parfait. Il faut noter qu'au départ Joann Sfar avait eu la superbe idée de confier le rôle à Charlotte Gainsbourg mais celle ci après avoir beaucoup hésité finira par refuser cette interprétation sans doute psychologiquement bien trop lourde à porter. Le reste du casting est tout aussi formidable et homogène avec entre autre Yolande Moreau qui prête sa gouaille à Fréhel, Philippe Katerine sa folie à Boris Vian, Laetitia Casta sa beauté provocatrice à Brigitte Bardot, Anna Mougladis son aura à Greco et Mylene Jampanoï dans un rôle bien trop court son charme sulfureux à Bambou. Seul le personnage de Jane Birkin interprété par Lucy Gordon me semble un peu plus faible et pas totalement satisfaisant tant il n'arrive que partiellement à capter le charme infinie et l'indolence de la comédienne, chanteuse et compagne la plus importante de Gainsboug. De manière plus anecdotique je ne suis pas certain non plus que France Gall soit très très fan de sa représentation dans le film et de l'interprétation hystèrique de Sara Forestier tant elle passe ici pour une petite blonde ingénue et assez idiote totalement sous la coupe de son père.
La gageure de tout biopic reste de concentrer toute une vie dans un seul petit instant, Joann Sfar semble du coup avoir choisit l'évocation poétique plus que la biographie linéaire et chronologique. Pourtant Gainsboug – vie héroïque est bel et bien un biopic au sens classique du mot puisqu'il suit un homme de son enfance jusqu'à sa mort en montrant les grandes étapes de sa vie comme de son parcours mais il s'affranchit de quelques contraintes inhérente à ce type de projet comme les repères chronologiques et l'aspect documentaire en tordant le cou au réalisme pour faire basculer son récit vers la fantaisie, le surréalisme et la poésie. Le film de Joann Sfar ressemble à un portrait de peintre qui existerait autant par la nature du modèle que part la personnalité de l'artiste qui l'exécute. Gainsbourg – vie héroïque comporte donc des aspects oniriques comme un chat qui parle ou encore la présence de « La gueule » une sorte de double de Gainsbourg extrêmement complexe, une forme de conscience à la Gemini cricket qui représente tout à la fois la conscience du personnage mais aussi le poids des complexes de sa gueule, le fardeau de son enfance juive durant la guerre, les pulsions de l'artiste libéré de sa timidité une figure entre Ginsburg, Gainsbourg et Gainsbarre. Ce personnage qui prend la forme d'une figure de cartoon, d'une sorte d'immense marionnette caricaturant les traits physique de Gainsbourg apparaît de façon récurrente durant tout le film comme autant de dialogues internes entre l'homme et l'artiste. Il est assez amusant de constater que cette figure onirique est totalement absente de la bande annonce et des photos promotionnelles du film comme si les distributeurs et producteurs du film avaient refusés de communiquer sur ce qui est pourtant une spécificité majeure du film, craignant sans doute de perdre un bon paquet de spectateurs potentiels. Il suffit d'ailleurs de tendre l'oreille en fin de projection pour comprendre que ce choix était sans doute judicieux tant la majorité des critiques vont se focaliser sur les aspects surréalistes du film.
Joann Sfar livre donc un biopic pour le moins original qui réussit à dessiner avec beaucoup de justesse les contours d'une personnalité aux multiples facettes. Gainsbourg – vie héroïque sans jamais tomber dans la démonstration didactique parvient à cerner les différentes composantes d'un homme pourtant aussi complexe que multiple. Joann Sfar réussit à évoquer le Gainsbourg peintre, musicien, avant gardiste, compositeur génial, provocateur et pygmalion mais aussi l'homme amoureux, meurtri par le passé, destructeur, fragile et unique. Il suffit parfois à Joann Sfar d'une seule séquence pour synthétiser tout un aspect de la personnalité du grand Serge comme lorsqu'il résume les dérives provocatrices et médiatiques de l'artiste (sans en montrer aucune) par cette scène durant laquelle un type vient voir Gainsbourg dans une boîte de nuit et qu'il imite face à lui sa marionnette des guignols de Canal +, une façon radicale, concise et foutrement intelligente de montrer un homme qui était devenu parfois une simple caricature de lui même. Pour nous faire ressentir l'importance de Jane Birkin pour Serge Gainsbourg le réalisateur n'a besoin encore là que d'une seule scène montrant Serge envoyant balader « Sa gueule » comme si il avait trouver une forme d'équilibre et qu'il était enfin en accord avec lui même. Joann Sfar en parfait dessinateur qu'il est semble avoir compris qu'un seul trait de crayon bien exécuté est plus efficace que de nombreux discours. Il faut aussi noter la magnifique scène montrant Serge Gainsbourg en larmes essuyant les critiques méprisantes faisant suite à sa reprise version reggae de La marseillaise, des critiques l'accusant de provoquer volontaire l'antisémitisme à des fins publicitaires et des larmes qui montre les blessures d'un passé toujours vivace dans le cœur d'un type à fleur de peau.
Il ne manque à ce Gainsbourg – vie héroïque qu'une véritable dimension dramatique pour devenir un très, très grand film. On pourra aussi regretter l'absence d'évocation du travail de Gainsbourg en tant que cinéaste mais encore une fois il est absolument impossible de concentrer plus de soixante ans en 130 minutes. Joann Sfar choisit de ne pas évoquer la mort de Serger Gainsboug terminant son film sur un plan montrant le personnage de profil avec cette gueule reconnaissable entre mille dans une posture iconique, dans la lumière bleutée se dessine les volutes de gitanes et la musique qui bat en fond sonore comme un cœur qui ne s'arrêtera jamais, pour l'éternité Gainbourg est vivant. Pour son premier film Joann Sfar n'a sans doute pas réalisé le plus classique et le plus efficace des biopics en revanche l'hommage est quand à lui tout simplement magnifique.
Ma note : 08/10
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Par Freddy K le 24 Janvier 2010 à 11:07
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Bliss
de Drew Barrymore
USA - 2010 - Comédie / Girls powa'
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Drew Barymore est une personnalité pour laquelle j'ai toujours eu une authentique et profonde tendresse. Je suis particulièrement sensible au charme et au charisme très naturel de cette jeune femme dont je pense être tombé amoureux en 1982 lors de la sortie de E.T. De Spielberg alors que j'avais à peine 11 ans. Une bien vieille histoire d'amour donc, de celle qui vous font parfois regarder les films de travers avec une sorte d'indulgence totalement béate. Je ne suis jamais tout à fait objectif lorsqu'il s'agît de Drew Barrymore mais fort heureusement l'actrice me donne souvent raison de défendre les films auxquels elle se retrouve attachée en tant qu'actrice (Terrain d'entente, Charlie's angels, Amour et amnésie, Scream ) et en tant que productrice ( Donnie Darko excusez du peu !). Fatalement je ne pouvais pas manquer Bliss le premier film de Drew Barrymore en tant que réalisatrice d'autant plus qu'on y retrouve une autre actrice qui me ferait presque aussi perdre toute notions d'esprit critique la formidable et craquante Ellen Page. Autant le dire tout de suite cette critique, sans être d'une totale mauvaise foie, ne sera pas totalement objective non plus.
Bliss raconte l'histoire d'une jeune adolescente, Bliss Cavendar, totalement coincée dans son bled paumé du Texas entre son boulot de serveuse et les concours de reine de beauté que sa mère la force à faire comme une unique perspective de réussite sociale. C'est alors que Bliss découvre par hasard le roller derby, un sport de contact pratiqué par des bandes de filles gentiment déjantées dans un esprit ouvertement punk. Pour Bliss c'est une révélation et elle intègre bien vite l'équipe la plus nase du circuit laissant tomber ses robes de petites filles pour les patins, la bière, les coups, le girl power, les garçons et la compétition.
Bon on va commencer tout de suite par se concentrer sur les très nombreux défauts du film afin de terminer sur une bonne impression finale avec une note bien plus positive. Bliss est un film qui souffre essentiellement dans son écriture de concentrer pas mal des plus lourds ponctifs à la fois du film sportif et de la comédie adolescente. Du coup on est plus qu'en terrain familier et le film cousue de grosses bordures de fils blancs ne sera jamais vraiment surprenant avançant sur une sorte d'autoroute largement balisée et mainte fois empruntées. De l'équipe de nases qui finit par arriver en finale en passant par les parents réfractaires qui finissent par donner leur bénédiction à leur fille le script de Bliss est bourré de situation déjà vues mille fois comme la brouille avec la meilleure copine, l'histoire d'amour avec le gentil rocker du coin ou les relations tendues entre mère et fille. Tout ceci n'évite pas non plus malheureusement une certaine tendance à la gentille guimauve bien collante dans le traitement des situations qui fait que Bliss manque bien souvent de profondeur. On pourra aussi regretter que la mise en scène de Drew Barrymore manque franchement de punch lors des séquences de roller derby qui finissent par un petit peu toute se ressembler sans jamais que le spectateur ne ressente vraiment l'adrénaline et les enjeux d'une compétition à laquelle on ne comprends d'ailleurs jamais grand chose.
Pourtant bien plombé de défauts Bliss reste au final un film très attachant par bien des aspects. Le premier est incontestablement la bonne humeur qui se dégage du film et qui transparait à l'écran pour donner un film dynamique qui se suit certes sans surprises mais sans temps morts non plus. Le film est aussi bourré de charme et d'une profonde et évidente tendresse pour des personnages que Drew Barrymore filme toujours avec beaucoup de justesse. L'occasion de saluer le casting formidable du film avec en tête de liste Ellen Page toujours aussi formidable, même si elle nous refait un tout petit peu Juno dans le film, personnellement je m'en fout puisque j'adore le film de Jason Reitman. Pour le reste on retrouve avec plaisir Juliette Lewis, Zoe Bell, Ari Graynor (La sœur d'Olivia Dunham dans Fringe) et bien sûre Drew Barrymore herself qui se réserve l'un des personnages les plus drôle du film avec cette fille grande gueule et tellement teigneuse qu'elle est incapable de terminer un match sans être expulser par les arbitres. Les seconds rôles masculins sont tout aussi réussit avec une mention spéciale à Jimmy Fallon en maître de cérémonie déjanté et Andrew Wilson (Frangin de Luke et Owen) en coach un peu dépassé éternellement en short en jean. Car si Drew Barrymore n'est pas une pointure pour la mise en scène des séquences d'action de son film elle se révèle assez naturellement douée dans la direction de ses acteurs et dans le choix discret mais pertinents de ses cadres.
Et puis sous ses allures de gentille bluette adolescente aussi inoffensive que calibrée Bliss fait également écho au propre parcours de l'actrice qui est passée sans doute un poil trop vite de la case de l'enfance vers celle de l'age adulte. Bliss est donc une sorte de crise d'adolescence à retardement et une ode à ce passage obligé durant lequel les jeunes filles troquent leurs robes de princesses et les ambitions de leur mère un poil frustrée contre un besoin de liberté qui donne envie de se cogner à la vie et de trouver son propre chemin avec un entourage que l'on construit plus qu'on ne le subit. Un passage vers l'age adulte que le film symbolise par les premiers tours de pistes de Bliss Cavendar sur les arènes de Roller derby avec des patins Barbie issus de son enfance. Le film pose aussi un regard assez malin sur cette image illusoire est factice d'une adolescence bien propre sur elle symbolisée par les concours de beauté face à une réalité gentiment plus trash ( Bon ok! Très gentiment plus trash).
Bliss est sans doute trop gentillet et trop prévisible pour prétendre séduire les cinéphiles cachés derrière des analyse trop froides et objectives des films qu'ils regardent. Pourtant ,pour peu que l'on s'abandonne au seul plaisir de l'instant, Bliss reste un fort sympathique divertissement et un premier film sans aucunes prétentions qui certes ne laissera pas de traces marquantes dans les mémoires mais qui réussit à faire passer un formidable petit moment de plaisir immédiat et volatile.
Ma note : Un généreux 7,5/10
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Par Freddy K le 20 Janvier 2010 à 21:47
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Le vilain
de Albert Dupontel
France - 2010 - Comédie
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Autant le dire d'emblée j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour Albert Dupontel et depuis longtemps puisqu'il reste l'un des derniers comiques de scène à m'avoir réellement fait tordre de rire. La carrière cinématographique du monsieur est tout aussi intéressante que ce soit au niveau de son travail d'acteur que du coté de son boulot de réalisateur. Si Dupontel en tant qu'acteur se frotte volontiers à des rôles divers et parfois dramatiques (Le convoyeur, Irréversible, Deux jours à tuer, l'ennemi intime, Président, La maladie de Sachs, Un héros très discret....) en revanche en tant que réalisateur il revient toujours à ses premières amours à savoir la comédie et l'humour. Le vilain son quatrième et dernier film en date ne déroge pas à la règle et c'est avec délice que l'on retrouve l'univers si particulier du bonhomme.
Le vilain c'est donc l'histoire d'un très vilain garnement voleur, méchant, magouilleur et braqueur de banques qui presque par hasard va devoir après un casse durant lequel il a trahit ses complices se planquer chez sa mère qu'il n'a pas vu depuis plus de 20 ans. Cette brave maman bien trop gentille et bigote est persuadée d'être victime d'une malédiction l'empêchant de rejoindre le ciel. Lorsque cette femme découvre sur le tard et avec stupeur les agissements de son rejeton, elle comprends que sa place au paradis dépends sans doute beaucoup du comportement de son fils. Elle décide alors de remettre le vilain sur le droit chemin afin de s'ouvrir les portes du ciel, mais le fiston est bien loin d'être décidé à se laisser faire.
Le vilain s'appuie sur une scénario particulièrement bien écrit et très malin avec cette formidable idée de vases communicants entre le bien et le mal. La mécanique fonctionne parfaitement et c'est juste un délice de voir Dupontel tenter de supprimer sa mère alors que fatalement plus il est méchant avec elle et plus la vielle devient increvable. Le film fonctionne tout aussi bien lorsque le vilain comprends enfin que c'est en étant bien sage et en faisant preuve de tonnes de gentillesse qu'il va enfin pouvoir affaiblir sa mère, laquelle devient teigneuse dans un sursaut de survie. Seul le coté social du film avec la survie du petit quartier résidentielle de vieux contre les vilains promoteurs est un poil moins convaincant mais cela reste un menu détail. Comme toujours Albert Dupontel garde un formidable sens du rythme et de la réplique qui permet à son film d'avancer comme un train sur des rails sans jamais ennuyer une seule seconde les spectateurs. Son personnage dans le film ressemble comme toujours un petit peu à un cousin éloignés de ceux des films précédents en tout cas il gravite dans le même espace de doux dingues. Il offre un superbe rôle à Catherine Frot à la fois très drôle et formidablement attachante en vieille dame et comme toujours soigne une belle galerie de seconds rôles déjantés (Philippe Duquesne, Bouli Lanners, Bernard Farcy et Nicolas Marié génial en toubib sur le retour).
On retrouve donc les différents composants de l'univers d'Albert Dupontel que ce soit l'humour vachard (Même si objectivement on s'éloigne de plus en plus de Bernie), le sous texte social, les personnages attachants au delà de leurs énormes défauts, et cette humour cartoon servit par une mise en images super dynamique. Albert Dupontel c'est un mélange de comédie à l'italienne des années soixante dix avec une louche d'Audiard matiné de Bertrand Blier et un esprit entre Chuck Jones et Tex Avery. Le vilain s'inscrit parfaitement dans cet univers là et c'est avec un immense plaisir que l'on regarde le vilain garnement tendre des pièges improbables à sa mère avec des ressorts et des poulies comme le ferait Will Coyotte tentant d'atomiser Bip-Bip. Toutefois Albert Dupontel met ici la pédale douce sur la frénésie de sa mise en scène et livre un film plus bien posé que son précédent, Enfermé dehors, lequel souffrait parfois d'un trop plein d'effets de caméra qui finissait par devenir fatiguant tant ils pouvaient être aussi pertinents que parfois un peu gratuits. Moins teigneux que Bernie, moins noir que Le créateur, moins fou que Enfermé dehors ,on pourrait sans doute regretté que Le vilain soit finalement peut être le film le plus sage de Dupontel, mais c'est surtout le signe d'un auteur réalisateur qui tout en étant en constante évolution sait garder un univers propre et reconnaissable entre tous.
Lorsque tant de réalisateur de comédies se fondent dans un même moule entre l'anonymat de leur travail de mise en images et la vacuité interchangeable de la platitude leurs sujets Albert Dupontel fait définitivement figure de franc tireur à défendre avec la plus authentique des passions.
Ma note: 07 /10
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